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Commandant Delestran tome 2 sur 2
EAN : 9782213725109
416 pages
Fayard (09/11/2022)
3.69/5   885 notes
Résumé :
Un numéro de téléphone, un exemplaire de La Peau de chagrin et un briquet de la Légion étrangère. C’est tout ce qui est retrouvé sur le cadavre d’un homme abandonné dans un bassin du jardin des Tuileries. Alors qu’il piétine déjà dans une enquête sur la disparition de trois jeunes femmes, le commandant Julien Delestran est chargé de l’affaire. Le numéro de téléphone est sa première piste : c’est celui du CNAOP, l’organisme permettant aux enfants nés « sous X » de re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (139) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 885 notes
Chaque année, je prends plaisir à m'offrir le dernier Prix du Quai des Orfèvres que j'apprécie par son réalisme, une plongée dans le monde des affaires criminelles que je découvre par procuration.

Excellent cru que ce Prix du quai des Orfèvres 2023. Trois femmes disparues, une enquête qui piétine, avec en supplément, la découverte du corps d'un homme, peut-être un « sans abri » , dans l'un des bassins du Jardin des Tuileries avec pour tout indice trouvé sur lui, un livre De Balzac « La peau de chagrin », un briquet aux armes de la Légion étrangère et un papier sur lequel figure un numéro de téléphone. L'équipe du commandant Julien Delestran a du pain sur la planche. Trouver l'identité de cet homme, reconstituer son parcours, élucider ce qu'il faisait de ses journées, tenter de trouver des réponses avec l'espoir de comprendre ce qui lui est arrivé tout en devant faire face aux interrogations et au désespoir des maris dont les épouses ont disparu.

Non seulement Jean-François Pasques sait nous captiver en créant une ambiance intimiste autour de l'équipe du commandant Julien Delestran mais il ne cherche pas à impressionner le lecteur en lui imposant des situations outrancières. Son récit est centré sur l'humain ! Pas d'exploits, pas de course poursuite, tout se passe dans un climat finement alimenté par la personnalité de chacun des acteurs, leurs questionnements, leurs investigations, leurs déductions. Il crée ainsi sa touche personnelle du roman policier, pétrie de réalisme et de personnages attachants et en toile fond, la détresse, le tragique de la vie humaine.

A cette équipe sympathique vient s'ajouter, malgré les réticences du commandant Julien Delestran, une psychologue, Claire Ribot qui va très vite trouver sa place au sein de l'équipe d'autant que l'intrigue touche un sujet sensible « l'abandon des enfants nés sous X ».

C'est avec beaucoup de doigté que l'auteur nous fait pénétrer ces coulisses. Pour qu'il y ait une compréhension sans faille des procédures françaises, il se sert de son canevas pour expliquer méthodiquement l'instruction d'un dossier.

C'est ce que j'aime dans les livres écrits par des policiers, les enquêtes sont inspirées de ce qu'ils vivent dans leur vie professionnelle. Tout est réaliste et à auteur d'hommes et de femmes de terrain avec pour chacun d'eux, leur individualité, leur réflexion, leur sentiment, leur façon de mettre de la distance entre leur vécu et leurs émotions. Même si le capitaine Jean-François Pasques donne un peu plus d'épaisseur à ses personnages, il n'en reste pas moins que son style m'incite à lire ses autres romans policiers tant j'ai beaucoup aimé son approche. Cette fiction est rédigée avec délicatesse et intelligence du coeur.

A souligner, pour nous qui sommes branchés régulièrement sur le site des amoureux des livres, la dernière scène est particulièrement réussie, elle sort de l'ordinaire, et devrait parler à tous les amoureux des livres.

Un prix grandement mérité
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Nous , amateurs de polars , avons énormément de chance dans la mesure où de trés nombreux flics décident de prendre la plume et se lancent dans la rédaction avec un gros atout , celui de l'authenticité .Ce roman , par son " squelette " ne dérogera pas à la règle et Jean-François Pasques va , comme nombre de ses collègues écrivains , nous ouvrir des portes qu'il n'est pas si évident de franchir . Bon , évidemment , on peut se faire " passer les menottes " pour mieux s'imprégner de l'atmosphère et tester le confort réputé des cellules , mais il parait que l'exercice est risqué , donc , prudence .C'est qu'on va en passer , des heures , à supputer , avancer des hypothèses , échanger, avec l'équipe de Delestran ...Le challenge semble pourtant aisé , peu valorisant , mais pourrait s'avérer plus complexe à résoudre qu'il n'y parait : découvrir l'assassin d'un " clochard "retrouvé dans un bassin du jardin des Tuileries .Si la mort violente ne fait aucun doute , il faut trouver le mobile et là....Jean-François Pasques n'a pas choisi la facilité en axant son enquête sur les problèmes de filiation .Il faut être bien armé pour développer une idée qui nous dirige vers un problème humain et sociétal difficile , douloureux , complexe . Une psy va même venir " fourrer son nez "dans l'affaire , au grand dam du patron ....
S'il ny a pas beaucoup d'action , sauf à la fin , le débat abordé n'en reste pas moins fort intéressant , traité avec fermeté certes , mais aussi avec humilité et humanité .
L'image de la police en sort valorisée à une époque où l'heure est plutôt au dénigrement systématique .
Image emblématique du roman ,le commandant Julien Delestran , attaché aux valeurs qu'il véhicule depuis toujours m'a vraiment plu , à la fois critique , sérieux , exigeant , humain et surtout juste .Son charisme rejaillit sur ses adjoints et l'équipe est soudée et solidaire . Mais , en plus du cadavre , il faut aussi retrouver trois femmes qui ont toutes disparu de façon similaire .....Lancez- vous dans ces étranges enquêtes , le challenge est élevé mais je vous fais confiance....
Le Prix du Quai des Orfèvres 2022 me semble être un bon, voire un trés bon cru .Imaginez vous , dimanche , confortablement installé devant un bon feu de cheminée , ce livre et un petit verre de Beaujolais nouveau à disposition ....Il parait qu'il n'est pas mal non plus.A bientôt.
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Le commandant Delestran et son équipe sont en charge d'une enquête sur la disparition mystérieuse de 3 jeunes femmes. Comme celle-ci est au point mort, on leur confie les investigations pour retrouver l'identité et la cause du décès d'un homme, probablement un clochard, retrouvé mort dans un bassin du jardin des Tuileries.
L'arrivée d'une psychologue dans l'équipe va quelque peu chambouler les habitudes de travail.

Les romans auxquels est décerné le prix du Quai des Orfèvres mettent souvent en avant les procédures d'enquête. Celui-ci n'y échappe pas, et c'est parfois un peu (trop) pesant.
Je ne dirai rien sur l'intrigue, pour ne pas risquer d'en dévoiler les ressorts, sinon que l'arrivée de Claire Ribot, la jeune psychologue, va permettre de déverrouiller une situation qui semblait bloquée. Il y a quand même beaucoup trop d'incroyables coïncidences dans l'histoire qui nous est racontée...
Les personnages principaux, Delestran, son adjointe, le lieutenant Beaumont, et C. Ribot ne manquent pas de caractère et sont bien campés, sans excès de descriptions. Ils paraissent cependant trop "propres", sans faille de personnalité. Seule Beaumont garde une face secrète.
Le texte est bien écrit, sans excès de fioritures ou d'effets de style. Même s'il y a peu d'action, sauf au dénouement, la narration est dynamique. Elle repose sur une alternance rapide entre les différentes composantes des investigations et sur des allers-retours entre les deux enquêtes dont l'équipe est en charge. le livre se lit donc facilement et avec plaisir, même, si parfois, trop de description des procédures peut lasser...
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Voilà un polar qui fait bien le job !
Des personnages attachants et agréablement décrits : une équipe composée du charismatique commandant Delestran gentiment ronchon, de la jeune capitaine Beaumont bien ancrée dans son métier et d'une toute nouvelle psy, Claire Ribot, récemment embauchée pour aider la brigade auprès des victimes. Un nouveau métier au sein de l'équipe qui va la dérouter avant d'en comprendre l'intérêt. Des petits jeux de scène cocasses où les egos de chacun vont s'affronter.

Pour le décor : Paris. Paris et ses sinistres meurtres et enlèvements. Des enquêtes multiples. D'abord la disparition de trois femmes pour lesquelles l'équipe du commandant n'a pas le début d'un commencement d'un indice. Difficile à accepter par l'équipe, par la hiérarchie et les familles privées d'un de leur composant. Ensuite le corps d'un clochard, ancien légionnaire, retrouvé dans le bassin du jardin des tuileries. Une possibilité d'accident qui est vite remplacée par une forte présomption de meurtre.
Deux enquêtes pour lesquelles le lecteur va être invité à y regarder de plus près. Deux enquêtes finement détaillées, au rythme lent mais prenant. Deux enquêtes d'une grande crédibilité qui font découvrir au lecteur la CNAOP, l'organisme permettant aux enfants nés sous X de retrouver leurs parents biologiques, parce que oui finalement les deux enquêtes vont se rejoindre.

Bref, j'ai passé un très bon moment de lecture.

Et pour l'anecdote, sachez que ce roman a reçu le Prix du Quai des orfèvres 2023, et que l'auteur, capitaine de police, a travaillé une quinzaine d'années au sein de la section criminelle de la 1ere DPJ de Paris.
Je vous l'ai dit, une histoire très crédible, et qui sent le vécu peut-être.
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Ayant découvert l'an dernier le prix du quai des Orfèvres avec la Muse rouge, je me suis laissée tentée par ce nouveau millésime avec Fils de personne.
J'ai été rapidement happée par ce polar très bien ficelé.
Fils de personne nous plonge dans les accouchements "sous X" qui peuvent briser la vie de ceux qui ont été abandonnés, ce qui est le cas du coupable : Valentin Mathias.
Jean-François Pasques maîtrise pleinement l'intrigue policière tout en nous donnant à voir la vie d'un policier très humain incarné par le commandant Delestran.
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce polar qui est très pertinent sur différents aspects, un aspect sociologique qui retient l'attention et fait réfléchir.
Permettre à un homme ou une femme de découvrir ses origines,en cas d'accouchement "sous "X".
Savoir d'où l'on vient, avoir une identité même douloureuse est certainement déterminant dans la construction et l'avenir d'un homme.
" _ Vous savez, quand on est né comme moi, " sous X", on fantasme beaucoup sur ses origines, pour ne plus être un colis abandonné. Mais finalement, ça ne sert à rien, bien au contraire, on ne peut avoir confiance en la vie.Il manque un sens"

Un bon polar que je vous recommande !
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critiques presse (1)
LeFigaro
02 décembre 2022
Fils de personne, de Jean-François Pasques, capitaine de police, ancien de la section criminelle de la 1re DPJ désormais en poste à Nantes, est une jolie réussite. Il prouve en tout cas qu’il n’est pas obligatoire de joncher une intrigue de cadavres, de jouer la carte de l’ultraviolence, pour captiver le lecteur.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
Avec le jeu des remises de peine - terme odieux pour une victime qui ne pouvait jamais bénéficier de ce genre de dispositif -, les douze années initiales s’étaient réduites pratiquement de moitié. Quelqu’un s’était-il posé la question de savoir si la souffrance de ces victimes s’était également réduite de moitié ?
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Mais, voyez-vous, Delestran, il y a pire que les livres. Il y a les auteurs. Les salauds ! Ils nous ont vendu du rêve et comment ils ont fini ? Hein? Zweig, Hemingway, Montherlant, Landon ? Suicidés! Tiens, encore un autre, sublime en plus ! Bicéphale, Ajart et Gary, deux noms pour un même homme! Tiens, prends ça : une cartouche pour deux ! Bang!
[ ... ]
- Il vous en manque un.
- Comment ça, il m'en manque un ?
- Le plus important de tous Albert Camus. Vous avez oublié Albert Camus, docteur Matthias.
- Mais il n'y a pas de suicidés chez Camus.
- L'Homme révolté, vous l'avez lu, docteur Matthias?
- Mais il n'y a pas de suicidés chez Camus. · L'Homme révolté, vous l'avez lu, docteur Matthias?
- Oui, mais je n'en garde pas un souvenir particulier.
- Vous devriez.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il vous donne la solution. La solution au suicide. C'est radical!
- Eh bien, vous allez voir ce que j'en fais. du radical. Il est où, Camus ? Au centre, forcément, mais où exactement ? Tenez, le voilà. La Peste, magnifique ; La Chute, et ce Clamence; d'un cynisme prodigieux ! Mais moi, voilà ce que j'en fais de votre Camus.
L'arme se leva. ...
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Un peu étourdi, il releva la tête lentement. D'un regard circulaire, il fit à nouveau le tour de la pièce avant de se fixer sur la grille d'évacuation d'air. Les yeux dans le vague, il réfléchissait. Est-ce que cela valait la peine ? N'était-il pas, lui aussi, en train de perdre son temps en accumulant des petits détails sur la vie d'un homme n'ayant, au bout du compte, aucun intérêt s'il s'agissait tout simplement d'un accident, d'une chute fortuite ?
Le doute s'insinua en lui. Tout ça pour ça ? ll tâtonnait dans ses pensées, mais son goût pour la curiosité humaine, sa prétention à tout vouloir connaître de ses semblables, l'arracha à son indécision. C'était plus fort que lui, surtout avec un personnage aussi singulier que Georges Bernard.
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Delestran et Beaumont quittèrent l'institut médico-légal peu avant midi avec la sensation étrange de renaître. Sitôt la porte franchie, ils furent éblouis de lumière, l'air brûlait leurs poumons. Comme après chaque autopsie, ils marchaient d'un pas hésitant en regardant tout autour le monde s'agiter. C'était toujours pareil, il fallait un peu de temps avant de reprendre sa place parmi les vivants lorsqu'on avait fréquenté la mort de si près. On se sentait quelqu'un d'autre, en transit entre deux mondes, avec néanmoins la conviction d'être privilégié. On promenait sur les choses un regard neuf, on s'étonnait d'en faire partie. On se sentait au fond un peu plus vivant que les autres en retrouvant la capacité de s'enthousiasmer du moindre rien, une ligne blanche dessinée dans le ciel par un avion, un parfum en suspension dans le sillage d'une femme... Même le vrombissement d'une grosse cylindrée pouvait devenir agréable.
Delestran et Beaumont longèrent la Seine en silence, dans le sens du courant. Notre-Dame puis la maison-mère du 36, le Louvre et ses trésors sur l'autre rive, le musée d'Orsay, le dôme des Invalides étincelant sous le soleil.... Paris leur apparaissait soudainement comme un concentré de richesses et de beauté.
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- Et donc, vous vous êtes de nouveau rencontrés ?
- Oui, je ne pouvais pas le laisser passer sans rien dire. Cela vous est déjà arrivé de recroiser des personnes du passé auxquelles vous avez tenu ?
- Oui, comme tout le monde.
- Eh bien là, ce n'était pas comme tout le monde. C'était étrange. Nous avions tellement de choses à nous dire que nous étions gênés de n'avoir rien à nous dire. Il a fini par me reconnaître, mais j'ai bien vu que quelque chose s'était éteint en lui. Définitivement. Plus de lueur dans le regard. On a échangé quelques mots, mais c'étaient les silences qui parlaient pour nous. Je lui ai proposé de boire un café, il a refusé sans avoir besoin de prétexter quoi que ce soit. Je me souviens de sa petite phrase : "C'est gentil, Nicole mais non merci". J'ai tout de suite compris qu'il ne fallait pas le brusquer. Il m'a dit qu'il repasserait et, effectivement, il est revenu sans que je sache si c'était réellement pour moi ou parce que je e trouvais sur son chemin. En fait, il a fallu que je la rapprivoise. C'est ma petite faiblesse, ça, commandant, les hommes sauvages... Alors en plus, lorsqu'ils sont esquinttés, c'est plus fort que moi !
Delestran lui renvoya le même sourire qui s'était dessiné sur ses lèvres à cet instant-là, le sourire amusé de grands enfants terriblement lucides et un peu complices.
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Vidéo de Jean-François Pasques
Jean-François Pasques partage son quotidien entre sa passion de l’écriture et son métier de capitaine de police, où la réalité dépasse parfois la fiction. Son dernier roman, “Le fils de personne”, a reçu le prix du Quai des Orfèvres. Article complet à lire ici : https://bit.ly/3IlfYR9
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