J'ai vu il y a bien longtemps « Midnight Expresse », ce film terrible sur les prisons turques et qui a suscité quelques tensions diplomatiques. Un coup de poing lancé au visage des spectateurs et soutenu par la rythmique du sieur
Giorgio Moroder, pape de la musique électronique et vainqueur de l'Oscar 1978 pour sa partition au synthé. Bien sûr, ce long métrage a été interdit pour insulte à la nation dans le pays du futur Recep Tayyip Erdoğan, pas un rigolo. Tardivement, le scénariste
Oliver Stone (devenu depuis réalisateur) a reconnu avoir appuyé un tantinet trop fort sur le champignon en décrivant la condition des prisonniers, même si personne ne souhaite prolonger sa villégiature dans une geôle d'Istanbul. Tout cela pour annoncer qu'Alan Parker, qui a mis en scène ce brûlot, nous a définitivement quitté durant les vacances d'été pour acheter un ticket sans retour en direction du grand paradis où se réunissent pour l'éternité tous les artistes. Venu du monde de la pub, le bonhomme a fait ses preuves en réalisant deux courts-métrages et en faisant interpréter « Bugsy Malone » (son premier grand format) par des enfants, dont la toute jeune Jodie Foster en pin-up des années 30, une comédie musicale présentée comme un film familial de gangsters dans lequel les mitraillettes crachent des fromages (genre Petits Suisses) et où les bagnoles fonctionnent avec des pédales. Après le clash « Midnight Express », il entame les eighties en signant « Fame », « Birdie », « Pink Floyd : the wall » et quelques titres engagés contre le racisme et la peine de mort. En 1996, il revient au genre musical avec « Evita », soutenu par la prestation de
Madonna et du bel Antonio Banderas. Alan Parker s'essaie également à l'écriture avec la parution en 2008 de «
Sid Vicious, l'icône du punk », livre sur le bassiste du groupe Sex Pistols. Il était également connu pour être un fervent défenseur des droits civiques et des libertés.