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EAN : 9782246819295
432 pages
Grasset (10/04/2019)
  Existe en édition audio
3.56/5   484 notes
Résumé :
Le poisson rouge qui tourne dans son bocal serait incapable de fixer son attention au-delà de 8 secondes. Et le temps de concentration de la génération des Millenials, celle qui a grandi avec les écrans connectés, serait de 9 secondes. Serions-nous devenus des poissons rouges, vidés de notre être, incapables d’attendre ou de réfléchir, reclus dans la transparence, noyés dans un océan de messages, de sollicitations, d’informations, sous le contrôle des algorithmes et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
3,56

sur 484 notes
Ne me regardez pas avec des yeux de merlan frit, si je vous dis que je n'ai que 9 secondes d'attention, comme un poisson rouge, à cause du smartphone et des réseaux sociaux..

L'auteur démontre que nous sommes dépendants du smartphone, comme un joueur au Casino, à cause du modèle de la récompense aléatoire mis en évidence par le psychologue Burrhus Frédéric Skinner( travaux à partir de ceux de Pavlov et de John Watson, pas le docteur, mais le comportementaliste John Watson!)
Euh, vous me suivez ou vous avez décroché ?

Comment ça marche?
Je serai muet comme une carpe, mais il est question de rongeur appuyant sur un bouton pour avoir de la nourriture. le cobaye ne l'actionne que quand il a faim, puis les règles changent...
Pas de nourriture parfois et la quantité change, alors, l'animal appuie de façon compulsive, même quand il est rassasié !

Comme pour une machine à sous!
Comme sur "Tinder" ( avouez que vous avez essayé de pécho, de pêcher... une fille, une jolie sirène sur "Tinder!") Les profils proposés tendent vers vos désirs, et cela vous oblige à rester connecté.
L'hameçon est là !

Comme pour Babelio, avec ses médailles (qui a pensé à moi, m'a écrit, m'a liké... Non?) Et quel nouveau livre vais-je découvrir ?
N'oubliez pas d'apprécier mon billet, hein!

Pourtant au départ, Internet devait déboucher sur un monde meilleur. Si tous les marins du monde se donnaient la main...
Mais moi, qui suis un grand pêcheur... devant l'Éternel, je sais qu'on ne peut appâter sans leurre...

Les requins de Google, et les autres, ont trouvé un modèle gratuit qui se finance grâce à la Pub. Pour attirer les annonceurs, les plateformes doivent capter l'attention en stimulant les utilisateurs, les navigateurs, afin qu'ils voient les messages publicitaires, sans le comprendre...
Et hop dans le filet, la nasse aux poissons.

De quoi je parlais? Euh, souvenez vous:
En 2004, Patrick le Lay à TF1, déclarait :
- Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau disponible!
Vous pouvez éteindre le téléviseur, mais le téléphone est plus intrusif...
Nous pensons économiser du temps, grâce à nos applis, mais non! Et, je ne veux pas noyer le poisson...🐡

Le temps passé sur le téléphone a doublé entre 2012 et 2016. D'où la capacité de concentration des "Millenials" (ceux nés entre 1980 et 1990) de 9 secondes, comme un poisson rouge.
Au delà, leur esprit vagabonde...

Il y a anguille sous roche! Selon le "Journal of Social ans Clinical Psychology, il peut y avoir une menace pour la santé mentale, au delà de 30 minutes d'exposition sur les réseaux sociaux (Irritabilité, anxiété...)
Il y a un article terrible du Huffington Post, fin 2013, sur Casey 14 ans , dépendante des réseaux sociaux, de Facebook et consciente de l'être :
" Ce qui se passe vraiment dans l'IPhone d'une teen-ager." 🐳

Mais, le poisson rouge, des tests l'ont prouvé, peut apprendre à reconnaitre les couleurs (surtout le rouge :-) , à pousser une balle et à naviguer dans un labyrinthe.
S'il utilise son portable, c'est pour trouver la sortie grâce à Google Maps, ou parce qu'il s'ennuie, en tournant en rond, dans son bocal.🐬

Bon, ça va finir en queue de poisson, mais si vous avez aimé ma chronique, n'oubliez pas de liker et de vous abonner! 🐠
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Faites gaffe aux GAFA *!


Le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions et celui du Web d'un pervers capitalisme débridé. Voici un petit traité bien documenté qui vous permettra de retrouver le vôtre de chemin dans cette jungle virtuelle où sévissent ces grands prédateurs de nos libertés que sont les GAFA.


"Nous savons désormais que le Web a échoué. Il devait servir l'humanité, c'est raté. La centralisation accrue du Web a fini par produire un phénomène émergent de grande ampleur qui attaque l'humanité entière." p.54 Berners-Lee père de l'internet
"Le véritable objectif des géants de la tech est de rendre les gens dépendants, en profitant de leur vulnérabilité psychologique." p.53 Tristan Harris ancien designer en charge de l'éthique chez Google
"Etre pris d'une peur panique face à l'éloignement même éphémère de son portable porte le nom de nomophobie (no mobile phone phobia)." p.23
Etes-vous déjà devenu un dormeur sentinelle ?


Qu'un danger mental guette les autosoumis à une addiction tout sauf anecdotique, soit : c'est leur choix déraisonnable après tout. Mais que ceux-là en viennent très insidieusement par leur auto-asservissement irréfléchi à créer des tsunamis émotionnels balayant toute raison voilà qui met en grave danger une société démocratique déjà vacillante car désormais "tous s'affrontent en ligne sur un champ de bataille malaxé par les algorithmes, et redonnent vie à la sentence de Jonathan Swift, "le mensonge et le faux volent, la vérité rampe loin derrière."" p.129

Après cette lecture m'est clairement apparu le bocal de plus en plus petit dans lequel je suis enfermé.
Ô
Ô
Ô
ô
ô


*Google Apple Facebook Amazon
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Nous connaissons tous la fameuse fausse légende sur la mémoire du poisson rouge... Souvent vu comme un être vivant stupide qui tourne sans fin dans son bocal, et qu'à chaque tour, il oublie ce qu'il s'est passé précédemment.

Et bien… Vous savez que l'homme est pire ? le temps d'attention et la capacité de concentration de notre génération s'élève à 9 secondes ! À cause de quoi ? À cause de nos petits smartphones qui nous coupent du monde… Nous sommes devenus des poissons rouges enfermés dans le bocal de nos écrans… une civilisation « distraite de la distraction par la distraction ».

« Tel le poisson, nous pensons découvrir un univers à chaque moment, sans nous rendre compte de l'infernale répétition dans laquelle nous enferment les interfaces numériques auxquelles nous avons confié notre ressource la plus précieuse : notre temps. »

Lire cet essai, c'est un peu comme un « behind the scenes » pour un film. C'est une visite des coulisses hors caméras pour comprendre ce qu'il se passe… Ici, il est question d'être derrière le téléphone.

Comment est-ce possible que la majorité d'entre nous soit accro à ce petit truc ? Eh bien, c'est simplement chimique, scientifique et psychologique ! Bruno Patino met le doigt dessus avec des explications concrètes. Il explique comment les enseignes, les applications, et les marques font pour nous doper tout en douceur... Comme une drogue lente et douce. Même les supermarchés ont utilisé ces techniques pour nous pousser à consommer sans nous rendre compte.

Grâce à cet essai, nous prenons connaissance des moyens utilisés pour faire devenir accro les utilisateurs et aussi comment les faire rester accros.

« Les services numériques ne limitent pas l'utilisation des enseignements de la psychologie comportementale aux systèmes à récompense aléatoire. le besoin de complétude, la prise en charge de la fatigue décisionnelle, et la théorie de l'expérience optimale structurent le fonctionnement des applications les plus utilisées. Avec, à chaque fois, l'objectif affiché d'accroître le temps passé par l'utilisateur, dans l'espoir qu'il abandonne le contrôle de ce temps. »

« C'est l'idée défendue dans ce livre : l'addiction qui se développe, les effets de bulles informationnelles, de déséquilibre, de dissémination de fausses nouvelles et de contre-réalités sont aussi et sans doute surtout une production intrinsèque du modèle économique des plates-formes. Et ce modèle est amendable. Mais il faut s'y mettre. de toute urgence. »

Pour résumer, cet essai est très intéressant. Je le recommande à celles et ceux qui souhaitent savoir comment cela se passe en « Off », derrière les écrans. Zoom sur les stratégies, les algorithmes, la surveillance, les récompenses, le besoin des utilisateurs, l'économie de l'attention, l'addiction, ect… Et je le recommande fortement à celles et ceux qui sont tombés dans ce triste piège.

La meilleure recette pour rendre l'Homme contrôlable ? : Les réseaux sociaux à gogo + Éviter qu'ils réfléchissent par eux-mêmes + les rendre au maximum idiots + réduire au maximum le langage + l'instauration de la peur + faire croire que le gouvernement est là pour aider + la malbouffe + un maximum de chaîne de télé privé
(Oui il y a un peu de George Orwell dans ma recette)
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"Nous sommes devenus les mines à ciel ouvert que forent les outils numériques à chaque fois que nous les utilisons. Et ce forage devient de plus en plus profond. La surveillance de nos vies est l'extension "naturelle" de la publicité ciblée."

Difficile de ne pas approuver ce constat, inimaginable il y a encore deux décennies. Cet essai, plutôt brillant, m'a d'abord intéressé par la force de sa démonstration. Il ne reste en effet pas grand chose de nos vies privées si l'on accepte d'utiliser les outils gratuits de la plupart des géants du net.

Pour autant Bruno Patino, à l'origine particulièrement investi dans un internet démocratique et libre, ne se résout pas à jeter le bébé avec l'eau du bain. Et s'il appelle de ses voeux une refondation radicale, il pense quand même possible l'émergence d'un nouvel humanisme numérique. Ce dont je doute.

Cet essai m'a au final laissé sur ma faim. Mais il vaut tout de même d'être lu.
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La civilisation du poisson rouge de Bruno Patino édité chez Grasset & Fasquelle en 2019 a obtenu le Prix des Lecteurs 2020, il est donc sorti en Livre de Poche. C'est un ouvrage accessible dans sa compréhension et par son petit format.

Les réseaux sociaux occupent de plus en plus du temps disponible pour bon nombre d'entre-nous. Cette attraction grandissante pour les écrans va-t-elle de paire avec un possible éloignement face au réel ? Une attitude semblable à celui du monde du joueur compulsif et de l'addiction, une dépendance s'installent avec la recherche de satisfaction instantanée (via la molécule du plaisir qu'est la dopamine).


Le sujet du numérique intéresse de près l'auteur
Déjà avec ses précédentes publications, Bruno Patino observait depuis l'intérieur du milieu des médias, les transformations qui s'opèrent ces dernières décennies. La nouvelle génération née avec la connexion permanente et les smartphones est sollicitée en permanence par les alertes, notifications et autres recommandations. L'Intelligence Artificielle digère nos données et comportements : le placement de produits et de services est visé. le but est de créer des stimuli, un sentiment de satisfaction prévisible, voire d'appartenance. En entrant dans l'ère de l'économie numérique, nous sommes passés de la loi de la main invisible du marché à celle des réseaux capteurs d'attention par la distraction.


Un poisson rouge ?
Ce poisson que l'on a voulu comme « animal domestique » – parce qu'il implique peu de contraintes – vit normalement en bandes entre 20 et 30 ans et peut faire jusqu'à 20 cm. Sa mise en bocal l'a atrophié, a accéléré sa mortalité et détruit sa sociabilité. Il n'a pas d'« intimité » et est exposé à la vue de tous. Nous nous retrouvons a son image à tourner en rond, immobilisés devant un écran. La psychologie et les neurosciences s'interrogent sur la probable passivité qui en découle ainsi que la création de besoins plus ou moins utiles. Les plateformes de rencontre modifient la notion de relations humaines, le visionnage de séries également. Avec son livre Dans la nuée : Réflexions sur le numérique (2015), Byung-Chul Han (1) observe une dépendance à l'outil : une fuite en avant sans réelle perspective, des activités sociales virtuelles. Les professionnels du marketing créent un écosystème en ligne superficiel et changeant. Pour Eli Pariser – dans le livre The Filter Bubble (2011) – c'est un rapport à la réalité construit : les algorithmes emprisonnent au sein d'une bulle d'informations qui maintient dans une vision propre du monde. Yves Citton parle du syndrome Fomo : une anxiété sociale liée à la peur de manquer un événement donnant une occasion d'interagir. Un rituel protecteur est né. La peur panique de se trouver éloigné de son portable est un trouble appelé nomophobie.


Initialement, un but idéaliste de partage de savoir et de libre accès
Faire évoluer la pensée par la mise en relation collaborative des connaissances est tangible dans les écrits de Teilhard de Chardin datant de 1955 ainsi qu'il l'écrit : « la Noosphère tend à se constituer en un seul système clos, où chaque élément pour soi voit, sent, désire, souffre les mêmes choses... Une collectivité harmonisée des consciences, équivalente à une sorte de super-conscience ».
D'une agora au service de l'humanité, nous avons dérivé vers une arène avec une superstructure accumulatrice de liens qui nous dépasse. L'égalité pour chaque utilisateur a dévié vers la captation de données. Un espace devenu privatisé et contrôlé, loin de l'idée moderniste d'émancipation. L'acronyme GAFAM regroupe les grandes firmes américaines du web - Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft – qui dominent ce marché. Google était à ses débuts un moteur de recherches puis est devenu une entreprise de services organisant des informations. L'observation globale du passage à l'ère industrielle dont a découlé la société de consommation n'est pas sans en rappeler certaines similitudes avec ce que nous vivons aujourd'hui. Seulement, ce ne sont plus les ressources naturelles qui sont exploitées mais ce qu'André Breton appelait « l'or du temps ».


Une quête qui a provoqué une accélération sociale visible avec du bon et du mauvais
C'est cela, la disruption et elle génère une perte de repères potentielle. le sociologue Hartmut Rosa, souligne qu'avec le progrès numérique, la technologie permet de faire plusieurs tâches en même temps et plus rapidement. Maximiser sa consommation de biens et services en gagnant du temps et occuper son temps perdu paraît important, pourtant le philosophe Eric Sadin explique que cette recherche d'optimisation satisfait en premier lieu des intérêts privés et Bernard Stiegler, d'ajouter que celle-ci est irréelle voire une perte de temps.
Résultat : nous zappons sur des contenus, notre temps d'attention se raccourcit. L'intelligence collective s'exprime en réseaux par une bataille d'opinions, la presse tente de garder son indépendance et son autonomie de rédaction à la conquête d'une audience internationale via le net. La société du divertissement et du spectacle qui domine nos vies et dont parlait, dès les années soixante-dix, Guy Debord n'est pas très reluisante. Les premières recherches d'audience par le sensationnel, dans le but d'une rentabilité économique et d'accès pour tous, ont vu le jour via la TV et la radio. le risque de déviance s'opère lorsque uneinformation est traitée selon son efficacité économique ; l'achat des chaînes et de la presse par de gros groupes n'y est sûrement pas pour rien.

Modérer et utiliser le web intelligemment
La toile n'est-elle pas le reflet de la société dans laquelle nous vivons ? Réglementer, est-ce la meilleure solution ? Changer de moteur de recherches, installer des bloqueurs de publicités ainsi que des anti-virus, retirer l'option « alerte » afin de ne pas être sollicité en permanence, ne pas avoir le réseau sur son téléphone portable en dehors de chez soi sont des possibilités. Quid du livre numérique et du numérique à l'école : une avancée intellectuelle ou un danger de lissage d'un contenu ainsi que des effets indésirables sur le cerveau et nos yeux mais captivant par son design. Quant au streaming et messageries surchargées, on nous dit qu'ils sont consommateurs d'énergie. Cela demande une logistique sophistiquée avec des lieux de stockage des data-centers qui ont besoin d'être refroidis en permanence et « produisent autant de CO2 que l'industrie aéronautique » ; l'image est parlante dans le film nouvellement sorti « Effacer l'historique » (2). Il a été question de traçage lorsqu'en mars dernier les pays se posaient la question de comment procéder avec la pandémie de covid19. La surveillance du télétravail s'instaure. La 5G s'installe dans toutes les communes pour des raisons utiles : télétravail – on a pu le voir cette année – il faut que tous, même dans les endroits les plus retirés du territoire puissent au moins y avoir accès. L'économie va continuer de surfer sur cette vague puisque d'ores et déjà des séminaires de désintoxication se mettent en place (3). La démarche relève de notre propre volonté et pas d'une nouvelle appli marketing qui nous dirigerait dans la « bienveillance » à nous déconnecter.

168 pages - 7,20€


AUTRES CONSEILS LECTURE SUR LE SUJET :
- La bande dessinée Sérum sortie aux éditions DELCOURT en 2017.


- Technoféodalisme, critique de l'économie numérique de Cédric Durand (paru le 17 septembre dernier).

Analyse sur la Silicon Valley, l'accélération via la crise du coronavirus, la notion de start-up nation et l'économie libérale. Les recherches de l'auteur portent sur la mondialisation, la financiarisation et les mutations du capitalisme. Il est l'auteur de le Capital fictif (Les Prairies ordinaires, 2014). La digitalisation du monde produit une grande régression.


- Gouverner la ville numérique d'Antoine Courmont et Patrick le Galès (PUF, 2019)

Les villes font face à des transformations. Des plates-formes telles qu'Airbnb, Uber ont bouleversé pratiques et espaces. Les données et les algorithmes sont utilisés par les acteurs publics comme privés pour optimiser le fonctionnement urbain. L'ouvrage illustre l'enjeu du big data, ceux des politiques et les défis auxquels sont confrontées les autorités publiques.



- Les nouveaux travailleurs des applis de Sarah Abdelnour et Dominique Méda (PUF, 2019)

Deliveroo, Uber, Etsy... des applications qui prétendent bouleverser nos façons de consommer. Mais qu'en est-il de nos manières de travailler ? Plus qu'une innovation technique, les plateformes numériques apparaissent comme le lieu d'une redéfinition des règles du jeu en matière d'emploi et de travail. Entre marchandisation des activités de loisir et gratuité du travail, le « capitalisme de plate­formes » participe de l'émergence de formes renouvelées, voire exacerbées, de sujétion des travailleurs. Loin des idéaux d'une prétendue « économie du partage », n'assiste-t-on pas au déploiement de nouvelles dynamiques du capitalisme avancé ? À partir d'enquêtes, cet ouvrage met au jour la tâcheronnisation des travailleurs et l'extension du domaine du travail, tout en analysant les résistances et les régulations de ces nouvelles activités.

Sarah Abdelnour est Maîtresse de conférences en sociologie, elle a réalisé une thèse de sociologie à l'EHESS sur le régime de l'auto-entrepreneur. Elle a publié Les nouveaux prolétaires (éditions Textuel, 2012). Dominique Méda, agrégée de philosophie, ancienne élève de l‘École Normale Supérieure et de l'École Nationale d'administration est professeure de sociologie, chercheuse associée au Centre d'études de l'emploi. Elle est titulaire de la chaire « Reconversion écologique, travail, emploi, politiques sociales » au Collège d'études mondiales. Elle a publié Réinventer le travail (2013).

- Qui va prendre le pouvoir ? Les grands singes, les hommes politiques ou les robots de Pascal Picq (Odile Jacob)

- le journalisme avant internet (2018) : ancien grand reporter au Monde et collaborateur à la revue Schnock, José-Alain Fralon dresse le portrait d'une époque, où la presse écrite avait les moyens d'envoyer des équipes de par le monde. le temps, avant l'Internet et les portables, où il fallait se battre pour pouvoir dicter ses papiers à son journal.
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1 - « Nous sommes dépassés par le numérique qui, en deçà de toute décision consciente,
modifie de façon déterminante notre comportement, notre perception, notre sensation,
notre pensée et notre vie sociale... Cette cécité ainsi que la torpeur qui l'accompagne sont
les symptômes fondamentaux de la crise actuelle. » de cette crise sociétale, Byung-Chul
Han analyse les aspects de l'existence de la démocratie qui sont bouleversés à l'heure où la
société est réduite à l'état de nuée volatile d'individus "connectés", auto-asservis.
2 - Source : article de la SACEM
Film de Benoît Delépine & Gustave Kervern (avec Banche Gardin, Benoit Podalydès, Co-
rinne Masiero) qui porte à l'écran cette thématique. Synopsis : trois voisins sont en prise
avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Ensemble, ils décident de partir en
guerre contre les géants d'internet.
3- Signalé il y a peu dans l'émission Envoyé spécial intitulée « Écrans : sommes-nous tous
accros ?
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Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
La société numérique rassemble un peuple de drogués, hypnotisés par l'écran. A trop faire le parallèle avec les habitudes qu'avaient créés chez nous les journaux, la radio, la télévision, nous n'avons pas pris garde au glissement de l'habitude vers l'addiction.
Trois éléments distincts définissent le problème:
la tolérance, la compulsion et l'assuétude.

La tolérance énonce la nécessité pour l'organisme, d'augmenter les doses de façon régulière, pour obtenir le même taux de satisfaction.
La compulsion traduit l'impossibilité, pour un individu, de résister à son envie.
Et l'assuétude, la servitude en pensée et en acte, à cette envie, qui finit par prendre toute la place dans l'existence.

Le simple énoncé de ces critères conjugués à l'observation de nous-mêmes et de notre entourage force le diagnostic:
Nous sommes sous emprise!
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Citation page 118/119
Les trois principaux biais cognitifs ont été distingués par le sociologue Gerald Bronner, dans "La démocratie des crédules":
• Le biais de confirmation est permis par les moteurs de recherche: dans l'immensité du contenu disponible on finit par trouver ce qu'on cherche, toute requête finit toujours par être satisfaite... quand bien même le nombre de ceux qui croient en cette "thèse" est infime.
• Le biais de représentativité se nourrit des moteurs de recherches et des réseaux sociaux, dont les algorithmes ne travaillent que sur des objets uniques. Ce biais résulte de la mise en avant d'un exemple pour aborder une problématique générale, et il amène à faire de cet exemple une vérité universelle.
• Enfin le biais de simple exposition nourrit les réseaux sociaux : il postule que la répétition finit par octroyer une présence du contenu répété dans l'espace mental de ceux qui y sont exposés. Il nous pousse à a corde plus d'importance à ce que nous voyons cent fois qu'à ce que nous ne voyons qu'une seule fois. Un univers où chacun peut s'exprimer de façon identique mais n'exerce pas cette possibilité de façon égale produit une asymétrie en faveur des plus déterminés et des plus actifs.
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"L'universitaire Ethan Zuckerman, directeur du Center for Civic Media au MIT, a distingué les "mauvais acteurs" (bad actors) qui étaient entrés dans le système, de façon inattendue, pour en pervertir le système et le noyer sous les mauvais messages. Il a énuméré quatre familles . D'abord les agents de désinformation, puissances étrangères, groupe d'intérêt économique ou politique. Ensuite, les annonceurs "sombres" (dark ads) qui visent à discréditer la concurrence ou tromper le consommateur. Troisième famille, les complotistes et autres illuminés, qui déversent leurs croyances. La dernière catégorie, enfin, n'est pas humaine, puisqu'elle regroupe les robots qui adoptent une identité d'utilisateur pour fausser la conversation.
Les réseaux agissent comme le tambour d'une machine à laver qui mélange les productions de ces quatre familles aux autres messages. L'information professionnelle et vérifiée ne surnage pas dans ce tambour, et elle peine encore plus à s'imposer aux fausses nouvelles. La menace d'une société "post-information" (post-news) pointe derrière l'époque de la "post-vérité" (post-truth). Le commerce des idées n'a pas fonctionné comme prévu. L'agora espérée est devenue une arena chaque jour plus violente. Au lieu d'un ordre en construction permanente, il a produit un chaos sans fin."
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Rassasiés avant d'avoir eu faim, nous le sommes par une nourriture que nous n'avons même pas eu le temps de goût et de humer. "La disruption est ce qui va plus vite que la volonté, individuelle aussi bien que collective", pour reprendre la formule de Bernard Stiegler. Le temps qui nous a été volé est celui du manque, et donc du désir. Celui de l'amour, de l'autre et de l'absolu.
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L'universitaire américaine Shoshana Zuboff a établi le parallèle entre capitalisme industriel et capitalisme numérique. Pour elle, le premier s'est développé à partir de l'appropriation de la nature et de l'extraction des matières premières de la planète jusqu'à en menacer l'équilibre. Le second exploite, avec la même intensité et sans souci des conséquences les données identitaires et comportementales.
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Bruno Patino vous présente son ouvrage "Submersion" aux éditions Grasset. Entretien avec Pierre Coutelle.
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