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EAN : 9782021180336
213 pages
Seuil (06/10/2016)
4.23/5   92 notes
Résumé :
Le rouge est en Occident la première couleur que l’homme a maîtrisée, aussi bien en peinture qu’en teinture. C’est probablement pourquoi elle est longtemps restée la couleur «par excellence», la plus riche du point de vue matériel, social, artistique, onirique et symbolique.

Admiré des Grecs et des Romains, le rouge est dans l’Antiquité symbole de puissance, de richesse et de majesté. Au Moyen Âge, il prend une forte dimension religieuse, évoquant aus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Les travaux de Michel Pastoureau reposent sur l'idée, qui pourrait sembler évidente mais qui ne l'est pas, puisque personne ne semble l'avoir eu avant lui, que les couleurs ont une histoire. Elles nous paraissent tellement quotidiennes, présentes depuis toujours, que nous n'avons pas conscience à quel point le contexte culturel conditionne notre rapport à elles. Rien que le vocabulaire : sans pouvoir nommer, comment percevoir? Au-delà de la perception, il y aussi les associations, positives ou négatives, agréables ou pénibles, signifiantes souvent, sexuées, voire politiques que l'on attribue aux couleurs dans une sphère culturelle, à un moment donné. Et c'est tout cela que nous raconte, car il est un conteur, Michel Pastoureau, ici à propos du rouge dans la culture occidentale.

Le rouge, qui est la première couleur, celle que l'on retrouve dès les grottes préhistoriques, et dont le nom même a signifié pendant longtemps « couleur ». Elle est apparue avant les autres, et a donc des sens profonds, qui subsistent, même lorsqu'on en est plus conscient. Les premières teintures sont rouges, on retrouve cette teinte dans l'architecture (tuiles, briques..). Notre monde à sa naissance baigne dans le rouge, au point de ne pas voir les autres couleurs, sauf le blanc et le noir, mais dont le statut en tant que couleur est autre. Nous suivons donc, dans une première partie, les premières manifestations et évolutions de cette couleur fondamentale entre toutes, de la préhistoire à l'antiquité.

Puis, entre le VIe et XIVe, Michel Pastoureau la qualifie de couleur préférée. D'autres couleurs apparaissent de plus en plus, avec des progrès techniques, des découvertes, de nouvelles teintes sont distinguées. La couleur devient aussi un concept, ce qu'elle n'était pas vraiment dans l'Antiquité. Mais le rouge garde un prestige inégalé. Couleur du sang, elle est celle du Christ. Couleur de pouvoir, les rois, papes et puissants la revendiquent. Elle de loin la couleur la plus présente sur les blasons. C'est aussi la couleur associée à l'amour, à la passion. Sa face négative, c'est la mort, c'est le diable, l'enfer, mais là souvent c'est en association avec le noir, une association néfaste.

Ensuite, entre le XVIe et le XVIIe siècle, elle devient une couleur contestée. D'autres couleurs, dont le bleu, commencent à lui faire concurrence. Certaines de ses teintes sont particulièrement mises en cause, comme le roux, néfaste. La réforme protestante la bannit, la condamne, au nom de la morale car elle est trop voyante, trop somptuaire. La contre-réforme catholique va en partie emboîter le pas, la réserver à certaines circonstances, certaines catégories de la population. On va lui demander de s'assagir, de s'éteindre quelque peu dans des teintes moins flamboyantes.

Jusqu'à ce qu'elle devienne entre le XVIIIe et le XXIe siècle, une couleur peut-être dangereuse. Elle s'abâtardit dans des teintes pastels, comme le rose, qui n'apparaît comme couleur que tardivement. Elle va commencer à servir comme signal de danger, elle va se retrouver en politique dans l'extrême du drapeau rouge. Couleur de la revendication, de la révolte, du théâtre aussi, ce n'est plus une couleur d'un quotidien paisible.

C'est passionnant de bout en bout, très accessible aussi, malgré toute l'érudition de l'auteur. Sans oublier les splendides illustrations, qui contribuent au plaisir de la lecture, et dont le choix éclaire et accompagne la réflexion. Cela donne furieusement envie de continuer avec les autres teintes proposées par Michel Pastoureau.
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Encore une couleur qui vient illuminer et enrichir la palette-écritoire de Michel Pastoureau.
Comme les précédentes monographies dédiées aux couleurs (bleu, noir, vert…), l'historien, spécialiste de la couleur , raconte avec un indéniable talent, l'histoire du rouge à la fois luxuriant et luxurieux, fastueux, séditieux , couleur dominante de l'amour, du désir mais aussi de la violence et des flammes de l'enfer, de la guerre , des honneurs, symbole du pouvoir et de l'orgueil …
Lecture enrichissante et passionnante !
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L'intérêt, après avoir lu l'histoire du noir, de lire l'histoire du rouge, c'est de découvrir les différences et les similitudes entre ces deux couleurs.

Le rouge est la couleur par excellence. Utilisée depuis la préhistoire, chez les Egyptiens, les Grecs et les Romains elle sera la première pour laquelle les teinturiers atteindront des sommets de qualité.

On découvre que ces teinturiers utilisent la garance, le kermes et plus extraordinaire le pourpre

Saviez vous que le pourpre est produite par le suc d'un coquillage ramassé à l'automne. le suc est récolté lorsque le coquillage meurt. La transformation du suc en teinture est complexe et très chère.

Ceci explique pourquoi le pourpre deviendra une couleur réservée à l'empereur ( il est le seul à pouvoir se vêtir exclusivement en pourpre) et aux fonctions (militaires, magistratures, religieuses pour une des pièces de vêtements).

En parallèle la polychromie étant l'usage en Grèce et à Rome, le rouge est présent dans la vie quotidienne. C'est une couleur symbole de puissance chez les Romains mais plutôt néfaste chez les Egyptiens (la terre brûlée par le soleil est rouge)

Pour les noms des lieux, le rouge évoque le danger, la menace, l'interdiction.

Quand Jules César franchit le Rubicon ( fleuve de teinte rougeatre de par les sols), il franchit une "ligne rouge". le fleuve sépare l'Italie et la Gaule, or seul le sénat peut autoriser une telle action. César en s'en affranchissement va être à l'origine de cette formule.

Nommer les couleurs et les décrire est récent. La bible va se parer de couleurs au fil du temps, et surtout des traductions
" là  où le grec parlait d'un "vêtement royal", le latin traduit " un habit de pourpre et le français moderne " un manteau cramoisi".

Avec cette tendance se crée une symbolique qui va impacter la vie religieuse et aussi sociale.

Le rouge, pour l'église catholique, représente le diable, le mal, le péché mais aussi  la redemption. le sang du Christ est fécondant et bienfaiteur...

Par contre le sang des femmes est la preuve de leur origine pécheresse... et oui la femme est souillée de sang tous les mois pour rappeler le péché originel... ca ne les gene pas que les enfants et les femmes ménopausées n'aient pas de sang... mais passons.

En tant que symbole de puissance, et aristocratique, le rouge est la première couleur utilisée dans les blasons. 60% contiennent du rouge jusqu'au 14eme siècle. de nos jours, le rouge reste présent dans 82% des drapeaux de l'union européenne et 77% si on regarde tous les pays indépendants en 2016... Pastoureau explique cette domination du rouge par l'influence de l'Europe Chrétienne et le rôle de l'heraldique dans la création des drapeaux. Rôle tout aussi majeur dans le code maritime, ferroviaire et de la route.

Pastoureau nous explique que l'origine du mot gueule désignant le rouge en héraldique reste controversée voire inconnue.

De même le rouge est la couleur de la chasse à  courre, activité de l'aristocratie par excellence.

On apprend l'origine de l'expression "remporter une manche". Cette manche rouge symbole de l'amour est donnée par une dame à son chevalier lors d'un tournoi, symbole de victoire.

Au XIIeme siècle la suprématie du rouge est menacé par le bleu. En raison des progrès techniques ou d'idéologie religieuse?

D'après Pastoureau, les deux jouent un rôle mais l'idéologie chrétienne et en particulier protestante vont precipiter ce declin du rouge. Les decrets vestimentaires sont la pour éviter les dépenses de luxe et les investissements improductifs, combattre les modes scandaleuses et indécentes et surtout renforcer les barrières sociales.

Le rouge est banni des vêtements et de la peinture protestante. C'est la couleur du pape..

Pour les paysans chrétiens le rouge reste une couleur de vêtements festifs (robe de mariée) car c'est celle qui est la mieux réussie en terme de teinture.

Les chrétiens eux c'est le roux de judas et des sorcières.

Avec les progrès réalisés par les teinturiers du fait des découvertes en Amérique et en Asie, le rose devient une couleur. Au départ identifié au Jaune, ce mot apparaît seulement au XV ème siècle.

A noter que sous Louis XV et jusqu'à la première guerre mondiale les enfants nobles portent du rose. La sexualisation du rose est posterieur aux années 30 et est renforcée, d'après ce livre, par la poupée Barbie.

Au XXeme siècle, le rouge devient politique, signe de danger,  interdiction mais également érotisme.

Vous l'avez compris, un superbe livre, très agréable. Je vous recommande la version beau livre car les illustrations sont très agréables et utiles pour mieux comprendre.
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Ouvrage passionnant, synthétique et très accessible, chaque situation étant remise dans son contexte historique.

À divers niveaux, sous leur apparente trivialité, les couleurs m'apparaissent mystérieuses et me semblent loin d'avoir livré tous leurs secrets.
Déjà sur le plan de nos perceptions physiques, c'est toujours déconcertant de savoir que le blanc est la somme de toutes les couleurs alors qu'il nous apparaît absolument incolore. Que dire du rose fuschia qui n'existe pas en temps que longueur d'onde ? Mais aussi, pourquoi les couleurs n'interagissent pas de la même manière en des physique et en peinture ? Sans même parler du daltonisme qui nous rappelle que nous ne percevons pas forcément les couleurs de la même façon...

Ajoutons à cela des difficultés d'ordre linguistique, les couleurs sont le paroxysme de ce que les mots ne peuvent décrire que par tautologie. Nous voyons le rouge et le rose comme deux couleurs distinctes alors qu'elles ne sont que les nuances plus ou moins vive d'une unique, car la langue française nous fait percevoir la réalité à travers son prisme. À l'inverse, nous voyons seulement du bleu là où les russes voient le bleu clair (golubóy) et le bleu foncé (sýnyy) comme étant deux couleurs distinctes.

Mais - comme si cela ne suffisait pas ! - notre perception des couleurs est aussi influencée par les connotations qui leur sont associées. Certaines pourraient même avoir pour origine des caractères innés à l'espèce humaine (voire animale), liée à la sélection naturelle, s'illustrant par exemple que les personnes vêtues de rouges soient perçues comme plus attrayantes.

Ce livre répond à un certain nombre de mes interrogations avec une vision transdisciplinaire : l'histoire de la couleur relève de de la physique, de la linguistique, et des connotations. Ce dernier aspect est un minier d'anecdotes passionnantes sur le symbolisme chrétien, l'évolution de la chimie des teintures et les modes vestimentaires qu'elle permet, la symbolique des drapeaux, ...
Michel Pastoureau, historien des couleurs, nous raconte l'histoire de la première des couleurs : le rouge.

Ma seule et unique réserve vient du fait que ce livre est très centré sur l'Europe, et la France en particulier. Ce n'est absolument pas un mal, et l'auteur nous prévient très honnêtement qu'il n'aborde que ce dont il est expert. Cependant, le titre ne le laissait pas présager qu'on ne se concentrerait que sur l'histoire du rouge en Europe.
Cela aurait été intéressant d'avoir plus d'éléments de comparaison avec l'histoire du rouge dans d'autres régions du monde (il y en a tout de même quelques uns).

En dehors de cette remarque vétilleuse, ce petit livre est tout simplement passionnant, clair et accessible. Cela donne envie d'approfondir ce sujet avec d'autres couleurs, d'autres thématiques et d'autres lieux !
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Après Bleu et Noir du même auteur, ça fait trois! C'est l'histoire de la couleur rouge, pendant de longues périodes selon Michel Pastoureau, la première, voire parfois la seule vraie couleur et qui se trouve de plus en plus marginalisée, rattrapée par le bleu.

Cette étude a un début très matériel: c'est qu'il en faut des matériaux, du temps et de l'argent pour donner cette couleur aux vêtements, aux statues et aux tableaux. Les premières pages donnent une longue liste de colorants avec leurs ingrédients: ocres, hématite, sulfures divers, cinabre, garance, kermès, carthame, et autres cochenilles.
Mais rapidement le rouge s'introduit dans les idées et les concepts: danger, érotisme, justice, etc. Pastoureau insiste sur le fait qu'on a dû d'abord dématérialiser le rouge avant de l'utiliser comme idée ou émotion. Autrement dit: jusqu'au Moyen Âge on ne pouvait pas aimer 'le rouge' , juste aimer les briques rouges ou un vêtement teint en rouge. C'est assez intriguant comme idée.
Pastoureau nous emmène en voyage à travers le temps où le rouge s'associe aux blasons, à l'amour mais aussi aux traîtres comme Judas. Il nous apprend qu'il fut un temps où on voyait le jaune et le rose comme presque les même couleurs, que les roses ne sont pas roses depuis longtemps, que sur les échiquiers les pièces rouges affrontaient d'abord les blanches puis les noires, pour ensuite en disparaître, et qu'on ne sait pas vraiment qui était le Petit Chaperon Rouge.

Après la découverte du spectre par Newton (le rouge n'y prend plus la place principale comme dans les précédentes classifications des couleurs) et surtout à partir du 19ème siècle le rouge perd de son importance dans la vie de tous les jours, même si la couleur est toujours fort présente dans les endroits ou les objets plus luxueux: théâtres, bijoutiers, chaussures de luxe (Louboutin). Comme idée abstraite elle est présente dans les grands mouvements politiques et révolutionnaires, où l'on lève un drapeau rouge. Et finalement il y a encore du rouge dans les feux de signalisations, les panneaux routiers et les vêtements de Saint Nicolas et du Père Noël, naturellement. Tout n'est pas perdu!
Petit bouquin intéressant, comme ceux sur les autres couleurs. Il manque encore le blanc dans l'oeuvre pastourellienne, pourtant décrit par lui comme une des couleurs de base dans le "triumchromat" Rouge-Blanc-Noir. Si jamais il sort ce livre-là je suis prenant.
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critiques presse (2)
LeDevoir
05 décembre 2016
Lorsqu’il est question de tonalités chromatiques, l’historien et sociologue des couleurs a visiblement l’oeil juste et le regard éclairé.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Culturebox
17 octobre 2016
Michel Pastoureau consacre un ouvrage au rouge, "la couleur par excellence".
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
[...], mais pour l'heure, le plus sage est de reconnaître que le mot "gueules" est d'origine inconnue et qu'il en tire une force poétique et onirique d'autant plus grande. Il en va de même pour les autres termes désignant les couleurs [NB : en héraldique], même si leur origine est moins obscure. Ce sont des termes forts, dont la portée sémantique met autant l'accent sur la symbolique que sur la coloration.

Prenons par exemple les armoiries d'un des héros littéraires préférés du public médiéval : Perceval, personnage qui apparaît pour la première fois vers 1180-1185 dans le roman de Chrétien de Troyes "Le Conte du Graal", puis qui devient plus tard l'un des trois vainqueur de la quête du Saint Graal ; ce faisant, il prend rang parmi les principaux chevaliers de la Table ronde, au même titre que Lancelot, Gauvain, Tristan et quelques autres. Les textes littéraires du XIIè siècle et les miniatures du XIVè lui attribuent des armoiries insolites parce que monochromes : elles sont faites d'un simple champ entièrement rouge. Si l'on dit que l'écu de Perceval est "tout rouge", la notation est juste mais poétiquement pauvre. En revanche, si l'on dit qu'il porte «un écu vermeil» comme ces étranges «chevaliers vermeils» qui surgissent de temps à autres dans les romans arthuriens, l'horizon onirique et métaphorique est déjà plus grand. Mais si l'on décrit ses armoiries en terme de blason, "de gueules plain", son écu et sa personne prennent une force symbolique plus grande encore. Par ce blasonnement mystérieux, par ces armoiries à nulles autres pareilles, conquises sur un chevalier redoutable et malfaisant, Perceval apparaît comme un jeune homme de haute naissance, paré de toutes les vertus et promis à un destin hors du commun.
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[Le petit chaperon rouge] : pourquoi rouge ? Chaque spécialité peut apporter sa réponse. Parce qu’on a eu longtemps l’habitude d’habiller les enfants de rouge (histoire). Parce que le récit se situe le jour de la pentecôte (Liturgie). Parce que la fillette est pubère et a très envie de se retrouver dans le lit avec le loup (psychanalyse). Parce qu’il s’agit d’une triade de couleurs et qu’au rouge du chaperon il faut associer le noir du loup et le blanc du petit pot de beurre (sémiologie).
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A présent, les nuances de rouge sont désignées par des formulations qui se veulent poétiques ou accrocheuses mais qui ne cherchent nullement à dire la couleur précise, plutôt à étonner, à intriguer, à faire rêver : Pivoine du matin, Belle d'Andrinople, Nuit de la Saint-Jean, Une fête à l'Opéra. Les marques rivalisent d'inventivité pour séduire le public féminin par la vaste palette des teintes et par la qualité des nouveaux produits, mais aussi par l'originalité des appellations. En même temps, de nombreux nuanciers sont proposés pour servir de guides ou de publicités. Ils constituent de véritables petits dictionnaires du rouge ; aucune autre couleur, dans aucun autre domaine, ne présente rien de semblable. En cette matière, le tournant décisif se situe probablement en 1927, lorsque le chimiste Paul Baudecroux invente un rouge à lèvres indélébile à base d'éosine, un rouge qui tient tout en "permettant le baiser". De couleur vive, presque agressive, il reçoit le joli nom de Rouge baiser et connaît un succès considérable jusqu'à la fin des années 1950, vanté par des actrices en vogue comme Nathalie Wood ou Audrey Hepburn.
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En France, la Légion d'honneur, la plus haute récompense nationale, fondée par Bonaparte en 1802, ne fait pas exception. Tout est rouge, ou presque : barrette, rosette, ruban et cravate. C'est pourquoi, en argot, porter la Légion d'honneur se dit "avoir la rougeole" et piaffer dans l'attente de la recevoir, "avoir la fièvre rouge".
Une lecture enrichissante, passionnante !
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[Pourquoi le Petit Chaperon rouge est-il rouge ? Critique de la théorie du psychanalyste Bettelheim.]
Certes cette couleur est depuis longtemps celle de la luxure et de la prostitution, mais pour la psychanalyse ce n'est nullement cela qui est en jeu dans le conte : il s'agit des premiers émois amoureux, et même charnels. Au Moyen-Âge, lorsque apparaissent les plus anciennes versions de cette histoire, et encore au XVIIème siècle, lorsque Charles Perrault en rédige sa propre version, les premiers élans du cœur et des sens ne sont pas associés au rouge mais au vert, couleur symbolique des amours naissantes. Si les théories psychanalytiques étaient ici fondées — ce dont je doute —, le Petit Chaperon rouge devrait être un Petit Chaperon vert.
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Videos de Michel Pastoureau (49) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Pastoureau
Rencontrer Michel Pastoureau, c'est être frappé en premier par son regard amusé et malicieux. L'historien, diplômé de l'école des chartes, est archiviste paléographe, spécialiste de la symbolique des couleurs, des animaux, d'héraldique. Il a reçu de nombreuses aides du CNL, notamment pour son livre « Symboles du moyen-âge : animaux, végétaux, couleurs, objets » en 2012, des aides à la traduction pour ses ouvrages sur les histoires des couleurs « Noir », « Bleu », « Vert », « Rouge », « Jaune », en 2014, 2016, 2018, et en 2020, ainsi qu' une bourse de création relative à l'histoire du nuancier sur les cartographies de couleurs et d'imaginaires. Sa curiosité est sans limite, son raisonnement implacable, le grand entretien avec Michel Pastoureau dans Son Livre, c'est parti.
Michel Pastoureau est professeur à la Sorbonne et à l'école pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire d'Histoire de la symbolique occidentale. Il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le Prix Medicis essai en 2010 pour son ouvrage « La couleur de nos souvenirs » paru aux éditions du Seuil, mais aussi, le Prix Broquette-Gonin (histoire) de l'Académie française pour l'ouvrage La vie quotidienne en France et en Angleterre au temps des chevaliers de la Table ronde (1977).
Passionnant !
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