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Critique de Trollibi


« je tenais juste à te rappeler que vous vous fabriquez tous des images sociales et que la réalité de ce que vous vivez n'a pas grand-chose à voir avec ces fantasmes. » (Tito Lecoq)

Avec le recul, quel regard portons-nous sur notre adolescence ? Sur les problèmes que nous avons vécus à cette époque ? Sur cette envie d'être comme les autres ou d'être différent ? de se sentir accepté, aimé par ses paires tout en restant soi-même ? Et que reste-t-il de nous, adolescents, une fois arrivés à l'âge adulte ?

C'est le thème générique de ce recueil de lettres, écrites par 28 bloggers, youtubers, artistes français, sous la direction de Jack Parker qui signe la première lettre. Chacun·e s'adresse à lui·elle adolescent·e parfois avec humour, parfois de manière un peu brusque mais toujours avec un regard bienveillant envers cette image de leur passé.

En vrac, ce recueil traite de nombreux thèmes qui jalonnent l'adolescence : estime de soi, confiance en soi, sexualité, regard des autres, dévalorisation, harcèlement, poids de l'apparence physique, souci de perfection. Mais aussi : racisme, homosexualité, sexisme, deuil.

En lisant ces lettres, j'ai ri mais j'ai aussi pleuré car je me suis reconnue dans certaines. Et plus d'une fois, je me suis demandé ce que j'aurais écrit à mon moi adolescente. Aurais-je autant de bienveillance ? de l'amertume ? de la colère ? Je pense que je vais tenter l'exercice...

Si dans l'ensemble, j'ai apprécié la lecture de ce recueil, il y a tout de même deux petits bémols qui rendent la lecture, en une seule fois, de l'ensemble des 28 lettres un peu monotone.

D'une part, l'ensemble du recueil est un peu répétitif notamment parce que les thèmes varient peu (ce qui est normal…). Mais aussi (et peut-être n'est-ce pas le cas) parce que j'ai aussi eu l'impression qu'on avait proposé aux auteurs un canevas de départ sur lequel se calquer pour guider l'écriture (comme on peut en rencontrer lors d'atelier d'écriture par exemple) tant la structure de la majorité des lettres se ressemble.

D'autre part, à force de s'entendre répéter « Ce n'est pas grave si tout va mal, tu verras ce sera mieux après », une certaine litanie s'installe, c'est redondant. Et surtout, il m'est venu cette réflexion à l'esprit : c'est facile de le dire une fois qu'on a « réussi » dans la vie, qu'on est célèbre. Je me suis demandé si, en faisant faire l'exercice à de parfaits « inconnus », des quidams comme vous et moi, on en serait arrivé au même message plein d'espoir...

Il n'empêche, faire lire l'une ou l'autre de ces lettres à un·e adolescent·e qui se sent seul·e, mal dans sa peau, harcelé·e, en colère... peut sans aucun doute lui apporter un peu d'espoir ou un regard neuf sur ce qu'il·elle vit. L'objectif est surtout de les faire réfléchir sur le fait que l'adolescence n'est qu'une étape, pas toujours agréable, et que les erreurs et les doutes qui l'accompagnent construisent l'adulte que nous sommes.

Et surtout, surtout, il ne faut pas oublier d'être bienveillant et indulgent envers soi-même. Et c'est valable aussi pour les adultes que nous sommes : nous faisons trop souvent taire le moi enfant, le moi adolescent qui fait pourtant partie de nous, nous ne lui accordons que trop rarement la place qu'il mérite. Et pourtant, nous devrions plus souvent lui dire : « Je t'embrasse avec toute la tendresse que tu mérites et que je suis capable de te transmettre. » (Jack Parker)
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