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EAN : 9782290309476
251 pages
J'ai lu (20/11/2000)
4.27/5   83 notes
Résumé :
Le récit authentique d'une vie amputée. Le message d'une femme à tout jamais meurtrie. Un cri déchirant qui vient briser les bonnes consciences.

L'enfance martyre : un enfer encore bien réel, dont on ne parle pas. Silence, honte et lâcheté.

Née dans une famille pauvre du Nord, orpheline à sept ans, Patricia Pattyn a vécu cet engrenage de violence et de malheur : le beau-père abusant d'elle, les privations de nourriture, l'orphelinat, la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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On ne ressort pas indemne de ce livre. Comment l'être humain peut-il parfois devenir un tel animal pour laisser ainsi libre cours à ses pulsions sur des enfants, sur une femme ? L'inceste, la violence, l'horreur absolue sont vécus au quotidien par cette jeune fratrie. Battue dès son plus jeune âge par son père, Patricia pensait être tranquille à la mort de celui-ci (mort provoquée par la mère, seul acte héroïque qu'elle ait pu faire). Mais c'était sans compter sur le fait que sa mère retombe entre les pattes d'un être pervers, un sadique épris de sexe et de violence. L'homme à la moto, qui les traque, elle, sa soeur et ses frères, sans discontinuer... le maquereau qui "offre" à son frère handicapé une de ses belles-filles, Marie-Claire, pauvre gamine sans défense... le bourreau qui demande à Patricia de tenir un seau sous la gorge de son frère Pierre pendant qu'il le saignerait comme un pourceau... L'animal qui se déchaîne sur sa "femme" dont les plaies sanguinolentes ne forment plus qu'une. le sadique qui se repaît chaque jour de ses actes de plus en plus atroces... Bref, tout ceci en un seul "homme" qui - excusez la violence de mes propos - ne mérite pas de vivre...

Ce roman autobiographique est un des plus violents que j'ai pu lire jusqu'à présent. J'ai eu la nausée à chaque page, espérant que tout ceci allait vite finir pour cette gamine, que le médecin allait dénoncer le violeur et que tout finirait. Mais non... Tout le monde ferme les yeux dans ce cas-là. Comme si cette famille était transparente, n'existait pas aux yeux des autres. On en arrive à se demander comment Patricia a pu tenir, comment elle n'a pas succombé à tous les sévices infligés. Car la famille n'est pas la seule en cause. Lorsqu'elle se retrouvera placée en centre, elle devra également subir la violence, les outrages. Et lorsque la famille d'accueil se retrouve être, ponctuellement, l'oncle maternel, celui-ci, comme s'il était atteint d'une tare génétique, continuera ce travail de destruction qui a été commencé.

Ce témoignage est à la fois horrible et utile. Les faits ont beau se dérouler dans les années 50, il ne faut pas oublier que ce genre de torture est toujours d'actualité et qu'il faut la combattre avec acharnement. Les Patricia, Pierre, Roger, Jean-Marie ou Marie-Claire ne sont encore que trop nombreux...
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J'ai beaucoup hésité avant d'écrire cette critique car cet ouvrage m'a profondément choqué, bouleversé, révolté, m'a donné la nausée, pratiquement à chaque page, sauf au dernier paragraphe!
Je n'en sors pas indemne, ai- je lu un témoignage du moyen- âge ou se passant vers "1955- 60" dans une démocratie?
Comment des êtres humains peuvent- ils donner libre cours à leurs plus bas instincts, leurs pulsions sexuelles sur des enfants , sur une femme?
L'horreur absolue, l'inceste, les coups, une violence sans nom sont vécus au quotidien par cette fratrie, Pierre,Marie- Claire, Jean-Marie et leur mère.....la plus jeune, Patricia nous raconte son enfance de petite fille martyre, violée , violentée dés l'âge de 5 ans par son père alcoolique et brutal.
Celui- ci meurt d'une façon violente, mort due à un geste salutaire de la maman....il n'y a pas d'enquête....
Malheureusement, la maman se remarie avec un homme plus jeune,froid, sadique, cruel,barbare, amoureux de sexe et de violence,pervers....
Les viols continuent, le manque de nourriture, le fait d'habiter dans une cabane, sans confort, sur une paillasse immonde, sans draps,l'homme à la moto rouge qui les poursuit , un bourreau qui va jusqu'à demander à Patricia
de tenir un seau sous la gorge d'un de ses frères pendant qu'il l'égorgerait comme un cochon......


C'est une espèce d'animal qui n'a plus d'homme que le nom,qui profite en riant de ses actes les plus atroces.....
La maman et ce monstre sont tués dans un accident..Patricia va rejoindre l'orphelinat où les religieuses pratiquent des châtiments corporels terribles,:"Apprendre à ses dépens, la subtile gradation des punitions , le pinçon pour un oui ou pour un nom, la joue attrapée, les gens nous appelaient " les joues bleues"il fallait s'agenouiller des heures, ces "robots fouetteurs",ne jouissaient que de la souffrance qu'elles pouvaient infliger"......on peut battre et humilier en toute indifférence à l'orphelinat, personne ne s'en soucie...on néglige l'école, "à huit ans", je ne savais pas lire"... J'ai eu honte en lisant ce témoignage, honte pour la maitresse russe au chignon gris qui va rudoyer Patricia lorsqu'enfin elle aura accès aux bancs de l'école, honte pour cet oncle qui va violer sa nièce à
chaque fois qu'il la voit...dans la cave, honte pour les institutions de l'époque...
Ce livre est un long cri de douleur, où le silence, la lâcheté, la perversité dominent, un récit poignant, vrai, un cauchemar ignoble où une petite fille martyrisée n'en connaîtra la fin que le jour de ses vingt et un ans!
"J'étais libre.Libre de naître, de crier , de vivre, de penser,de décider, de choisir, libre d'avancer dans ce monde nouveau, et plus rien ne se mettrait sur ma route....
Et ce jour.
Je venais de me donner le jour."
Je dois ajouter que c'est le roman autobiographique le plus violent que j'ai pu lire!
Il m'a été difficile de rédiger cette critique tellement mon émotion et mon indignation sont grandes, je demande aux amis de babelio de me pardonner!













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On va probablement me dire que je suis un monstre insensible à la vie horrible de Patricia Pattyn. On va aussi peut-être me dire que madame Pattyn n'est pas une femme de lettres et qu'elle n'entretient pas un rapport très étroit avec la littérature et que c'est donc normal qu'elle n'écrive pas très bien.
Certes,cet ouvrage est intéressant mais en terme de production littéraire,Mon enfance assassinée ne vaut rien.
Pattyn n'a aucun style ni qualité littéraire,pour combler ce vide,elle a employé une narration tire-larme "Regardez comme elle souffre ! Comme c'est horrible ! Comme c'est tragique !" qui devient vraiment pénible après quelques dizaines de pages. Les simples faits suffisent à décrire toute la monstruosité de ses pères,des dames de l'orphelinat et de son oncle elle n'avait pas besoin d'en faire plus car elle en a fait trop !
Je préfère de loin le film de Paolo Pasolini: Salò ou les 120 Journées de Sodome. Ce film raconte l'histoire d'une bande de fascistes qui s'amusent à capturer des personnes isolées et à les torturer,les violer,les rabaisser ...
C'est une histoire similaire mais ici il n'y a pas de dialogues,de voix-off,de narration tire-larme pour nous dire que ce qu'on voit est mal. La mise en scène est sans-âme,sans stylisation tout a été enlever pour ne laisser que le porno,dans tout ce qu'il a de plus malsain et dégueulasse.
Si Patricia Pattyn c'était inspiré de Salò ou les 120 Journées de Sodome pour raconter son calvaire elle aurait pu accoucher d'un des ouvrages les plus violents de l'histoire.
Mais ce potentiel a été gâché au profit d'un torchon tire-larme.
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Un récit qui ne cache rien de la violence encourue par l'auteur, qui touche chacun par l'ignominie des faits et qui ne peut laisser personne indiffèrent… Les faits et souffrances sont choquants, mais plus invraisemblable encore est le silence de tous ceux qui ont côtoyé la victime de près ou de loin, feignant l'ignorance et la laissant sans aide de quelque assistance que ce soit.
Le style de l'auteur est dur, a la mesure des faits subis, mais de par la même touche d'autant plus le lecteur. Je n'ai pu qu'admirer la force de caractère qui perce au-delà de chaque phrase, avec toujours cette volonté de s'en sortir, sans s'égarer sur l'apitoiement d'elle-même.
Une lecture difficile… dont on ressort marqué…
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J'ai eu du mal à terminer ce livre, encore plus de mal à donner mon avis. Non pas parce que le livre est mauvais, bien au contraire ! Ce témoignage est tellement... terrible, horrible, poignant, déroutant, que j'ai encore du mal à le digérer. Difficile de juger un livre lorsque celui raconte la vie d'un être humain, au-delà de ses mots par lesquels il se met à nu. Littéralement.

Patricia, petite fille du Nord dans les années 50-60, nous raconte sans tabou ni pudeur ses années de souffrance auprès de différents tortionnaires, comme un schéma de l'horreur qui se répète inlassablement. Dès les premiers instants de sa vie, elle est plongée dans le néant des pires abjections et des pires affres de l'humanité. Humanité, justement, qui manque à toutes les personnes qui croiseront son chemin et fermeront les yeux sur son calvaire.

Elle nous montre une époque pas si révolue, où l'enfant n'est qu'une bouche à nourrir, un corps à abuser, une âme à châtier.
Pourtant, Patricia parvient à se construire tant bien que mal dans ce corps, dans cette âme fissurés de toutes parts. Elle trouve des forces et une lueur d'espoir là où bien d'autres auraient abdiqué.

Une lecture qui prend aux tripes, qui serre le coeur, qui donne parfois les larmes aux yeux et qui fait dire" non, non, pitié, ce n'est pas possible ! Quand est-ce que ce malheur va s'arrêter ?", mais qui a le mérite de livrer au grand jour ce que trop souvent l'ont tait.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
J'ai six ans. Nous avons si faim, si froid, si peur. Le sang de maman coule dans un petit pot que nous allons vider dans la mare. Il la frappe. Le coup est parti sur son front, le visage de maman se couvre d'un rideau rouge. Je me jette sur elle, il frappe encore, il va la tuer. Non. Il envoie mon frère chercher le médecin. Il s'amuse. Nous avons tant prié pour qu'un voisin entende un jour notre douleur. Personne n'est jamais venu. Le médecin nous aidera, il verra la cabane sans eau, sans lumière, avec le pauvre poêle donnant un peu de chaleur, il verra maman et ses blessures... Il verra nos yeux, il le verra lui, et comprendra. Mais en deux mots, il a menacé le docteur. Qui a recousu maman et son crâne ouvert. Qui est reparti la tête basse, très vite. Il est revenu le médecin : je saignais tant et tant de ses coups de botte et de ses coups de boutoir qu'il fallait, moi aussi, me recoudre. Là. Et le médecin allait voir : dans ma honte pétrifiante, dans mon corps déchiré, il allait voir que des enfants subissaient des choses inqualifiables... Il m'a vue, recousue, et n'a rien dit. Bien sûr. Nous sommes tous souillés, nous sommes tous avilis, nous n'avons plus rien que notre honte, il n'a pas voulu de nous, de notre horreur, de notre cauchemar. Il a dû fouiller son imagination pour mettre des mots propres et apaisants sur ce qu'il venait de voir. Et vite hausser les épaules.
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Patricia a cinq ans quand son calvaire commence. Cinq ans, et déjà toute la misère du monde pèse sur ses frêles épaules décharnées. Cinq ans, et déjà plus aucune illusion, plus aucun rêve... à part celui, lointain, inaccessible, de mourir.

Affamée, battue, violée... Patricia ne connaîtra de la vie que ses horreurs, ses pires cauchemars. Et si la mort lui enlève son premier bourreau, ce n'est que pour en voir apparaître de nouveaux, toujours plus barbares...

C'est après seize ans de tortures que Patricia découvrira enfin la liberté. Celle, à vingt et un ans, d'accéder à une majorité qui lui donne la possibilité de choisir, de dire non.

Aujourd'hui, Patricia témoigne. Car le silence est plus cruel que les cris, car se taire est la plus atroce des complicités.
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J'ai cinq ans. Si maigre: je dois peser quinze kilos.
Si maigre et toute petite: les autres me semblent immenses.
Quand je me tiens bien droite, j'arrive tout juste à voir ce qu'il y a sur la table.
Je ne me tiens pas bien droite. Je suis à quatre pattes, je meurs de faim, et la peur a tellement pris mon ventre que je ne suis qu' angoisse, pétrie d'angoisse.
Je suis quinze kilos de cris que personne n'entend.
J'ai cinq ans, les pieds gelés , les mains écorchées et je voudrais crier tant j'ai peur du chien qui est là, à quelques centimètres et qui pourrait me défigurer en un coup de mâchoire.
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Raconter, c’était revivre une seconde fois le cauchemar. Parler, c’était formuler des choses insurmontables. Et face à un regard, si doux, si gentil, si attentif, si ouvert soit-il, je ne me sentais pas la force de vider mon cœur. Il fallait se taire. L’oncle était tout puissant et pouvait me punir si je lâchais le moindre soupir.
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Ne rien se dire, durant des années, ne pas déverser ce flot de mots qui nous aurait fait tant de bien, se taire, se taire même entre nous, et pleurer de la douleur de l’autre, impuissante.
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Video de Patricia Pattyn (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patricia Pattyn
Extrait du documentaire "La Malle aux trésors" de René Follet: René Follet est un dessinateur d'exception qui fait le lien entre la Bande dessinée d'expérimentation graphique et la Bande dessinée Traditionnelle, entre la BD et L Illustration ; René Follet : Plus de 60 ans de Création face à sa fidèle planche à dessin ! Lors de son son apprentissage, il reçoit les conseils avisés d'Hergé, de Jijé , de Franquin: Excusez du peu ! Et pourtant le grand Public le connait peu : Il fallait absolument lui rendre Hommage ! On sait peu que René Follet fut un pilier de Spirou et du journal Tintin dès les Origines . Il a illustré Jean Ray avec Brio , repris la série Valhardi, collaboré avec Tillieux; Il a travaillé dans l'ombre pour William Vance et Mitacq....et réalisé de fabuleuses illustrations pour des ouvrages grand format sur les Grecs ou la Chevalerie... Des collègues dessinateurs, au premier rangs desquels Emmanuel Lepage, René Hausman, Frank Pé , Jean-François Charles, évoquent son style nerveux et aérien, son impressionnant sens du mouvement ! Un hommage appuyé lui est également rendu par les critiques et Bio-bibliographes Patrick Gaumer, Gilles Ratier ,Josef Peeters ainsi que par Rodolphe qui fut un de ses scénaristes pour une vie de Stevenson. René Follet n'a pas rangé ses pinceaux : à plus de 80 ans, ses lavis ou ses BD en couleur directe émerveillent plus que jamais ; Tout récemment, il est retourné vers son goût premier pour l'illustration: les petites cases de la BD n'ont pas réussi à enfermer sa volonté de liberté graphique... Un film Grif'GRAPHE de Patrick Dillies et Denis Pattyn/musique Juliette Dillies , à l'occasion des expositions organisées par Christian Antoine ( "Sur la pointe du Pinceau") Louis et Fabien Malré ( "Les amis de René Follet") à BD BOUM -Blois Novembre 2015 et au centre culturel de Rouge-Cloître près de Bruxelles ( 1er trimestre 2016). Ce documentaire a fait l'objet d'un DVD bourré de Bonus, avec notamment la complicité de Frank Pé.
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