Le cavalier hilare

Déjà le titre est surprenant... et la lecture ne dément pas cette première impression !
L'originalité de ce roman tient à son caractère paradoxal : il est à la fois déjanté et cohérent.
Pas toujours facile à suivre, par exemple dans la méthode de construction du bunker ou de la statue, le récit pas-à-pas, parfois un peu lent, crée une atmosphère surprenante pour le lecteur (la lectrice ?) qui ne s'est jamais intéressé à la chute de Stalingrad et plus généralement aux horreurs de la guerre. Certes le trait est forcé (pouvait-on vraiment survivre dans ces conditions ?), mais cette stylisation nécessaire ne tombe pas dans la caricature. En tout cas l'auteur évite le défaut de certains auteurs américains (fort populaires) qui nous infligent parfois de longues pages sorties directement de manuels d'histoire ou de documentations techniques.
L'intrigue est déroutante : une première partie pendant la 2e guerre mondiale du côté de Stalingrad, la deuxième vers 1985 à Marseille puis au Kazakhstan, ou en Afghanistan, enfin, quelque part par là... L'auteur se fait un plaisir de dérouter le lecteur qui au début de la 2e partie a l'impression d'avoir terminé un livre pour en commencer un autre, totalement différent par sa date, son cadre et même... ses personnages !
L'écriture malicieuse et habile implique le lecteur dans l'enquête qui va peu à peu réunir ces deux intrigues au premier abord totalement distinctes mais qui se rejoignent pour n'en former qu'une seule, parfaitement cohérente.
Si l'évocation de la guerre repose sur une documentation approfondie (mais qui reste discrète), celle de Marseille est de toute évidence nourrie d'une expérience directe de deux des problèmes essentiels de la ville : la gestion du patrimoine immobilier et l'emprise de la drogue. Livre d'actualité donc : pensez à l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne en 2018 et aux révélations de l'enquête sur les responsabilités municipales...
Bien d'autres thèmes sont présents, simplement esquissés ou davantage développés (par exemple sur l'art contemporain ou l'art "brut", le "mur" de Berlin, la chute de l'empire soviétique...) Mais surtout l'auteur parvient à faire ressentir -et à créer chez le lecteur- une vraie empathie avec les personnages, aussi surprenants et étranges soient-ils.
La possibilité d'une adaptation filmique est évidente : tous les éléments indispensables (portraits, caractères, ambiances, paysages...) sont là. L'exotisme et les changements de rythme aussi.
En conclusion : la découverte d'une vraie plume.

Jacques Beauregard, enrôlé dans la 62 ème compagnie de l'armée allemande, est expédié sur le Front Russe. Se retrouvant seul après la bataille de Stalingrad et n'ayant pas plus que ça l'esprit patriotique, forcément il est Belge, décide d'aller à l'opposé du combat et se retrouve dans la steppe du Kazakhstan. Ses tribulations commencent !

Marseille dans les années 80 :
Pascal, Rockeur artiste photographe, trouve un squat officieusement officiel dans le même immeuble que Jacques. Celui-ci, complètement timbré et carburant à l'alcool va s'immiscer dans la vie de son nouveau voisin et de tous ses amis dealers, fumeurs et artistes en tout genre. Si la mémoire perdue de Jacques les amuse au début, certains éléments alléchants vont les conduire dans une histoire rocambolesque.

C'est d'une plume imagée et contrastée que l'auteur m'a entraîné dans un récit surprenant et décapant où l'humour et le tragique sont judicieusement dosés.
Il aborde différents sujets tels que la guerre et ses séquelles, la vie qui s'organise autour de la dope, les relations humaines avec ses tragédies, son méchoui chez Meû, ses rigolades et sa loyauté.
Des combats de Stalingrad aux steppes des farouches cosaques, de la vie du quartier Nord de Marseille avec ses trafics illicites et audacieux en passant par Berlin et ses espions, ce roman est un voyage vers l'irréelle oeuvre d'une vie. Celle de Jacques, personnage combattif et astucieux mais qui a perdu le sens des réalités. Pascal, Mourad et les autres vont avoir du mal a décrypter les délires de Jacques.
Au fil des chapitres, ce récit mi-aventure / mi-polar réserve de belles surprises qui occasionnent des rebondissements gratinés et la découverte de ...

Un roman antidote à l'abus de morosité !
Lien : https://imagesderomans.blogs..

Un grand voyage, que dis je, une épopée magnifique qui nous transporte ....
Telle un film se déroulant sous nos yeux de lecteurs ébahis...
Il nous semble même sentir les odeurs de cette steppe lointaine aux habitants farouches...
Jacques Beauregard est tellement présent et bien campé que l on a l impression de construire avec lui l oeuvre de sa vie...
Quand aux autres personnages, la vie Marseillaise déjantée de l époque, l art contemporain et la mission, l auteur nous en donne une si juste vision d un tel réalisme que nous y sommes, nous la vivons a leur côté, et ne pouvons refermer ce livre avant d en avoir le coeur net....
Quel trip !
Bravo et vivement la prochaine aventure....

Ce livre est un véritable saut dans l'architecture de nos racines , de nos histoires et vraisemblablement de celles qui ont construit Marseille et toutes les villes tumultueuses . Bob Passion érige nos fragments de libertés en monuments , notre aventure est dans ce livre parce que ce livre parle de nos tripes !! Il nous trimbale avec tellement d'humour et de cascade , d'image et de contraste que tu te sent forcément défoncé de plaisir .
un regard acéré sur notre monde , un écran de fumée sur nos rêves , une bouteille aux lèvres . Ce livre te coince et te charrie ...
Un vrai roman d'aventures , de rebondissements , de surprises , de dédales poussiéreux et de trafics audacieux .
A lire !!!

Le Cavalier Hilare est un livre prometteur pour Bob Passion qui nous fait découvrir un monde imaginaire sur une trame historique et sociétale.
Ce roman est attachant et on ne peut le quitter dès lors qu'on l'a commencé.
Le personnage de Jacques est passionnant à suivre dans sa grande aventure de fin de guerre dans la steppe russe.
Son instinct de survie développe une ingéniosité sans égal et le lecteur le suit comme au cinéma à travers la réalité de multiples détails visuels.
C'est passionnant.
La drogue qu'elle soit douce ou dure est présente d'un bout à l'autre du récit , et est souvent décrite comme une gourmandise mais il ne faut pas s'y tromper ,le fléau le plus destructeur pour l'homme c'est bien la guerre qui a ravagé le cerveau de Jacques et de Rose et qui occasionne le plus de souffrance à l'humanité depuis toujours.
Le formidable instinct de vie de Jacques et son espoir d'un après-guerre meilleur se concrétise en un statue qui devient un mausolée de la paix commun à tous les peuples qui ont souffert à cet endroit.

Seule la fin du récit apporte une vue complète sur ce roman : Apologie de la paix , de l'Amour et critique sourde de notre société dans un récit léger , original et captivant.
L.B.