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sur 1029 notes
Pascal fut d'abord pour moi un sujet de fascination quand j'appris qu'à 19 ans, au milieu du XVIIème siècle, il avait inventé la "pascaline", l'ancêtre de la calculatrice. Cette prouesse tant intellectuelle que mécanique mérite bien notre considération. Puis, très rapidement après cette découverte - car n'étant pas matheuse pour un sou mon intérêt s'est davantage porté sur ses "Pensées" -, il devint un sujet d'admiration.

J'ai fait partie d'une des nombreuses promotions de bacheliers à avoir dû disséquer Pascal et Montesquieu, ce qui, en ce qui me concerne, constitua ma première approche, un de la philosophie, deux de la politique.

Revenons-en aux "Pensées" les bien-nommées car, ce qui chez d'autres se serait appelé "Théories" ou "Doctrines", s'est révélé pour moi d'un abord très accessible et d'une compréhension aisée. Parce qu'elles sont centrées sur l'homme et la foi chrétienne et tendent notamment à démontrer que l'homme a fondamentalement besoin de la grâce divine pour accéder au "souverain bien " (le bonheur), elles ont résonné en moi comme le juste écho de mes propres convictions. Cependant, je conçois tout à fait que pour un lectorat athée, cette somme de réflexions philosophiques puisse être interprétée très différemment.

De cette oeuvre posthume très riche, j'ai particulièrement été impressionnée par la justesse de l'analyse du "présent introuvable" qui dénonce dans la nature de l'homme la propension de l'individu à se raccrocher systématiquement au passé et au futur sans pouvoir jouir du présent. L'homme, accaparé par hier et perpétuellement angoissé par demain, ne parvient pas à être heureux aujourd'hui. Ce constat me semble hélas encore parfaitement vérifiable aujourd'hui ; les penseurs ont eu beau prévenir l'homme contre cette disposition d'esprit, il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
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Pascal est un génie précoce. Dès son très jeune âge, il s'est avéré mathématicien puisqu 'il a mis au point une machine à calculer. Il est aussi un physicien et il a laissé des études sur ce sujet. Pascal me rappelle mes études au lycée . Il est aussi philosophe et s'est intéressé à la religion et pris une position sur l'existence de Dieu : il a fait un pari que Dieu existe bel et bien ! car il voulait convaincre les libertins de l'époque qu'en niant l' existence du Créateur, ils se trompaient de chemin.
Les pensées est un ensemble de fragments, d' ébauches et de divers écrits relatifs à la religion.
Comme hommage, on lui a dédié une unité de mesure de la pression : le pascal : Pa
Pascal, un grand savant, un philosophe, il a bien marqué son époque .
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J'ignore s'il mérite la béatification, comme le projette le pape François, mais il est certains que Blaise Pascal a bercé en héros historique mon enfance, au même titre que Vercingétorix, tous deux étant héros auvergnats.
Ce qui est certain, c'est que Pascal étonne par ses pensées universelles et profondes à la fois : comme Léonard de Vinci, il fut un génie humaniste de son temps, s'intéressant aussi bien à la physique, aux mathématiques, qu'à la philosophie et à la théologie.
Ses Pensées, empreintes de philosophie janséniste, sont cependant aussi celles d'un scientifique et d'un homme libre, qui doute de tout, et dont l'humilité et l'intelligence le poussent à défendre sa foi chrétienne avec une grande éloquence et dans un français classique remarquable, tout en invitant chacun à l'introspection personnelle et à l'esprit critique.
Que se soit dans les sciences, lorsqu'il écrit, ou lors de ses "visions" mystiques, il recherche La vérité, ce qui en fait un redoutable polémiste, au même titre que Voltaire. La lecture simultanée que je fis de ses Pensées avec les théories rationalistes de Descartes n'a pas manqué de donner à Pascal l'avantage : il démontre avec une grande d'esprit et de forme que, s'il est utile de mettre en doute le systèmes, pour autant les vérités premières ne peuvent être déduites de l'empirisme philosophique.
Bref, Les Pensées, publiées à titre posthume en raison de sa port prématurée, sont , de mon point de vue, et qu'on soit chrétien ou non, une des rares apologies intelligentes de la pensée chrétienne et de la foi religieuse en général.
Partant du constat de la misère des hommes, capables d'une certaine grandeur, du fait de leur capacité morale liée à la conscience, la raison et le coeur, mais piégés par leurs erreurs -ou péchés-, les apparences du monde qui nous entoure, et leur insatisfaction permanente, il conclut que les hommes ne peuvent dégager seul la vérité - le souverain bien des anciens grecs- , et, reconnaissant son humilité, ne peut que s'en remette à la foi -et donc à Dieu, chez les chrétiens-.
En ce qui concerne l'ordre social et la justice des hommes, sans en remettre en cause l'utilité, il en présente la faiblesse des fondements -consubstanciels à leur essence humaine- , reposant le plus souvent sur des usages ou sur la force, ce qui ne leur confère pas de valeur absolue au dessus de la raison de chacun.
Les Pensées demandent un réel effort de concentration, bien que divisées en maximes et écrites dans un français remarquable, mais le méritent, dans la forme comme dans le fond.
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Une écriture superbe, puissante, ample, pleine de trouvailles formelles et d'images destinées à frapper notre imagination fragile.

Pascal est un thaumaturge et ...un grand manipulateur.
Voyons plutôt.

Le ciron, infiniment petit, et l'espace, infiniment grand, si distants l'un de l'autre et pourtant si semblables dans leur constitution qu'on ne peut que rendre les armes devant leur Créateur, si ingénieux.

L'homme perdu dans ses divertissements - la chasse,le jeu, les femmes- qui s'en étourdit pour oublier qu'il ne peut, sans malaise existentiel, demeurer seul dans une chambre..

Pauvre homme, incapable de vivre le présent, qui est le seul temps qui soit à sa portée, le passé échappant à sa prise, et le futur étant entre les mains de Dieu, son créateur..

Car c'est pour ses amis athées et libertins que Pascal, joueur et libertin lui-même, mais frappé en une nuit par la fulgurance de la grâce et converti au jansénisme des graves Messieurs de Port-Royal, écrivit ces Pensées..

Pour les convaincre, certes: c'étaient tous des scientifiques, des fortes têtes, mais des têtes bien faites.

Il s'adresse donc à leur raison, à leur sens mathématique -est-il rien qui se rapproche plus des lois de la probabilité que le cynique texte sur le pari?-

Mais pas que.

Il fallait aussi frapper leur imagination, les atteindre au cœur, les mettre à genoux: les persuader .

Et c'est là que Pascal est à la fois magnifique et, à mon sens, machiavélique.

J'ai lu et j'ai frémi, moi l'athée.

J'ai aimé voir les fragments de ces Pensées, les bribes du livre en train de se constituer- Pascal est mort si jeune qu'il n'a pu mettre en forme ni mener à son terme ce projet ambitieux, dont nous avons le dessein, les grandes lignes, les principaux arguments, sous la forme de ces "liasses" attachées ensemble, par thème, par destination à telle ou telle partie du grand œuvre...

Mais je n'ai pas été séduite, encore moins convaincue.

D'abord parce que la forme même du fragment éparpille la force du propos. Il faut du liant dans un livre aussi ouvertement argumentatif.

Ensuite parce que je subodore quelque mauvaise foi à parler de la foi dans un tel déploiement tous azimuts de l'argumentaire...

Je préfère dix fois, vingt fois, cent fois, à celle de Pascal la compagnie de Montaigne, modeste et familier, qui sait vous convaincre en douceur, sans effet de manches, avec une solide argumentation tirée de sa culture et de sa logique, mais aussi de sa fréquentation des hommes, à commencer par ...la sienne propre qu'il ne craint pas de mettre sur la sellette.

Pascal c'est le grand avocat d'assise, qui vous étourdit du haut de sa chaire, avec le vol de corbeau de ses manches noires et l'éclair de son jabot d'hermine, le temps d'une audience et d'une condamnation à mort...

Montaigne c'est la conversation au long cours avec un vieil ami retrouvé de loin en loin, toujours proche, toujours sincère -une conversation reprise, amendée, corrigée, tout au long d'une vie, avec ses errements et ses doutes, ses atermoiements et ses certitudes, ses peurs et ses joies, et qui vous laisse toujours libre d'acquiescer ou de débattre.

Pour moi, Pascal est brillant, Montaigne est convaincant.
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Monsieur B. P.. Présent. Non, ce n'était pas Blaise Pascal qui était appelé mais bien moi pour l'oral du bac de français.
Je donnais ma liste de texte et l'examinateur me demanda si j'avais des préférences. "pas vraiment, j'aime tout". Hypocrite, je ne pouvais pas piffer Voltaire et Rousseau qui étaient très présents dans la dite liste. Je glissais innocemment, on pouvait voir l'auréole au-dessus de ma tête, que j'aimais bien Pascal. "ça fait pas beaucoup de texte (deux). Je vous propose donc le texte le plus étudié de France : Candide soldat. Voltaire... et merde. Je me voyais déjà, des étoiles dans les yeux et des atomes dans la tête, commentant brillamment ce texte merveilleux qu'est "les deux infinis". L'homme poussière dans l'infiniment grand, géant de l'infiniment petit, Pascal qui prouvait que, contrairement à une sotte idée trop répandue, on pouvait être un grand mathématicien et un grand penseur, un grand littérateur. Mon esprit très mathématique s'accordait parfaitement à ses écrits plein de paraboles, d'hyperboles, de syllogismes, de savantes démonstrations pour étayer ses théories et les ériger en Théorèmes. Non que je partageasse toutes ses idées mais j'étais ébloui par l'exposé.
Merci monsieur Pascal grâce à vous qui ne plaisiez guère à l'examinateur, grand admirateur De Voltaire, celui-ci fit seul 90% de l'explication de texte me laissant ânonner deux ou trois poncifs admiratifs et, imbu de son brillant commentaire, m'accorda la généreuse note de seize.
Je vous étais redevable monsieur Pascal et je me plongeais donc avec délice dans vos pensées.
Aucune crainte à avoir, ce sont des textes courts et fort bien écrits. Si l'un d'eux vous ennuie, vous pouvez le sauter sans conséquence.
Je recommande fortement cette lecture.
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Au départ il y eut Adam, dont la chute sépara l'homme de son créateur. Puis vint le Christ, par qui le contact fut rétabli, mais sous certaines conditions, et pas pour tout le monde. Car ce Dieu que recherche éperdument l'homme Pascalien est tout sauf démocratique ; il se mérite, au prix d'une véritable ascèse et d'une quête spirituelle permanente, menée comme à tâtons, dans un monde obscurci par la faute originelle – monde où Dieu se cache et où ses manifestations sont souvent décevantes, presque toujours ambiguës. Mais la complexité ne s'arrête pas là : chassé du Paradis terrestre, l'homme a lui aussi été gagné par la corruption universelle, d'où sa double nature d'ange et de bête.
Comment dès lors réussir à dire un Dieu à la fois caché et présent et un homme tour à tour sublime et misérable ? En élaborant une pensée non binaire, sans cesse en mouvement, où chaque vérité doit être envisagée en même temps que son contraire et où la religion elle-même est qualifiée de « sage » et de « folle » : « À la fin de toute vérité, dit Pascal, il faut ajouter qu'on se souvient de la vérité opposée. »
Le résultat est un livre d'une beauté extraordinaire, dont la forme fragmentaire et inachevée donne constamment l'impression d'assister au travail d'un génie. Nombre de ces pensées sont d'une incroyable modernité, comme celle-ci, que Rousseau n'aurait certainement reniée : « Ce chien est à moi, disaient ces pauvres enfants ; c'est là ma place au soleil. » Voilà le commencement et l'image de l'usurpation de toute la terre. »
Pour être totalement honnête, il faut dire aussi que certains passages font montre d'un sectarisme religieux auquel il est difficile d'adhérer, même avec la meilleure volonté du monde. Mais à la différence de ceux qui veulent imposer leur foi à grands coup de mitraillette, Pascal cherche lui à convaincre au moyen de la raison – une raison qu'il lui arrive d'ailleurs de malmener allègrement, comme ici : « Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou. »
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Par rapport à « Les Provinciales », Blaise Pascal me déçoit beaucoup !
Ce sont des notes comme j'en jetais sur un carnet à 16 ans. Mais c'est de Blaise, donc rien à voir ! Cependant, on sent qu'il écrit pour lui-même, car il y a beaucoup de style télégraphique, ou des manques de contextualisation, ce qui fait qu'une grande partie des pensées de ce pavé philosophique, mais surtout théologique, ne nous est pas accessible.
Malgré tout, comme avec Nietzsche, nous avons de petits joyaux !
Sur quoi écrit Pascal ?
La force et la justice, la loi et le peuple, l'illusion et l'imagination, les demi-savants, les pyrrhoniens et la vérité, les dogmatiques, rester chez soi (me fait penser au « cultivons notre jardin » De Voltaire), le repos et le tumulte, les guerres, occuper l'homme pour qu'il ne pense pas à lui.
Puis il passe à la religion : les athées, Jésus prouve Dieu, « la grâce » (on sent Pascal énervé de ne pas pouvoir communiquer directement avec Dieu), Mahomet et l'Alcoran, les Juifs et le Talmud…
.
Pascal est un génie que j'admire au même titre que Léonard de Vinci, en mathématiques et en physique. Léonard développe aussi l'art, Pascal développe la rhétorique ( Les Provinciales ).
.
Mais là, non !
Bref, tout ça pourrait être très intéressant si Pascal prenait le temps de développer ses idées, au lieu de faire des « pascalinades », c'est-à-dire, comme Spinoza, faire des démonstrations mathématiques, des raisonnements pour prouver les choses, notamment que le « Dieu caché » existe. Cette façon de faire ne fonctionne que dans les « sciences dures », à mon avis.
« Les Pensées » sont un ensemble de notes rassemblées après sa mort.
Puis en ce qui concerne la théologie, les religions, on sent qu'il s'est plongé dans les textes, mais il en ressort quelque chose de confus, de non ordonné.
Je pense qu'à la suite de ses notes, pensées ( comme Nietzsche et ses aphorismes ), il aurait pu en tirer un excellent livre de 50 pages, au lieu de ce « fouillis » de plus de 400 pages !
C'est dommage…
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J'ai lu les fragments du livre (Les) Pensées de Blaise Pascal, il y a des années maintenant. Ce livre est toujours à sa place et je sais que je peux puiser dedans quand je le désire. Je l'ai donc enfin fait. Je n'ai pas tout lu et ce n'est pas le but, mais trois thèmes m'ont profondément marqué à l'époque et me marquent encore aujourd'hui, lorsque je relis ces extraits.

Blaise Pascal, génie universel de nombreux domaines, tend dans ce livre à convertir les incroyants, à la religion chrétienne. En effet, ce livre (non achevé) comprend des fragments d'un livre plus vaste intitulé : Apologie de la religion chrétienne. B. Pascal nous engage, à partir de nous pour arriver à Dieu (Dieu étant tout ce qui nous entoure). Loin de vouloir (‘trop') convertir (du moins dans la toute première moitié du livre), il apporte à mon sens un regard nouveau, décentré sur la condition humaine.

Pouvant rebuter certains, j'ai trouvé admirablement bien écrit certains passages, au début du livre notamment. À ce titre, trois points de son analyse me semblent fondamentaux :

- le divertissement : L'être humain se divertit pour chasser sa solitude. Il est davantage stimulé par la recherche de ce divertissement (jeux, femme, homme, chasse...) que par le divertissement lui-même. En effet, donnons-lui l'argent, les femmes, les hommes, servons-lui les gibiers qu'il n'en serait pas heureux. Cette recherche du bonheur étant inaccessible : on est toujours plus attiré par quelque chose que l'on n'a pas ou que l'on ne peut posséder, et si jamais on l'obtient, on se lasse de l'avoir eu, et on recherche autre chose. le processus est donc aussi important, si ce n'est davantage, que la finalité recherchée. Cette difficulté de penser à soi peut se résumer ainsi : "Ils s'imaginent que s'ils avaient obtenu cette charge ils se reposeraient ensuite avec plaisir et ne sentent pas la nature insatiable de la cupidité". le mot est très bien choisi "insatiable'". C'est cette insatiabilité qui nous empêcherait d'être heureux.

- La vanité : l'être humain se situe entre deux temps (le passé et le futur) avec des difficultés d'être au temps présent. Ainsi, si ce dernier ne nous plaît guère, nous attendons l'après, impatient du futur, et lorsqu'il nous est agréable nous y pensons, plongés dans le passé. Il est difficile d'être au temps présent, de le saisir, et à ce titre il semble difficile d'être heureux : "Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais". À ce sujet B.Pascal, en janvier 1657 écrit à Mlle de Roannez ces lignes résumant en tout point cette pensée : "Cependant le monde est si inquiet qu'on ne pense presque jamais à la vie présente et à l'instant où l'on vit, mais à celui où l'on vivra. de sorte qu'on est toujours dans un état de vivre à l'avenir, et jamais de vivre maintenant".

- La disproportion de l'Homme : on ne peut tout voir (ce qui est trop petit, ce qui est trop grand, ce qui est trop loin, ce qui est trop prêt). À ce titre pour B.Pascal Dieu est partout, car Dieu est ce qui nous entoure : la nature. En prenant conscience de son environnement, l'être humain prend conscience de tout ce qui l'entoure et de ce qui a été créé. Outre ce rapport à Dieu, ce qui m'a intéressé c'est particulièrement le fait que l'Homme ne peut ni accéder aux extrêmes ni les comprendre : "Trop de bruit nous assourdit, trop de lumière éblouit, trop de distance et trop de proximité empêchent la vue. Trop de longueurs et trop de brièveté de discours l'obscurcit, trop de vérité nous étonne. [...] Trop de plaisir incommode, trop de consonances déplaisent dans la musique et trop de bienfaits irritent".

Pour conclure sur ces trois points que sont l'accès au bonheur et donc à soi, la conscience du moment présent et la prise en compte de la nature, selon B. Pascal l'Homme a besoin de Dieu. C'est à ce sujet que nos avis divergent, mais cela ne retire en rien les observations et réflexions de l'auteur qui sont à mon sens d'une justesse incroyable.

Presque 400ans nous séparent de ces idées, mais elles sont tellement d'actualité et interpellent. Cela ne m'étonnerait pas que ces réflexions réapparaissent dans les années à venir, si ce n'est déjà le cas.
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Saisissant à mon sens le chef d'oeuvre du 17em siècle!
Ce livre a été mon premier coup de foudre littéraire alors que j'étais au lycée;
Le génie de Pascal,son art de la persuasion et la beauté de sa plume font qu'au
lendemain de cette lecture j'ai failli me réveiller chrétienne.Mais surtout ses pensées
sur la condition humaine,la mort,le pari,le divertissement,la justice m'ont profondément
métamorphosées;j'avais perdu une partie de mon innocence mais avec le ravissement
d'un coeur heureux séduit par une rencontre inoubliable.
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Cela faisait pas mal de temps que ce célèbre livre hantait mon esprit, et c'est parce que le Magazine Littéraire a sorti un numéro consacré à Pascal que j'ai enfin fait le pas et me suis lancé dans la lecture de ce recueil fragmenté (l'édition Sellier qui suit l'ordre de la seconde copie). J'ai tout d'abord été irrité par le fanatisme de cet homme. Il m'est apparu complètement aveuglé par sa foi et sa dévotion religieuse. Il en ressortait un sentiment amer d'oeuvre pompeuse et moralisatrice. Et puis, même si ce sentiment ne s'est pas effacé totalement, surtout lorsque l'auteur s'acharne à disséquer les livres saints et à citer des passages appuyant ses thèses ou contredisant ses détracteurs, j'ai découvert un homme profondément désespéré. Désespéré par le sentiment du vide existentiel et par le profond aveuglement de l'Humanité. Blaise Pascal nous éblouit par son sens de la rhétorique, par ses aphorismes subtils, évidents et tranchants. La forme même de l'oeuvre, parcellaire, peut se lire tout d'un trait, pour observer la construction d'une pensée et d'une argumentation, et de manière ponctuelle, comme lorsque l'on souhaite entendre le son poétique des mots. Blaise Pascal est un vrai poète. Il a peut être influencé certains auteurs célèbres (Nietzsche, Char), qui ont employé cette forme courte et lacunaire, mais terriblement foudroyante. Lire Pascal aujourd'hui permet également de mettre en évidence les travers de notre société : boulimie consommatrice qu'il mettait en exergue lorsqu'il évoquait les subterfuges du divertissement et autodestruction programmée par un système social brandissant comme étendard la valeur de la concurrence et du paraître qu'il fustigeât à travers sa dénonciation des ravages du péché d'orgueil.
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