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EAN : 9782020913652
379 pages
Seuil (04/10/2007)
3.71/5   17 notes
Résumé :
Accusé d'avoir égorgé sa sœur, Khaled Addad, amnésique et halluciné, est amené aux urgences de Toulouse par la gendarmerie. Antoine Le Tellier, le psychiatre qui l'examine, demande son internement. Tandis que la presse bien-pensante fustige aussitôt un islam fanatisé, la jeunesse des banlieues toulousaines commence sérieusement à s'échauffer. C'est alors que Le Tellier découvre que, depuis six mois, Khaled Addad rêve d'une jeune fille autrefois égorgée... D'incompré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Patricia Parry est psychiatre et romancière. Fascinée par le polar, elle cultive le genre en tant qu'il décrit le monde et l'individu tels qu'ils ne vont pas. Médecin, elle se consacre à l'écoute du mal-être et dit vouloir appréhender les troubles de l'homme à la fois du côté de l'imaginaire et dans le cadre d'une réflexion cartésienne. En passant de son fauteuil de thérapeute à la table d'écriture, elle entreprend de restituer en différé l'objet de son écoute et de rendre visible, en les faisant siennes, des intrigues livrées par l'inconscient. Son écriture est portée par l'expérience d'une parole qui se remémore, qui découvre, traduit et reconstruit. C'est ainsi qu'une histoire vieille de plusieurs siècles se réactualise dans le temps de la rencontre et s'anime dans un espace parcouru en tous sens par l'imaginaire. On le sait, les rêves se souviennent, laissant parfois son rapporteur interdit, pétrifié d'angoisse. Dans ce roman, Patricia Parry convie le lecteur à ressentir ces rêves d'une rare puissance évocatrice, à entendre le bruit obstiné, parfois tétanisant que font les pensées, à en saisir toute l'ambiguïté. Bien sûr, en tant que production de l'esprit, les personnages mis en scène n'appartiennent plus à la clinique. Ici, le médecin est absorbé par le roman et se confond avec lui. On ne s'étonnera pas que ce soit un psychiatre qui mène la danse. En fait, l'histoire est gérée par presque tout un service hospitalier puisque le héros, acteur des évènements, se laisse emporter par l'effet de lecture et s'en remet à ses confrères pour le sortir de quelques mauvaises passes et, accessoirement, lui faire entendre raison.
Question substance noire, l'auteure a opté pour une variante de la théorie du complot dans un chassé-croisé historico-médiatique avec meurtres ciblés, puissances occultes, manoeuvres politiciennes et dérapages morbides, sachant bien que peu de lecteurs résistent à l'idée d'être éclairé sur les tenants et les aboutissants d'une affaire criminelle dès lors où la question de la manipulation est de mise. Et à vrai dire, de ce côté-là, l'entreprise est diablement réussie.
Restent en suspens quelques interrogations sans gravité : de quelle oreille l'auteure entend-t-elle les maux de ses patients et comment rêve-t-elle les mots de ses romans, comment en quelque sorte s'arrange-t-elle de ses allers-retours entre la clinique et la fiction ?
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Impossible de savoir comment écrire cet article à propos de "Petits Arrangements avec l'Infâme". Je pourrais commencer par vous décrire la façon jubilatoire avec laquelle j'ai dévoré (ou me suis fait dévoré par) cette intrigue. Je pourrais plutôt vous expliquer le plaisir que j'ai eu à suivre Patricia Parry lorsqu'elle joue avec les mots, en véritable amoureuse de la langue française, qu'il s'agisse de la langue du XVIIIème siècle ou du langage des cités actuelles, en passant par divers registres adaptés à ses multiples personnages et aux situations dans lesquelles elle les plonge.
Je pourrais aussi vous parler de la tension que j'ai connue en parcourant les cent cinquante dernières pages, d'une traite, un vendredi soir alors que je m'étais promis que je ne lirais que vingt pages avant de dormir parce que demain on part tôt et qu'il y a de la route... Mais c'est impossible, on lit, on lit, on tourne la page, on atteint la fin d'un chapitre et on veut connaître la suite, alors on continue et on croit comprendre et on ne comprend rien alors on continue encore et comme ça jusqu'à la fin... Une fin où Patricia Parry nous explique tout... pour mieux nous déconcerter. Et finalement nous instiller une dernière dose de mystère avant le point final...
Je pourrais aussi vous parler de la façon dont ce mystère, justement, est conçu et agencé. Car, en plus de l'écriture et du rythme, l'un des points forts de ce roman est assurément la construction de l'intrigue et la façon dont elle se dévoile. En y réflechissant, après avoir refermé le roman, je me suis dis que l'intrigue était belle "dans les deux sens", si je peux me permettre cette expression : elle est belle quand on la découvre, au fur et à mesure que l'auteur nous donne ses clés, mais elle est belle aussi une fois qu'on a tous les éléments en mains et que l'on peut considèrer, dans son ensemble, l'architecture imaginée par l'écrivain. Evidemment, il vaudrait mieux que tous les romans à suspens présentent cette qualité, mais ce n'est pas toujours le cas.
A propos de ces différents "éléments" de l'intrigue, je pourrais aussi ajouter que, plus d'une fois, je me suis surpris à sourire de bonheur face à certaines révélations (que je ne peux pas "révéler" ici). Et je me suis même laissé aller, à la dernière ligne de la page 129, à m'exclamer : "Mmmmh ! J'adore !" Patricia Parry commençait à lever le voile sur le piège qu'elle me préparait, et je jubilais de me voir piéger.
Enfin, j'aurais aussi pu souligner la finesse avec laquelle est évoqué le sujet de l'intolérance religieuse (et aussi de toute forme d'a priori basés sur n'importe quel critère aussi peu défendable). Les personnages de ce roman, représentatifs de diverses communautés, de diverses catégories sociales, sont tous nettement définis, mais sans être des caricatures. Ce sont des êtres vivants, émotifs, sensibles, dont les motivations, les sentiments, les faiblesses, les qualités, les comportements, les idées sont complexes. Mais Patricia Parry saisit et rend avec beaucoup de talent cette complexité (sans doute est-ce un apport non négligeable de son autre métier). Et elle nous démontre surtout qu'il n'y a pas des bons d'un côté, des méchants de l'autre, mais qu'il y a des bons et des méchants, des brutes et des tendres, des forts et des faibles, et aussi des fous, des malades, des fragiles de tous les côtés et à toutes les époques. Cette vision du monde va à l'encontre de l'habitude facile et rassurante qui nous pousse à étiqueter les gens que l'on croise. Alors en plus du style, du rythme et de son "architecture", ce roman porte en lui une étincelle qui pousse à la réflexion. Ce n'est pas sa moindre qualité.
Voilà donc tout ce que j'aurais pu vous dire, mais je ne le ferai pas. Non, je vous dirai plutôt qu'en lisant "Petits Arrangements avec l'Infâme", je pensais à mes trois auteurs préférés de romans "à suspens" : Agatha Christie, Ken Follet et Fred Vargas. Et maintenant que j'ai refermé ce livre, il me semble pouvoir allonger la liste d'un quatrième nom.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Patricia Parry : une consoeur à deux titre puisqu'elle est médecin et auteur. Psychiatre à Toulouse, elle écrit des polars émaillées de références historiques (fort bien documentées) et mettant en scène des personnages dont le psychisme est chancelant.
Dans "Petits arrangements avec l'infâme", les investigateurs sont deux psychiatres, le coupable présumé, Khaled, un présumé schizophrène dont les rêves étranges mettent en scène des meurtres du XVIII° siècle qu'on le soupçonne de reproduire.
Un de ces "meurtres" est celui du fils Calas pour lequel le père fut condamné et exécuté à Toulouse avant d'être réhabilité grâce à Voltaire qui dénonça une injustice liée à l'intolérance religieuse.
Or Khaled est musulman, Calas était protestant.
Un nouveau Voltaire monte au créneau pour "écraser l'infâme".
Mais est-ce bien l'esprit des lumières qui est à l'oeuvre ?
Un auteur à découvrir ; je ne manquerai pas de lire ses autres opus.
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Thriller et fantastique, ce livre est agréable à lire. Même si je trouve l'intrigue un peu tirée par les cheveux , il y a beaucoup de rebondissements. le style est vif, plaisant.
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Emprunté par hasard à la médiathèque ce roman d'un médecin psychiatre toulousain met en scène ... des médecins psychiatres et urgentistes aux prises avec un patient qui semble reproduire de célèbres scènes toulousaines du XVIIIème siècle ...

Quels liens semblent exister entre les affaires judiciaires opposant catholiques et protestants d'alors et celles entre musulmans et chrétiens d'aujourd'hui ? 

Entre l'affaire Addad et les affaires Calas et Sirven de l'époque De Voltaire

Un polar bien mené malgré quelques longueurs 

De belles scènes des rues Toulousaines entre ruelles médiévales du centre ville et embrasements du Mirail ...

Je vais sans aucun doute rechercher d'autres romans de cet auteur prometteuse ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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