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Michèle Valencia (Traducteur)
EAN : 9782264017109
283 pages
Christian Bourgois Editeur (12/09/1999)
4.02/5   41 notes
Résumé :
" Je suis le seul être vivant réveillé pendant que le reste de l'humanité est en train de dormir ", constate la narratrice d'Heures blêmes, première nouvelle du livre.
D'emblée, l'auteur donne le la : ses monologues et pas de deux oscillent entre ivresse et neurasthénie. Belle, célèbre, puis oubliée, Dorothy Parker n'ignore rien des " petites ironies de la vie ". En quatre, dix pages ou quelques mots, ses personnages deviennent plus réels que votre voisine d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il s'agit d'un recueil de 19 nouvelles, suivies de quelques textes qu'elle a publié dans des magazines. Les nouvelles sont brèves, elles croquent des personnages en quelques pages, dans leur difficulté à vivre, à être bien avec eux-même et aussi avec les autres.

Corsetés pas les conventions de la vie sociale, du regard posé en permanence par les autres, ou par un regard qu'ils imaginent posé sur eux, ils s'imposent des contraintes, vivent dans les apparences. Et jugent sans indulgences les autres. Un monde de futilité et de vide intérieur. C'est par moments jubilatoire, en particulier grâce à l'humour sanglant de l'auteur "Vue du fond d'une pièce longues aux lumières tamisées, Mrs Ewing était une jolie femme".

Mais certaines de ses nouvelles, lues à la suite, donnent par instants un sentiment de déjà vu, parce que les personnages sont assez semblables d'un texte à un autre, et leurs problématiques identiques. Et dans les textes les plus courts, il y a un côté un peu systématique et simplificateurs des personnages. Mais certaines nouvelles sont vraiment excellentes, et de toute façon, la plume acérée et vive de l'auteur fait que l'on passe un bon moment avec tous.

J'ai comme la sensation que l'auteur décrit son monde, le monde dans lequel elle est comme coincée, où elle tourne en rond, mais dont elle ne voit pas d'issue pour sortir, comme ses personnages. Un monde en apparence confortable, mais qui est en réalité une sorte de petit enfer. Et les personnages n'arrivent pas à mettre le doigt sur le pourquoi du dérapage et ne peuvent que recommencer toujours la même chose.
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Dorothy Parker, Comme une valse, Éditions1018, recueil de nouvelles, traduction de Michèle Valencia.

Dorothy Parker est née en 1893. Son éducation fut rigide, et très tôt elle s'opposa au carcan que son époque imposait aux femmes. Elle fut, très jeune, employée chez Vogue, mais elle ne rêvait que de partir pour rejoindre Vanity Fair où les multiples rubriques de culture lui permettraient de montrer sa plume piquante de critique. Elle réussira. le début de sa vie me fit fortement penser à celle de la stagiaire du film le diable s'habille en Prada !

Une fois lancée et à l'aise, elle s'associera financièrement au fondateur du journal The New Yorker. Ses critiques littéraires enlevées et directes, ses nouvelles ironiques, ses portraits corrosifs de femmes des années 1950, corsetées et dépressives, firent fureur. Pour l'écriture du scénario du film Une étoile est née, elle obtint en 1954 l'Oscar du meilleur scénario.

Les nouvelles de ce recueil sont à double tranchant : des femmes riches et alanguies, totalement narcissiques, sombrent dans la mélancolie, sans voir la misère autour d'elles, ou alors en la minimisant. Cela paraît antinomique mais l'autrice nous attache pourtant à ces femmes. Elle parvient à nous faire comprendre à quel point elles sont victimes de leur époque, qui les enjoint de rester dans la bienséance de leur rang. Ces femmes qui confondent illusion et réalité semblent, de façon risible, et en enfant gâtée, exiger de leur vie l'impossible, comme de rester éternellement jeune.

L'humour n'est jamais dans le scénario lui même, toujours plongé dans une période régressive pour les femmes, mais dans le style de l'autrice : ironique, mordant, métaphorique, décalé, cruel parfois. Chaque phrase est finement pesée (mais Dorothy était aussi une grande dialoguiste...) et son esprit acéré fait merveille et fait rire. C'est un petit chef d'oeuvre de finesse d'esprit et je l'ai savouré à petites bouchées...

La nouvelle la plus méchante : Cousin Larry
La plus autobiographique et la plus amusante par son auto dérision : La période bleue
La plus hilarante : Comme une valse
La plus littéraire : Les heures blêmes

Insta : @capsules_de_lecture
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec La Vie à Deux et Comme une Valse ?
"J'ai beaucoup entendu parler de Dorothy Parker, j'ai même lu un roman dont elle était l'héroïne, il était donc plus que temps que je découvre sa plume et je suis ravie que 10 18 réédite ses recueils de nouvelles avec d'aussi jolies couvertures."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Il s'agit d'un ouvrage rassemblant des nouvelles et parfois aussi des articles de Dorothy Parker."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"J'ai beaucoup aimé l'humour, la finesse, le cynisme de Dorothy Parker. Elle nous décrit des scènes qui sont à la fois délicieusement absurdes et cruellement réalistes. Elle pousse le trait mais je vous mets au défi de ne pas reconnaître la vie elle-même dans chacun de ses mots. Vous vous y reconnaitrez aussi sûrement à un moment ou à un autre mais ce sera plus difficile à avouer. Elle décrit à merveille et dénonce les travers de la société new-yorkaise et son époque. Souvent, tout en paraissant se moquer de plus vulnérable, c'est bien celui qui en profite qu'elle ridiculise. Tout un programme, non ?"

Et comment cela s'est-il fini ?
"Je garde une préférence pour ce recueil, par rapport à "La Vie à Deux", il est légèrement plus lumineux."

Lien : http://booksaremywonderland...
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Ben, on en apprend tous les jours. Édith s’habille bien ! Édith a du goût ! Oui, ça, elle s’y connaît en cravates. Je sais bien que je ne devrais pas dire ça d’une de tes bonnes amies, Fred, mais pour choisir les cravates, elle s’y prend on ne peut plus mal. Je n’ai jamais rien vu de comparable à ce que tu as autour du cou. D’accord, admettons que j’aie dit que je l’aimais. C’était seulement parce que tu me faisais pitié. Quiconque aurait porté ça m’aurait fait pitié. Je voulais seulement essayer de te mettre à l’aise, parce que je pensais que tu étais mon ami. Mon ami ! Je n’ai pas un seul ami au monde. Tu le sais, Fred ? Pas un seul ami sur cette terre.
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Je crois que comme on est amis, on devrait boire un petit verre. Juste un petit, parce que c’est du vrai scotch et qu’on est de vrais amis. Après tout, les amis, c’est ce qu’il y a de mieux au monde, tu ne trouves pas, Fred ? Mon Dieu, ça fait du bien de savoir qu’on a un ami. Je me sens très bien, pas toi, chéri ? Et en plus, tu es beau. Je suis fière de t’avoir comme ami. Tu te rends compte, Fred, combien c’est précieux, un ami, quand on pense à tous les gens horribles qui sont sur cette terre ? Les animaux sont bien préférables aux gens. Mon Dieu, ce que je peux adorer les animaux.
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 Cette fille devrait avoir des tas de jolies choses. Je vais lui laisser un million de dollars à ma mort. » Et la mort n’avait été ni prématurée ni douloureuse. Bien âgé, tranquillement prêt à partir pour l’au-delà, votre bienfaiteur devait s’éteindre doucement pendant son sommeil et aller directement au ciel. Ces enjolivements permettaient à Annabel et à Midge de jouer en se payant le luxe d’avoir la conscience tranquille.
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Pour ma part, Édith me fait l’effet d’une bête prête à dévorer ses petits. Elle s’habille bien ? Édith s’habille bien ? Allons, Fred, tu essaies de me mener en bateau, à mon âge ? Tu veux dire que tu es sérieux ? Oh, mon Dieu ! Tu veux dire qu’elle fait exprès de porter ce genre de vêtements ? Dieu du ciel, je m’étais toujours dit qu’elle avait l’air de quelqu’un qui s’échappe d’un immeuble en flammes.
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Quoi qu’il en soit, c’était là une lettre trop belle pour que des gens comme nous aient le droit de la voir. La dame la tenait fermement et son regard glissait sur les lignes tandis qu’elle gloussait, claquait la langue d’extase et s’écriait :
— Eh bien, voyez-vous ça… « honnête, économe, sachant bien découper les viandes »… eh bien ! Seigneur, en voilà, une bonne référence pour vous !
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