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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'histoire.

-Oh non... Les faits, ça me gonfle, la guerre, ça me déprime, les intrigues, ça me fatigue…

-Rassure-toi, rien de tout cela dans le livre du jour ! Tu verras au pire un teinturier frauder, rien de foufou.

Je soupçonne M. Pastoureau de n'être pas un passionné des champs de bataille ni des alliances politiques : sa bibliographie est consacrée non à l'étude des faits, mais à l'histoire de la culture et des symboles ou à la vie quotidienne. En bref, il s'intéresse à ce que contient la tête des gens à travers les âges, aux usages, aux coutumes, aux croyances… après quoi, il en fait des livres.

-Et ils sont accessibles, au moins ?

-Je n'ai pas éprouvé de difficulté sur Vert. Histoire d'une couleur. Il utilise une syntaxe claire, il explique chacun des termes, se montre précis dans les chronologies : oui, nous sommes face à un ouvrage de vulgarisation.

-Mais c'est pas un peu absurde de pondre des réflexions sur le vert ? Ou sur n'importe quelle couleur, d'ailleurs ? le vert, c'est le vert, tout le monde le reconnaît, pas besoin d'en faire des pages !

-Hé bien si, figure-toi ! La perception des couleurs et leur définition changent avec les siècles et les civilisations. Tiens, les Dothrakis*, ils n'ont pas de mot pour « orange », par exemple.

La partie sur l'Antiquité ne m'a pas passionnée, sans grande surprise, parce que je me doutais que nous n'avions que trop peu de données fiables pour commenter la connotation du vert. le Moyen Age devient très vite plus intéressant, avec moult anecdotes méconnues ou faits amusants.
Le vert est une couleur ambiguë, considérée comme peu fiable tout en étant admirée comme l'une des couleurs les plus belles de la création au printemps.

Par un jeu d'association d'idées plus ou moins absurde, j'ai repensé à la Belle au bois dormant de Disney. Maléfique apparaît et disparaît dans une fumée verte, et les flammes du dragon sont vertes, un vert pâle fortement teinté de jaune, un peu fantomatique, bien que destructeur. Facile à interpréter : le mal, la sorcellerie… cependant, l'une des trois fées bienveillantes est vêtue de vert, mais un vert moins pâle.

-Tu veux dire que Disney a lu Pastoureau ?

-Mais non, bête. Je suppose simplement que les dessinateurs avaient conscience du double aspect du vert et qu'ils en ont exploité différentes nuances pour nous faire comprendre quel vert jouait un rôle néfaste, quel autre bénéfique.

Il est très probable que je me trompe, que les animateurs se sont contentés de suivre les directives d'un chef ou de principes simples de l'ordre du « c'est la couleur qui tranchera le mieux avec le fond ».

Que je me trompe ou non, les textes de M. Pastoureau possèdent la qualité suivante : ils peuvent te conduire à examiner les oeuvres littéraires ou audiovisuelles avec un regard différent. Cela m'était arrivé avec le texte sur l'ours, et l'expérience s'est reproduite avec le vert.

Je regrette un peu quelques répétitions, un chouïa trop de « chimiquement instable », j'aurais voulu d'ailleurs plus de détails sur ladite chimie, n'y connaissant rien. Je comprends facilement pourquoi certains verts sont toxiques ou corrosifs, mais pourquoi exactement est-il si difficile de fixer la couleur ? Que se passe-t-il dans les jus de fougères ?

Quoi qu'il en soit, j'ai passé un plaisant moment à m'instruire, jusqu'à cette conclusion porteuse d'espoir. »

*Peuple fictif jouant un rôle important dans la saga Game of Thrones.
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Michel Pastoureau, historien médiéviste spécialisé dans la symbolique (et plus particulièrement celle des couleurs) nous raconte l'histoire de la couleur verte en occident de l'antiquité à nos jours.


L'auteur que j'avais découvert dans la très belle émission Concordance des temps de Jean-Noël Jeanneney sur France Culture m'avait assez déçu au début de ce mois avec le petit livre des couleurs que j'avais trouvé bien trop court et incomplet. Heureusement, cette fois, le livre Vert : histoire d'une couleur a répondu à mes attentes et j'ai grandement apprécié ce voyage passionnant à travers le temps.


Rappelons pour commencer que les couleurs n'ont rien d'objectif (ou si peu) et que le regard porté sur celles-ci dépend essentiellement de l'espace culturel et temporel. le blanc, plutôt associé aux évènements positifs en Europe est la couleur de la mort et du deuil en Chine. le bleu davantage considéré comme une couleur féminine (c'est alors la couleur dédiée à la vierge Marie) au Moyen âge est plutôt associé au masculin aujourd'hui tandis que le rouge a suivi un chemin inverse et se retrouve aujourd'hui davantage porté par les femmes que par les hommes.
Dans le cas du vert, d'abord peu différencié du bleu dans la Grèce antique, il est assez dévalorisé dans la Rome impériale où il est parfois associé au barbare germanique. La suite sera (un peu) plus heureuse : couleur associée à l'eau (avant que le bleu ne lui pique sa place aux alentours du XVème siècle), au hasard, à la jeunesse à la liberté, à la santé (mais aussi au poison et à la maladie), à l'islam, à la galanterie et finalement à la nature pour devenir en ce siècle l'étendard de l'écologie politique. L'auteur nous révèle le destin passionnant de cette couleur et de sa symbolique, une histoire dans L Histoire en somme.


En bon vulgarisateur, Pastoureau trouve un juste milieu entre exhaustivité et accessibilité nous donne un livre intéressant et aisé à lire qui éveille la curiosité, encourageant ainsi le lecteur à compléter ce qu'il a lu avec d'autres livres et des recherches complémentaires. L'auteur restreint, dans doute à raison, le cadre culturel de son livre à l'espace européen et occidental et navigue sur plus de 2.500 ans d'histoire bien que l'on sente l'auteur davantage à l'aise et volubile sur la période médiévale (sa spécialité) que sur les autres époques. Enfin alors que certains pourraient s'attendre à un livre sur l'histoire de l'art, l'auteur nous parle aussi bien de la couleur dans la littérature, la vie économique, la religion ou dans le vêtement ou l'objet du quotidien.


Un livre intéressant et distrayant que je recommande à ceux qui s'intéressent de près comme de très loin à L Histoire.
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De nos jours la couleur verte évoque la nature, la santé avec la croix des pharmaciens voire même une orientation politique. Mais cette couleur n'a certainement pas eu toujours ces significations.
Michel Pastoureau, historien et spécialiste des couleurs, nous relate avec brio l'histoire de cette couleur, qui d'un statut quasi inexistant dans les textes de l'époque grecque, évoquera dès le Moyen-Age la chance, la jeunesse de l'amour mais aussi l'instabilité, le changement. Il était en effet très difficile de fixer la couleur verte à cette période …
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Ma 3ème lecture d'histoires des couleurs de Pastoureau...Toujours aussi instructif, passionnant et érudit. L'importance de cette couleur dans l'histoire et dans l'évolution de la société est passionnante.
Je recommande vivement!
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Vert, histoire d'une couleur de Michel Pastoureau est une belle découverte qui nous en fait voir de toutes les couleurs.
Autrefois détesté, symbole de poison, le vert est devenu messianique, symbole aujourd'hui du recyclage et du bio, il va sauver le monde. A la mode?
L'essai est chronologique divisé en grands chapitres thématiques. pas de mots inutiles, un style simple et clair. Très instructif.
Plusieurs autres couleurs sont à lire.
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