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EAN : 9782207300565
256 pages
Denoël (25/03/1972)
3.94/5   8 notes
Résumé :

Ce livre est une réédition du roman de Gaston de Pawlowski, publié pour la première fois, par chapitre dans les numéros de "Comoedia" en 1911 et 1912 et paru dans son intégralité fin 1912. Il se présente comme un roman d’anticipation au carrefour de la fantaisie mathématique et de la réflexion morale. L’extraordinaire enthousiasme que suscite à l’époque la question de la quatri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je connaissais ce titre et son auteur de longue date, mais sans jamais avoir eu l'occasion de le lire... Et je l'ai redécouvert à l'occasion du feuilletage de la collection presque entièrement numérisée de la revue La Vie Mystérieuse(voir ci-dessous.). L'idée m'a donc pris de vouloir le lire. Mais peut-on encore le trouver facilement ? Il a été publié à cinq reprises. Il devrait donc être assez facile à trouver sur le marché de l'occasion. Malheureusement, les prix aperçus sur différents sites coupent l'envie. Même les rééditions en fac-similé sont assez cher. En ebook gratuit alors ? (Il n'y en a pas non plus de payant.) Bah ! Mis à part un scan en fac-similé sur archive.org et le texte en ligne sur wikisource... bourré de coquilles. Hum ! Qu'à cela ne tienne ! je vais faire ma propre édition papier à partir de ces deux-là.

Une dernière chose avant de vous parler du contenu : ce livre de 368 pages, me coûte 15 € frais de port inclus. Et c'est une vrai réédition, pas un reprint(reprint qui frôle parfois la mauvaise photocopie.).

Ce livre est surprenant. Ce n'est pas un roman au sens où nous l'entendons couramment. le narrateur ne nous raconte pas la vie de quelques personnages plus ou moins vraisemblables, pris dans des événements qui les dépassent parfois, non, il nous présente plutôt un abrégé de l'histoire du futur ; un futur improbable à souhait.

Tout cela nous vaut quelques passages remarquables et c'est l'occasion pour l'auteur de nous faire passer un message sur sa philosophie et sa perception de son époque. Il nous raconte avec verve un futur qui n'arrivera jamais, tel qu'il est raconté, pour mieux faire passer son idée de l'évolution de la société qui l'entoure.

1912. Dans deux ans la guerre va ravagé l'Europe. Elle est déjà dans l'air. Mais Pawlowski ne nous en parle pas. Son histoire du futur ne fait référence à aucune guerre, mais nous parle beaucoup de société, de science, de technologie, autres grandes préoccupations de son époque. Un petit mot de la théorie de la relativité, un autre des travaux du Dr le Bon, etc. Mais aussi un petit tour vers les travaux de spiritisme très en vogue à l'époque.

En bref : Si vous voulez un roman d'intrigue, laissez tomer. Si voulez un roman avec un héros (ou une héroïne) super-sexy, laissez tomber. Des Vaisseaux spatiaux, des aventures époustouflantes, des conquêtes militaires, de la magie, de la hard-science, etc. laissez tomber. Mais si vous aimez les livres qui, sous couvert de fiction, vous amène sans vous contraindre à réfléchir sur notre époque et sur l'évolution de nos sociétés, ce livre est peut-être pour vous. En tout cas, moi, je ne regrette pas mon achat. Pour finir, je reprendrai à mon compte un extrait de l'article que lui a consacré A.D. de Beaumont : On lit le volume ; on le fait lire. Et il y aura tout profit : bien des gens y pourront apprendre comme on manie la belle langue française, lorsque l'on est son amant fidèle et qu'on l'a bien muguetée ! Je ne sais ce qui doit être plus admiré, dans ce livre, de la faculté de réalisation inventive ou du style souple, clair, pur, coloré ! Un Edgard Poe incorporé dans un Michelet et dont un Voltaire conduirait la main !
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Ce voyage est devenu un classique de la SF.
Au cours de cette étonnante randonnée, nous voyons l'humanité passer de la tyrannie collective, du léviathan à la la dictature des savants absolus, avant de parvenir à l'âge de l'Aigle d'or.
Nous voyons l'espèce humaine en lutte avec des "homuncules" martiens et tenter de se défaire des maux engendrés par la dissociation de la matière. Paru en 1912 ce livre est un roman riche et dense où la Science-Fiction moderne effectue ses premiers pas mais qui est étonnamment moderne et qui n'a pris de rides que celles de la patine qui rend une oeuvre intemporelle.
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Le texte de cet ouvrage est du domaine public depuis l'année dernière. On peut donc le lire en toute légalité en téléchargeant le fichier pdf qui est pointé dans le lien en bas de page (enfin j'espère qu'il s'y trouve). Je ne l'ai pas encore lu. Je suis en train de le faire. C'est donc une critique hautement prématurée mais comme je suis sur le sujet, je traite l'information pendant qu'elle est chaude. Si je me suis intéressé à ce texte, c'est qu'il est cité par Marcel Duchamp comme une lecture qui aurait précédée (pas nécessairement motivée) la création de son Grand Verre - ses propos sont cités par Luc Ferry dans Homo aestheticus : L'invention du goût à l'âge démocratique. L'information est aussi disponible dans l'ouvrage de Marc Dachy consacré aux dadaïsmes. Depuis 1902, le monde de la culture parisienne semble baigner dans ces idées qui ont été popularisées par Henri Poincaré dans son livre La Science et l'Hypothèse - même Matisse l'aurait lu, il en reste des traces : il se serait exclamé qu'il ne s'agissait que de vulgarisations . Des idées que l'on pourrait qualifier de "branchées" comme on dirait aujourd'hui, dans l'air du temps, et plutôt nouvelles, voir futuristes. Ces deux livres - et l'interview de Duchamp - sont des preuves bien plus solides de l'influence importante des avancées scientifiques en géométrie, mathématiques - un petit peu en physique : Poincaré énonce des intuitions qui ne sont pas si loin que cela des articles révolutionnaires qu'Einstein publiera trois an plus tard. Pour ma part, je suis convaincu que ces idées ont pesé dans la genèse du cubisme (et d'autres expressions artistiques d'avant-garde). Bien plus que la simple vision d'un vague masque primitif entrevu furtivement par Braque ou Picasso chez Matisse comme l'aurait écrit un journaliste de l'époque.
Lien : https://www.google.com/url?s..
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L'auteur découvre la dichotomie qui existe entre l'espace et le temps, s'aperçoit que le corps humain répugne à s'aventurer au-delà de trois dimensions et que la quatrième dimension relève d'une puissance de l'esprit encore inconnue et inexplorée. Avec celle-ci, tout ce qui était absurde jusque-là devient réalisable. En effet, tout en matière de temps et d'espace est sujet à illusion. À titre d'illustration de son propos, le narrateur raconte ses voyages dans le futur. Par exemple, en plein Paris, il découvre l'existence d'une gare du Midi, située non loin des gares de l'Est et du Nord, celle d'une maison plate entre Saint-Germain et la Concorde, des escaliers qui ne mènent pas à tous les étages ou des chambres de château oubliées car inaccessibles. Il peut passer également de l'âge du Léviathan, à celle du Savant absolu et enfin au temps de l'Oiseau d'Or.
« Voyage au pays de la quatrième dimension » est une oeuvre difficilement classable. Est-ce un essai scientifique, philosophique, éthique ou une oeuvre de pure fantaisie ? Difficile à dire. Ce texte d'abord paru en feuilleton en 1911 dans le journal Comoedia de Pawlowski inspira de nombreux auteurs (ou artistes comme Marcel Duchamp) et fut un de ceux qui ouvrirent la porte à la littérature de l'imaginaire moderne. En effet l'auteur aborde ou développe, sans forcément les nommer, de nombreux thèmes de science-fiction : les androïdes, la reproduction artificielle, le biomécanisme, la dictature de la science, etc. Au-delà de son aspect précurseur, ce livre est un étrange mélange de fantastique, de science-fiction, d'humour, de réflexions métaphysiques voire mystiques. Fort peu narrative, l'écriture s'apparente à une longue fresque sur l'histoire de l'humanité, sur la nature, sur l'Univers, qu'il décrit avec la rigueur d'un scientifique tout en s'élevant avec humour contre le scientisme, le modernisme (le Léviathan) et l'antisémitisme, pour lui conséquence directe du matérialisme. Et c'est peut-être par ce côté moral qu'il est le plus intéressant.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Que dirait-on d’un orfèvre qui refuserait désormais de travailler l’or brut qu’il possède et qui voudrait le vendre à ses clients en leur persuadant que cette matière est la vérité toute nue, sans fard, sans artifice, et que rien ne vaut la matière brute telle que la nature nous l’offre dans toute son authenticité ?

Que dirait-on également d’un orfèvre qui prétendrait nous vendre un bijou finement ciselé, mais dont la matière ne serait point authentique ? Nous aurions pour lui toutes les sévérités du roi Hiéron.

Que dirions-nous également d’un orfèvre qui prétendrait nous vendre son travail dégagé de toute espèce de matière et nous faire acheter le rêve qu’il a conçu d’une œuvre d’art ?

Le premier serait pour nous une brute grossière, le second un voleur et le troisième un fou.

Ce furent cependant, en matière d’art, à ces différents marchands que le vingtième siècle donna sa clientèle. Avec bon sens, toutefois, il repoussa presque tout aussitôt les fous et les voleurs : mais il se confia définitivement aux marchands de matière brute. Pas un instant, il ne se dit qu’en dehors de ces trois catégories pouvait en exister une quatrième, composée d’artistes véritables, puisant dans la nature de la matière vraie et la transformant ensuite, par l’intermédiaire de leur pensée, en objets d’art d’un prix inestimable
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Je savais aussi comment on avait expliqué que les théorèmes de Lobatchewsky, de Riemann, de Helmoltz et de Beltrani étaient les seules bases logiques de toute théorie juste du parallélisme ; mais il ne m’avait pas été donné de constater par moi-même la possibilité de pareilles démonstrations expérimentales, jusqu’au jour où, désirant, conserver quelques lettres auxquelles je tenais, je m’avisai de vouloir lier, avec un ruban, un petit coffret de bois qui venait, m’avait-on dit, des Indes. Le nœud une fois fait, il me souvint que j’avais oublié de placer une lettre dans le coffret et, instinctivement, en songeant à autre chose, je l’ouvris, je mis la lettre en place, et je refermai le coffret. À ce moment-là seulement, je m’aperçus que j’avais oublié de défaire la ligature.

J’eus beau reconstituer les faits, je fus bien forcé de constater, par le cachet de cire, que le nœud que j’avais fait et qui empêchait absolument l’ouverture du coffret, n’avait pas été touché. Cet objet échappait indéniablement aux règles ordinaires de notre espace à trois dimensions.

Il me souvint alors que Félix Klein avait démontré que les nœuds ne pourraient pas durer dans un espace à quatre dimensions et je compris que le coffret que j’avais là, devant les yeux, avait été construit en dehors de toute loi euclidienne, que ce curieux objet d’exportation hindou avait dû être conçu par d’habiles asiatiques et réalisé en France sans aucune nécessité de transport matériel.
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Déjà, aux premiers temps de la civilisation, on avait remarqué combien les formes nouvelles des machines rompaient violemment avec les traditions artistiques du passé et rappelaient, au contraire, les créations de la nature.

L’automobile avait été le premier instrument d’usage courant donnant quelques indications en ce sens. Aux temps barbares on s’était imaginé de concevoir l’automobile un peu à la manière d’un temple grec ou d’un meuble Louis XV ; volontiers, on eût dissimulé ses parties mécaniques sous une carrosserie de style rappelant un navire romain ou une chaise à porteurs, et les projets les plus fantastiques furent alors réalisés. Il fallut l’ intervention de la nécessité pour que l’on comprît combien cette conception était vieillotte et s’appliquait mal aux idées nouvelles.

Les voitures de course, aux prises avec les exigences immédiates de la vitesse, furent les premières à indiquer la voie qu’il fallait suivre ; les artistes les qualifièrent tout d’abord de monstres ; puis, petit à petit, se dégageant des préjugés anciens, ils en célébrèrent l’harmonie nouvelle et l’impérieuse beauté.

Et bientôt, lorsque l’automobile eut conquis sa forme nouvelle, grâce aux seules indications de l’empirisme, on comprit un beau jour, qu’elle réalisait tout simplement, sans que l’on y prît garde, la structure logique et complète d’un animal nouveau.
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Comment expliquer par exemple sans préméditation intelligente la construction raisonnée du mécanisme de l’œil ou de l’oreille ? Aux premiers temps de l’histoire animale, la sensation visuelle ne se distinguait pas de la sensation tactile et dans l’univers incolore et informe, l’être primitif ne percevait que de vagues sensations. Ce fut ensuite par le désir de se rapprocher toujours davantage de la vision complète à quatre dimensions proposée par l’Idée, que le sens de la vue ajouta aux impressions à deux dimensions les impressions à trois dimensions, puis sépara les différences d’intensité des différences qualitatives suivant les besoins particuliers de chaque espèce. C’est ainsi par exemple que dans la couche sensible de la rétine, les oiseaux de nuit n’ont que des bâtonnets qui donnent uniquement les valeurs comparatives de noir et de blanc et manquent complètement de cônes qui seuls fournissent les sensations de couleur, puisque, dans l’obscurité, il est impossible de distinguer les couleurs. Par contre, les oiseaux diurnes qui recherchent des insectes aux couleurs brillantes ont plus de cônes que tous les autres animaux.
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L’ÂME SILENCIEUSE

Moi qui suis parvenu depuis quelque temps déjà au pays de la quatrième dimension, j'éprouve, au moment d'écrire mes souvenirs anticipés, une peine étrange à les traduire en langue vulgaire.
Le vocabulaire est en effet conçu d'après les données de l'espace à trois dimensions. Il n'existe pas de mots capables de définir exactement les impressions bizarres que l'on ressent lorsque l'on s'élève pour toujours au-dessus du monde des sensations habituelles. La vision de la quatrième dimension nous découvre des horizons absolument nouveaux. Elle complète notre compréhension du monde; elle permet de réaliser la synthèse définitive de nos connaissances; elle les justifie toutes, même lorsqu'elles paraissent contradictoires, et l'on comprend que ce soit là une idée totale que des expressions partielles ne sauraient contenir. Du fait que l'on énonce une idée au moyen des mots en usage, on la limite par là même au préjugé de l'espace à trois dimensions. Or, si nous savons que les trois dimensions géométriques : largeur, hauteur et profondeur peuvent toujours être contenues dans une idée, ces trois dimensions, par contre, ne peuvent jamais suffire à construire intégralement une qualité, que ce soit une courbe dans l'espace ou un raisonnement de l'esprit. Et de cette différence non mesurable par des quantités, que faute de mieux nous appelons quatrième dimension, de cette différence entre le contenant et le contenu, entre l'idée et la matière, entre l'art et la science, ni les chiffres, ni les mots construits à trois dimensions ne peuvent rendre compte.
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Video de Gaston de Pawlowski (1) Voir plusAjouter une vidéo

Gaston de Pawlowski : Inventions nouvelles, dernières nouveautés
Dans un salon de la fondation Deutsch de la Meurthe, à la Cité internationale universitaire de Paris, Olivier Barrot présente le livre "Inventions nouvelles et dernières nouveautés" de Gaston de PAWLOWSKI publié aux editions de la finitude. L'oeuvre de Gaston de PAWLOWSKI, datant des années1900, comme celle d'Alphonse Allais ou deTristan Bernard est classée dans la catégorie délaissée...
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