Avec cet ouvrage,
Umberto Pasti écrit tout à la fois une lettre d'amour, un vibrant plaidoyer et une charge virulente.
Une charge virulente contre les jardins malheureux,contre les jardins événementiels où on arrache sans pitié les espèces locales pour y acclimater à toutes forces des étrangères qui s'y trouveront malheureuses , et stériles, contre les cédraies et chênes verts arrachés au Maroc, contre tous ceux qui créent des jardins morts et sans âme, contre la dictature de la mode et les sens atrophiés, contre l'uniforme qui nous paralyse...
Un vibrant plaidoyer d'encouragements à tous les jardiniers amateurs, pour les inciter à réessayer encore et encore, à observer, à se tromper, à recommencer, à ne jamais se décourager mais à remettre les mains dans l'humus, et à suivre les envies de Dame Nature.
Et puis une lettre d'amour, aux jardins, les vrais, à la beauté d'une corolle, à un sentier , à l'odeur des fleurs qui soudain vous surprend, au fouillis et à sa grâce imprévue, à la beauté des couleurs et des saisons...
L'ouvrage est joliment illustré, ce qui ne gâche rien, même s'ils auraient pu retirer les quelques caricatures pour mettre plus de dessins de fleurs et s'il souffre d'un certain déséquilibre, certains chapitres n'étant pas à la hauteur des autres, c'est une lecture fascinante, lente et tour à tour triste et joyeuse, qui empêchera jamais de regarder un jardin du même oeil et qui donne envie de mettre les mains dans la terre dès demain, même pour quelques pots sur un balcon!