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EAN : 9782203171701
368 pages
Casterman (02/01/2019)
3.87/5   19 notes
Résumé :
Adapté du journal original rédigé par Yang Wu-Jo et sa femme Choi Seon-hwa pendant l'occupation japonaise de la Corée. Le dessinateur coréen Park Kun Woong s'empare d'un témoignage très sensible sur l'occupation japonaise : un journal rédigé à quatre mains par un couple et commencé à la naissance de leur fille Jessie. Ce récit qui court sur plusieurs années et capte avec beaucoup de densité le quotidien familial en temps de guerre, est régulièrement comparé au Journ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le livre de Jessie, c'est d'abord un cahier : celui que sa maman, jeune coréenne de la fin des années 30, commence à remplir lorsque sa fille naît afin de lui raconter leur histoire, son histoire. Ce cahier sera confiée par la petite fille de Jessie à un dessinateur qui en fera ce très beau roman graphique.
Dans de belles planches noir et blanc au graphisme travaillé, l'auteur nous raconte donc l'histoire des parents de Jessie : son père milite pour l'indépendance de la Corée, alors sous occupation japonaise (nous sommes juste avant le début de la seconde guerre mondiale) et a dû s'exiler en Chine et sa mère quittera son pays et sa famille pour rejoindre ce beau jeune homme dont elle est tombée amoureuse. C'est dans un contexte particulièrement troublé que va naître la petite Jessie : la Japon est en train d'envahir la Chine et le gouvernement coréen en exil est contraint de fuir de ville en ville pour échapper aux combats et aux raids aériens. le roman regorge de petits détails qui nous font partager l'amour de ses parents pour la petite Jessie et leur admiration pour ce bébé qui grandit envers et contre tout dans une atmosphère de guerre et de désolation et devient une petite fille adorable. Nous vivons aussi de l'intérieur la situation des exilés politiques, tentant de rester unis, de continuer leur combat et de sauver leur vie dans un pays d'accueil, la Chine, lui aussi confronté à la guerre et à l'occupation. L'auteur nous fait ressentir la peur absolue que peut constituer pour des parents un raid aérien qui frappe au hasard et les oblige régulièrement à fuir à la recherche d'un abri, leur bébé dans les bras. le graphisme est magnifique, tantôt noir et effrayant pour décrire les combats et la destruction qui s'en suit, tantôt plein de charme et de poésie pour les petits bonheurs du quotidien, le printemps qui revient malgré tout, un enfant qui sourit, le soutien des amis.
Seul petit bémol : j'ai trouvé quelques longueurs au milieu du roman, sans doute car je connais trop peu cette période de l'histoire de la Corée et de la Chine et que j'avais du mal à m'y retrouver entre évolution de la ligne de front, exils successifs et portraits des indépendantistes. Mais ce petit détail mis à part, je recommande vivement cette BD, à la fois témoignage personnel et histoire d'une famille mais aussi documentaire remarquable sur la seconde guerre mondiale vue d'Asie. A ne pas manquer !
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1937/1945, c'est la guerre sino-japonaise. le Japon qui occupe déjà la Corée se sent des envies d'expansion. Les membres du gouvernement provisoire coréen, en lutte contre l'occupant sont alors réfugiés en Chine. C'est le cas des parents de Jessie qui naît en 1938, à Shanghai. L'histoire de Jessie est racontée par sa mère à sa petite fille, la fille de Jessie donc. Cette histoire fut un livre, elle est désormais un roman graphique.

Tout d'abord, ce qui surprend dans ce roman graphique, c'est le noir et blanc et les quelques très rares touches ocre et vertes pour la très courte partie contemporaine. Ensuite, c'est le graphisme : les dessins sont assez naïfs, les visages pas toujours finis, sauf pour les personnages principaux. Les cases sont parfois réduites au minimum et d'autres fois pleines voire débordantes, notamment pour ce qui concerne les bombardements, les explosions. Park Kun-Woong utilise les pages à sa guise : des petites cases, des plus grandes horizontales ou verticales, des pages entières, des doubles pages, ... Les paysages chinois sont décrits et le dessin succinct les évoque plus qu'il ne les montre. C'est un style particulier qui peut frustrer les amateurs de couleurs et de belles planches léchées, de beaux paysages de montagnes, d'eaux et d'arbres. Mais ce style est là pour montrer la violence et la cruauté de l'exil, de la guerre, des bombardements incessants, les départs précipités, les nombreux déménagements de Jessie et ses parents alors qu'elle est encore bébé et durant toute sa tendre enfance.

J'aime beaucoup, parce que c'est très loin de mes lectures habituelles, j'ai lu quelques romans coréens mais pas de bande dessinée. Et aussi parce que j'ignorais à peu près tout de la Guerre sino-japonaise qui se conclura par la capitulation du Japon après Hiroshima et Nagasaki. Autant dire que j'ai beaucoup appris, et j'ai poussé mes recherches plus loin, me renseignant ici ou là sur ce conflit.

Un gros volume d'à peine 400 pages qui se lit avec beaucoup d'intérêt (même si parfois, des pages se répètent et peuvent rendre le récit un peu long), qui permet de découvrir une autre culture du dessin et une histoire terrible, finalement assez proche de ce qu'ont pu vivre les Français et d'autres pendant la guerre, sous les bombardements, avec la question de l'exil en plus. C'est aussi un livre qui parle d'humanité, d'entraide, de la famille, des traditions et de la transmission. Une très belle découverte.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Exilé en Chine à cause de l'occupation japonaise de la Corée, un couple de patriotes raconte les péripéties de son quotidien face aux aléas de la guerre.

Le récit fait le parallèle entre l'enfance de Jessie et la guerre sino-japonaise du point de vue de réfugiés proches du gouvernement coréen en exil. Au vu du titre, je pensais qu'on serait en Corée, mais en fait on est en Chine. Donc on n'est pas témoin des exactions des Japonais en Corée, mais de l'invasion de la Chine.

C'est à la fois très instructif et très émouvant, du fait qu'on apprend plein de choses sur la période tout en suivant le quotidien d'une famille d'expatriés au milieu du chaos.

Les dessins peuvent être un peu déstabilisants au début, mais on s'habitue rapidement au trait et ils sont vraiment en adéquation avec le récit. le trait est épais, au premier abord, ça peut sembler grossier, mais en fait il y a beaucoup de détails et beaucoup de choses sont représentées sous forme de symboles ou d'ombres chinoises.

Je recommande vivement cette BD, elle vaut vraiment la peine d'être lue, que ce soit pour l'aspect historique ou le côté humain. Un beau coup de coeur 🙂
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Magnifique bande dessinée de Park Kun-woong "Le livre de Jessie" (제시이야기) est le récit d'un couple coréen et de leur fille, en exil entre 1938 et 1945.
Adapté d'un réel témoignage, cet album est d'ailleurs ponctué de photos d'époque, nous encrant encore davantage dans l'histoire de ces exilés.
Aux côtés de cette petite famille, nous ressentons leur détresse face aux dangers constants, aux bombardements aériens, à leur situation instable, à leur désir ardent de reprendre leur pays des mains des Japonais et à la frustration causée par des discordes inutiles au sein même de leur camps..
Mais nous les suivons également dans leurs moments de tendresse au coeur de leur intimité.

Entre les nombreuses phrases qui donnent à réfléchir et les silences lourds de sens, il y a beaucoup d'émotions à gérer..

Enfin, le graphisme de Park Kun-woong s'accorde parfaitement avec le propos et on sent que lui-même s'est complètement investit dans cette histoire.

Une très très belle lecture. Un travail de mémoire. Un témoignage d'amour.

Je conseille fortement à tous ceux qui ont apprécié cet album de vous plonger dans Mémoires d'un frêne (Rue de l'échiquier, 2018) du même artiste. Une lecture encore plus difficile et déchirante mais dont on ne parle pas assez.
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Park Kun-Woong a choisi, avec ce roman graphique, de mettre en images le journal qu'un couple coréen tenait régulièrement durant le conflit sino-japonais qui a touché l'Asie de 1937 à 1945.

Des cahiers écrits à quatre mains dans lequel cette famille raconte la naissance de leur fille Jessie, ses premiers pas dans la vie mais également leur exil en Chine ainsi que les événements dramatiques qu'ils ont traversés durant ces années de guerre.

On découvre leur quotidien difficile, les multiples fuites de ville en ville, la peur, les bombardements aériens incessants et les massacres.

Un récit qui met également en avant le courage et l'engagement des résistants coréens face à l'expansionnisme japonais.

Mais c'est avant tout l'histoire de leur fille Jessie, les petits bonheurs partagés ensemble, la difficulté d'élever une enfant alors que le chaos règne autour d'eux.

J'ai découvert Park Kun-Woong avec le percutant et superbe Mémoires d'un frêne et j'ai pu apprécié, une fois de plus, la sobriété et la force de son travail graphique. Cependant, un petit éclairage supplémentaire sur le contexte de ce conflit aurait été le bienvenu en amont de cette lecture.

Un roman graphique touchant à mi-chemin entre récit de vie et documentaire avec pour vocation principale, la transmission. Une plongée dans le passé enrichissante qui permet de mettre en lumière un conflit méconnu, qu'il est nécessaire et important de garder en mémoire.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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critiques presse (1)
BDGest
18 janvier 2019
Techniquement sans réel défaut et infiniment respectueux sur le fond, Le livre de Jessie ressemble plus à un long documentaire sur le vif qu’à une fresque romanesque. Il permet néanmoins de mieux appréhender les origines contemporaines de la Corée et l’amour que ses habitants portent à leur nation.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Sa première dent est sortie !
Nous étions émerveillés.
Notre fille s'apprêtait à manger par elle-même. En plus de la nourriture, elle allait enfin pouvoir dévorer... Le savoir et la culture. L'art de cohabiter malgré les différences. La mauvaise foi des gens et les insondables mystères de la vie.
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"Tu veux y jeter un œil ? " C'est avec ces mots que ma grand-mère m'a tendu pour la première fois le cahier qu'elle gardait précieusement au fond d'un tiroir. Il s'intitulait "journal de Jessie", comme le prénom de ma mère. Commencé à la naissance de celle-ci, le manuscrit racontait au jour le jour la vie de la petite famille.
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Des voix se sont élevées, entonnant une chanson de chez nous.
Certains songeaient au chemin parcouru.
D'autres se désolaient de la précarité de leur sort.
Chacun avait ses propres préoccupations.
Mais une même espérance faisait vibrer les voix à l'unisson.
Tendues vers un seul but...
La libération.
Redevenir maîtres chez nous en repoussant l'envahisseur japonais.
Bien que légitime notre combat n'avait rien d'évident.
Nous endurions la douleur du déracinement dans le but de sauver notre nation.
Cette conviction nous aidait à garder la tête haute en terre étrangère.
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