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EAN : 9782841099641
84 pages
Le Temps des Cerises (31/05/2013)
3/5   2 notes
Résumé :
Les poèmes traduits rassemblés ici, après le très célèbre « Très haute maladie », sont parmi les plus remarquables et les plus significatifs de Boris Pasternak. Plusieurs sont inédits en français. Ils sont écrits à la fin des années vingt, au tout début des années trente (le poème écrit après la mort de Vladimir Maïakovski). Les deux poèmes à Staline sont du tout début de 1936. Tous soulignent l'extraordinaire réussite de la quête d'un sens dans la proximité des son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Emprunté début avril 2023, à la Bibliothèque Buffon -Paris ( près du Jardin des Plantes)

L'équipe des bibliothécaires avait eu la très bonne idée de faire une table thématique, autour de la Poésie... C'est à cette occasion que j'ai découvert la plaquette de poésies de l'auteur du "Docteur Jivago"... Cela s'enchaînait fort bien, avec l'excellent livre de Gisèle Bienne que j'achevais , "Les Larmes de Chalamov", où entre mille informations, j'apprenais les liens privilégiés entre Pasternak et Chalamov. Pasternak , d'ailleurs, semblait soutenir énergiquement tous ses congénères-écrivains "persécutés" par Staline...

Alors dans quelle perplexité me suis-je trouvée, en voyant réunis des Poèmes adressés à des artistes-poètes dissidents et censurés, comme Anna Akmatova (1928), à Marina Tsvétaïeva (1929), à "L'Ami Boris Pilniak" (1931)... pour se terminer par des ""Poèmes pour Staline" (1936)...

Le traducteur, dans sa préface, lui-même soulève la grande ambiguïté de tout cela ...et ne parvient pas à nous procurer une quelconque réponse....

"(...) Par quel miracle échappe-t-il si longtemps à la répression ? Les réponses, les tentatives de réponses, sont nombreuses : un goût particulier de Staline pour les poèmes, pour la langue de Pasternak (Staline est un dictateur sanglant, il n'est pas un homme inculte, il a fait des études pour devenir prêtre ), l'exception qui confirme la règle, sa situation de poète reconnu dans le monde entier, sa situation dans le monde des écrivains soviétiques, son effacement dans les querelles du milieu des lettres, l'intérêt pour Staline d'avoir une sorte d'allié, un informateur, parmi les littérateurs, une réponse aux manifestations de sympathie, ou tout au moins de compréhension, de la part du poète lui-même, l'intérêt de Pasternak pour les poètes géorgiens (Staline, on s'en souvient, est d'origine géorgienne )...?
On ne sait.
Le fait est là, l'interrogation demeure."

Je reste avec le même embarras... en étant toutefois contente d'avoir découvert cet autre aspect de l'oeuvre de ce romancier !



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Ce recueil du grand écrivain russe Boris Pasternak laisse un goût amer et un sentiment d'inachevé. Si les qualités indéniables d'écriture sont là, le style, le fond, semblent envahis par la torpeur, voire la froideur. On peut sûrement l'expliquer, par l'oppressant contexte politique de la Russie post-révolution de 1917, oscillant entre répression et semi-ouverture intellectuelle, pour exalter le nouvel ordre soviétique. La place de Pasternak est celle d'un écrivain quasi-officiel, poste à la fois enviable, mais aussi dangereux en cas de déviation créative en dehors de la ligne du parti. Ce jeu d'équilibriste, de funambule poète est bien présent dans les vers de l'auteur, les mots sont choisis, pesés, la double lecture omniprésente et presque invisible au néophyte. Cependant, l'auteur pour pouvoir exister dut faire des concessions, comme ces deux poèmes dédiés à Staline présentés dans ce recueil, alors que ce dernier avait fait exécuter, suicider ou exiler, nombre de grands poètes, amis de Pasternak. Finalement, ce n'est qu'à la fin de sa vie en écrivant son best-seller le Docteur Jivago, que l'écrivain soldera ses comptes avec un régime qui finira par le honnir et lui réciproquement par l'abhorrer.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
A l'ami Boris Pilniak

Je sais bien que si l'obscurité se heurtait aux ténèbres
Elle n'irait pas vers la lumière, que je suis un monstre,
Que le bonheur de centaines de milliers ne m'est pas
Plus cher que le bonheur vide d'une centaine ?

Et que vraiment je ne fonctionne pas par quinquennat,
Que je ne tombe pas, que je ne me relève pas avec lui ?
Mais que faire de ma cage thoracique et
De ce qui est plus routinier que la routine elle-même ?

En vain, les jours de grand conseil
Lorsque les places sont données à la plus haute passion,
Celle, vacante , du poète demeure délaissée :
Elle est dangereuse, si elle n'est pas vide.

1931


(p.38)
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Ouverture (par le traducteur Henri Deluy)


(...) Par quel miracle échappe-t-il si longtemps à la répression ? Les réponses, les tentatives de réponses, sont nombreuses : un goût particulier de Staline pour les poèmes, pour la langue de Pasternak (Staline est un dictateur sanglant, il n'est pas un homme inculte, il a fait des études pour devenir prêtre ), l'exception qui confirme la règle, sa situation de poète reconnu dans le monde entier, sa situation dans le monde des écrivains soviétiques, son effacement dans les querelles du milieu des lettres, l'intérêt pour Staline d'avoir une sorte d'allié, un informateur, parmi les littérateurs, une réponse aux manifestations de sympathie, ou tout u moins de compréhension, de la part du poète lui-même, l'intérêt de Pasternak pour les poètes géorgiens (Staline, on s'en souvient, est d'origine géorgienne )...?
On ne sait.
Le fait est là, l'interrogation demeure.
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Balzac

(...)
Pour se racheter du joug
De l'horrible usurier
Il doit disparaître pour un rien
Et laisser le fil se défaire.
A quoi bon avoir emprunté
Paris, sa foule, sa bourse,
Et le champ et le naturel
des fêtes campagnardes
A l'ombre des saules ?

Il rêve de liberté, comme un serviteur,
Comme rêve de retraite le vieux comptable,
Et du poids dans ce poing,
Autant que le marteau du maçon.
Quand, enfin, la sueur essuyée
Et séparée la fane du café
Se protégera-t-il des soucis
Derrière le sixième chapitre de Matthieu ?

1927
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Videos de Boris Pasternak (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Boris Pasternak
"Le Docteur Jivago", roman du lauréat du prix Nobel de littérature Boris Pasternak, fait l'objet d'une nouvelle traduction aux éditions Gallimard. La traductrice Hélène Henry est l'invitée du Book Club pour éclairer l'histoire de la publication de ce roman et son travail de traduction.
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