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Vincent Djinda (Illustrateur)
EAN : 9791037506320
144 pages
Les Arènes (19/05/2022)
3.91/5   46 notes
Résumé :
Ce mois d'août 1893 aurait pu disparaître des mémoires. Dans les marais salants d'Aigues-Mortes, une rixe éclate entre ouvriers français et saisonniers italiens. La ville gronde d'une colère folle. L'étranger devient un animal à abattre, sans état d'âme.
Saura-t-on jamais ce qui a déclenché une telle folie ?
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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"Comme ils étaient terribles et laids, ces visages, à la lumière des torches."

Le 17 août 1893, dans les marais salants d'Aigues-Mortes, couve la haine. Elle a le goût du sel. Bientôt elle aura la couleur du sang.

Les conditions de travail sont rudes, les salaires misérables pour les ouvriers français et les saisonniers italiens. Les patrons profitent de cette rivalité pour rendre ce travail du sel encore plus inhumain, encore plus intolérable ; un travail d'esclave où les corps s'assèchent, où les esprits s'échauffent. le sel mord la peau, assèche les gorges, brûle les paupières sous le soleil de plomb. le vin enflamme, abreuve la haine qui s'infiltre dans les crevasses des corps saouls de fatigue et d'injustice, excite les bagarres.

Les dessins et les tons rouges et ocres rendent bien cette furie collective, cette étincelle qui a mis le feu à la poudre, aux poings et à tout ce que l'homme recèle de plus vil.
La faute de l'autre, la pauvreté, la xénophobie, "la fierté d'être français" hurlée dans des discours nationalistes, la fourberie des riches patrons de la Compagnie des Salins du Midi entraîneront cette tragédie du travail, ce massacre qui laissera une trace sanglante dans l'histoire française.

Un fait réel que je ne connaissais pas et qui résonne hélas dans notre actualité. L'homme ne change pas, il répète toujours la même histoire.
Pas De réseaux sociaux à cette époque, pourtant les mensonges enflaient de même comme une vague dévastatrice, gorgée de sel et de sang, s'abattant sur la raison des hommes comme un tsunami de démence.

Cette BD est intéressante car, elle offre dans ses dernières pages les détails sur les faits historiques de ce massacre d'Aigues-Mortes et du simulacre de procès qui lui a succédé, ayant failli faire basculer la France et l'Italie dans la tragédie de la guerre.

"Ce jour-là, j'ai compris que la vilénie était la chose la mieux partagée au monde et qu'il en fallait bien peu pour que se craquelle le vernis dont on recouvre nos bas instincts."

Je remercie Babelio et les Éditions Les Arènes pour cette BD puissante en images et en mots. Des images et des mots comme des grains de sel et des gouttes de sang se fondant sous le soleil du Midi.




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Je remercie Masse critique et Les arènes BD pour l'envoi de cette bande dessinée.

Peu importe si l'on ne saisit pas toute l'histoire, de sel et de sang se présente comme une galerie de portraits et une succession d'événements qui ont abouti à une tragédie qui a marqué les esprits.

Dans un nuancier essentiellement composé de toutes les nuances d'ocre et de brun rouge, Vincent Djinda met ses illustrations au service de ce fait divers assez méconnu raconté par Fred Paronuzzi.

On ne connaîtra jamais les vraies raisons qui ont échauffé et exalté les esprits et déclenché une telle démence et violence.

La chasse à l'homme mené par des passions guerrières chez des hommes tout à fait ordinaires demeure une question suspendue même si l'on perçoit les enjeux politico-sociétaux de l'époque.

Le récit est vif, les traits simples, un peu caricaturaux mais efficaces.
J'ai été étonnée de découvrir un épisode aussi bref et tragique inspirer la bande dessinée.


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Le massacre des Italiens d'Aigues-Mortes, le 17 août 1893, raconté en bande dessinée. Une rumeur enflamme et déchaîne la colère de la population, déclenche « la chasse à l'ours ». « Dans cette ville où certains se gavent d'or blanc depuis des siècles », la boulangère, courageuse et digne, relate ces tragiques événements dont elle a été directement témoin.
(...)
De Sang et de sel montre parfaitement comment la folie peut s'emparer d'une foule… même si la narratrice prétend le contraire !

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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C'est dans le cadre d'une Masse Critique que j'ai lu ce livre, enfin plutôt cette bande-dessinée. le résumé m'avait interpellé et intéressé. Quand je l'ai reçu, belle surprise c'est vraiment un beau livre avec du papier de qualité. Mais en voyant les dessins à l'intérieur mon enthousiasme est retombé. Je me suis dit vite que je le lise pour que je passe à autre chose. Mais comme on le sait tous, l'habit ne fait pas le moine. J'ai tout lu rapidement par son contenu de qualité. L'histoire est très prenante, c'est une histoire trop méconnue et mise sous le tapis par la honte qu'elle a pu générer.

Les dessins qui m'avaient refroidi dans un premier temps traduisent surtout ce climat chaud, lourd et rempli de tension de ce mois d'aout 1893 lorsqu'une rixe éclate entre les trimards français et les saisonniers italiens aux salines de la cité gardoise d'Aigues-Mortes. Ces tensions sont exacerbées par ce climat pesant où les conditions de travail sont d'une pénibilité énorme. La rumeur que font courir quelques français va mettre le feu aux poudres et l'explosion de toutes ces tensions pointe le bout de son nez. La xénophobie déjà présente chez certains va se propager comme la peste. Plus personne ne se cachent et ne fera pas que cracher sa haine, ce sera bien plus violent.

Pour conclure ce tragique événement, Fred Paronuzzi nous donnent les suites de cette affaire. Je n'oublie pas Vincent Djinda pour ces dessins forts, et parfaitement adaptés pour nous immerger dans l'histoire.

Très intéressant.
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Que s'est-il passé ce 17 août 1893 à Aigues-Mortes ? Comment une simple altercation opposant des ouvriers français à des collègues italiens a-t-elle pu se transformer en folie meurtrière ?

Les corps fatigués, brillants de sueur, les ouvriers ramassent le sel sous le soleil brûlant… les muscles saillants, les visages ravagés par la douleur… Français et italiens triment pour la riche Compagnie des Salins du Midi…

Quelques pages plus loin, les visages sont défigurés par la haine, les cris appellent le sang, les bras se tendent pour frapper, tuer, les français veulent abattre les italiens.

Que s'est-il passé ? Comment cette tragédie du travail est-elle devenue un lynchage xénophobe ? Qui a exacerbé l'esprit cocardier, qui a lancé la chasse à l'ours ? (ours = étranger)

Cet album dur, qui prend aux tripes tente de raconter et d'analyser l'indicible. le dessin transmet la violence, la haine, la rage… j'ai été frappé par cette envie de tuer palpable, prégnante.

Une lecture forte qui laisse un drôle de goût dans la bouche… qui résonne aussi avec d'autres voix plus récentes qui nous désignent des ennemis.

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critiques presse (2)
Auracan
15 septembre 2022
En s’appuyant sur des faits historiques, le romancier et scénariste Frédéric Paronuzzi met en scène, avec talent, cette tragique histoire en la rendant vivante.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDZoom
05 août 2022
Les personnages sont à la fois pittoresques et mémorables et le dessinateur, répétons-le, a découpé avec beaucoup d’efficacité et d’imagination ces longues scènes de combats.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
C'est à celui qui se montrera le plus vil...
Hommes maigres, aux corps de martyrs, venus de si loin pour mourir...
... sur une langue de boue séchée, entre roseaux et saladelles.
Odeurs de sueur...
... de peur...
... d'urine.
Mais le pire de tout...
... ce sont les rires.
Des rires et des exclamations de fêtes.
Des rires emplis d'une joie simple et sauvage.
Pour la première et seule fois de leur vie, ils se sentent libres...
... libres de haïr...
... et de tuer.

p.118
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Ce jour-là, j’ai compris que la vilenie était la chose la mieux partagée au monde et qu’il fallait bien peu pour que se craquelle le vernis dont on recouvre nos bas instincts.
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Les lâches ne sont-ils pas toujours les plus prompts à s'inventer des destins de héros ?

p.48
Commenter  J’apprécie          170
Ce jour-là, j'ai compris que la vilénie était la chose la mieux partagée au monde et qu'il en fallait bien peu pour que se craquelle le vernis dont on recouvre nos bas instincts.
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Est-ce au moment où les mots s'appauvrissent que se serrent les poings ?
Au moment où les mots ne sont plus qu'insultes, mépris et moqueries ?

p.33
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Vidéo de Fred Paronuzzi
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