Un jardin rêvé

En ouvrant le très beau livre "Un jardin rêvé", la photo sur une double page d'un banc face au soleil mais abrité des rayons par un immense olivier, semble nous inviter à nous asseoir et à savourer toute la beauté du paysage.
En une seule photo, nous voilà transportés ailleurs. Où ? à Rohanna, un village de 500 habitants situé à 60 km au sud de Tanger. Imaginez une oasis de douceur et de poésie en plein coeur d'un paysage désertique, hostile et grandiose. Vous y êtes ?

C'est là où nous entraîne Umberto Pasti, un célèbre écrivain italien et horticulteur.Sa passion pour la flore sauvage de Tanger et ses environs l'a amené à créer son propre jardin, Rohuna.
Pasti a transplanté des milliers de plantes sauvées des chantiers de construction avec l'aide des hommes du village.
Un jardin de la consolation à la végétation luxuriante rend aussi hommage à certains tableaux du Douanier Rousseau.
Dans un jardin rêvé, se trouve aussi un jardin sauvage et une colline réservée aux espèces végétales du Nord du Maroc (narcisse, iris, crocus et autres).

La photographe Ngoc Minh Ngo a réussi à capturer la beauté incroyable de ce lieu unique et exceptionnel aux champs verdoyants et aux paysages incroyables.
Par ses visites au fil des saisons, elle a su saisir l'esprit de ce jardin rêvé et à chaque nouvelle photo, l'émerveillement est présent.
En préface, Martina Mondadori, qui a eu la chance de voir en vrai ces jardins, précise que "même les quelques meubles qu'Umberto utilise pour décorer ces salons à ciel ouvert ont été fabriqués à partir d'arbousiers trouvés sur place, par des artisans locaux qu'il a formé avec affection depuis leur enfance."
Pour elle, le jardin de Rohuna reflète" "non seulement son amour pour la beauté sous toutes les formes mais encore son amour de la liberté, intellectuelle et vécue, qui fait de lui un homme à part."
Umberto Pasti a raconté son arrivée dans ce lieu qui est devenu ce paradis, après 20 ans d'efforts titanesques et quelques déceptions, dans le roman Perdu au Paradis. Il rappelle ici que sur le terrain acheté, il n'y avait au départ que deux eucalyptus, un oranger, deux figuiers.
Sans les hommes et les femmes qu'il remercie à la fin de ce très beau livre, dans le chapitre "Notre vrai jardin", ce lieu extraordinaire n'aurait jamais existé.
Perdez-vous dans les méandres de ses petites allées, empruntez ses sentiers, installez vous dans la maison d'hiver ou dans la maison d'été, posez vous à l'une de ses terrasses et profitez de ces milles et unes merveilles dans ce sublime ouvrage qu'est "Un jardin rêvé".

Lien : http://www.baz-art.org/archi..