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EAN : 9782070572502
352 pages
Gallimard Jeunesse (01/03/2012)
4.41/5   11 notes
Résumé :
Comment éveiller et accompagner le goût de lire chez l'enfant ? Comment l'aider à suivre son parcours de lecteur, du premier album à la littérature sous toutes ses formes?

Une bibliothécaire d'exception, fondatrice de La Joie par les livres, revient sur son itinéraire et nous donne des clefs pour aujourd'hui. La réédition revue et augmentée d'un classique.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Geneviève Patte est bibliothécaire. Dans les années 70 elle va mettre en place une bibliothèque pilote dans un quartier de Clamart, "la Joie par les livres".
Dans cet ouvrage, réédité dans une version plus complète, elle analyse les pratiques des bibliothèques enfantines et nous démontre avec simplicité et dynamisme les bienfaits de ces lieux d'échange.
Comment faire passer un enfant du stade de déchiffreur-liseur à celui de lecteur ? Comment choisir les ouvrages ? Quelles animations et interactions mettre en place ?
Un ouvrage très intéressant, certes plus tourné "bibliothécaire" que "parent", mais qui donne quelques pistes... Et surtout un document très agréable à lire tant la passion de cette femme se transmet dans les lignes qu'elle écrit !
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Geneviève Patte est la fondatrice de la joie par les livres et de la bibliothèque de Clamart. Depuis les années 60, elle parcourt le monde pour exposer et partager son point de vue sur la lecture et les bibliothèques pour enfants. « Donner à la lecture un visage irrésistible », tel doit être pour elle le but de chaque adulte s'engageant à éveiller chez l'enfant le goût de lire.

Publié pour la 1ère fois à la fin des années 70, son ouvrage Laissez-les lire, devenu un classique pour la majorité des bibliothécaires jeunesse, est aujourd'hui réédité dans une édition actualisée, revue et augmentée. Quel bonheur de replonger dans la prose vivifiante de cette passionnée !

Si le courage vous manque de parcourir les 340 pages de cet incontournable (c'est une honte mais je sais rester magnanime et je respecte les droits imprescriptibles du lecteur selon Pennac), contentez-vous de la seconde partie consacrée à la place de la lecture dans la vie de l'enfant. Tout y est : le rôle de la bibliothèque bien sûr, mais aussi l'entrée de l'enfant en littérature ou encore le choix des fictions, des albums ou de la poésie et la place à accorder aux documentaires. Passionnant également le chapitre consacré à l'importance de la mise en oeuvre d'une lecture critique permettant à l'enfant de développer une compréhension fine des textes, de hiérarchiser ses lectures et de ne pas tout mettre sur un même plan. C'est dans ces mêmes pages que Geneviève Patte s'attarde sur les lectures « traumatisantes », un sujet qui m'intéresse particulièrement. Pour elle, « Rien n'est plus difficile pour un adulte que d'affirmer que telle ou telle image, telle ou telle histoire va effrayer les enfants, les enfants en général. Souvent ce sont les adultes qui se bloquent sur leur propre frayeur. […] Chacun a sa lecture. Ne craignons pas trop vite de traumatiser les enfants. le danger est bien plus dans ce qui est faux, mièvre et ennuyeux, que dans ce qui est trop fort dans sa vérité.» Un point de vue que je partage totalement et qui m'a déjà valu quelques ennuis avec certains parents…

Cette seconde partie intitulée « Dans la forêt des livres » relève pour moi, vous l'aurez compris, de la lecture indispensable pour peu que l'on s'intéresse de près ou de loin à la transmission du plaisir de lire chez l'enfant. le reste de l'ouvrage, plus spécifiquement centré sur le rôle du bibliothécaire, m'a moins emballé mais les expériences relatées restent néanmoins particulièrement instructives.

Laissez-les lire ! est un manifeste qui m'avait beaucoup marqué lorsque je l'ai découvert il y a une quinzaine d'année en préparant le CAPES de doc. Aujourd'hui, je tiens modestement le rôle du « prescripteur / tentateur » auprès d'élèves de 9 à 12 ans pas spécialement intéressés par la lecture et je me rends compte que si l'investissement de l'adulte est sincère et passionné, une majorité d'enfants adhèrent aux lectures qu'on leur propose et se laissent au moins séduire au départ. le rôle de la communauté éducative est important mais celui des parents l'est encore plus. Lorsqu'ils sont associés aux activités de lecture de leurs enfants, beaucoup découvrent que la littérature jeunesse est un vaste champ des possibles ou chacun doit pouvoir trouver le livre qui lui convient à partir du moment où il est bien conseillé. Geneviève Patte ne dit rien d'autre. Je reconnais que son discours peut parfois sembler un peu daté et je regrette l'absence d'une réflexion profonde sur l'avènement du numérique mais je reste malgré tout sous le charme de son argumentation.

Une bien belle réédition, donc. Indispensable si la question de la transmission du goût de lire chez l'enfant vous intéresse.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Quel plaisir de lire ce livre écrit par une bibliothécaire jeunesse expérimentée et (toujours) passionnée ! Ecrit à la fin des années 80, cet ouvrage a été remanié pour coller à la réalité d'aujourd'hui.

J'avais peur que certains sujets abordés soient désormais obsolètes mais, non, tout est intéressant et pertinent. Et le numérique n'est pas oublié ! Les différents chapitres ont nourri mes réflexions et, parfois, confirmé ce que je pensais des enfants et de leur rapport à la lecture. Par contre, je dois dire que les solutions dont parle Geneviève Patte nécessitent des moyens humains et financiers adaptés. Or, en ces temps difficiles, la culture est souvent reléguée au second plan et ne fait pas partie des préoccupations principales des pouvoirs publics.

Chers collègues, je ne peux que vous recommander la lecture de ce "classique" !
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Pour moi, ce livre a une valeur sentimentale... Il m'a été offert par la bibliothécaire jeunesse que j'aidais depuis mes douze ans, quand elle a appris les études que j'entamais. Et voilà, maintenant, c'est moi la bibliothécaire jeunesse...
Outre ce côté, ce livre est une bible. Il explique notamment l'importance que tous les enfants puissent accéder au monde du livre et surtout des bibliothèque, de l'importance également des animations en bibliothèque et décrit le parcours historique des bibliothèques pour enfants.
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Cette référence sur la littérature jeunesse, enrichie dans la nouvelle édition, est un ouvrage indispensable pour réfléchir à l'accessibilité des livres pour les jeunes lecteurs, des tout-petits aux plus grands. Bourré de références passionnantes, au fait des dernières études sur la littérature jeunesse, cet ouvrage est clair et agréable à la lecture et rassurant, en bien des points, quant à la possibilité de faire lire nos élèves. Les conseils pratiques représentent une mine d'idées à essayer dans nos établissements et permettent d'envisager avec bonheur la collaboration avec les collègues documentalistes et bibliothécaires. Cet ouvrage est particulièrement utile pour créer le lien avec la bibliothèque du secteur et inviter les élèves à la fréquenter, en lien avec les activités au sein de l'établissement afin de créer chez eux des habitudes d'usage de ces lieux, même après leur sortie du système scolaire, quand l'accès aux livres devient plus difficile : la présence d'un CDI dans tous les établissements n'est pas anodin et sa fréquentation quasi-naturelle peut être complétée progressivement par la fréquentation de la bibliothèque si nous la transformons en lieu connu.
Lien : http://callioprofs.com/Calli..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Plutôt que de censurer, d'adapter et de surprotéger l'enfant en lui évitant des lectures qui nous apparaissent, dans l'instant, comme nocives ; plutôt que de vouloir le tenir à l'écart d'influences qu'il subit de toute façon par ailleurs, ne vaut-il pas mieux s'assurer qu'à la bibliothèque il y a bien la possibilité de rencontrer, à travers des lectures diverses, des pensées différentes et qu'il est possible d'en discuter ? Plutôt que d'étouffer les problèmes, n'est-il pas préférable de permettre aux enfants de les confronter et de leur donner le moyen d'en discuter ? Sinon, n'est-ce pas sous-estimer leur capacité de jugement et les enfermer étroitement dans leur époque ?

(...) Ce souci de biblio thérapie suscite deux attitudes apparemment opposées et pourtant très proches. Dans un cas, on censure tout ce qui apparaît comme traumatisant : la mort, la mésentente des parents, la vieillesse. A l'autre extrême, on « fait » un livre sur la mort, sur le divorce, sur la vieillesse, alors qu'il s'agit, en fait, de situations naturelles qui devraient apparaître normalement au fil d'une histoire.

Une œuvre véritable a toujours une portée psychologique, une influence sur l'esprit. Mais la réussite va bien au-delà d'une simple influence automatique. Comme le rappelle Robert Escarpit : « il est tout à fait gratuit et probablement erroné de croire que le plaisir est dans l'œuvre comme le vin est dans la bouteille et qu'il suffit d'apprendre à se servir du tire-bouchon de la culture pour le déguster ».

Janet Hill ironise, elle aussi, sur cette tendance qu'on certains éducateurs à proposer tel livre pour telle situation : qui songerait, dit-elle, à trouver comme principal intérêt à L'idiot de Dostoïevski le fait qu'il s'agit d'un épileptique et à faire des épileptiques eux-mêmes le public privilégié de cette œuvre ? Marc-Alain Ouaknin, dans son bel ouvrage intitulé Bibliothérapie, Lire c'est guérir, donne à ce mot une tout autre définition. Pour lui, lire aide à mieux vivre.
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Dans une revue, dont un des objectifs est de dénoncer le racisme dans les livres pour enfants, un article condamne vigoureusement le conte traditionnel des Cinq Frères chinois sous prétexte que les cinq frères se ressemblent comme des gouttes d'eau, ce qui irait dans le sens des préjugés courant sur les races. Des éducateurs vont même jusqu'à refuser certains contes de Grimm, à cause de la « phallocratie » qu'ils y décèlent, comme par exemple dans La Sage Élise. Celle-ci aujourd'hui pleure sur son malheur futur ! Est-ce là une attitude proprement féminine ? Il serait dommage de manquer du sens de l'humour et méconnaître ainsi l'essence des contes traditionnels.

Si l'on élimine tout ce qui porte trace de sexisme, par exemple, que reste-t-il de toute notre littérature ? On en arrive à paralyser les véritables écrivains d'aujourd'hui et à encourager les petits auteurs médiocres qui vont écrire, sur commande et pour répondre à la préoccupation du moment, des livres gentillets comme ceux qui sont produits régulièrement sur l'amitié d'une petit Arabe et d'un petit Juif, d'un enfant noir et d'un enfant blanc, etc. On risque d'aseptiser ainsi toute littérature, les auteurs n'osant plus mettre en scène des personnages qui appartiennent à un groupe parce qu'ils risquent d'être taxés de racisme ou de sexisme.
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Or souvent les enfants se découragent et se détournent de la lecture parce que , pour eux, le premier apprentissage a été difficile et associé à des lectures peu stimulantes qui ne les concernent pas.
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Ne rechercher que des œuvres susceptibles de plaire à tout le monde revient à viser le plus petit commun dénominateur; c'est ce souci qui explique la banalité frustrante de beaucoup de productions de masse.
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