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Critique de Cancie


C'est au moment du décès de son père unijambiste, alcoolique mais aussi poète et doux rêveur, qu'Anne la narratrice se met à raconter ce père. Son décès, les formalités à accomplir, la dispute avec son frère Jean-François lors de l'achat du cercueil aux pompes funèbres, la préparation avec le curé de la cérémonie du souvenir, l'enterrement puis le vide à faire dans la maison familiale en vue de la vente, sont évoqués dans son récit de même que la fin de vie de cet homme atteint d'un cancer.
C'est notamment en inventoriant et en tentant d'évacuer les meubles et la multitude d'objets remplissant la demeure où vécut la famille qu'Anne va petit-à-petit être amenée à mieux comprendre qui était cet homme, à éclairer sa personnalité et l'amener à réviser quelque peu son jugement sur celui accusé plus ou moins par ses proches d'avoir pourri la vie familiale avec ses excès alcooliques.
La lettre d'une certaine Juliette sera un des moments les plus émouvants du livre. Elle apporte une clarté et une vérité sur ce que soupçonnait un peu sa fille et la véritable personnalité de ce père.
Après ces quelques lignes, vous vous attendez peut-être à un récit triste et tragique. Il peut l'être parfois, mais c'est raconté avec un tel humour, une telle tendresse, une réelle nostalgie et souvent avec beaucoup de regrets. Mais n'est-ce pas ce que chacun ressent au décès d'un proche, le regret de ne pas s'être tout à fait compris, de ne pas s'être épanché davantage, de ne pas s'être dit tout l'amour que l'on éprouvait ?
De plus Anne Pauly, dans cette autobiographie romancée, n'hésite pas à mettre en avant ces gens simples que la vie n'a pas épargnés et qui sont souvent ignorés.
J'ai aimé suivre le cheminement de cette jeune femme, qui, au fil des jours ayant suivi la mort de son père va arriver en démêlant certains faits de son existence, en comparant les apparences et la réalité, à apaiser sa douleur et parvenir à trouver un sens à sa vie.
Dans son premier roman, Avant que je n'oublie, où chagrins et situations comiques s'entrecroisent, Anne Pauly a su évoquer l'amour filial d'une manière tout à fait remarquable et originale par son style et son écriture. C'est un récit dans lequel l'auteure confie des moments d'intimité qui ont une valeur universelle.
Le Prix du Livre Inter 2020 est une récompense bien méritée !
Je n'ai pu m'empêcher, en lisant cet ouvrage, de penser à deux autres auteurs que sont Annie Ernaux et Edouard Louis.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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