Paru aux Etats-Unis en 1971, ce récit insolent fait basculer dans le fantastique un petit garçon sans histoires. Un jour Treehorn se rend compte qu'il n'est plus assez grand pour atteindre l'étagère à friandises. Il tente alors de faire comprendre à son entourage qu'il rapetisse et aimerait qu'on le rassure. En vain … Treehorn commence par se tourner vers sa mère : elle ne l'écoute pas, tracassée par son gâteau qui ne gonfle pas comme celui de sa voisine. A table, ses parents le réprimandent, persuadés qu'il ne veut pas respecter les bonnes manières. Il a beau expliquer qu'il rapetisse, on maintient qu'un enfant doit bien se tenir à table ! Incapables d'entendre réellement leur fils, les parents mènent avec lui des dialogues d'un humour inconscient et dévastateur. le petit garçon demeure dans son décor habituel tout en glissant, comme Alice, dans une autre dimension. Il s'y débrouille tout seul. Ainsi livré à lui-même, il doit expliquer sa métamorphose, trouver une solution, tenter de passer inaperçu pour ne pas troubler ses proches…
Edward Gorey, illustrateur génial, qui travailla pour le New-Yorker, mais aussi le cinéma ou la télévision, et inspira
Tim Burton, confère à un décor banal une dimension surréaliste. Dans leurs cadres finement tracés, ses dessins minutieux à la plume campent, en noir et blanc, des adultes élégants et guindés. La présence enfantine, comme celle des jeux et des animaux, diffuse une fraîcheur insolente. Comme, aussi, ces feuilles d'automne qui viennent planer sur certaines pages …