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EAN : 9782757867310
288 pages
Points (04/05/2017)
4.19/5   104 notes
Résumé :
Quatrième de couverture :
Aimez-vous le vert ? A cette question les réponses sont partagées. En Europe, une personne sur six environ a le vert pour couleur préférée ; mais il s’en trouve presque autant pour le détester. Couleur ambivalente, sinon ambiguë, il est symbole de vie, de sève, de chance et d’espérance d’un côté, associé au poison, au malheur, au Diable et à ses créatures de l’autre. Chimiquement instable, le vert a été apparenté à tout ce qui était ... >Voir plus
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Passionnante et érudite histoire du vert , dévoilée pour nous par Michel Pastoureau, l'historien spécialiste ( entre autres) des couleurs!

C'est maintenant la deuxième couleur préférée des Européens ( la mienne aussi...) , assez loin derrière le bleu. Mais il n'en a pas toujours été ainsi ! Le vert , comme il nous l'explique brillamment, a connu un destin très contrasté, depuis la préhistoire. On ne le trouve pas sur les peintures rupestres des cavernes, cette couleur était difficile à fixer. Les Grecs semblaient ne pas la connaître, aucun terme pour la désigner...

Elle devient emblématique de l'art et de la littérature courtois au début du Moyen-Age, pour régresser ensuite à la fin de cette période. Les représentations du Diable, et de son cortège d'animaux comme le dragon utilisent le vert... Ensuite, elle semble être une couleur plutôt secondaire , jusqu'à la fin du 19 ème siècle.

En fait, il y a toujours eu une ambivalence attachée au vert: couleur de l'espérance, de la nature, du renouveau, elle est aussi associée au mensonge, à l'instabilité, à la sorcellerie.

Comme le laissait deviner Apollinaire dans " Nuit rhénane", le vert est à la fois source de magie et de peur:

" La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été "...

Évidemment, de nos jours, le vert est intimement mêlé à l'écologie, il est le symbole d'une volonté de protéger la nature. La publicité, les enseignes s'en emparent pour attirer les gens ...

En tout cas, j'ai beaucoup appris à travers cette lecture foisonnante et très documentée. Si vous désirez savoir pourquoi, par exemple, le vert est banni superstitieusement des théâtres, alors lisez ce livre! Vous découvrirez bien d'autres choses encore...

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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'histoire.

-Oh non... Les faits, ça me gonfle, la guerre, ça me déprime, les intrigues, ça me fatigue…

-Rassure-toi, rien de tout cela dans le livre du jour ! Tu verras au pire un teinturier frauder, rien de foufou.

Je soupçonne M. Pastoureau de n'être pas un passionné des champs de bataille ni des alliances politiques : sa bibliographie est consacrée non à l'étude des faits, mais à l'histoire de la culture et des symboles ou à la vie quotidienne. En bref, il s'intéresse à ce que contient la tête des gens à travers les âges, aux usages, aux coutumes, aux croyances… après quoi, il en fait des livres.

-Et ils sont accessibles, au moins ?

-Je n'ai pas éprouvé de difficulté sur Vert. Histoire d'une couleur. Il utilise une syntaxe claire, il explique chacun des termes, se montre précis dans les chronologies : oui, nous sommes face à un ouvrage de vulgarisation.

-Mais c'est pas un peu absurde de pondre des réflexions sur le vert ? Ou sur n'importe quelle couleur, d'ailleurs ? le vert, c'est le vert, tout le monde le reconnaît, pas besoin d'en faire des pages !

-Hé bien si, figure-toi ! La perception des couleurs et leur définition changent avec les siècles et les civilisations. Tiens, les Dothrakis*, ils n'ont pas de mot pour « orange », par exemple.

La partie sur l'Antiquité ne m'a pas passionnée, sans grande surprise, parce que je me doutais que nous n'avions que trop peu de données fiables pour commenter la connotation du vert. le Moyen Age devient très vite plus intéressant, avec moult anecdotes méconnues ou faits amusants.
Le vert est une couleur ambiguë, considérée comme peu fiable tout en étant admirée comme l'une des couleurs les plus belles de la création au printemps.

Par un jeu d'association d'idées plus ou moins absurde, j'ai repensé à la Belle au bois dormant de Disney. Maléfique apparaît et disparaît dans une fumée verte, et les flammes du dragon sont vertes, un vert pâle fortement teinté de jaune, un peu fantomatique, bien que destructeur. Facile à interpréter : le mal, la sorcellerie… cependant, l'une des trois fées bienveillantes est vêtue de vert, mais un vert moins pâle.

-Tu veux dire que Disney a lu Pastoureau ?

-Mais non, bête. Je suppose simplement que les dessinateurs avaient conscience du double aspect du vert et qu'ils en ont exploité différentes nuances pour nous faire comprendre quel vert jouait un rôle néfaste, quel autre bénéfique.

Il est très probable que je me trompe, que les animateurs se sont contentés de suivre les directives d'un chef ou de principes simples de l'ordre du « c'est la couleur qui tranchera le mieux avec le fond ».

Que je me trompe ou non, les textes de M. Pastoureau possèdent la qualité suivante : ils peuvent te conduire à examiner les oeuvres littéraires ou audiovisuelles avec un regard différent. Cela m'était arrivé avec le texte sur l'ours, et l'expérience s'est reproduite avec le vert.

Je regrette un peu quelques répétitions, un chouïa trop de « chimiquement instable », j'aurais voulu d'ailleurs plus de détails sur ladite chimie, n'y connaissant rien. Je comprends facilement pourquoi certains verts sont toxiques ou corrosifs, mais pourquoi exactement est-il si difficile de fixer la couleur ? Que se passe-t-il dans les jus de fougères ?

Quoi qu'il en soit, j'ai passé un plaisant moment à m'instruire, jusqu'à cette conclusion porteuse d'espoir. »

*Peuple fictif jouant un rôle important dans la saga Game of Thrones.
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Michel Pastoureau, historien médiéviste spécialisé dans la symbolique (et plus particulièrement celle des couleurs) nous raconte l'histoire de la couleur verte en occident de l'antiquité à nos jours.


L'auteur que j'avais découvert dans la très belle émission Concordance des temps de Jean-Noël Jeanneney sur France Culture m'avait assez déçu au début de ce mois avec le petit livre des couleurs que j'avais trouvé bien trop court et incomplet. Heureusement, cette fois, le livre Vert : histoire d'une couleur a répondu à mes attentes et j'ai grandement apprécié ce voyage passionnant à travers le temps.


Rappelons pour commencer que les couleurs n'ont rien d'objectif (ou si peu) et que le regard porté sur celles-ci dépend essentiellement de l'espace culturel et temporel. le blanc, plutôt associé aux évènements positifs en Europe est la couleur de la mort et du deuil en Chine. le bleu davantage considéré comme une couleur féminine (c'est alors la couleur dédiée à la vierge Marie) au Moyen âge est plutôt associé au masculin aujourd'hui tandis que le rouge a suivi un chemin inverse et se retrouve aujourd'hui davantage porté par les femmes que par les hommes.
Dans le cas du vert, d'abord peu différencié du bleu dans la Grèce antique, il est assez dévalorisé dans la Rome impériale où il est parfois associé au barbare germanique. La suite sera (un peu) plus heureuse : couleur associée à l'eau (avant que le bleu ne lui pique sa place aux alentours du XVème siècle), au hasard, à la jeunesse à la liberté, à la santé (mais aussi au poison et à la maladie), à l'islam, à la galanterie et finalement à la nature pour devenir en ce siècle l'étendard de l'écologie politique. L'auteur nous révèle le destin passionnant de cette couleur et de sa symbolique, une histoire dans L Histoire en somme.


En bon vulgarisateur, Pastoureau trouve un juste milieu entre exhaustivité et accessibilité nous donne un livre intéressant et aisé à lire qui éveille la curiosité, encourageant ainsi le lecteur à compléter ce qu'il a lu avec d'autres livres et des recherches complémentaires. L'auteur restreint, dans doute à raison, le cadre culturel de son livre à l'espace européen et occidental et navigue sur plus de 2.500 ans d'histoire bien que l'on sente l'auteur davantage à l'aise et volubile sur la période médiévale (sa spécialité) que sur les autres époques. Enfin alors que certains pourraient s'attendre à un livre sur l'histoire de l'art, l'auteur nous parle aussi bien de la couleur dans la littérature, la vie économique, la religion ou dans le vêtement ou l'objet du quotidien.


Un livre intéressant et distrayant que je recommande à ceux qui s'intéressent de près comme de très loin à L Histoire.
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Découvrir l'histoire des couleurs (noir, bleu, rouge…) racontée par Michel Pastoureau, c'est toujours un moment ludique, intéressant, enrichissant, une évasion tout à la fois chromatique et poétique.
Cette fois-ci, il colore son récit de vert, ne retenant que la palette des verts européens. La couleur de l'amour naissant, de la jeunesse, de la nature, mais aussi celle du diable, des sorcières, des interdits !

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Le vert est ma couleur préférée : elle me rend joyeuse, va bien avec la couleur de mes cheveux (considération très intellectuelle, vous aurez noté), me fait penser à la nature, bref, je la trouve pleine de pep's et en harmonie avec ma personnalité. Michel Pastoureau, si vous ne le connaissez pas, est un historien médiéviste, spécialiste de la symbolique des couleurs, des emblèmes et de l'héraldique. J'ai donc attendu avec impatience la sortie du volume qui lui serait dédié, le Noir (en 2000) et le Bleu (en 2008) ayant eu précédemment cet honneur. Autant vous dire que quand je l'ai eu entre les mains, mon sentiment était proche de celui qu'aurait eu Arthur entrant en possession du Graal. Et en le refermant, j'ai l'impression d'avoir accompli une quête (de connaissances) aussi précieuse et noble que celle des chevaliers de la Table ronde.

Pourquoi ? Parce que ce livre est une prouesse documentaire extrêmement fine et fouillée, allié à l'esthétisme d'un très bel ouvrage faisant la part belle à l'iconographie. Celle-ci constitue tant un appui à son propos que des pages de respiration propices à éveiller l'imaginaire, à nous emmener en voyage dans des contrées, époques et univers variés. Surprenantes à chaque fois, elles sont autant de pauses que de prolongements de la réflexion. le Vert est un livre qu'on prend plaisir à tenir en main. Il est certes volumineux et assez grand, mais cela participe de sa majesté. Il fait clairement partie de ceux dont je ne me séparerai pas.

La forme attire l'oeil, mais c'est le fond qui le retient. Comment Michel Pastoureau réussit-il donc à retenir notre attention avec une telle aisance sur 240 pages ? La réponse coule de source : tout en faisant preuve d'une érudition impressionnante, il a su rendre son savoir accessible en mariant un langage riche et précis à une syntaxe simple et efficace, qui suit un fil chronologique et une zone géographique, celle de l'Europe. L'auteur a en effet volontairement restreint le champ d'étude à ce continent, pour des raisons culturelles : l'étude de la perception du vert sur ce territoire recouvre déjà une forte complexité, qui serait devenu trop contradictoire s'il avait fallu prendre en compte les cultures du monde entier. Ce qui n'empêche pas Michel Pastoureau, quand besoin est, de faire un rapide parallèle avec d'autres cultures. Je pense notamment à celle de l'Islam. En évitant par ailleurs les voyages dans le temps, il établit déjà une structure nette, en plusieurs chapitres, chacun donnant le ton de l'appréciation de la couleur à l'époque sur laquelle il se concentre. Et comme j'ai déjà pu en parler à plusieurs reprises (je pense notamment à Khadija où je mentionnais un de mes professeurs d'Histoire), il use d'un procédé plaisant et qui a fait ses preuves : l'art de l'anecdote, qui ancre durablement en nous la connaissance des faits et la compréhension des moeurs, époques et contextes.

On se balade dans les siècles et on découvre comment cette couleur instable, chimiquement difficile à fabriquer et à fixer, est peu à peu apparu dans les bijoux, tableaux, vêtements. On apprend avec surprise son absence notoire des blasons, le rôle qu'il a joué dans les déclarations d'amour, qu'il a été célébré dans les poèmes avant d'être voué aux Gémonies, notamment par des théoriciens de l'Art au XIXème siècle, puis à nouveau mis sur un piédestal. le vert a fasciné l'humanité et a tour a tour été une couleur apaisante, secondaire, complémentaire, maudite et fourbe, chanceuse, avant de s'inscrire jusqu'à aujourd'hui comme la couleur de la Nature, de la santé et de l'écologie. En prenant un angle d'analyse par chapitre (qui chacun couvre une période de 2 à 3 siècles), l'auteur nous fait découvrir le paysage de sociétés en évolution constante mais où des symboliques persistent et s'installent durablement dans l'inconscient jusqu'à aujourd'hui. Un des passages que j'ai adorés et qui illustre ce que je viens de vous dire est celui qui explique pourquoi le vert est une couleur mal vue au théâtre. Ça vient de loin et ce n'est pas qu'une simple superstition !

Je pourrais vous parler de ce livre formidable pendant des heures tant il m'a passionnée, alors je vais juste vous conseiller de vous plonger dans ce bain de vert, rafraîchissant et apaisant d'après moi ! Et si vous n'aimez pas le vert, en plus des deux volumes consacrés au noir et au bleu, sachez qu'il a aussi un petit concentré de l'histoire des couleurs qui se savoure en un rien de temps et qui constitue une très bonne introduction au sujet : le petit livre des couleurs, co-écrit avec Dominique Simonnet.
Lien : http://wp.me/p12Kl4-pO
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
25 novembre 2013
Depuis maintenant un demi-siècle, l’historien médiéviste français Michel Pastoureau se penche sur toute la palette des couleurs. Et avec Vert, il nous en fait indiscutablement voir des vertes et des pas mûres.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
Henri IV, par exemple, roi de France de 1589 à 1610 aime s'habiller de vert, comme du reste son prédécesseur Henri III et son fils Louis XIII. Mais, en Europe, ce sont des exceptions.
Ce n'est du reste pas à ce goût personnel pour la couleur verte que le bon roi Henri IV doit son surnom de "Vert Galant". Il lui fut donné peu après sa mort, et la postérité en fit un usage flatteur. Pourtant, à l'origine, c'est-à-dire en moyen français, l'expression "vert galant" désigne d'abord un bandit qui se tient dans les bois pour détrousser les promeneurs ou s'attaquer aux femmes. Par la suite, le sens se réduit et qualifie un homme gaillard, entreprenant avec les dames, non pas un agresseur ou un violeur mais un séducteur. Le vert évoque ici la vigueur sexuelle et les turbulences de l'amour.
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Quoiqu'il en soit de ses origines, le vert de la liberté a bien failli être en France, dès 1789, la couleur de la Révolution. A Paris, le 12 juillet, dans les jardins du Palais-Royal, le jeune avocat Camille Desmoulins harangue la foule et la pousse à l'insurrection. Il cueille une feuille de tilleul, la fixe sur son chapeau et invite tous les patriotes qui partagent son projet à faire de même en signe de ralliement. La feuille devient une cocarde, la première cocarde révolutionnaire : elle est de couleur verte. Le lendemain - malheureusement pour le vert -, les insurgés, se dirigeant vers la caserne des Invalides pour y chercher des fusils, apprennent que le vert est la couleur de la livrée du comte d'Artois, frère puîné de Louis XVI (et futur roi Charles X), et que la plupart de ses affidés arborent déjà une cocarde ou une écharpe verte. Or le comte d'Artois est l'adversaire le plus acharné des réformes et des idées nouvelles ; il est impensable de partager avec lui cette couleur, fût-elle celle de la liberté. La cocarde verte est donc abandonnée, avant même la prise de la Bastille, le 14 juillet. Trois jours plus tard apparaît la cocarde tricolore, promise à un glorieux avenir. Elle sera à l'origine du drapeau national. En ce domaine, il est permis de rêver : si le comte d'Artois n'avait pas eu une livrée verte (documentée dès 1784), peut-être le drapeau français aurait-il été entièrement vert, couleur de la liberté et de l'espérance, et le vert serait-il devenu la couleur nationale de la France républicaine, de ses palais et monuments, de ses cérémonies, de ses soldats, de ses sportifs... [Une couleur romantique ? p.177-178]
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Bien avant de peindre ou de teindre, l'homme a observé les couleurs de la nature. Il les a d'abord admirées, puis distinguées, enfin reconnues. Plus tard, alors qu'il demeurait nomade mais qu'il vivait depuis longtemps en société, il les a nommées, pensées, classées. Parmi ces couleurs, en maints endroits, le vert de la végétation était la couleur dominante. Est-ce la raison pour laquelle cette couleur est absente des premières palettes conçues et mises en scène par l'être humain ? Ce dernier, lorsqu'il a commencé à fabriquer ses propres couleurs, a-t-il délibérément évité de reproduire celle qui était foisonnante dans l'univers qui l'entourait ? Ou bien cette absence du vert est-elle due à d'autres raisons, matérielles, techniques, biologiques, voire idéologiques ou symboliques ?
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[citation de Kandinsky] "Le vert absolu est la couleur la plus anesthésiante qui soit. Elle ne se meut dans aucune direction et n'a aucune consonance de joie, de tristesse ou de passion ; elle ne réclame rien, n'attire vers rien. Cette absence permanente de mouvement est certes une qualité bienfaisante pour des âmes et des hommes fatigués, mais devient, après un certain temps de repos fastidieuse [...]. La passivité est la propriété caractéristique du vert pur, propriété se parfumant cependant d'une sorte d'onction, de contentement de soi. C'est pourquoi, dans le domaine des couleurs, le vert correspond à ce que représente, dans la société des hommes, la bourgeoisie : c'est un élément immobile, satisfait de lui-même, limité dans toutes les directions. Ce vert est semblable à une grosse vache, pleine de santé, couchée, figée, capable seulement de ruminer en contemplant le monde de ses yeux stupides et inexpressifs." [Kandinksy et le Bauhaus non plus, p.201-202]
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De même il est presque impossible d'avouer que l'on a le vert pour couleur préférée sans être aussitôt assimilé à un défenseur de l'environnement, des énergies naturelles, de l'agriculture biologique, voire à un authentique militant écologiste. Tout un courant de pensée semble avoir confisqué l'usage et la symbolique du vert. Celui-ci n'est plus tant une couleur qu'une idéologie. Il y a quelques décennies, c'était le rouge qui était prisonnier d'une symbolique trop forte. Dire qu'on aimait le rouge, c'était aussitôt être catalogué "communiste". Aujourd'hui c'est le vert qui est victime de telles assimilations rapides et réductrices. [Le vert aujourd'hui, p.218]
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Videos de Michel Pastoureau (49) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Pastoureau
Rencontrer Michel Pastoureau, c'est être frappé en premier par son regard amusé et malicieux. L'historien, diplômé de l'école des chartes, est archiviste paléographe, spécialiste de la symbolique des couleurs, des animaux, d'héraldique. Il a reçu de nombreuses aides du CNL, notamment pour son livre « Symboles du moyen-âge : animaux, végétaux, couleurs, objets » en 2012, des aides à la traduction pour ses ouvrages sur les histoires des couleurs « Noir », « Bleu », « Vert », « Rouge », « Jaune », en 2014, 2016, 2018, et en 2020, ainsi qu' une bourse de création relative à l'histoire du nuancier sur les cartographies de couleurs et d'imaginaires. Sa curiosité est sans limite, son raisonnement implacable, le grand entretien avec Michel Pastoureau dans Son Livre, c'est parti.
Michel Pastoureau est professeur à la Sorbonne et à l'école pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire d'Histoire de la symbolique occidentale. Il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le Prix Medicis essai en 2010 pour son ouvrage « La couleur de nos souvenirs » paru aux éditions du Seuil, mais aussi, le Prix Broquette-Gonin (histoire) de l'Académie française pour l'ouvrage La vie quotidienne en France et en Angleterre au temps des chevaliers de la Table ronde (1977).
Passionnant !
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