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EAN : 9782930402116
320 pages
Aden Editions (11/05/2005)
4.47/5   17 notes
Résumé :

L'irruption des Etats-Unis dans la Deuxième Guerre mondiale doit-elle être considérée comme une croisade contre la barbarie nazie, la lutte du Bien contre le Mal ? Jacques Pauwels, historien, brise le mythe. A ses yeux, les Américains étaient, en effet, loin d'être inintéressés par les ressources économiques et la dimension géostratégique des régions qu'ils allaient libérer. Ils débarquèrent donc avec une idéologie, des vues politiques, une conception de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Entre 1945 et aujourd'hui, le cinéma hollywoodien, la propagande historique au service de la fin de l'histoire qui doit consacrer le règne du marché et donc du camp atlantiste a fait son oeuvre. Il en résulte que pour une majorité de français, c'est grâce au débarquement du 6 juin 1944, lui même conséquence d'un engagement des Etats-Unis dans la guerre au nom de la liberté, que le nazisme a pu être vaincu. le pire c'est que des profs d'histoire de très bons lycées corroborent parfois ce récit rigoureusement faux ! Comme le montre Pauwels, les USA sont entrés en guerre contraints et forcés, ont fait des affaires avec le IIIe Reich autant et aussi longtemps que possible, ont hérité d'un conflit nettement moins difficile que l'URSS qui a affronté l'essentiel des troupes hitlériennes, qui a infiniment plus souffert, qui a libéré les camps et finalement qui dû gagner sur l'Allemagne nazie malgré l'isolement sur le front (et bien qu'elle n'ait cessé de demander l'ouverture d'un second front à l'ouest, retardé précisément pour la laisser s'épuiser). Pire, Churchill, devant l'inefficacité de cette stratégie, était prêt à refaire alliance avec les nazis pour repousser la "menace rouge" (en 1945), tant était grande sa haine et sa peur des communistes...
Le mythe de la seconde guerre mondiale est de croire que c'est une guerre du bien (l'Ouest) contre le mal (un Est qui commence en Allemagne, les régimes totalitaires nazis et soviétiques étant assimilables).
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Enfin, un ouvrage qui sort du récit conventionnel imposé par la loi du plus fort.
L'image trop souvent véhiculée des boys américains libérant l'Europe pour faire triompher le Bien est déconstruite par le livre de Jacques R. Pauwels.
On s'aperçoit que le mythe du bon GI's, sauveur de la liberté est parfois très loin de la réalité, mais la raison du plus fort est toujours la meilleure…
L'auteur démonte dans cet ouvrage l'image du GI's libérant l'Europe par amour de la Liberté.
Ce livre de Jacques R. Pauwels nous propose une version alternative de la seconde guerre mondiale, peut – être pas si éloignée que cela de la vérité...
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi le Russes fêtent-ils le 9 mai ? Ce n’est pas une histoire de décalage horaire…

« La Grande Guerre, celle de 1914-1918, s'était terminée par un armistice clair et catégorique : une capitulation allemande sans conditions. Elle entra en vigueur à la onzième heure du onzième jour du onzième mois de 1918. La Deuxième Guerre mondiale, par contre, mettait beaucoup de temps pour se terminer, du moins en Europe, et sa fin était empreinte d'intrigues et de confusion, ce qui explique qu'aujourd'hui encore, le moment et l'endroit précis de la reddition allemande sont sujets à discussion. La Deuxième Guerre mondiale se termina, sur le théâtre européen, par une longue série de redditions allemandes, on pourrait même dire par une véritable orgie de redditions.
En Grande-Bretagne, beaucoup de gens croient fermement, aujourd'hui encore, que la guerre contre l'Allemagne se termina par la capitulation allemande dans le quartier général du maréchal Montgomery, quelque part dans la lande de Luneburg au nord de l'Allemagne. Or, cette cérémonie eut lieu le 4 mai 1945, donc 5 jours avant le cessez-le-feu général en Europe, et la capitulation qui en résulta concernait seulement les troupes allemandes qui avaient jusque là combattu le 21e groupe d'armées britanniques et canadiennes, commandé par Montgomery, aux Pays-Bas et dans le nord-ouest de l'Allemagne.
Aux États-Unis, de même qu'en Europe de l'Ouest, Luneburg est considéré, avec raison, comme une capitulation strictement locale, même s'il est reconnu comme une sorte de prélude à la capitulation définitive qui eut lieu le 7 mai 1945, tôt au matin, à Reims, au quartier général du général Eisenhower, commandant suprême des forces alliées sur le front Ouest. Comme cet armistice ne prenait ses effets que le lendemain 8 mai, les cérémonies de commémoration aux États-Unis et en Europe de l'Ouest ont toujours lieu le 8 mai.
Or, même la capitulation de Reims ne constituait pas la capitulation finale. Avec la permission du successeur de Hitler, l'amiral Dönitz, des émissaires allemands étaient venus frapper à la porte d'Eisenhower en vue d'essayer, une fois de plus, de conclure un armistice séparé avec les alliés occidentaux ou, si cela n'était pas possible, de tenter de sauver encore davantage d'unités de la Wehrmacht des griffes des Soviétiques, par le biais de redditions « locales » sur le front Ouest. Personnellement, Eisenhower n'était plus disposé à consentir de nouvelles redditions locales, et encore moins à accepter une capitulation allemande négociée avec les seuls alliés occidentaux. Mais, il reconnaissait les avantages potentiels à ce que, d'une manière ou d'une autre, l'essentiel de la Wehrmacht tombe sous le contrôle des Anglo-Américains plutôt que sous celui des Soviétiques. Pour Eisenhower, il s'agissait là également d'une chance unique pour pousser les Allemands désespérés à signer dans son propre quartier général un document de capitulation générale et inconditionnelle qui serait en conformité avec les accords interalliés. De tels détails pouvaient évidemment contribuer à accroître le prestige des États- Unis.
Dès lors, un scénario byzantin fut mis en place à Reims. Premièrement, un obscur officier de liaison soviétique, le major-général Ivan Sousloparov, fut mandé de Paris pour sauver les apparences de l'indispensable collégialité interalliée. Deuxièmement, alors qu'il fut clairement signifié aux Allemands qu'il n'était pas question d'une capitulation séparée sur le front Ouest, une concession leur fut accordée : les conditions de l'armistice ne seraient appliquées qu'après un délai de 45 heures. Ce délai permit à un grand nombre d'unités allemandes une toute dernière possibilité de se rendre aux Américains ou aux Britanniques. Les commandants américains locaux acceptèrent dès lors la reddition de troupes allemandes fuyant de l'Est jusqu'à la prise d'effet de la capitulation allemande. On peut donc estimer que l'accord conclu dans la ville champenoise ne constituait pas à proprement parler une capitulation inconditionnelle.
Le document signé à Reims offrait aux Américains le prestige lié au fait que la capitulation générale allemande ait lieu sur le front Ouest, au quartier général d'Eisenhower. Les Allemands, pour leur part, obtenaient un « report de l'exécution » de près de deux jours, ce qui permit à un nombre incalculable de soldats allemands de se ruer vers l'Ouest et de gagner les lignes anglo-américaines plus hospitalières.
Le texte de la capitulation de Reims ne correspondait donc pas entièrement au scénario de capitulation générale des Allemands, sur lequel tous les alliés ― Américains, Britanniques ainsi que Soviétiques ― s'étaient auparavant mis d'accord. Des doutes sérieux étaient aussi émis quant à la qualification de Sousloparov à co- signer le document. De plus, il est compréhensible que les Soviétiques aient été mécontents du fait que les Allemands puissent continuer à se battre contre l'Armée Rouge pendant quasi deux jours supplémentaires, alors que, sur le front Ouest, les hostilités avaient pratiquement cessé. Cela créait l'impression que ce qui avait été signé à Reims était en fait une capitulation allemande limitée au front Ouest, donc une démarche qui constituait une flagrante violation des accords interalliés. Afin de désamorcer une situation potentiellement explosive, il fut décidé d'organiser une ultime cérémonie de capitulation. La capitulation allemande signée à Reims se révélera rétroactivement comme étant une sorte de prélude à la capitulation finale, une sorte de reddition purement administrative, même si les Américains et les Européens de l'Ouest continuent à la commémorer comme la véritable fin de la guerre en Europe.
Ce fut à Berlin, au quartier général du Maréchal Joukov, que la capitulation allemande générale et finale fut signée le 8 mai 1945, avec effets le 9 mai, ou ― autrement dit ― que la capitulation provisoire de Reims fut ratifiée par tous les alliés. Pour l'Allemagne, les signataires, agissant au nom de l'amiral Dönitz, étaient les généraux Keitel, von Friedeburg (déjà présent à Reims) et Stumpf. Puisque Joukov occupait un rang moins élevé dans la hiérarchie militaire qu'Eisenhower, ce dernier disposa d'une parfaite excuse pour ne pas assister à la cérémonie. Il y envoya son adjoint britannique, le maréchal Tedder, ce qui, bien sûr, enleva quelques lustres à la cérémonie de Berlin.
Pour les Soviétiques et la majorité des Européens de l'Est, la Deuxième Guerre mondiale se termina en Europe avec la cérémonie de Berlin du 8 mai 1945, qui entraîna le dépôt des armes le 9 mai. Pour les Américains et pour la plupart des Européens de l'Ouest, la cérémonie essentielle fut, et reste, la capitulation de Reims, signée le 7 mai et rendue effective le 8 mai. Alors que les premiers commémorent la fin de la guerre le 9 mai, les derniers le font le 8 mai. Que ce qui représente l'un des plus grands drames de l'histoire mondiale se soit terminé en Europe de manière aussi confuse et indigne résulte, comme l'écrit Gabriel Kolko, de la manière dont Américains et Britanniques cherchèrent à exploiter la capitulation inévitable des Allemands à leur profit et au détriment des Soviétiques. »
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Les causes de la Grande Dépression, qui ravagea non seulement les États-Unis, mais l'ensemble des pays industrialisés, à l'exception notable de l'Union soviétique, résidaient dans le rapide développement du système capitaliste. La productivité avait atteint des niveaux tellement élevés que l'offre de produits commençait à dépasser la demande. La surproduction chronique engendra une diminution des prix et des profits. Les stocks invendus augmentèrent et les entreprises licencièrent des travailleurs ou mirent tout simplement la clé sous le paillasson, augmentant ainsi le chômage.
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Depuis longtemps, les États-Unis ont été considérés et, surtout, se considèrent comme le berceau de la liberté et de la démocratie. Il est donc fort compréhensible que l'historiographie conventionnelle ait généralement postulé que, au cours de la crise qui a culminé avec la Deuxième Guerre mondiale, l'Amérique s'est engagée d'emblée aux côtés de la liberté, de la démocratie et de la justice et s'est fermement opposée à la dictature fasciste, bien que, pour des raisons obscures, elle n'entrât qu'assez tard dans la guerre.
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Aujourd'hui, comme hier, les dirigeants du monde américain des affaires attendent de la politique intérieure et extérieure de leur pays qu'elles tendent à éliminer toutes les restrictions imposées à leurs activités économiques, qu'elles maintiennent les travailleurs américains dociles tout en fixant leurs salaires au niveau le plus bas possible, qu'elles leur assurent un approvisionnement en matières premières ainsi que des marchés pour leurs produits et qu'elles minimisent les risques de compétition tant sur le plan intérieur qu'extérieur. L'objectif final de tout cela étant de permettre aux grandes entreprises — et parfois à certains entrepreneurs isolés — d'engranger les profits les plus élevés.
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Pendant toute la décennie des années trente, l'Union soviétique fut une seconde patrie pour des millions de gens, y compris dans notre pays. C'était le pays dans lequel hommes et femmes se sacrifiaient pour créer une nouvelle civilisation, pas seulement pour la Russie mais pour le monde entier. Pour les radicaux de l'Ouest, l'URSS incarnait non pas tant une nation, mais bien un idéal, une foi et un espoir international de salut.
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