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EAN : 9782081443846
400 pages
Flammarion Jeunesse (02/01/2019)
4.32/5   751 notes
Résumé :
«Elle ferme les yeux, écoute la nuit, elle sent battre le cœur de la Terre, sous elle, celui des hommes, des arbres, des animaux, ce cœur nocturne qui bat depuis le commencement, qui battra après elle. Elle appartient à ce monde immense. Et son bras, peut-être, alors, est dérisoire.»
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Critiques, Analyses et Avis (270) Voir plus Ajouter une critique
4,32

sur 751 notes
Il suffit parfois de deux petites secondes pour faire chavirer une vie. C'est ce qui arrive un jour comme un autre à Abby, une jeune fille de vingt ans prometteuse. Sa mère est au volant lorsque le choc surgit. Deux secondes. Et Abby se retrouve amputée de son bras.
Abby qui rêvait avant ses deux secondes de devenir vétérinaire, ne voit plus rien. Ni présent ni futur. Un membre en moins pour un homme ça fait guerrier alors que pour une femme ça la rend monstrueuse. Son moignon, son rognon comme elle l'appelle annihile tous ses rêves. Elle se drogue aux anti douleurs qui l'empêchent de se concentrer, les douleurs fantômes la font souffrir, la réveillent la nuit. Elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Dans ce cataclysme, c'est toute une famille qui est emportée. Il n'y en a que pour Abby. Sa soeur Mellie en souffre, c'est comme si elle aussi était amputée. Amputée de parents aimants et attentionnés. Toute une famille amputée, des victimes collatérales.

Lorsque Abby reçoit un colis d'un inconnu avec un ouvrage de Blaise Cendras « La main coupée », sa vie titube sur le sens à lui donner à nouveau.

S'il suffit de deux secondes pour changer une vie, il suffit aussi d'un si petit oiseau pour réapprendre la liberté et l'envie de vivre.

Ce joli roman est un hymne aux possibles après un drame, à l'envie de vivre quand tout a disparu, à ces jolies rencontres qui vous tombent dans les bras pour vous accorder le droit d'être heureux même si la vie vous a scalpé un bout de chair. Même dans la différence, il y a de la place pour tout ce qui vous définit, une âme n'a nul besoin de deux bras et deux jambes. Juste les couleurs d'une identité où dansent l'envie d'exister pour ce qu'on est et non pour ce que l'on possède.

Beaucoup de tendresse dans ce roman d'une auteure que je découvre avec grand plaisir. Une histoire qui touche avec des personnages qu'on accompagne par la main avec plaisir et attachement.

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Une belle journée de printemps se termine. En voiture avec sa mère, tout est soleil pour Abi, et même si Thomas a préféré s'éloigner d'elle, le monde est une caresse sur son coeur, elle va intégrer l'école de ses rêves pour devenir vétérinaire. Soudain un choc, le crissement suraigu des freins, le fracas de la tôle qui se plie, et « la douleur dans son bras, inhumaine… elle n'arrive plus à respirer, son bras, elle ne comprend pas ce qui se passe dans son bras mais c'est monstrueux. »
« le monde s'est assombri. Il est devenu noir. » C'était le 2 mai.
Abi sera amputé du bras droit, il ne reste qu'un moignon ; moignon fait partie des mots maudits comme manchot, amputé, handicapé, qu'Abi exècre, non seulement pour leur signification mais aussi pour leur sonorité. Pour elle moignon sonne comme rognon. Sa prothèse myoélectrique, si elle remplit sa manche n'allège guère ses souffrances.
Ses parents Elsa et Martin font tout ce qui est humainement possible de faire pour redonner goût à la vie à leur fille. Durant son hospitalisation, ils ont rapidement déménagé pour que leur fille n'ait pas à subir de commentaires de la part des voisins et qu'elle n'ait pas à voir dans leurs yeux leur pitié. Sa mère a réussi à faire aménager ses horaires de travail pour pouvoir la conduire aux rendez-vous médicaux, faire des courses… car Abi ne supporte pas de monter dans un taxi, un bus, le métro, dans une autre voiture que la sienne. Son père Martin est également très présent essayant avec son humour d'alléger l'atmosphère, tout comme la tante Coline, véritable boute-en-train. Pour ce qui est de Millie, sa soeur cadette, ses sentiments sont partagés entre la douleur qu'elle éprouve en voyant sa soeur souffrir et la jalousie vis-à-vis de celle qui, maintenant, retient l'intérêt de tous.
Abi a, quant à elle, coupé tous les ponts avec ses anciens camarades de lycée, ne voulant surtout pas voir leur gêne ou croiser leurs regards apitoyés.
C'est un véritable repli sur elle-même qu'elle effectue, se sentant dépendante dans chacun de ses gestes, que ce soit pour préparer ses tartines, pour prendre sa douche, s'habiller ou tout simplement pour lire et tenir les pages de son livre, les médicaments compliquant encore sa lecture. Plus question de devenir vétérinaire et pour elle aucun avenir ne se présente à ses yeux.
Une première diversion va s'avérer décisive : la réception d'un colis sans le nom de l'expéditeur ni lettre accompagnatrice. Il s'agit du livre de Blaise Cendrars « La main coupée », auteur dont elle n'a jamais rien lu. En cherchant sa biographie, elle apprend que ce poète, écrivain, journaliste, soldat au front, est blessé en 1915, amputé du bras droit, réapprend à écrire de la main gauche et devient Blaise Cendrars. Blaise est son frère et la comprendra !
Deux autres livres du même auteur lui arrivent et ses lectures vont lentement faire leur oeuvre de résurrection, de même que Yoru, ce chat que lui a offert sa tante, et la visite d'Aurèle, cet ancien ami qu'elle a connu à l'école primaire et au collège et qui voue une véritable passion pour les oiseaux. Grâce à ce dernier notamment, les choses vont peu à peu changer et l'espoir renaître pour Abi, avec évidemment des hauts et des bas.
Magnifique bouquin, sans concession, Un si petit oiseau, sans jamais sombrer dans le pathos, montre les immenses difficultés physiques mais peut-être encore plus psychologiques que peut engendrer l'amputation d'un membre. Difficultés qui peuvent rapidement devenir insurmontables pour une personne jeune à l'orée de sa vie et pour qui l'avenir s'ouvrait sur plein de promesses.
Outre, le calvaire que subit cette jeune fille avec cette amputation, ce sont les regards des autres, la répugnance ou la pitié à sa vue et les conséquences qui en découlent que l'écrivaine a particulièrement bien décortiqués. Elle aborde avec justesse et finesse les dommages collatéraux engendrés par cet accident. Les parents, bien évidemment, sont les premiers atteints. Même s'ils essaient de montrer un visage serein et font même preuve d'humour, comme le père, devant leur fille, c'est bien évidemment pour la soutenir et lui redonner espoir en la vie mais aussi pour endiguer leur énorme souffrance. Quant à Millie, elle se sent délaissée au profit de sa soeur handicapée, devenue le centre, vers qui semblent aller toutes les marques d'affection et d'intérêt, et la jalousie et le rejet prennent le pas sur l'amour qu'elle porte à sa soeur. C'est donc toute la sphère familiale qui est en péril.
Abi est forte et a une forte personnalité, mais elle est cependant très vite déstabilisée par des regards appuyés sur son bras et cette absence de bras remet en cause chez elle toute sa féminité.
Il lui faudra bien la conjugaison de l'amour des livres, la présence de son petit chat, l'amour de la nature, des animaux, et particulièrement des oiseaux, sans oublier le soutien sans failles de ses parents et de cette tante extraordinaire pour retrouver une forme de confiance dans la beauté du monde et de la vie, et enfin « revivre ».
L'auteure a su magnifier sublimement, avec une sensibilité extrême, cette symbiose entre Abi et la nature. Les descriptions sont de toute beauté.
Un si petit oiseau, métaphore pour désigner Abi et son envol, a été pour moi un véritable coup de foudre et je suis tombée immédiatement sous le charme des personnages. J'ai aimé cette écriture simple, énergique et si juste et me suis régalée à la lecture de ce récit d'une très grande humanité.
C'est un roman jeunesse qui génère d'intenses émotions, et, qui, même aux moments les plus sombres est empreint de luminosité. L'humour décapant dont fait preuve l'auteure participe grandement à cette réussite. Un livre aussi sur l'éveil à l'amour qui ne peut qu'inciter à aller à la rencontre de la vie.
En lisant dans l'appendice que Marie Pavlenko a puisé sa source dans l'accident survenu à sa mère en 2015, le lecteur comprend pourquoi, le sujet est si bien abordé et les sentiments et ressentis si bien restitués.
Marie Pavlenko est une auteure que m'avait conseillée ma petite fille Jeanne. J'avais donc lu Et le désert disparaîtra et l'avais beaucoup apprécié. M'ayant ensuite dit que celui qu'elle préférait était Un si petit oiseau, je ne pouvais que le lire. Quelle découverte ! Je ne peux que lui adresser mille remerciements tant j'ai adoré cette lecture !
Nous n'avons, semble-t-il pas été les seules à tomber sous le charme, puisque Un si petit oiseau a été salué par le Prix Babelio Jeune adulte 2019 et le Prix 15/17 à la Foire du livre de Brive.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Voilà le roman d'une vie qui chavire, l'auteure raconte l'histoire d'Abigail , dite «  Abi » une jeune fille de vingt ans , amputée d'un bras suite à un accident de voiture , ( en réalité le drame de sa maman amputée du bras gauche en 2015 ) .

Brutalement , Abigail se souvient du choc: crissement suraigu des freins, vacarme de la tôle qui se plie et fracasse les tympans, passage cul par dessus tête, douleur dans son bras: inhumaine ....

C'est le parcours d'une résilience : découragement d'Abi face à la douleur, au vide abyssal laissé par l'abandon forcé de ses études de prépa - vétérinaire, souffrance , isolement, difficultés pratiques, PEUR des autres , PEUR d'avoir mal, de TOUT , PEUR qu'on la regarde, COLÈRE , doutes et rage , larmes et rires, impuissance de sa maman Elsa, qui a aménagé ses heures de prof au lycée pour être près d'elle, elle voudrait délivrer Abi de sa peine, faire sienne sa douleur...lui rendre sa joie de vivre perdue ...
Mais comment agir et guérir après un tel traumatisme ?
«  Calfeutrée dans sa routine , elle se racornit comme un vieux livre oublié au grenier , subit les intempéries qui transpercent le toit crevé de sa vie... »
«  La féminité écorchée est une monstruosité » ...
Son père Martin , tendre et doux, cache sa peine ,la masque par des blagues qui tombent à plat , se replie dans son atelier , sa soeur Millie , encore au lycée se sent abandonnée : la jalousie et la rancoeur l'envahissent , elle repousse Abi et le regrette aussitôt .
Coline, tante célibataire , pétrie d'amour et de tendresse émue pour Abi ne sait quoi faire pour l'aider. ...
Petits bonheurs , émotions , révolte se côtoient , les souvenirs affluent : la douleur installée , ancrée, la bête fait le dos rond, hirsute ....griffes acérées.

Après une année de révolte et de souffrance , Abi retrouve la capacité à renaître ( grâce à Blaise Cendrars , Auréle, les oiseaux et une randonnée en montagne ) , à apprivoiser à nouveau le monde qu'elle redécouvre ,à le reconstruire à sa hauteur...
Je n'en dirai pas plus bien sûr ..
L'auteure réussit avec talent , à glisser juste ce qu'il faut d'humour décapant, de rire , de dérision, d'espoir pour nous dire que la vie est belle malgré les moments de doute et de difficultés ..

Le regard est incisif, l'écriture simple , claire, fluide, sans pathos ni fioritures, sans détour inutile.. .
Un ouvrage facile à lire , pétri d'émotions , de douleur et d'amour !
«  Ma main coupée brille au soleil dans la constellation d'Orion » ....
Blaise Cendrars.
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Le sujet d'« Un si petit oiseau » de Marie Pavlenko – le traitement littéraire d'un traumatisme dans un « livre jeunesse » signé par une autrice que je n'avais pas lue – m'avait incitée à cette rencontre.
Comme la plupart des lecteurs le disent, d'un tel sujet casse-gueule, Marie Pavlenko s'en sort pas mal.
La somatisation du choc d'un accident mutilant, retentissant jusqu'aux gestes infimes du quotidien, dans le regard des autres et dans son propre regard porté sur soi, est très bien rendue (il y a de la « documentation »/vécu/témoignage derrière...). La colère et l'incompréhension qui habitent la jeune fille sonnent juste, et c'est presqu'un exploit. L'évolution vers l'acceptation de la « chose », de cette nouvelle vie, au sein d'une famille aimante et à côté d'un amoureux hors pair, respire les bons sentiments et ne peut que transmettre « du positif ». A la pelle. Un peu trop même.

Et c'est pendant cette partie-là du livre que ma lecture a commencé à dérailler.

Jusqu'à en avoir marre de ces simagrées bien-pensantes, de ces intérieurs léchés, de ces fêtes en famille harmonieuses, de cette famille-sur-laquelle-on-peut-compter-coûte-que-coûte, toujours à l'écoute, qui se met en quatre pour que ça aille mieux et pour limiter les dégâts ; j'en ai eu marre de ces dialogues (souvent invraisemblables, loin du réalisme et de la froideur apparente des ados d'aujourd'hui) ; j'en ai eu marre de la facilité, en quelque sorte, de « s'en sortir », de finir par s'en sortir, dans un tel milieu bienveillant, dévoué et confortable, destiné à amortir la chute et à déterminer le personnage à se relever. (Vous l'aurez imaginé autrement, dans un tel contexte ?)

Frappée par cette tiédeur me rappelant certains films français actuels (peu regardables, faits « entre soi » et « pour soi », se donnant bonne conscience et se voulant divertissants), je me suis mise à rêver :

Comment la même expérience de vie pourrait-elle être vécue dans un milieu hostile ? Dans la solitude ? Dans une famille difficile, voire peu aimante ? Dans la précarité ? Dans la cité d'aujourd'hui ? Dans un noyau familial multi-générationnel hétéroclite ? (Qui étoufferait encore plus le personnage tombé à terre ? Ou qui saurait parfaitement contenir le drame et apprendre à le gérer ? Qui aurait d'autres moyens pour ramener vers la vie un corps et une âme meurtris ?) Et comment l'écriture de Blaise Cendrars pourrait-elle résonner dans une autre tête que celle de cette-Abigail-là ? Je sais, je risque qu'on me réplique : « mais ça serait un autre livre ! » Eh oui, j'aurais voulu un autre livre, avec le talent de Marie Pavlenko : ça ne serait pas trop lui en demander, elle en est capable. Je ne lui demanderais pas de faire une galipette et de se transformer en Edouard Louis, mais j'attends ce livre que j'ai imaginé sans cesse, en second plan, pendant ma lecture d'« Un si petit oiseau ». Un livre n'ayant pas peur de politiser la souffrance qui reste une grande question de société, et dans lequel plein d'autres sensibilités, moins bien nées, pourraient se refléter. Avec le réalisme qui s'impose.

Pour l'instant, « Un si petit oiseau » va bien aux filles sages et proprettes des beaux quartiers, avec des lectures dirigées, choisies en connaissance de cause par leurs cadres des parents. Pour la démocratisation de la douleur dans la littérature jeunesse, on attend encore...
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J'ai lu quasiment d'une traite ce joli roman ado/adulte avec un sujet difficile, mais très bien amené ! C'était une lecture sensible et, surtout, crédible… Ce qui est apparemment le cas, puisque l'auteure a écrit cette fiction en s'inspirant de sa mère ayant eu un accident en 2015 qui lui a coûté un membre… J'ai trouvé la démarche bouleversante et pleine d'amour, car on ressort avant tout positivement de cette lecture… Pourtant, les thématiques du drame et du handicap ne sont pas faciles à aborder ! À première vue, on pourrait penser que l'on va rentrer dans le pathos ou dans la mièvrerie. C'est se tromper, car Marie Pavlenko a beaucoup de talent, même lorsqu'elle s'attache à des thèmes complexes… Sa plume a une petite pointe d'humour, de tendresse, de simplicité, de réalisme et d'émotion ; comme c'était déjà le cas dans « Je suis ton soleil »… Ainsi, j'ai passé un bon moment aux côtés d'Agibail et d'Aurèle !

Les conséquences de l'accident sont vues non seulement par le biais d'Abi, mais également par ses proches. C'est très intéressant ! En ce qui concerne l'héroïne, j'ai trouvé qu'elle éprouvait ce que n'importe qui ressentirait : colère, peine, perte de confiance, crainte du futur, etc. de ce fait, elle déprime, est susceptible, amer et cynique. C'est compréhensible, surtout qu'elle avait énormément de rêves pour l'avenir et que son petit-ami lui a tourné le dos sans hésiter… Au fil de l'intrigue, l'adolescente évolue de façon parfaitement logique. Il en va de même pour sa famille où chacun appréhende cette amputation à sa manière. On a par exemple la tata Coline qui apporte des sourires dès qu'elle vient voir sa filleule, la mère qui fait tout pour sa fille et s'inquiète énormément, le père qui tente de faire des blagues pour ne pas sombrer, la soeur Millie qui trouve qu'Abi prend trop de place dans la famille et ne fait aucun effort pour remonter la pente… Les changements psychologiques vont arriver au compte-goutte, dès lors que la demoiselle va réapprendre à vivre, être un peu plus autonome et va s'accepter.

La quatrième de couverture explique quasiment tout le déroulé de l'intrigue. de ce fait, il n'y a pas vraiment de passage inattendu, de révélation ou de rebondissement. On sait d'avance que la jeune fille va retrouver la joie de vivre grâce à ses proches. Je trouve cela un peu dommage et j'aurais souhaité être un peu plus surprise. Même durant certains passages, j'avais malheureusement anticipé les choses, comme le secret du voyage pour étudier les oiseaux… Par ailleurs, j'ai lu dans quelques critiques que certains trouvaient la famille bien trop attentive à Abi, ce qui n'était pas réaliste… Je dois reconnaître que c'est un peu la marque de fabrique de l'auteure : dans toutes ses publications, les proches du personnage principal étaient souvent présents… Mais en quoi est-ce une mauvaise chose ? Cela montre de belles valeurs comme l'entraide, le soutien et l'amour. Peut-être que cela inspirera des lecteurs à ouvrir les yeux ? Bien qu'une famille ne réponde pas toujours présente en cas de drame dans la vraie vie, d'autres familles ou d'autres personnes comme des amis peuvent le faire… de plus, ce récit part d'une histoire personnelle. Je suppose que la mère de Marie Pavlenko a été aussi bien entourée qu'Abi… Enfin, j'estime que cela change de tous ces fictions où le personnage principal est orphelin… N'oublions pas qu'il y a déjà de tensions, de peines ou de crises qui hantent la famille d'Abigail. Tout n'est pas harmonie cependant, chaque membre de cette petite famille a opté pour l'entraide.

Bref, ce fut une belle histoire sur la résilience et l'acceptation de soi avec de l'amour sous toutes ses formes en toile de fond. Une bonne découverte qui confirme mon attachement pour le style et les choix de cette auteure…
Lien : https://lespagesquitournent...
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critiques presse (3)
Lexpress
29 juillet 2019
C’est le parcours d’une résilience absolue traitée avec délicatesse, beaucoup d’humour et une grande justesse. Dans la lignée d’un feel good-book à la John Green, Marie Pavlenko sait savamment distiller les doutes, les incompréhensions, les rages, les larmes et les rires.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
22 février 2019
Marie Pavlenko envisage de front le drame vécu par son héroïne, Abi, son découragement face à la douleur et les difficultés pratiques, son isolement volontaire par peur du regard des autres, les conséquences dévastatrices sur sa famille et son entourage. Le regard est incisif, l’écriture simple et énergique : phrases courtes, rapidité du trait, humour décapant.
Lire la critique sur le site : Telerama
Actualitte
06 février 2019
Marie Pavlenko nous invite à voir la vie d’un autre œil, à décrypter le vide [...] Pour se rappeler et nous rappeler que toutes les douleurs, toutes les amputations ne sont pas visibles et que chacun porte en silence ses absences, ses pertes et ses vides.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (124) Voir plus Ajouter une citation
Sachant que lui (B. Cendrars), il avait fait la guerre. De nombreux survivants étaient estropiés. Une jambe, deux jambes, un pied, une main, un bras… Sans parler des gueules cassées. En faisant des recherches sur Blaise, j’ai fini par tomber sur des photos. Faut s’accrocher. Une génération de Français a vécu en côtoyant ces corps cabossés et difformes, les trous dans la face, l’œil qui dégouline sur la joue à cause d’un obus qui t’a refait le portrait façon cubiste, les dents visibles de l’extérieur, la mâchoire de traviole, le crâne bosselé comme un terrain de motocross.
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Sur le trottoir, la lumière est crue. Un instant aveuglée, Elsa se force à ne pas regarder la vitrine, elle avance, rejoint la rue de Lévis. C’est la bonne décision, l’unique. Impossible de laver les cheveux d’Abi, de les peigner, jusqu’à la nuit des temps. Ce qui lui faut, c’est de l’autonomie, pas une chevelure de princesse. Elsa flâne, regarde les fleurs, les étals de fruits, entre dans une boutique de vêtements, en ressort aussitôt. Elle lutte contre les larmes qui montent à l’assaut de ses grands yeux verts. Elles sont une armée, se bousculent, prêtes à en découdre. Elsa finit par courir à la voiture. Calfeutrée dans l’odeur caoutchouteuse du revêtement neuf, elle abdique. Et cache son visage dans ses mains.
Ses mains.
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Lorsqu’Aurèle a repéré un trou dans un arbre, qu’il a gratté le tronc à la base, et qu’une tête ronde aux yeux jaunes en est sortie, Abi a failli pousser un cri. La chouette les a dévisagés, puis est retournée dans son antre. Ils se sont regardés, tous les six, avec la certitude d’avoir frôlé la Beauté.
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J’ai l’impression qu’un corps d’homme brisé, peut-être un relent des guerres, justement, est plus acceptable. Une blessure, ça fait warrior. Pour une femme, dans l’inconscient de plein de gens, la féminité écorchée est une monstruosité.
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«  Elle se souvient de l’air.
Doux.
Effervescent .
Le soleil couchant dissimulé derrière une rangée de vieux peupliers dont les feuilles vibrionnaient dans la brise tiède .
La lumière d’or .
Elle se souvient d’avoir pensé : c’est tellement parfait, on se croirait dans une publicité pour un parfum.
L’atmosphère criait la vie, sa force : le printemps flamboyait ... , entaché de nuées d’insectes .... »
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Vidéo de Marie Pavlenko
Avec Katerina Apostolopoulou, Caroline Boidé, Bruno Doucey, Mohammed El Amraoui, Hubert Haddad, Marie Pavlenko & Murielle Szac Accompagnés par le musicien Issa Hassan
Prenez le mot Grâce. Soupesez-le pour en estimer la richesse de sens. Puis déployez-le, en éventail, de manière à faire apparaître ses innombrables significations. Qu'y a-t-il au-delà de ce don accordé, de cette faveur ou non divine ? Un état, un moment, l'extase. Une supplique, une embellie, d'autres extases encore. Sans oublier ces vies que l'on épargne, ce coup souvent fatal, ces inquiétudes et cet accueil, le consentement ou le refus. Les uns disent « Grâce à Dieu », tandis que d'autres ne croient qu'en la chaleur d'une main dans la leur. Mais de textes en textes, de mots d'amour en chants des morts, de cimes en abîmes, les 118 poètes de cette anthologie entonnent sans relâche la grande partition de la vie. Et s'ils viennent de tous les horizons – si elles viennent, car plus de la moitié sont des femmes –, c'est pour dire d'une voix multiple et une : Gracias a la vida !
À lire – Grâce… Livre des heures poétiques, Anthologie établie par Thierry Renard & Bruno Doucey, éd. Bruno Doucey, 2024.
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