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Critique de Sharon


Un adjectif convient pour décrire ce recueil de nouvelles : décapant. Aucun autre ne peut mieux le définir. Je pourrai bien sûr détailler chaque nouvelle ou plutôt les décortiquer, mais je ne veux surtout pas gâcher le plaisir de lecture que vous pourriez ressentir en lisant ce recueil, je préfère essayer d'en détacher les lignes fortes.
Tout d'abord, la vie à deux qui donne son titre au recueil et à une nouvelle qui met en scène des jeunes mariés, dont je ne suis pas sûre que le mariage dure longtemps. En effet, ils viennent tout juste de s'unir (ils partent en voyage de noces) et déjà.... Non, ils ne sont pas en train de se disputer, c'est beaucoup plus subtil, elle lui assène des reproches avec un raisonnement si tordu que, qu'il acquiesce ou qu'il récuse les propos de sa jeune femme, il est pris au piège et se retrouve coupable d'une longue liste de forfaiture. La vie à deux n'est pas toujours le mariage mais une liaison amoureuse où la femme est trop souvent en position de faiblesse face à un homme moins prisonnier des convenance, moins inquiet à l'idée du temps qui passe. Quand je dis "liaison amoureuse", je n'oublie pas l'intérêt financier : à défaut d'un mari, la femme cherche un homme qui puisse l'entretenir, pour un laps de temps plus ou moins long.Certaines situations sont presque intemporelles. Je pense notamment à l'héroïne de la deuxième nouvelle, qui se ronge les sang pour savoir si oui ou non elle doit rappeler l'homme qu'elle aime, qui devait la rappeler et qui ne la rappelle pas.
Des enfants ? Ils ont peu présents. Il vaut mieux avoir un bel appartement. le bienheureux papa de la nouvelle La jument précise qu'il n'aura pas de deuxième enfant, quand il voit dans quel état de langueur sa tendre épouse se trouve après cette naissance (et le narrateur de souligner perfidement que sa femme est exactement comme d'habitude) et quel désagrément de devoir supporter une infirmière d'une grâce toute chevaline dans leur demeure.
Les domestiques ? Certains sont noirs, comme la blanchisseuse courageuse de Vêtir ceux qui sont nus, qui élève seul son petit fils aveugle. Leurs conditions de vie ne sont pas douloureuse, non, puisque leur patronne, toute en générosité consent à les employer de temps à autre, et même, dans un accès de générosité, à les réemployer quand ils ont osé avoir d'autres occupations (veiller sur un nouveau né aveugle) que de laver, repasser et raccommoder un linge de grande qualité. Je vous rassure : être un artiste nègre... Oh, pardon, un artiste noir est bien plus facile. Il suffit de supporter la condescendance et la commisération de certaines personnes. Les autres préfèrent ne pas être dans la même pièce que vous.
L'action se passe à New York, bien sûr. Il est impossible de vivre ailleurs. Si votre mari est muté ailleurs, eh bien, le divorce n'est pas fait pour les chiens, mais pour les grandes blondes qui noient la vacuité de leur existence dans l'alcool.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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