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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Paul Besançon est un étudiant français venu à Bueno Aires pour assister à un cycle de conférences donner par un éminent professeur de droit, Roberto Bermúdez, par ailleurs ami de longue date de son père.

Le premier chapitre donne le ton d'entrée : il est constitué d'une unique phrase s'étendant sur plus d'une douzaine de pages. Tous les chapitres de Paul se limitent à une seule phrase. Déroutant. Un peu malsain aussi. Paul semble incapable de se dominer : emporté par la langue, il semble également emporté par une nécessité impérieuse et morbide. Il est prisonnier de son obsession pour Juliette Lewis (actrice américaine) dont il ne pourra se débarrasser qu'en la tuant. Une mort symbolique et pourtant bien réelle : Juliette Lewis inatteignable, la première femme lui ressemblant fera l'affaire. Comme tous les esprits malades, Paul Besançon se raconte des histoires : l'assassinat vise également à établir une vérité : la Justice est belle et bien aveugle. Elle est impuissante face au hasard. La mort peut frapper n'importe qui, n'importe où et n'importe quand sans que l'assassin ne soit inquiété.

De cette thèse va naitre le dialogue et l'opposition avec Roberto Bermudez, éminent professeur mais blasé, alcoolique et dépressif. Voilà un homme qui, depuis le départ de sa femme, ne jure plus que par le whisky et la justice. La thèse de Paul Besançon est donc irrecevable à ces yeux... L'enquête est donc doublée d'un débat sur la justice et l'impunité. Au delà de l'opposition très personnelle, presque physique entre les deux hommes, il y a donc aussi ce débat qui participe à la tension générale du roman.

A la fin, cela donne un roman étrange. Les chapitres de Paul Besançon demandent de la concentration et l'implication du lecteur. C'est assez astucieux car cela créé inévitablement le malaise chez le lecteur. Les amateurs de romans noirs y trouveront sans doute leur compte : c'est à désespérer, pas la moindre lueur d'espoir dans ces lignes...

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Ce livre s'est avéré être une bonne surprise pour moi.

Pas forcément très abordable car rédigé d'une manière inhabituelle. Effectivement, on alterne entre les deux protagonistes, l'élève et son professeur. Les chapitres sur l'élève étant rédigé avec une seule phrase très (très) longue pouvant aller jusqu'à plus d'une dizaine de pages !

Un peu d'appréhension quand j'ai vu ça mais finalement j'ai dévoré ce roman sans soucis de compréhension. Ça surprend au premier chapitre mais finalement on s'y fait assez vite et ça donne un autre rythme au roman.

Sur le fond, j'ai clairement accroché. Il faut bien avouer que ça change du roman policier classique. L'histoire est intéressante et prenante, les personnalités des personnages atypiques et correctement mises en avant tout au long du récit.

J'ai passé un agréable moment avec cette lecture. je recommande donc pour les amateurs du genre.
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Dans Thèse sur un homicide de Diego Paszkowski, l'intrigue comme l'écriture oppose deux personnages brillants, le vieux juge argentin, Roberto F. Bermúdez, issu d'un milieu modeste et l'étudiant français, Paul Besaçon, fils d'un ancien diplomate français, ami du premier. le premier quitte l'université du Panthéon-Assas pour celle de Buenos Aires, où le second donne un séminaire. le jeune homme présente des troubles comportementaux et son père a voulu l'éloigner de son domicile. Paul compte, recompte les marches, les pas. Sa sociopathie est ainsi incroyablement bien retransmise par l'auteur…

Néanmoins, Paul a surtout des ambitions macabres, il est obsédé par Juliette Lewis et il va tout pour prouver que la justice est aveugle, cet étudiant en droit déteste pourtant cette discipline, il veut ainsi confronter son esprit à Roberto F. Bermúdez, un homme usé par la vie. Paul, obsédé, sociopathe, sera ainsi obnubilé par sa victime, oubliant que parfois ce ne sont pas les lois qui rendent justice.

Un thriller original, bien pensé et bien écrit. Les pensées des personnages nous sont livrées sans ambages et avec force, on aimerait même les connaître davantage, rentrer d'autant plus dans les têtes de ces deux brillants protagonistes qui s'opposent. le roman a connu un véritable succès en Argentine, et même à l'étranger. Il a également fait l'objet d'une adaptation cinématographique. On s'étonne assez de ne le voir paraître que quatorze ans après chez La Dernière Goutte, éditeur alsacien indépendant avec un catalogue de littérature argentine tout de même assez développé et de bonne qualité. Merci pour leur travail.
Lien : http://150mots.blogspot.fr/2..
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« il va donc faire la démonstration à Bermudez que depuis toujours tout le monde se trompe tous les hommes comme lui se sont toujours trompés, car la loi est tout juste une vaine tentative d'organiser le désordre, les inutiles étincelles de la société, pour donner forme à un hasard inéluctable »

Deux personnages, tous deux essoufflés, l'un par sa frénésie sa folie son obsession. L'autre par son divorce, et sa consommation de whisky.

Un élève, un professeur, deux heures par semaine pendant 8 semaines, à Buenos Aires, un professeur de Droit pénal à la réputation internationale, un élève sorti major de son amphi à 23 ans. Paul est un flot continu de pensées à propos de la justice de la connerie de la justice et de Juliette, Juliette Lewis on ne reprend pas son souffle quand il pense il n'y a pas de point, enfin si, il en met un, un point d'honneur à collecter tout ce qui touche à Juliette, à voir tous ses films, Tueurs Nés, Les Nerfs à vif, oui on peut dire qu'il les a à vif, à mettre les vidéos dans un coffre-fort, pierres précieuses, à les acheter en double pour que son père resté en France les regarde et comprenne mais non, il ne comprend rien de toute façon, il ne met pas de point non plus quand il parle de la justice et de la peine accessoire de l'article 52 et compte les pas, les marches de chacun de ses déplacements. du samedi matin au vendredi soir passe le temps à préparer sa thèse sur la justice aveugle qui ne voit rien du tout pas plus loin que la tare de sa balance et même si on lui enlève son bandeau elle continuerait de ne rien voir, il passe son temps à rêver de Juliette sur un pont parisien, il met des chemises Yves Saint-Laurent mange dans les meilleurs restos va voir Juliette au cinéma et planche sur la peine accessoire de l'article 52, Paul veut prouver l'inutilité la connerie de la justice veut prouver qu'on peut tuer sans mobile sans raison, qu'on peut tuer comme ça, au hasard, a passé ces jeunes années à apprendre la justice pour mieux en agrandir les failles pour se jeter dedans à corps perdu aller retrouver Juliette et se marier avec sur le Pont-Neuf ou un autre et pourquoi pas avoir Roberto comme témoin mais Roberto entre deux cours et deux émissions se noie dans le whisky.

Roberto aussi a sa vision de la justice. Il l'enseigne, à Buenos Aires, il en fait même une émission. Il aime la justice il croit en elle mais difficilement en ceux qui la font. Il croit en la justice, mais aussi en la rébellion, il n'aime pas les avocats, prétentieux, qui oublient de se cultiver et préfèrent être surdiplômés, il enseigne à de jeunes avocaillons au chemin tout tracé et pense à ces foutues nouvelles bouteilles avec leur petit réservoir en plastique. Rien ne vaut les bouteilles traditionnelles, et la justice, la justice garante d'équité universelle entre les personnes. Aucune vie n'a d'importance, rien n'a d'importance, si ce n'est la justice.
Même si Roxanna l'a quitté, quelques années auparavant, défiant ainsi l'ordre établi, Roberto enseigne le droit, le Droit pénal, il fait même des émissions, très regardées. Et, entre la préparation de ses émission, et les quelques heures de cours prestigieux qu'il donne, il cultive son goût pour le malt, s'interroge puis s'inquiète de cet élève, Paul, qui parle de viols et d'homicides, avec une avidité, une passion pour ces thèmes, pour les détails, qui a quelque chose d'ignoble, quelque chose qui ressemble à de la cupidité, comme si ces crimes étaient délectables.

Jusqu'au jour, jusqu'à la nuit, où le cadavre d'une femme est retrouvé sous les fenêtres du professeur.

Note : aussi obsédante et oppressante que la B.O. de Requiem for a dream, écoutée seul un soir sans lune
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Paul Besançon, étudiant brillant en droit, se rend à Buenos Aires pour suivre le séminaire du professeur Roberto Bermúdez, professionnel reconnu de ses pairs et ami de son père.

Paul souhaite démontrer à ce prestigieux professeur, qui a une croyance infinie en la justice, que celle-ci est aveugle et qu'elle ne peut pas contrôler le chaos du monde. Et pour cela, il n'hésitera pas à commettre un crime inexcusable !

...
Lien : http://penibles.fr/livre-qua..
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