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Enquêtes de Nicolas Le Floch tome 3 sur 16
EAN : 9782264035493
352 pages
10-18 (16/01/2003)
3.85/5   493 notes
Résumé :
Nous sommes en 1770 et dix ans ont passé depuis la première enquête du Breton Nicolas Le Floch, commissaire de police au Châtelet.
Dix années pendant lesquelles, avec son mentor Sartine, lieutenant général et homme des affaires spéciales du roi, il aura déjoué de multiples complots.
Des succès dont certains sont jaloux et c'est au moment où l'on tente de mettre les deux hommes au placard qu'une catastrophe intervient pendant le mariage du Dauphin : des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà bien quinze ans que je n'avais pas lu un roman policier... Pour tout dire, ma culture dans ce genre littéraire s'est faite avec Léo Malet, Patricia Highsmith et Chester Himes, ce qui ne rajeunira personne. J'ai encore lu quelques Daeninckx et Jonquet, et puis plus rien, essentiellement par manque de temps. J'étais tellement largué sur le sujet que lorsqu'on a utilisé pour la première fois devant moi l'expression « rom-pol », j'ai cru qu'il était question de fromage. Je comprends mieux aujourd'hui le silence perplexe qui a suivi quand j'ai déclaré que pour ma part je préférais le Saint-Nectaire.
Mais voilà : depuis que je suis arrivé sur Babelio, j'ai lu des dizaines de critiques de polars, et j'ai fini par succomber au désir (quoi de plus agréable?). Mon choix s'est porté sur Jean-François Parot parce que je ne l'avais jamais lu et que j'avais aussi, quelque part, une petite envie de roman historique.
Le bilan est honorable mais tout de même mitigé. Les points forts de Parot tiennent à son style, au cadre de ses récits et à ses personnages bien campés. Il a un talent certain pour faire vivre le Paris de 1770, son petit peuple aussi bien que la cour du Roi, les métiers de rue, le parler et les moeurs de l'époque. Ça vit, ça grouille, les images se bousculent, et puis les sons, les odeurs... Parot n'atteint sans doute pas l'excellence d'un Robert Merle en la matière mais la lecture de ce roman est très immersive, et c'est un vrai bonheur. Je suis en revanche plus réservé sur l'intrigue. Tout d'abord parce qu'il y a ici ou là quelques petites incohérences assez gênantes dans un récit policier, lequel à mes yeux doit être une mécanique sans faille : pour prendre un exemple, le commissaire Nicolas le Floch annonce page 79 à l'un des suspects que la victime a été étranglée, et dès la page 80 il se félicite en aparté d'avoir dissimulé à ce même suspect qu'il y a eu strangulation... Avec un tel enquêteur, pas étonnant qu'à peu près tous les personnages finissent au rang de suspects.
Mais plus que ces détails, le point qui m'a dérangé est l'irruption d'un fantastique que rien ne justifiait vraiment. Il se trouve en effet que l'une des personnages est possédée du démon. La bougresse entre dans des crises dignes de L'Exorciste, et d'ailleurs paf, voici justement le prêtre exorciste qui arrive, ce qui nous donne un chapitre haut en couleurs et d'un registre tout à fait différent de l'enquête policière. le diable prend corps devant notre héros et révèle bientôt à chacun des assistants quelques vérités aussi intimes que douloureuses. le problème est que ce surgissement du fantastique ne sert à rien dans le récit, hormis permettre de retrouver le cadavre d'un bébé disparu. Incroyable hasard, c'était la pièce manquante qui permet à notre commissaire de conclure enfin son enquête. Comme quoi, même le diable peut accomplir des miracles. Pourquoi pas, après tout ? Mais bon, s'il faut faire sortir Belzébuth du placard aussitôt que l'on a besoin d'un indice, le « rom-pol » va vite devenir indigeste...
À la fin, je l'avoue, la résolution de l'énigme policière était pour moi clairement passée au second plan. Il reste que je savourais pleinement la promenade récréative dans le Paris du XVIIIème siècle et que je suivrai volontiers une nouvelle enquête de Nicolas le Floch, pour le seul plaisir de retourner là-bas un jour prochain.
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Le 30 mai 1770 devait être une fête pour célébrer le mariage du Dauphin, Louis avec Marie-Antoinette mais les défaillances flagrantes de la sécurité confiée au prévôt des marchands ont provoqué des mouvements de foule faisant de nombreuses victimes. Parmi elles, Nicolas le Floch remarque le corps d'une jeune femme qui, après l'ouverture du corps par Samson et Semacgus, s'avére avoir été étranglée quelques jours après avoir accouché. Sartine, responsable désigné des défaillances de sécurité charge Nicolas de faire la lumière sur le nombre de morts de cette fête funeste et le commissaire breton y pose une condition, celle d'enquêter également sur le meurtre de la jeune inconnue.

Une nouvelle enquête du commissaire de police du Châtelet, secondé par le fidèle Bourdeau, dans ce qui pourrait être un crime domestique c'est à dire dans la famille, celle des Galeine, dont le chef de famille tient un négoce de fourrures, rue Royale, ” les deux castors”. Une famille que Nicolas va pouvoir observer de très près, puisque, sur ordre du roi, il doit y séjourner pour y faire toute la lumière. Des phénomènes étranges commencent à surgir, des bruits de pas dans la nuit, un indien Micmac, proche de la jeune victime s'évade, les deux soeurs du propriétaire semblent ne pas avoir l'esprit clair et la petite domestique semble possédée par le démon...
Il faut toute la sagacité et le sang-froid du jeune commissaire pour démêler le vrai du faux et surtout passer outre les apparences et les indices qui s'accumulent pour incriminer une personne en particulier, un stratagème que Nicolas le Floch va finir par démasquer.
Cette troisième aventure tient toute ses promesses avec un Nicolas le Floch qui fait un peu le point sur sa vie, neuf ans après être arrivé à Paris, toujours entouré de ses fidèles compagnons mais côtoyant ses aînés qui vieillissent ou décèdent et lui donnent la mesure de la vie qui passe.
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Troisième tome des enquêtes du commissaire Nicolas le Floch , personnage crée par Jean-François Parot, « le Fantôme de la Rue-Royale » nous renvoie à un évènement historique très précis. Nous sommes en 1770, et le jeune dauphin(le futur Louis XVI) vient d'épouser une jeune princesse autrichienne, Marie-Antoinette. A l'occasion de cet évènement, la ville de paris organise une fête qui va malheureusement dégénérer faute d'avoir sécurisé la ville. Une cohue générale va avoir lieu et les morts vont se compter par centaines. Parmi les victimes se trouve le corps d'une jeune fille qui ne semble pas avoir été victime de la panique générale mais étranglée. Nicolas le Floch va être sur l'affaire avec l'accord de son supérieur, Sartines.
Une fois l'identité de la jeune femme vérifiée, Nicolas va se rendre auprès de la famille de cette dernière. Il va vite réaliser que tous pourraient être suspects et l'enquête va s'avérer difficile. Je n'ai pu qu'admirer les talents d'enquêteur de le Floch. Il va être secondé une fois de plus par Bourdeau et par un personnage un rien énigmatique même s'il a réellement existé : Sanson, alias monsieur de Paris qui n'est rien d'autre que le bourreau de la ville.
Une fois de plus je suis sous le charme du talent de conteur de Jean-François Parot qui nous entraine avec beaucoup de talent dans cette période historique. Les personnages de fiction côtoient avec beaucoup de réalisme ceux qui ont vraiment existé. Et il faut avouer que le petit monde qui entoure Nicolas le Floch est on ne peut plus attachant.

Un petit bémol toutefois à cette histoire : j'ai eu un peu de peine à adhérer aux phénomènes surnaturels qui auront lieu à un moment dans cette histoire d'autant plus qu'aucune explication rationnelle ne viendra étayer cet incident…



Challenge Séries 2019
Challenge A travers l'histoire
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J'ai adoré ce tome, qui flirte très agréablement avec le surnaturel !

C'est toujours formidablement bien écrit, avec un vocabulaire très riche (et d'époque, le seul défaut étant les notes en fin de livre, et non en bas de page, ce qui serait quand même drôlement plus pratique, parce que non, non, la compréhension intuitive ne marche pas à tous les coups , lol !).

Comme toujours l'intrigue s'intrique avec L Histoire, d'une façon très fine, c'est intelligent, intéressant, passionnant parce qu'on voit vivre les parisiens à tous les étages de la société, vraiment j'adore Nicolas le Floch. On voit leurs plats, leur mode, leurs occupations et préoccupations, leur philosophie, leur médecine, ça parle de tableaux, de peintres, de poésie, des pauvres, des prostituées, des mendiants, des enfants des rues, de tout, quoi, c'est une plongée sous Louis XV vieillissant absolument jouissive.

Je vais juste attendre le mois de septembre pour continuer la série (eût égard au thème du mois, du challenge historique de BazaR, sur le forum des Trolls de Babel, "arts et sciences", dont ces livres sont agréablement bourrés...).
Coup de coeur !
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Waouh, trop trop bien, j'adore toujours :-p

Le style est juste inimitable, l'auteur reste toujours dans le bon ton, celui du XVIIIème siècle ; truculent, violent, chahuté, superstitieux, amusant aussi. On reste dans la vérité de l'Histoire avec ce drame urbain de la Rue Royale où un feu d'artifice en l'honneur du mariage du dauphin le 30 mai 1770 s'est transformé en immense incendie terriblement mortel pour les malheureux spectateurs entassés, écrasés, étouffés sous la foule apeurée. Résultat officiel, 132 morts ; résultat réel, 1200 morts ! Déjà, à l'époque, la bagarre des chiffres dilue les responsabilités…

Et nous voilà face à deux enquêtes pour notre ami Nicolas, plus vieux de dix ans quand même, à savoir, un drame dû à l'incurie de la police municipale (la garde-française) et un meurtre noyé dans la masse des décès. Si l'on ajoute à cela un bon exorcisme dans les règles de l'art et les formes légales, et bien, c'est juste un régal malgré les passages glauques :-p

Je ne peux terminer ma critique sans ajouter une recette qui m'a fait saliver le ventre plein à savoir, un pâté de poitrine de veau :-p
« Vous me coupez un bon morceau de poitrine de veau, bien choisi, dodu et nacré. Vous me le débitez en tronçons que vous lardez d'un ou deux morceaux de gras. Là-dessus, vous me préparez une pâte brisée au saindoux que vous abaissez dans la tourtière. Vous empâtez les tronçons dans celle-ci après les avoir assaisonnés de lard, sel, poivre, clous, muscade, fines herbes, laurier, champignons et culs d'artichauts. Vous recouvrez le tout de pâte. Deux heures gaillardes au four du potager. Vous sortez, vous ouvrez un nombril au couteau et vous y introduisez avec délicatesse une sauce blanche bien conditionnée avec un jus de citron et des jaunes d'oeufs, juste avant de servir. »
Et voilà, j'ai de nouveau faim, pas vous ?

Le prochain est déjà sorti de la bibliothèque, j'ai un peu de temps devant moi, je me lance :-p
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Après quelques instants, il entendit un pas traînant, et une vieille servante apparut en tablier. Elle redressait la tête comme les tortues du Jardin du roi. Des mèches de cheveux jaunâtres s’échappaient de sa coiffe. Des rides profondes qu’encrassaient les ombres de la vieillesse sculpaient un visage affaissé aux yeux pâles. La poitrine tombait en débordant sur l’enflure du ventre. Aux taches qui souillaient le tablier, Nicolas supposa qu’il se trouvait devant Marie Chauffoureau, la cuisinière du logis.
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C’est elle qui a ruiné son négoce en le poussant à des affaires avec les sauvages du Nord où il a perdu son pécule.
- Les sauvages du Nord ?
- Oui, les Moscovites. Les peaux n’arrivaient plus de Nouvelle-France; il a cherché d’autres fournisseurs. Mais il s’est fait gruger par un beau parleur qui, pour toute quittance, lui a laissé un échantillon de zibeline avec lequel on ferait même pas un mouchoir.
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Vous me coupez un bon morceau de poitrine de veau, bien choisi, dodu et nacré. Vous me le débitez en tronçons, que vous lardez d'un ou deux morceaux de gras. Là dessus, vous me préparez une pâte brisée au saindoux que vous abaissez dans la tourtière. Vous empâtez les tronçons dans celle-ci après les avoir assaisonnés de lard, sel, poivre, clous, muscade, fines herbes, laurier, champignons et culs d'artichauts. Vous recouvrez le tout de pâte. Deux heures gaillardes au four du potager. Vous sortez, vous ouvre un nombril au couteau et vous y introduisez avec délicatesse une sauce blanche bien conditionnée avec un jus de citron et des jaunes d’œuf, juste avant de servir.
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- Sur ce, je cours me restaurer, et m'est avis que vous devriez en faire autant. (Le médecin Semacgus)
- Vous avez bien raison, depuis vingt-quatre heures je n'ai qu'une omelette sur l'estomac (Nicolas)
- Ce n'est pas très grassouillet, comme disait votre amie, la bonne dame de Choisy. Je vous rappelle qu'un esprit attentif exige un ventre plein. Veillez-y.
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Nicolas se crispait à la vue du scalpel entamant les chairs. C’était à chaque fois la même chose : difficile au début, on tirait désespérément sur sa pipe ou on prisait avec frénésie, et puis, le métier l’emportait peu à peu sur l’horreur du spectacle. La curiosité raffermissait une volonté pressée d’aboutir, d’éclairer, de comprendre les zones obscures d’une affaire. Ce corps n’était plus un être qui avait vécu, mais le but d’un travail précis, obstiné, délicat, avec ses bruits étranges et ses couleurs que le stylet ou la sonde découvrait soudain. Un monde inconnu de mécanique animale apparaissait, offrant, comme boucherie à l’étal, le théâtre intérieur d’une vie avant que la corruption des chairs ne vînt tout emporter.
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