AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Emily Dickinson (Autre)Emily Dickinson (Autre)François Heusbourg (Traducteur)
EAN : 9782877041843
107 pages
Editions Unes (09/11/2017)
3.81/5   8 notes
Résumé :
Présents faits main et mots embarrassés Au coeur humain ne racontent Rien - "Rien" est la force Qui rénove le Monde -
Que lire après Ses oiseaux perdusVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
(Merci à Babelio Masse Crititue et aux Editions Unes de m'avoir envoyé un exemplaire en échange d'une critique).


Le style – des haikus occidentaux
Le traducteur a très bien rendu le style particulier de Emilie Dickinson (comme mentionné dans la préface : des ellipses, des tirets, des verbes non conjugués, des vers denses…).
Parfois, on rencontre des mots difficiles, ou des références qu'il faut connaitre pour comprendre le texte. Mais souvent ce n'est pas le cas. Les poèmes semblent alors très légers.
Pour moi, ces poèmes sont comme des haikus occidentaux. Ils respirent la même sorte de poésie, le même rythme, la même ambiance sobre, brève, et aussi le même contenu (rapport à la conscience, l'essentiel de la vie). Mais la forme des haikus japonais est plus stricte, ils donnent une impression plus dure. Ceux de Emilie Dickinson sont plus légers. Je ne préfère ni l'un ni l'autre, c'est bien qu'ils existent tous les deux.


Le contenu
Avec ce livre, j'ai découvert une vraie poétesse (ou devrais-je dire, philosophe ?). Quand on lit un poème avec toute l'ouverture d'esprit, on peut être entièrement pris par ce poème à tel point que « on est » le poème à ce moment. Un moment qui semble se situer hors du temps. Un poème qui parle de la conscience, de la possibilité pour chacun de découvrir la vie, la mort, la conscience qui se situe hors du temps et qui est important pour tous… source de joie sans conflits, oui, il est possible pour tout un chacun de humer le parfum d'une vie sans égo, et bien plus, de vivre ce que le cerveau (qui fonctionne dans le temps) ne peut pas connaitre. Les poèmes d'Emilie Dicikinson pointent vers cela.
Elle savait combien ce qu'elle écrivait était important pour l'humanité. Elle a travaillé de façon très assidue à ses poèmes, pour qu'ils expriment exactement ce qu'elle voulait y mettre, pour qu'ils ne soient pas mal compris. C'est l'ardeur de quelqu'un qui sait qu'il a un joyau en main qui est important pour l'humanité, qui continue de travailler, (même s'il n'y a de son vivant que quelques poèmes qui sont publiés), car rien d'autre n'est plus important que cela, par conséquent cette personne veut le partager (et aussi parce qu'iel est capable de trouver des mots pour dire l'indicible).


Deuil, solitude
Et le deuil, la tristesse, la solitude ? Oh oui, qu'on connaisse le bonheur, la joie, le soleil dont elle parle ou pas, la vie, la réalité est ce qu'elle est, des êtres aimés meurent, on reste seul… ce qui ne veut pas dire que ce bonheur ne soit pas là. L'éternel se situe hors du temps, le bonheur transparait, le lecteur le ressent.



Belle édition
Il faut aussi mentionner la belle édition des Editions Unes. En effet, à part une belle couverture, l'ensemble écru de la couverture et des pages agréables au grammage / épaisseur élevés, créent de l'espace, nécessaire pour le lecteur pour pouvoir rentrer dans ces poèmes librement, l'esprit ouvert.
J'ai fortement apprécié que sur la page de droite, il y avait le texte français tandis que sur la page de gauche on pouvait lire le texte anglais. C'est important pour certains poèmes. Par exemple, quand on voit le mot ‘esprits' en français et on voit que c'est la traductions de ‘minds'… ce dernier mot a, en anglais une signification un brin différent, qui réfère plus à la conscience, alors que ‘esprit' a une connatation plus religieuse.
Ce qui ne veut pas dire que la traduction ne serait pas bonne, au contraire, le traducteur a livré un très bon travail. Seulement, chaque langue est différente, on ne peut pas tout exprimer d'exactement la même façon dans une traduction. Mais voilà, nous avons aussi le texte anglais qui, en plus, nous fait entendre la musique originelle des poèmes.


Conclusion
Voilà un très beau recueil que je feuillèterai encore souvent. Je vais d'ailleurs découvrir les autres poèmes de Dickinson aussi, les Editions Unes en ont déjà publié plusieurs tomes, et ils sont en ligne en anglais, quelle richesse !
Commenter  J’apprécie          20
Emily Dickinson est une poétesse américaine qui aura composé environ 1800 courts poèmes durant sa vie au milieu des années 1800. Tiens donc!?
De nature très introvertie, recluse, sa vie et son oeuvre resteront dans l'ombre jusqu'à sa mort en 1886. En effet, elle n'a publié qu'une dizaine de poèmes de son vivant, le reste étant resté caché. Sur son lit de mort, elle fait jurer à sa soeur de tout brûler. Celle ci brûlera sa correspondance mais pas le coffre contenant les poèmes de tout une vie. Publiés de manière posthume, son oeuvre ne cessera de se faire connaître.
Son écriture est assez caractéristique avec des textes très courts, une ponctuation et des tirets étranges, des majuscules, pas de titre ni de classement particulier...Les thèmes qui reviennent le plus souvent sont les fleurs, le macabre, l'ironie mais aussi quelques préoccupations évangélique. C'est la quatrième recueil que je lis et je suis surpris de ne pas en avoir déjà parlé. Celui ci est consacré aux derniers écrits de sa vie influencés par une série de deuils et l'arrivée d'un certaine technologie qui l'effraie. La plupart des éditions traduites en français le sont avec le texte anglais original.
Commenter  J’apprécie          20
Un beau livre (que j'ai eu le plaisir de gagner en participant à l'opération Masse critique de Babelio que je remercie vivement), comme tous les livres de cette belle maison d'édition poétique qu'est Unes.
Il s'agit d'une compilation des derniers poèmes d'Emily Dickinson dans une édition bilingue, qui laisse la part belle au seul texte, avec seulement une postface, un brin prétentieuse, ce qui gâche un peu le plaisir de la simplicité des poèmes. On aurait préféré des explications plus neutres, et non pas mêlées à l'ego du postfacier.... Toutefois, il n'en demeure pas moins que la poésie d'Emily Dickinson gagne à être redécouverte, et que l'angle d'approche pour cette compilation est intéressant : les cinq dernières années de sa vie, marquées par de douleurs et des deuils. L'imaginaire rêveur de la poétesse est toujours là, et son goût si particulier pour les personnifications.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai eu l'immense chance de découvrir cette formidable femme grâce à la masse critique de Babelio. Je l'ai non seulement découverte en nom, mais également en tant que personne et poète hors-pair à travers ses textes.

J'ai parcouru ces pages à travers les jours de ce mois de novembre et à chaque soir sa réflexion personnelle. Ces dires résonant en moi, mes pensées s'illuminaient tandis que le soleil se couchait. Certains me parlant plus que d'autres, mais à chaque poème son histoire et sa part de mystère, ne me laissant jamais de marbre.

Je vous recommande vivement cette lecture, pleine de charme et de délicatesse.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Prends ton grand chemin !

Prends ton grand chemin !
Les Étoiles que tu rencontres
Sont comme Toi –
Car que sont les Étoiles
sinon des Astérisques
Signalant une Vie humaine ?
Commenter  J’apprécie          882
À l’intérieur de cette petite Ruche...



À l’intérieur de cette petite Ruche
Il y a de telles Allusions de Miel
Comme si la Réalité faisait un Rêve
Et les Rêves, la Réalité —


/ Traduction: de l’américain par François Heusbourg
Commenter  J’apprécie          50
Ne sachant pas quand l'Aube viendra,
J'ouvre toutes les Portes,
Peut-être a-t-elle des Plumes, comme un Oiseau,
Peut-être des Vagues, comme un Rivage -
Commenter  J’apprécie          80
Comme la petite Pierre est heureuse



Comme la petite Pierre est heureuse
Qui se promène seule sur la Route,
Et ne se soucie pas des Carrières
Et ne craint pas les Contraintes
— Son Manteau d’un Brun élémentaire
Qu’un Univers en passant a revêtu
Et indépendante comme le soleil,
S’associe ou rayonne seule,
Accomplissant un Décret absolu
En toute simplicité —


/ Traduction: de l’américain par François Heusbourg
Commenter  J’apprécie          20
La voir est un Tableau -
L'entendre est une Mélodie -
La connaître, le dénigrement de toute autre Bénédiction -
Ne pas la connaître, Affliction -
L'avoir pour Amie
Une chaleur aussi proche que si le Soleil
Rayonnait dans votre Main -
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Emily Dickinson (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emily Dickinson
Payot - Marque Page - Anne Guillemet - Poésies d'Emily Dickinson
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (17) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}