Au secours du Prince

(Modou, dans la forêt, avec son ours dressé, Baba, et son petit singe.)
– Si je trouvais un hérisson, je le ferais griller, je commence à avoir faim, moi !
– Oh ! (Modou découvre le jeune prince, caché à la lisière du bois.)
– Graoo… gronde l'ours.
– N'aie pas peur, c'est Baba ! Il t'a dit bonjour ! Moi, je suis Modou, et toi ?
– Je m'appelle Angora.
– Qui es-tu ?
– Euh… un… page du roi de Varchie.
– Tu es perdu ?
– Non, je me suis sauvé.
– Tiens ? Moi aussi je me suis sauvée… tu as fait une bêtise ?
– Personne ne m'aime, alors…
– Sauf Baba, on dirait… Ha ! Ha ! Ha !
– Ils prétendent que je suis un nigaud…
– Ah ? Ils n'ont pas dû faire bien attention… au diable leurs propos d'imbéciles ! Allons plutôt chercher les hérissons grillés, ils sont fameux !
Plus tard…
– Tu te sens mieux ?
– Ça oui ! Tu sais, je crois que tu es ma seule amie…
– Tu vas me faire rougir… mais maintenant, il faut rentrer à Uli, et leur montrer qui tu es !
– Facile à dire !
– Tu " dois " essayer ! Que deviendras-tu dans les bois ? Sans moi, tu n'aurais peut-être même pas trouvé de nourriture !
– Tu vois bien que je ne vaux rien…
– Si ! Mais pas dans la forêt ou sur les chemins. C'est le domaine des Tziganes ! Le mien ! Montre-moi les lignes de ta main.
– Qu'est-ce que tu y vois ?
– Oh ! Tu vas devenir un seigneur, aimé et respecté !
– Tu en es sûre ?
– Les mains n'ont pas de secret pour moi !
– Je ne sais pas pourquoi, j'ai envie de te croire… viens avec moi !
(Au bout d'une longue course dans les bois.)
– C'est encore loin ?
– Non, à la sortie du bois ! Voilà !
– Elle est belle ta ville !
– Ça te dirait de venir y vivre ? Comme ça on serait toujours ensemble…
– Les murs sont beaucoup trop hauts et trop épais… j'étoufferais ! Je préfère les voyages !
– Mais on se reverra ?
– Je reviendrai, c'est promis !
(Modou à son petit singe :)
– Et si on retournait chez nous ? Ils ont peut-être oublié nos bêtises !