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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre réjouissant et enrichissant. Un livre superbe sous le sapin.

Après sa lecture vous saurez tout sur cette couleur qui n'en a pas toujours été une.

Dans la bible le noir ce sont d'abord les ténèbres, l'enfer et le mal. La lumière est source de vie et manifestation de la présence de dieu. Elle s'oppose aux ténèbres, associées au mal, à l'impiété, à la punition, à l'erreur ou à la souffrance.

En Égypte par contre le noir c'est la fertilité.

Le noir c'est également la nuit, la mort.

Vous saurez pourquoi le corbeau et le sanglier étaient appréciés des Germains et des Romains mais pas des catholiques.

Vous apprendrez la bataille menée sur la nature des couleurs au moyen age qui a mené aux habits des moines blancs ou noirs (cisterciens vs clunisiens, dominicains contre bénédictins, ...)

Vous en saurez plus sur les blasons apparus dans les champs de bataille pour savoir qui était qui... et dans cet art héraldique le noir est nommé "sable". Dans ces blasons, le noir devient une couleur comme les autres.

Même le christianisme rehabilite le noir au travers de st Maurice et de Baltazar.

De fait les grands de ce monde, si ils ne sont pas nobles n'ont pas le droit à la couleur vont choisir le noir pour se vêtir. La royauté se l'approprie ensuite avant de passer au gris.

Mais le grand changement c'est l'imprimerie. le monde se sépare désormais en Noir et Blanc d'un côté (les livres, les reproductions) et des couleurs de l'autre. Un art se développe pour représenter les couleurs avec seulement du noir.

Noir et blanc des couleurs à part ou des non couleurs .

Arrive le protestantisme et le noir redevient LA couleur. Humilité = noir, couleurs = frivolité. Les protestants sont iconoclastes et chromoclastes. Cela va également impacter la palette des peintres pendant des siècles comme Rembrandt. Ce puritanisme va aller jusqu'à Ford, qui refusera obstinément de produire des voitures en couleur malgré la demande de la clientèle.

Isaac Newton sera LE découvreur du spectre et de la dispersion de la lumière. Il va démontrer le caractère physique de la couleur.

Vient également ls romantisme, l'industrialisation, la photographie et le cinema qui vont refaire du noir une couleur predominante.

La peinture va osciller entre les impressionnistes qui refusent le noir, les peintres qui jouent des influences / contrastes et Soulage qui invente l'outrenoir.

Aujourd'hui le Noir de la mode reste toujours présent mais n'est plus transgressif comme il le fut au XXeme siècle (blousons noirs, Black panthers, ...) et même les sous vêtements qui se devaient d'être blancs sont maintenant majoritairement noirs (eux qui étaient réservés aux femmes "légères").

Le noir serait il devenu une couleur comme les autres?

En tout ce livre m'a réjouit et m'a empêché de broyer du noir en cette période bien morose.

A noter que Pastoureau, spécialiste de la couleur, a écrit d'autres ouvrages sur les couleurs tout aussi intéressants.

L'érudition de cette façon, j'aime.
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En conclusion, l'ouvrage de Michel Pastoureau sur l'Histoire de la couleur noire s'est révélé être aussi passionnant que les autres. Fluide, bien écrit, solide d'un point de vue scientifique, synthétique, vous avez un petit condensé de connaissances faciles à appréhender. Je ne peux donc que vous conseiller sa lecture. Après le bleu, le vert et le noir, je m'attellerai à la couleur rouge.

Pour découvrir ma chronique en entier, rendez-vous directement sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Le noir est-il une couleur ? Ainsi que le blanc ?
Oui jusqu'en 1665. Jusqu'à ce que Isaac Newton décompose les rayons lumineux?.....
Puis, ce statut perdu parait reconquis dans notre société moderne.
Comment nos ancêtres percevaient ils les couleurs ? dans la pénombre d'une caverne,d'une église , à la lueur mouvante de torche, de lampe a huile, puis de bougies ou de cierges?
Quels étaient le statut de ces 2 teintes, créés par de laborieuses techniques aquises au fil des temps ?
Ater ou Niger ? Terne ou éclatant ? Symbole du mystère ou du diable, du deuil, de l'humilité ou du pouvoir ?.... Quand l'Eglise et sa religion, les ordres dominants s'en mêlent, tout devient complexe....
Le noir a-t-il toujours été "creatif, sérieux ou dominateur"?
Cette étude de référence, est magnifiquement illustrée.
Michel Pastoureau est historien, spécialiste des couleurs, il a publié plusieurs livres sur ce thème : bleu, vert, histoire des rayures...
Donc, apres lente lecture, accompagnée de fréquents retours aux précédents chapitres _ pour mon seul plaisir : 5/5.....si vous vous sentez concerné par ce theme.
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L'historien des couleursMichel Pastoureau fait preuve d'une érudition sans faille et d'un sens du récit remarquable pour passionner une fois de plus son lecteur en racontant, comme le véritable conteur qu'il est, l'histoire d'une couleur : le noir.
Lecture de circonstances en ce week-end de décembre, car Noir c'est noir , comme le chantait Vous-savez-Qui...
Couleur de la mort et du chaos, le noir évoque incontestablement le Diable et la malédiction, mais il peut être aussi synonyme d'élégance et de sobriété, voire se trouver associé à une friponne lubricité ...
Il faut savourer chaque page de ce texte pour comprendre qu'au fil des époques et des civilisations, la couleur a pu être chargée d'une symbolique différente et que les références contemporaines sont le fruit d'une longue évolution.
Le texte est précis, savant mais également passionnant, et il se lit avec gourmandise. Quand un auteur parvient à susciter l'intérêt du lecteur et le pousse à s'instruire, alors là vraiment, on peut lui tirer notre chapeau !
Merci infiniment Mr Pastoureau pour votre délicieuse faconde, votre amabilité constante et votre intérêt persistant pour l'histoire des couleurs qui n'a pas fini de ravir vos lecteurs.
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Il y quelques années j'ai lu Bleu de Michel Pastoureau et j'avais adoré . L'idée de traiter une couleur comme un personnage historique était très originale.
Quand j'ai appris que Pastoureau avait écrit sur d'autres couleurs j'ai hésité de peur d'être déçu. Je n'ai pas hésité trop longtemps, et heureusement car j'ai trouvé Noir même mieux que Bleu. Là où le bleu n'a connu qu'une lente mais certaine ascension dans l'échelle des couleurs préférees, pour le noir c'est les montagnes russes: un temps on l'aime, un peu plus tard on le laisse de côté. Parfois l'on considère que ce n'est même pas une couleur du tout. Merci monsieur Newton!
Pastoureau indique que dès avant notre ère il n'y avait pas un seul noir, mais deux: le magnifique et brillant, ater en Latin, et le mat et peu estimé, niger. On pourrait dire que le noir est bipolaire de naissance, et tout au long du livre on retrouve chaque fois ces deux aspects: le ciel noir magnifique et le lugubre noir des ténèbres, le noir de la mort et le magnifique noir des vêtements très chers.
Comme un guide historique Pastoureau nous montre le noir dans tous ses aspects et dans tous les temps: le corbeau qui impressionne Romains et Germains, le Diable et Satan, le noir lumineux de Rembrandt, le sable héraldique, l'encre de l'imprimerie, le drapeau anarchiste, la petite robe de Chanel, la T-Ford et j'en passe.
Le noir n'a pas toujours été présent sur le jeu d'échecs, et une fois présent il ne se battait pas toujours contre les blancs. L'usage des couleurs, d'une couleur, c'est aussi souvent une histoire d'idéologie, comme Pastoureau le répète. La traite des Noirs en est un autre exemple. Ou les chemises noires nazies.
Donc, fascinant! Et la bonne nouvelle: dans les Histoires d'une couleur, il y aussi Rouge, Jaune et Vert...
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Une touche sur la palette de Pastoureau . le noir à première vue n'est pas sympa du tout , puritain , morbide, affreusement manichéen côté obscur ! Mais si l'on pense cinéma et photo , où si l'aime Soulages , il nous offre un autre visage. C'est tout l'art de ce remarquable historien que de nous dévoiler les facettes d'une couleur dans toutes les époques et tous les champs de la culture européenne . Et de nous faire prendre conscience de la prégnance des stéréotypes de couleur sur notre esprit. Très belle iconographie.
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Au fond de moi, je savais que je n'allais pas être déçue !
Tout d'abord, j'adore la plume de Michel Pastoureau : elle est fluide, douce, compréhensible. C'est vraiment un plaisir de le lire. Ensuite, le sujet de la couleur dans l'art, et même dans la société en général, m'intéresse beaucoup. Ma seule appréhension était que ce soit redondant et lourd de ne parler que d'une seule couleur. Mais finalement, il y a tellement de choses à dire que ce n'était pas du tout répétitif et en plus de cela, une couleur doit toujours être mise en relation pour pouvoir être comprise. J'ai donc appris beaucoup de choses sur le noir, bien sûr, mais aussi sur les autres ! Je vais quand même lire les autres livres sur les couleurs bleu, rouge, vert…
Mais en plus d'en avoir appris plus sur la signification de la couleur, j'ai appris énormément de choses en tous genres, et j'ai vraiment l'impression d'avoir approfondi ma culture générale. Au-delà de l'art, j'ai appris des choses sur la société, les différentes façons de penser, l'impact de tout cela sur notre vie actuelle…
Je vous recommande vraiment la lecture de cette collection car je sais que même les autres couleurs sont intéressantes, et on apprend tellement de choses sur tout, que l'on en ressort forcément avec de nouvelles connaissances !
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Un seul mot à dire : ce livre est passionnant de bout en bout ! Si cette thématique vous intéresse, plongez-vous sans hésiter dans cet ouvrage, à la fois très pointu et rédigé de manière accessible et agréable. Un conseil pour ceux que cela tente : il vaut vraiment mieux se procurer la version grand format, dont l'iconographie est aussi riche que pertinente (et dont je n'ai pas trouvé la reproduction dans la recherche sur Babelio) : c'est plus cher que le format poche, bien sûr, mais ça vaut l'investissement (et on peut se tourner aussi vers les bibliothèques)...
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