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Après celles du loup et du taureau, Michel Pastoureau nous propose une histoire culturelle du Corbeau de l'Antiquité à aujourd'hui. Nous comprenons que cet animal d'abord bien considéré s'est transformé progressivement, après l'avènement du catholicisme, en animal diabolique et malfaisant… Michel Pastoureau nous guide à travers les époques et dans différents pays, faisant la part belle à l'Antiquité et au Moyen Âge. Nous verrons le prestige du corbeau décroître, sa réputation s'entacher de toutes sortes d'histoires déplaisantes et de légendes maléfiques. La Fontaine ne l'épargne pas : il le présente comme un oiseau stupide. Pour leur part, les Romantiques en feront un messager de la mort. Et que dire de son rôle terrifiant dans Les Oiseaux d'Hitchcock ! On sait aujourd'hui, et l'auteur s'attache à le prouver dans les dernières pages de ce beau livre, mais trop brièvement à mon goût, qu'il fait mentir cette mauvaise réputation. Dans certains tests d'intelligence, « le corbeau se situe au niveau des grands singes, parfois les dépasse » (p.143).
***
J'aime beaucoup les ouvrages de Michel Pastoureau. J'en ai lu trois sur les couleurs, plus celui sur le loup et un autre m'attend dans ma PAL : Les Animaux célèbres. Je suis chaque fois épatée par la façon dont cet auteur partage son érudition, sans compliquer son propos ni le simplifier à outrance. le Corbeau : Une histoire culturelle ne fait pas exception. J'y ai appris une foule de choses passionnantes et, si je suis consciente que je n'en retiendrai que des miettes, certains détails et l'évolution de la perception que les hommes ont eue de cet oiseau au fil du temps m'ont assez marquée pour que je m'en souvienne durablement. Facile à lire, l'ouvrage est en plus magnifiquement illustré et imprimé sur un papier de qualité pour le prix d'un roman, ce qui est une bonne surprise, non ?J'attends le suivant !
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Il n'y a pas à dire mais Michel Pastoureau est fort habile pour nous intéresser à ses sujets de prédilection que sont l'étude des couleurs, les bestiaires ou l'histoire d'un animal.
« Le corbeau » est ce qu'on appelle un beau livre. Papier glacé, illustrations couleurs, format agréable, agencé en grands chapitres chronologiques et l'on suit l'évolution de l'histoire du corbeau parmi les hommes.

Dans la mythologie grecque, le corbeau d'abord de couleur blanche, trônait aux côtés des dieux ou déesses. Par ses mensonges ou l'échec dans ses missions, les dieux le punirent en le revêtant de noir. Animal protecteur, ayant connaissance du passé, du présent et du futur, le corbeau est représenté partout : sur les bannières, les armes, les étoffes, les bijoux. En Europe du Nord comme la Scandinavie, il accompagne le défunt dans sa sépulture et devient conseiller du dieu Odin, en raison de son intelligence.

Au Moyen-Age chrétien, le corbeau, jusqu'alors idolâtré, devient un oiseau de malheur et le restera durant 2.000 ans jusqu'à notre époque contemporaine. du VII au XIIè siècle, la hache de guerre est franchement déterrée, notamment par les armées de Charlemagne. le massacre du plus grand nombre possible du volatile perdurera pendant 200 ans, le désacralisant en lui octroyant tous les vices et détruisant tous les cultes païens où l'on fêtait le corbeau, les arbres, les pierres. Ces traditions seront remplacées par les fêtes des saints.

Entre le XII et le XIVè siècle apparaissent les premiers bestiaires, ces ouvrages qui donnent une description de la faune. Les ancêtres de la zoologie accordent une position des animaux dans le monde en fonction de leurs caractéristiques physiques : au cochon dont le nez est tourné vers le sol correspond l'homme pêcheur, goinfreur, à la recherche de plaisirs terrestres. Ce sont des descriptions morales ou religieuses.

Du XII au XVIIIè siècle, les ornithologues font leur apparition, les bestiaires consacrés aux oiseaux étant les plus nombreux. Durant le Moyen-Age, aucune innovation, par contre, les textes anciens sont recopiés sous forme d'encyclopédies, de manuels d'agronomie, de fables ou de contes. Jean de la Fontaine a souvent mis en scène le corbeau, le décrivant comme un animal stupide, présomptueux ou un voleur, ce qui n'a rien arrangé pour l'oiseau.

En 1555, un premier ouvrage consacré à l'ornithologie digne de ce nom, écrit par le naturaliste Pierre Belon, « L'Histoire de la nature des oyseaux », recense 200 oiseaux classés, dessinés, mais encore sommairement observés quant à leur mode de vie.

Durant le 19è et le 20è siècle, les croyances médiévales dans les campagnes perdurent, de même que la mauvaise réputation du corbeau, encore pourchassé et tué.
La période romantique du 19è siècle associera le noir du corbeau aux ténèbres, au fantastique, à la mélancolie, comme le démontrent les écrits d'Edgar Poe, de Baudelaire ou Mallarmé. Dans les poèmes, fables et peintures, l'oiseau noir y aura une place importante pour véhiculer des images et émotions liées au merveilleux, à la féerie, à la sorcellerie, au fantastique ou au satanisme dont le siècle est friand.

Aujourd'hui, l'espèce est protégée dans quelques pays mais le grand corbeau noir (plus grand que celui que l'on connaît) ne se voit que dans les Alpes, les côtes de la Grande-Bretagne, en Islande, Irlande et Scandinavie. Ce n'est que depuis une trentaine d'années qu'il est reconnu par les scientifiques comme un oiseau extrêmement intelligent. Mémoire, vision, calcul, adaptation, fabrication d'outils, capacité de se reconnaître dans un miroir, apprentissage de la langue, humour, sont les qualités de ce corvidé dont l'histoire liée à celle des hommes aura traversé les siècles, pour le meilleur et pour le pire, mais surtout pour le pire.
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Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé les animaux mal-aimés : les serpents, les crapauds, les chauves-souris... Et bien sûr les corbeaux ! Depuis tout petit, je suis fasciné par ces volatiles qui m'ont toujours parus être très intelligents et, maintenant que je suis devenu un vieil adulte, je suis très satisfait de constater que, depuis quelques années, les scientifiques s'intéressent enfin de près aux corvidés et confirment remarquablement mes premières impressions !
C'est pourquoi mes enfants, qui me connaissent bien, m'ont offert ce livre de Michel Pastoureau qui constitue une remarquable petite encyclopédie illustrée de la façon dont, à travers les siècles, les hommes ont perçu le corbeau. Cette analyse se limite à l'Europe et l'auteur l'annonce dès le début de son livre.
J'ai découvert dans cet ouvrage, non sans une certaine satisfaction, qu'aux époques antérieures à la christianisation, le corbeau était souvent vénéré. On peut lire ainsi qu'aux premiers siècles de notre ère, « enterrer un mort avec un corbeau, c'est s'assurer que l'âme du défunt sera bien guidée par celle de l'oiseau vers l'autre monde ». Et même quand il n'était pas vénéré, il était souvent l'objet d'admiration ou d'intérêt.
Avec l'arrivée du christianisme, la symbolique du corbeau devient entièrement négative voire diabolique, et va le rester longtemps. Cette exécration propagée par l'Église a conduit à de véritables massacres de corbeaux.
Vous trouverez dans cet ouvrage tous les détails de cette évolution tout au long de l'histoire européenne. Je ne vais pas ici reprendre toutes les découvertes que vous pourrez faire en le lisant : il est une véritable mine d'informations relatives aux légendes, à la littérature, à la symbolique, etc., le tout parsemé d'anecdotes.
L'auteur n'oublie pas, pour terminer, de rappeler la reconnaissance récente apportée par la science pour l'intelligence remarquable de cet oiseau, qui rivalise avec celle de nos cousins les primates autres que l'homme et parfois même la dépasse dans certains tests ! le corbeau pourrait donc se situer deuxième dans le classement de l'intelligence des êtres vivants sur Terre, juste après l'homme, au moins pour certains tests. L'homme resterait le premier, mais ce classement est-il vraiment impartial ? N'oublions pas que ce sont des êtres humains qui l'ont établi…
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Outre sa série sur la couleurs de notre mémoire collective ,Michel Pastoureau poursuit son exploration dans le zoo de nos croyances , superstitions , imaginaire et savoirs sur les animaux .Dans cet ouvrage , c'est la place du corbeau dans l'histoire culturelle qui est l'objet de son étude . Comme toujours il s'agit d'un condensé d'érudition , couvrant les civilisations européennes de l'Antiquité à nos jours , dans une langue très accessible et remarquablement illustré . Fascinant destin de l'oiseau noir passé d'idole , truchement des dieux , symbole de savoir à charognard réprouvé , compagnon de la mort et du diable . Cette leçon vaut bien un fromage sans doute … ou du moins le prix de ce passionnant ouvrage.
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Voici un bel ouvrage sur un animal commun sous nos latitudes, le corbeau. Si ce n'est que Michel Pastoureau évoque ici le grand corbeau qui a presque disparu de nos contrées suite aux massacres qu'il subit depuis le Moyen-Age à cause du christianisme. Cet animal controversé a pourtant été admiré et révéré en Europe dans toutes les civilisations antiques de notre continent.
J'ignorais par exemple que la plupart des fêtes chrétiennes avaient été placées à certains moments de l'année spécifiquement pour combattre les cultes qui lui avaient été associés.
Une histoire culturelle qui prouve à quel point elle peut influencer l'histoire naturelle d'une espèce: un livre qui se lit agréablement et qui est richement illustré, ce qui en renforce l'attrait.
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Passionné par les corbeaux depuis de nombreuses années, je me suis plongé avec plaisir dans ce très beau livre que m'a prêté une amie. J'ai retrouvé beaucoup de choses tout en apprenant de nouvelles. La structure de l'ouvrage est très maîtrisée. J'ai un peu regretté certaines redites, mais l'historien construit sa pensée au fur et à mesure que les informations arrivent, ce qui rend le lecteur "acteur" de la démarche scientifique. Les symboliques de cet animal volatile, qui se nourrit de charogne et passe son temps à duper les autres ; est très lourde de sens. On sent bien (l'étude se limite à l'Europe ce qui est déjà énorme) que le raz de marré chrétien a bien changé la donne. Étant un animal "païen", on lui a attribué une réputation lugubre qui assombrit l'oiseau noir qui est pourtant très intelligent. Les dernières parties apportent de très bons éclairages, réflexions et ouvrent des perspectives vraiment intéressantes. Même l'historien se demande s'il n'est pas dupé par le corbeau. Alors qu'elle est sa véritable stratégie lorsqu'il fait le zozo avec un fromage ? Personne n'aura le dernier mot. J'ai appris que le croassement est synonyme de procrastination ; alors je m'attarderai sur cette question, plus tard...
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Plus je lis Michel Pastoureau, plus j'adore ses livres !

Ici, il s'intéresse au Corbeau :

- Dans la première partie, "Le Messager des Dieux", on voit quelle était sa place dans l'Antiquité, que ce soit chez les Romains (c'est un des attributs d'Apollon), chez les Celtes - qui le vénèrent, affilié au Dieu Lug, sous la forme de la Morrigan, sans parler des compagnons fidèles d'Odin, Huginn (la Pensée) et Munnin (la Mémoire). Psychopompe, ces peuples le placent aussi dans les tombes de leurs défunts pour assurer leur passage dans l'au-delà.

- Dans la seconde partie, "L'Oiseau impie", il montre comment ce rôle s'est entièrement inversé au Moyen-âge, bien que le Prophète Elie ait été ravitaillé par deux corbeaux, ses occurrences majoritairement négatives dans la Bible - et surtout dans les exégèses des Pères de l'Eglise (St Augustin notamment) le font haïr.

- C'est à tel point - comme on le voit dans la troisième partie "La Guerre faite aux Corbeaux) - que des massacres de populations entières de ces volatiles sont organisés un peu partout en Europe médiévale, et que jusque très tard, celui qui tuait un corbeau recevait une récompense.

- Dans "Le Temps des Bestiaires" (XII au XIVème siècles), il reprend les descriptions faites dans les différents ouvrages. Ces ouvrages ne sont pas du tout des oeuvres scientifiques, et c'est bien une profonde aversion pour cet oiseau qui se dégage des différents écrits.

- Dans "Fabulistes et ornithologues", il s'écarte des bestiaires et on retrouve le Corbeau tel qu'il est vu dans le Roman de Renart - un peu crétin quand même ! - ou dans la fameuse fable dont la plus célèbre est la version proposée par De La Fontaine.

- Enfin, la dernière partie "L'Avant-couurier de la mort", décrit sa réhabilitation à l'époque des Romantiques.

J'ai appris avec surprise que 7 corbeaux vivent à la Tour de Londres et sont choyés car il existe une prophétie qui dit que tant qu'il y aura des corbeaux à la Tour de Londres, la monarchie tiendra. Il y a vraiment des personnes dont le métier est de s'occuper de cette bande, j'ai vraiment bloqué ! Et puis j'ai aussi appris que la racine "Bran" veut dire corbeau, comme dans les prénoms Brandon et Brenda, mais ça m'a fait surtout penser à - même si Pastoureau n'en parle pas - Bran, de Game of Throne hanté par la présence de la Corneille à 3 yeux et qui finira, tout handicapé qu'il soit, sur le fameux trône tant convoité. Et aussi qu'en héraldique, difficile de savoir parfois si on a affaire à un aigle - romain - ou un corbeau - germain - car le temps a amalgamé les deux symboles, de signification proche à l'époque, en un seul.

On parle aussi du film d'Hitchcock, de Nabuchodonosor, de l'Arbre des Trépassés de Friedrich… Les références et les documents proposés sont nombreux, riches et variés, et la plume de Michel Pastoureau est si légère qu'elle happe tout de suite le lecteur !

Encore un livre de cet auteur que j'ai adoré ! Mon prochain, je pense, sera celui sur l'Ours.



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Je savoure toujours autant les livres de Michel Pastoureau, que ce soit ceux sur les animaux que ceux sur les couleurs.
On retrouve ici la « suite » de la collection commencée avec le loup et le taureau sur l'histoire culturelle de certains animaux en Europe. Michel Pastoureau nous parle cette fois-ci de l'évolution de la représentation symbolique du Corbeau en Europe de l'antiquité à nos jours. Comme toujours, j'adore la partie sur l'Antiquité et sur le moyen-âge avec l'évolution importante liée en grande partie au changement de religion. On peut presque "voir" les changements de mentalité importants qui se sont opérés sur l'ensemble de l'Europe sur ces quelques siècles. Michel Pastoureau étant avant tout un grand médiéviste, j'ai trouvé la partie sur l'époque moderne et contemporaine mois pertinente et intéressante (et j'aurais aimé en savoir un peu plus sur les dernières études sur les capacités cognitives des corbeaux).
L'ouvrage est richement décoré, ce qui fait une grande partie de son attrait. J'aurais aimé que la partie sur l'Antiquité soit plus longue et plus décorée car ce sont les images que je connais et maîtrise le moins. J'aimerais que Michel Pastoureau soit spécialiste d'autres continents pour pouvoir trouver d'autres ouvrages de ce niveau d'érudition et de cette clarté d'élocution sur d'autres régions du monde.
J'espère avoir la chance de lire un jour les autres ouvrages que Michel Pastoureau nous promet dans son introduction : la suite de cette collection sur le renard, le cerf, l'aigle… (liste dans laquelle j'aurais aimé voir figurer le serpent) et un livre plus ambitieux sur l'histoire culturelle du Corbeau.
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Ayant entendu dire que dans d'autres cultures plus orientales, les corbeaux avaient une réputation pluus positive, quand j'ai entendu par l'auteur lui-même dans l'émission Historiquement Show, en faire un résumé, expliquer comment la réputation du corbeau très positive dans l'antiquité, était par la suite, gênant l'Eglise Catholique , devenu de plus en plus négatives... deux raisons à cela.
D'abord, à cause d'un épisode de la génèse (Noé) où le corbeau se comporte en égoiste, et sans doute à cause de sa qualité de charognard, l''oiseau ne semble pas être aprécié des des Hébreux... mais il semblerait que ce ne soit pas la principale raison... même si, même dans l'épisode du déluge, joouant un rôle aussi important que la colombe, les artistes évitent de le repéésenté... Il y a au moins un passage avec le prophète Elie où le corbeau à un rôle positif... que l'on tente d'éluder.
C'est plutôt les pratiques payennes et l'idolâtrie à l'image du corbeau dans le Nord de l'Europe qui aurait été le principal déclencheur de cette proopagande : il fallait convertir à des pratiques plus civiliser, et ne pas idolâtrer d'idole... Et donc l'Eglise a fait la guerre au corbeau.
Ce magnifique ouuvrage est très illustrés de magnifiques photographies d'oeuvres d'arts, que se soit des pages de livres, des peintures, des mosaiques, des scultures, des accessoires vestimentaires... tout y passe... et la couverrtuure beige sobre (intérieur bleu gris) nous donne vraiment le ton réhaussé d'un bandeau que l'éditeur à rajouter pour nous montrer Hichcoock avec le fameux volatile, à cause du fameux film Les Oiseaux, dont bien enteendu l'atuer parle dans la période la plus moderne.... Tout ce que vous avez voulu savoir sr le corbeau... enfin presque... l'auteur à éluder certains détails qui n'interresseont que les spcialistes, que ce soient en symbolique ou en ornithologie... car oui, il sera questioon d'ornithoologie... dans les périoodes les plus réécentes, même si la biologie de l'oiseaux ne sera pas le sujet principal du livre... et donc si vous vous demandez pourquoi le corbeau accompagne la mort ou le bourreau, pouurquoi autrefois on le considérait comme un protecteur, un messager des dieux doué de don de clairvoyance, avant de le considérer comme un vil charognard, qui dans la fable De La Fontaine devient bête, lui que les antiquités considéraient comme étant tellement doé de savoir... avec grâce aux études d'intelligence, un retour à une vision beaucoup plus positive aujoud'hui... et bien oui, cest ce livre qu'il faut lire.
La lecture est facile, même si retenir les détais necessitera cetainement plusieurs relectures si vouus avez un but pouur lire cet ouvrage... pour retenir tous les détails. L'auteur à fait exprès, bien que spécialiste du corbeau, en ayant fait un point important de sa thèse sur l'héraldique, d'élaguer du livre tout détail qui n'interesserrait qu'un biologiste ou un spécialiste de l'art ou de l'héraldique... Facile à lire donc.
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"Seigneur, quand froide est la prairie,
Quand dans les hameaux abattus,
Les longs angélus se sont tus…
Sur la nature défleurie
Faites s'abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux. (...)"

Vénérable professeur ès couleurs, Michel Pastoureau est aussi un expert en symbologie occidentale. Dans ce cadre, il s'est penché, pour une nouvelle série d'ouvrages, sur le "bestiaire central" de l'Europe. Après l'ours, le loup et le taureau, il s'est attaché à Maître Corbeau. 

Le sujet est vaste et, grâce à son imposante érudition, Pastoureau nous emporte sur les ailes du grand oiseau pour un voyage historique, sociologique, religieux et culturel.

On y apprend entre autres que les messagers d'Odin, Huginn et Muninn, bénéficient de pouvoirs fantastiques, que fut programmée, à des fins d'évangélisation, une éradication du noir messager dès le VIIIe siècle, que le film de Clouzot et le surnom donné aux auteurs de lettres anonymes doivent tout à l'art de la vénerie ou enfin que le prénom Bertrand aurait pu être irrémédiablement rayé du calendrier des saints...

Une manne pour les curieux de toute plume !
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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