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Le maire, le journaliste et la vérité

Pour son second roman, Pascal Grégoire a choisi de se plonger dans le quotidien d'un maire d'une petite ville qui se retrouve devant une Cour d'assises. Un procès qui est aussi un cri d'alarme.

L'histoire de Paul Morand, maire d'une petite ville des Ardennes, est à la fois un hommage à tous ces édiles qui se donnent corps et âme pour leur commune et un cri de détresse face à l'immensité de la tâche en comparaison de moyens souvent dérisoires. Pascal Grégoire, par la magie de l'écriture, en fait un suspense qui ne peut laisser le lecteur indifférent. le récit débute avec le réquisitoire du procureur devant la Cour d'assises de Charleville-Mézières le 28 septembre 2016. En une phrase tout est dit, ou presque: «Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du tribunal, nous sommes ici aujourd'hui pour juger un homme, Paul Morand, maire de Lomieu, exerçant son troisième mandat, pour le meurtre de Jacques Gentil, journaliste à L'Ardennais républicain.» Et si le procureur entend juger l'acte et non l'homme, c'est bien la vie de ce maire qui est au coeur de ce roman auquel l'actualité – le rôle des maires dans la crise du coronavirus davantage que les élections municipales – donne encore davantage d'acuité.
Paul Morand a choisi de s'intéresser à la chose publique, a intégré Sciences-Po à Paris mais, plutôt que de poursuivre une carrière de haut-fonctionnaire en intégrant l'ENA, a choisi de s'engager sur un terrain qu'il connaît bien, celui de ses Ardennes natales. Pour un salaire de 454 € par mois, il est «plombier du quotidien» et «médecin des âmes». Comme le souligne son avocat «être maire aujourd'hui représente une charge très lourde. Faire plus avec moins d'argent, être aux avant-postes, appliquer des lois décidées à Paris, être confronté aux drames humains, à la misère aussi. Combien de maires aujourd'hui démissionnent? Combien sont harassés, premiers de cordée d'une société qui va mal, au bord de l'explosion?»
Au fil des ans, la chose s'est compliquée, la crise économique s'accompagnant de restrictions budgétaires là ou au contraire, il aura fallu davantage de crédits pour maintenir les services publics et pour une solidarité active. le point de bascule se situe peut-être le jour où, sans doute contre l'avis d'une bonne partie de la population, il a voulu accueillir des réfugiés, bouleversé par cette photo d'Aylan, cette petit Syrien de trois ans mort sur une plage de Turquie. La trentaine d'immigrés qui débarquent lui valent de solides inimitiés, à commencer par celle du journaliste local qui le surnomme «le Merkel des Ardennes».
Ce dernier va s'en donner à coeur-joie dans la surenchère et ne va pas rater une occasion pour dénigrer le maire, devenu son punching-ball. Une partie de football entre l'équipe du village et celle des réfugiés va dégénérer et s'en sera fini.
Dans sa cellule, devant le tribunal et dans le fourgon qui le ramène en prison, Paul a le temps de se remémorer sa vie et son action, mais aussi de faire la somme de ses désillusions. Il ne sera qu'à moitié surpris quand le jugement sera prononcé…
Ce qui fait tout l'intérêt du roman, c'est que Pascal Grégoire évite soigneusement l'écueil du manichéisme. Ni blanc, ni noir, c'est bien le roman du gris qu'il nous offre, de ces zones un peu floues où un mensonge pieux vaut mieux qu'un renoncement. Ce faisant, il montre avec éclat toute la fragilité d'un système et nous laisse réfléchir à ce que pourrait devenir une France dans laquelle les édiles renonceraient les uns après les autres à leur mission.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Paul Morand est le maire d'un petit village des Ardennes françaises , brillant élève, il a choisi de revenir dans son village d'enfance et de se présenter aux élections .
C'est grâce à son jeune âge , à ses espoirs de changements qu'il va gagner la confiance des habitants et par la même occasion se faire un ennemi , le maire sortant .
Quelques décennies plus tard , le vent a tourné pour Paul M. , l'impensable est arrivé , il est soupçonné du meurtre de Paul Gentil ,le fils de son ennemi , l'ancien maire .
Chronique très juste de la vie d'un maire actuel , tous les problèmes rencontrés sont analysés , les migrants , le racisme mais également les pertes d'emploi , les petits magasins qui ferment , les habitants qui se sentent délaissés par les élus .
J'ai beaucoup moins aimé l'histoire de la rivalité , de la haine entre le maire et son ennemi , ces passages m'ont semblé peu nuancés .
Malgré tout , un beau portait de la vie d'un maire aujourd'hui , de ses nombreuses responsabilités.
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Voici mon retour de lecture sur Monsieur le maire de Pascal Grégoire.
Quand il est élu maire du village qui l'a vu naître, dans les Ardennes, Paul jubile : il va consacrer sa vie aux autres.
À son troisième mandat, le « terrain » et un drame personnel l'ont usé. Sa vie bascule. Il est reconnu coupable d'un meurtre et condamné à vingt ans de prison ferme.
Comment a-t-il pu en arriver là ?
Paul se souvient..
Monsieur le maire est une critique plutôt pertinente du monde politique à la française.
Nous suivons Paul Morand, maire d'une petite ville des Ardennes. Nous découvrons comment il en est venu à exercer cette fonction, les difficultés rencontrées, les rivalités..
Jusqu'au moment où il commet l'impensable.. l'irréparable.. un meurtre dont il est retenu coupable..
Monsieur le maire est un roman que j'ai lu presque d'une traite.
J'ai aimé découvrir le portrait de cet homme qui exerce la fonction de maire.
L'auteur montre bien les difficultés d'un tel poste, comment cela est de plus en plus compliqué au fur et à mesure que les années passent.
Je dois néanmoins vous avouer que je n'ai pas réellement accroché avec le personnage de Paul. Il ne m'a pas plu plus que ça. Ce qui n'est pas gênant en soi, mais j'aurais aimé ressentir un peu plus d'empathie à son égard.
J'ai bien aimé, sans plus et je ne suis pas certaine d'en garder un grand souvenir.
Ma note : 3.5 étoiles.
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Lomieu, petit village des Ardennes. Paul Morand, le maire en cours d'activité et exerçant son troisième mandat, se retrouve sur le banc des accusés. Il est effectivement présumé coupable du meurtre d'un journaliste, Jacques Gentil. Il va finalement être condamné à vingt ans de prison. Comment Paul, à qui tout semblait réussir, en est-il arrivé là ?

Voilà un très court roman qui peut parfaitement se lire d'une traite, mais qui n'en est pas moins dépourvu d'une grande densité et d'une grosse dimension psychologique. J'ai totalement accroché à l'histoire de ce maire et j'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre.

Si le roman s'ouvre sur une scène au tribunal et sur la condamnation de Paul, le propos du récit ne va pas s'arrêter là. Pendant que Paul sera conduit dans un fourgon à la prison, il va égrener les souvenirs de ses trois mandats.

Le lecteur va tour à tour découvrir un Paul ambitieux, plein d'illusions, mais aussi sous pression intense et borderline. En plus des soucis qu'il a à gérer en tant que maire, il a des problèmes personnels avec sa femme. J'ai senti qu'à tout moment Paul pouvait perdre le contrôle.

L'auteur nous fait rentrer dans les coulisses de la gestion d'une mairie, et j'ai vite constaté que tout n'est pas si simple, comme il y paraît de prime abord. J'ai suivi avec intérêt toutes les décisions de la mairie, et j'ai trouvé très intéressant le procédé de flash-back qu'use Paul, pour ainsi, au fil de ses souvenirs, immerger le lecteur dans cette politique de mairie.

C'est Paul qui va porter le récit et il faut bien avouer que l'auteur a su le brosser à la perfection, le rendant profond, avec ses parts d'ombre, ses faiblesses et ses convictions. Ce n'est pas un personnage statique et l'on sent une réelle évolution au fur er à mesure des mandats qu'il exercera.

La plume est réellement addictive. le roman est très court, et j'avoue que les pages ont défilé pour ma part. Les petits chapitres apportent beaucoup de rythme, et j'ai apprécié l'usage de la première personne lorsque c'est Paul qui prend la parole.

Un roman qui explore les coulisses de la mairie d'un village de France, le tout servi par un personnage principal borderline et grâce auquel le lecteur suivra en filigrane les tenants et aboutissants du travail de maire. Une excellente découverte à lire d'une traite.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Merci à #NetGalley France et aux éditions Le Cherche Midi pour l'envoi de ce second roman de Pascal Grégoire, intitulé Monsieur le Maire.
La quatrième de couverture présente ce livre comme une critique du monde politique à la française, une illustration réaliste de l'histoire publique et individuelle, à la fois si ordinaire et essentielle de ces citoyennes et citoyens qui vouent leur vie à leur commune, au cours de mandats électifs.
Ayant moi-même une courte expérience d'un mandat de première adjointe au maire dans un tout petit village (moins de 200 habitants), certes plus petit que celui dont il est question ici (1 352 habitants), ces questions et problématiques m'interpelaient forcément.

Tout commence dans un tribunal ; le maire d'un village des Ardennes est jugé pour un homicide, condamné à de la prison ferme… Au cours de son transfert en fourgon cellulaire vers la prison, il se remémore son parcours et le tragique concours de circonstances qui l'ont entraîné jusque-là.
Lorsqu'il était revenu dans le village qui l'a vu naître et qu'il en était devenu maire, Paul Morand était rempli d'idéal et de bonne volonté, prêt à se donner sans compter auprès de ses administrés. Quinze ans et deux réélections plus tard, il est devenu un homme usé, désillusionné, fragilisé, épuisé physiquement et moralement par les difficultés multiples de ses mandats et un drame personnel.

Paul Grégoire s'est penché sur le quotidien des élus locaux, à la fois dans les infimes détails et anecdotes mais aussi en reprenant des exemples de sujets plus médiatisées comme le mariage pour tous, l'accueil des migrants ou des faits divers, tel ce commerçant qui abat un cambrioleur arabe… Certaines péripéties autour de marchés, de travaux, de voirie, etc… m'ont fait penser à des situations que j'ai moi-même connues.

J'ai été particulièrement sensible au côté tragique et fataliste de ce roman, touchée par cet homme toujours aux premières loges, « dindon de la farce républicaine », dont la colère et le ressentiment enfoui venait de si loin. Même si le récit commence par la fin, avec sa condamnation, il y a dans ses souvenirs une réelle montée en puissance servie avec talent par l'auteur.
Les personnages sont finement travaillés, avec un large spectre de nuances et de paradoxes… Seul le journaliste, catalyseur principal de la triste fin, car cause, moteur et conséquence de l'enchainement fatal, symbolise peut-être trop le méchant, le mauvais, une somme exponentielle de jalousie et de rancune…

Pascal Grégoire a dédié son livre à tous les maires de France, en hommage à leur dévouement face aux difficultés grandissantes de leurs tâches, en réaction aussi devant les nombreuses démissions.
Un roman humain, dérangeant, utile…

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https://www.instagram.com/la_pirate_des_pal/
#Monsieurlemaire #NetGalleyFrance
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Une bonne découverte que ce livre que l'on aurait pourrait faire passer pour une docu-fiction tellement cela est vrai, paraît vraisemblable et qui démontre le quotidien compliqué des maires de petites villes qui l'esprit républicain collé à la peau, souhaitent avant tout oeuvrer pour le bien de tous. La fonction de maire est honorable mais semée d'embûches et de souffrance, tellement les responsabilités sont lourdes et contraignantes par la loi. Au travers de ce récit imaginaire et peut-être pas si extrême, c'est le coeur du bât qui blesse dans une politique toujours voulue rentable par les politiques. J'ai aimé.
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En voilà un ouvrage qui entre en résonance avec l'actualité en pleine période de campagne pour les élections municipales.

Un maire est mis en accusation devant une cour d'assise et va se retrouver avec une peine de prison. Sur le chemin de la prison, il repense aux moment marquants de ses mandats de maire et aux évènements qui ont fait qu'il en est arrivé à cette situation.

Ce roman a le mérite de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les maires de France. Ces élus sont en première ligne et doivent composer souvent avec peu de moyen. Ce livre montre l'impact parfois catastrophique de cette charge et de la pression sur les personnes, sur la vie familiale. Et lorsque d'autres problèmes surviennent, dans la vie quotidienne par exemple, cela devient vite explosif et ingérable.

Ce qui est un peu dommage avec ce roman c'est qu'il manquait parfois un peu de liant. Les chapitres sont à chaque fois consacrés à un évènement marquant et on passe parfois un peu du coq à l'âne. Conséquence : un rythme un peu haché, en dents de scie. Pourtant, l'auteur essaye de lier tout ça avec le retour systématique aux pensées du maire pendant son trajet vers la prison.

Pour autant, au-delà de ce point, on voit bien l'impact de la profession sur le personnage principal, on voit la descente aux enfers, on sent la catastrophe venir et on s'interroge sur tout ça. Quelques situations peuvent peut-être paraître un peu caricaturales (quoique...) et l'auteur passe un peu trop vite sur certaines, un point qui participe sûrement à cette mauvaise impression sur le rythme.

Un roman intéressant donc, très réaliste et qui braque le projecteur sur cette fonction exigeante et parfois bien peu valorisée alors qu'elle peut s'avérer destructrice. Dommage pour cette impression curieuse que m'ont laissé le style, l'écriture, la construction. Cela m'a donné l'impression de voir défiler une succession d'évènements sans trop de liant, en tout cas avec des transitions imparfaites. Je ne déconseille pas ce livre pour autant !
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Ouvre donc la fenêtre , on étouffe.........!!

Ce récit d'action communale étalée sur trois mandats ( soit 18 années ) cumule et inventorie la quasi totalité des aléas d'un " village sans histoires" .
Tout y passe : la vétusté de l'école ,la cantine bientôt en bio ,la recherche de médecin,les épandages de pesticides* et la hargne du localier (journaliste du coin) envers ce brave maire .
Cet "à la manière de" tombe ,on s'en doutait, dans une forme caricaturale qui lasse au fil des pages. L'écriture n'est pas désagréable ,pas de lourdeurs ,le choix de la première personne ,le JE, est bienvenu et crée une vraie proximité ; rural moi aussi je lui aurais volontiers payé une bière au bistrot du coin et pratiqué un tutoiement de bon aloi.

Non, la question qui me vient une fois ce (court) récit terminé , c'est plutôt cette réflexion : mais bon sang pourquoi l'auteur s'est il précipité chez son éditeur avec un récit aussi riche mais .......... si peu crédible??
Car c 'est TROP!
 Au final, je pense que ce livre a été rédigé hâtivement et que le récit eût gagné à reposer tranquillement, comme on procède pour la confection d'un pain traditionel au levain.(La boulange ,ça calme !!)

Pas un mot sur l'enfance et la jeunesse de ce Paul, hormis qq allusions à un père exigeant et admiré (quid de maman ??) Rien ou si peu sur les temps de vie hors de l'administration communale (la découverte des oiseaux avec son adjoint est simple prétexte) pas un temps pour la pause (Chopin ? ) pas de sortie cinéma,ni restau, ni réunions d'amis intimes,  bref une vie de moine, harcelé par les problèmes liés à  son mandat: de quoi vous faire réfléchir avant de ceindre** l'écharpe tricolore à haute valeur symbolique (cf la dernière séquence un peu téléphonée il faut avouer )
Bref comme l'ont bien noté diverses lectrices mérite la lecture mais en se donnant le recul suffisant pour relativiser .
Ceci étant, j'ai toujours la même considération pour ces maires qui vouent leur quotidien aux autres sur des chemins semés d'embûches et le nombre de ceux/celles "qui raccrochent" témoigne bien de cette dure réalité.  

Cette lecture est dûe à la formule sympa "Masse Critique " bonne idée de Babelio et bon filon pour les maisons d'édition , du "WinWin" comme on dit dans les écoles de cadres (toutes !!)
*Pas d'élevage industriel ici ? ouf ..........on a échappé aux fouilles m.... de L421 !....
**se conjugue comme atteindre (dict. ac fr)
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Comment Paul Morand a pu être reconnu coupable d'un meurtre ?
Comment ce maire d'une petite ville des Ardennes depuis 15 ans se retrouve condamné à 20 ans de prison pour le meurtre d'un journaliste ?
Lui qui après ses études à Sciences-Po Paris a préféré revenir dans son village natal au lieu de faire de la Politique dans les hautes sphères parisiennes. Lui qui voulait faire de la politique autrement, faire de la politique de terrain au plus près de ses concitoyens, comment a-t-il pu en arriver à commettre cet acte barbare ?
Dans le fourgon de police qui l'emmène en prison, Paul se souvient, Paul se remémore ces 15 dernières années.
A quelques jours du premier tour des élections municipales, Pascal Grégoire nous entraîne dans le quotidien d'un maire. Avec une écriture fluide, sans fioritures, autant tendre que pleine de noirceur, il dresse le portrait (avec quelques simplicités dans le fonctionnement d'une mairie mais sans rien gêner à l'histoire au contraire même lui donnant une humanité plus grande) de ces hommes et femmes qui ont décidé de consacrer leur vie à la gestion de leur commune en essayant au mieux de contenter le quotidien de ses habitants quand problème humains, financiers mais surtout politiques s'accumulent au jour le jour.
Mais c'est surtout le portrait d'un homme d'aujourd'hui, un homme qui essaye, un homme qui a envie, un homme qui veut faire bouger les choses mais entre impuissance et humanisme, un homme qui doit penser aux autres sans s'oublier.
Un livre que je trouve intéressant, qui donne à réfléchir sur cette fonction souvent décriée, souvent mal comprise mais tellement essentielle.
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Un récit d'actualité, dédié aux 34.968 Maires de France bien malmenés ces dernières années.

Le ton est donné dès le début puisqu'il débute en Cour d'Assises par le réquisitoire du Procureur où Paul, Maire d'un petit village des Ardennes, est jugé pour meurtre. La sentence est sévère : vingt ans de prison ferme.

Que s'est-il passé ?

Durant son transfert à la maison d'arrêt, Paul se souvient de son parcours d'homme, de Maire, il dresse le bilan de toutes ces années et du geste fou qui l'a amené à cette condamnation.

Alors qu'il était promis à un poste de haut fonctionnaire, frais émoulu de Sciences Po, il fait le choix de revenir dans son village natal pour vivre auprès de ceux dont il veut améliorer le quotidien, motivé, bien déterminé à s'investir localement.

Il se présente aux élections municipales, est élu, devient le plus jeune maire de France. Il enchainera successivement trois mandats.

Son premier mandat coïncide avec une vie personnelle épanouissante, il épouse la femme médecin installée depuis peu dans son village. Ensemble, ils investissent leur mission respective.

Pourtant, au fil des années, la confrontation avec la réalité, les compromissions et surtout la haine farouche que lui voue un journaliste local vont émousser son honnêteté, l'amener à des décisions politiques.
Son deuxième mandat est marqué par des désillusions, une perte progressive de confiance face aux attaques dont il fait l'objet, une chute inexorable qui se soldera par un troisième mandat catastrophique.

Quant à sa vie personnelle, elle est ternie par un désir d'enfant inassouvi et un mariage à la dérive. Paul perd son sang-froid fréquemment, il s'accroche en dépits de ses erreurs, sombre manifestement dans une sévère dépression.

C'est là toute la richesse du récit car Paul n'est pas un héros, c'est un homme ordinaire dont les illusions sont confrontées à la réalité, il découvre qu'il est également capable lui aussi de manoeuvres subversives pour arriver à ses fins.

C'est un récit court qui se lit rapidement, fluide et efficace sur la chute d'un homme.

Petit bémol : la haine du journaliste local et les affrontements avec Paul m'ont paru un peu excessifs, voire peu crédibles.

C'est néanmoins un beau portrait d'homme et de Maire qu'il nous est donné de découvrir, sujet peu exploité jusqu'à présent à ma connaissance.

Un texte à découvrir, à lire d'une traite et à rapprocher forcément de l'actualité des mois à venir !
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