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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout est trait. le trait de l'horloge pour elle. le trait de pinceau pour lui. L'art pour trait d'union. le trait d'écriture de ce premier roman pour cette autrice, qui frôle le Beau. Et la lecture de ce livre, d'un trait.
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Lui, c'est ce peintre qui voit apparaître un visage étrangement familier dans ses toiles. Elle, c'est une mère qui ne vit que pour retrouver son fils qui lui a été arraché il y a maintenant de nombreuses années. Tous deux sont en quête d'un autre, une entité presque immatérielle qui s'esquive sans cesse. Et pourtant.

Ce premier roman de Lucie Paye est ingénieux. Les chapitres se suivent et ne se ressemblent pas, on assiste à ces deux quêtes presque oniriques dans un jeu de soliloques de la part des personnages. Les coeurs inquiets est également à cheval entre la narration et l'épistolaire, ce qui lui donne une belle originalité. C'est intense, l'amour et les interrogations se mêlent sans cesse pour ne former qu'une seule quête : celle de la vérité.

Nous entrons dans l'intimité la plus absolue de ce peintre torturé par le questionnement et de cette mère en fin de vie qui se bat contre son organisme pour ne pas mourir avant d'avoir pu retrouver son fils. Jusqu'à la fin, l'auteure nous tient en haleine sur la nature du dénouement. Lorsque nous croyons enfin déceler les liens et les visages, nous sommes encore bien loin de comprendre l'intrigue !

C'est un jeu tacite que j'ai apprécié jusqu'à la fin de ma lecture tout en admirant cette écriture poétisée et dramatique qui, dans la forme, donne plaisir à avancer dans cette narration. Les coeurs inquiets est littéralement la preuve que le hasard est un concept parfois bien factice…
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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Lucie Paye, Les coeurs inquiets - 2020 - ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Très beau roman, le premier de cette auteure que je suivrai. Un peintre paysagiste voit tout à coup apparaître sur une toile, l'image d'une femme. Il ne sait s'il écoutera cette nouvelle veine, pourtant c'est avec fièvre qu'il répondra à l'appel de son art. Mais qui est cette femme ? Pourquoi surgit-elle tout à coup dans sa vie ? Lucie Paye construit si bien son roman que même s'il n'y a pas beaucoup d'action, il nous prend aux tripes tant l'écriture est belle et belle l'intention qui la guide. Énigmatique, elle lève peu à peu le voile sur la vie de ses personnages et ce qu'ils ont à nous dire est très beau. J'ai adoré.
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Ils servent à quoi les doigts de la main en vrai, à part pour essuyer ses larmes ?
Je vais vous le dire, eh bien ils peuvent aussi se saisir d'une plume & écrire. Écrire les mots des conversations qu'on aurait pu avoir, écrire des mots afin de façonner ces vies rêvées, ces histoires inachevées qu'on aurait pu mener, écrire des mots pour modeler d'autres chemins possibles !

Dans son premier livre Lucie Paye, parle délicatement d' "Elle" & de "Lui" ces deux être qui menent des vies si parallèles qu'elles ne se croisent jamais.
Des confidences qui s'échappent d'un coeur meurtri d'un côté & le quotidien d'un peintre qui voit l'éssquisse d'une inconnue se dessiner sans la moindre explication !
Un chassé croisée artistique, d'un côté l'écriture, de l'autre la peinture.
S'en suit ce moment étrange où l'on commence à saisir leur secret commun, alors qu'eux doivent encore le découvrir !

Très attendrie, attristée par cette maman qui n'a jamais eu assez de sa nuit, de ces jours, de sa vie pour compter le nombre de fois où elle a songé à lui, "Lui" cet homme encore enfant, que son époux le lui a arraché de l'école afin de la punir !
Je suis restée frappée par les détails soigneusement présentés, répétés comme pour marquer ce destin dramatiquent dérobé !

Mon coeur de maman est terrassé même si, paradoxalement je le trouve beau, saisissant, discret & sensible ! Emportée par cette façon unique de glisser de la mélancolie dans l'amour & de la tendresse dans la tragédie !
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Voici une nouvelle lecture de la sélection des 68 premières fois qui m'a totalement transcendée.


Lui. Elle. Cavalcade solitaire où les émotions prédominent et accaparent.


Lui, peintre. Une première exposition qui éclabousse sa vie de prestige. de son île, il débarque à Paris, terre fertile de la création. Une nouvelle exposition est programmée, il a quelques mois pour clore cette nouvelle collection. Tableau blanc, esquisse inachevée, incomplète. Pourtant, il est là, ce visage, triomphant du blanc, de la solitude. Une insolente esquisse narguant son créateur. Qui es-tu ? Introspection virale, vitale, Lui, désespéramment, s'accroche à cette unique ancre. Des souvenirs, des flashs, sa vie se déroule sur ce tapis amer et azuréen. Et puis la frénésie survient. Explosion d'un passé, d'une fenêtre en face de chez lui, de cette femme où mystère et grâce s'unissent pour l'espoir, la folie, l'envie.


Elle, elle écrit depuis son lit de mort à cet enfant qu'elle n'a pas vu grandir. Un déchirement brutal, sauvage, sa vie en noir et blanc. Elle se souvient de ces moments délicats, de partage, de câlin, de mots interminables. Des souvenirs à la pelle qu'elle garde précieusement au fond de son coeur dans cet endroit où brille encore et pour toujours l'innocence envolée. Elle retranscrit sa douleur et son espoir. Elle rêve de l'homme qu'il est devenu, de la vie qui l'a eu. Mots après mots, phrases après phrases, se dessine ce portrait irrésistible d'une mère qui malgré cette perte fracassante a toujours su s'émerveiller.


Il n'est rien pour Elle. Elle n'est rien pour Lui. Ce trait d'union improbable, mystique. Une ligne qui s'étire dans l'espace-temps et qui s'étiole attendant le moment unique pour surprendre.


Lucie Paye décortique le sentiment de l'abandon avec cette grâce qui hypnotise. Pages après pages, l'envie se fait pressante, urgente. Une plume poétique, captivante qui a su me séduire dès le départ. L'exigence des sentiments absorbe l'esprit. L'amour percute et transcende. La tristesse n'est que joie. La joie n'est que péril. Un roman bouleversant et prenant au coeur de ce monde artistiquement flou qui n'attend que le mot ultime pour se dévoiler, s'épanouir et pardonner.


Un premier roman magnifique et une auteure à suivre absolument !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Un magnifique premier roman signé Lucie Paye. Un nom que je ne vais pas oublier et même suivre de très près. Deux protagonistes : Elle et Lui qui apparaissent alternativement d'un chapitre à l'autre. Deux formes d'art aussi. Peinture et écriture. L'un peint à partir d'une femme inconnue, créée de toute pièce par son imagination, l'autre tient une correspondance sous forme de monologue à un être cher disparu. Elle et Il ne se connaissent pas et pourtant ils ont des points communs, il existe comme un lien ténu entre eux deux. Un besoin de vérité.
Deux voix parallèles, deux quêtes, qui finalement sont assez semblables. Chacune de ces voix me faisant entrer dans son intimité, sa vie, ses espoirs et ses nécessités vitales. J'ai mesuré cette urgence absolue de peindre et ce besoin de s'extraire du monde pour y parvenir tout en l'observant dans ses moindres détails. Comme pour l'écriture. Il est question également d'amour absolu et d'absence. Celle qui envahit l'espace et qui pèse plus lourd que la présence.
La beauté du texte, la poésie, le jeu entre le Je et le Il, le Elle et le Lui, la justesse exquise de la plume énergique et vibrante, tout m'a plu dans ce livre. Une véritable envolée. Douceur et pureté. Un livre assez court que finalement j'ai lu tout doucement pour en retarder la sortie…
Lien : https://laparenthesedeceline..
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Un échange qui semble impossible entre deux êtres. A chaque chapitre, l'un prend la parole, Elle et Lui alternent, comme un jeu de miroirs, comme s'ils se renvoyaient la balle.
Lui, c'est un jeune peintre qui a quitté son île natale, Maurice, pour la France, après la mort de son père. Marc, qui anime une galerie d'art, l'a fait venir à Paris après avoir remarqué la qualité de sa première exposition. Alors qu'il a l'habitude de peindre des paysages mauriciens, apparait subitement sur ses toiles une femme dans différentes attitudes mais dont il n'arrive pas à dessiner les traits du visage. Perturbé, hanté par ce qu'il peint, il recommence à plusieurs reprises sa toile pour tenter de comprendre le pourquoi de la présence de cette femme. Les toiles sont sublimes, une exposition est programmée. Il travaille nuit et jour dans son atelier négligeant son amie Ariane qui estime que sa « peinture est sa rivale ». Il remarque cependant par la fenêtre la présence dans l'immeuble voisin d'une femme, d'une belle femme d'une cinquantaine d'années, qui l'intrigue et le captive même.
Elle, c'est une femme qui écrit une lettre à son amour perdu. Au fil des pages, il apparaît qu'il ne s'agit pas d'un homme mais de son fils enlevé enfant par son mari jaloux, enfant qu'Elle n'a jamais revu malgré toute une vie consacrée à sa recherche. Elle est à présent malade, Elle va mourir et toujours confiante de le retrouver Elle lui laisse un message à travers ses différentes lettres. Au début les écrits d'Elle sont très courts et plus le temps passe et plus Elle se confie, s'épanche, sentant sa fin proche.
Ce livre par son contenu très orienté peinture me fait penser à celui de Maylis de Kérangal « Un monde à portée de main » avec de très beaux ressentis de l'artiste - « l'oeil du peintre » - dans la réalisation de ses oeuvres. Lucie Paye explore le rapport de l'artiste à son oeuvre et la part de l'inconscient dans le processus de création. Il y est fait plusieurs fois allusion au tableau d'un artiste flamand, Jan van Eyck, représentant un couple austère, les Arnolfini. Lucie Paye n'a pas choisi par hasard ce tableau. En faisant quelques recherches, j'ai découvert que comme dans l'agencement de ce livre, il y a un miroir dans ce tableau qui montre ce que le spectateur ne peut voir de sa position.
Qui est-Elle ? Qui est-il-Lui ? le lecteur connait à mi-parcours leurs secrets, alors qu'eux doivent encore le découvrir, et cela nous tient en haleine jusqu'à la toute dernière page du livre. J'ai beaucoup aimé l'architecture du livre, ce dialogue distant dans l'espace et le temps, entre deux coeurs inquiets, envahis par l'absence, le mystère de l'autre, une quête sourde. J'ai été séduite par la plume de Lucie Paye, si poétique, si mystérieuse à la fois.
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Il y a Elle et Lui .
Il y a deux moyens de combler l'absence , l'écriture pour Elle , la peinture pour Lui .
Il y a deux vies parallèles que l'on aimerait voir se rencontrer , et qui ne peuvent pas se rencontrer .
Il y a surtout des blessures qui ne se referment jamais , des larmes que l'on ne peut endiguer , un manque qui ne pourra se compenser .
Et puis il y a une autrice qui , dès son premier roman , a su toucher au plus profond le lecteur que je suis , avec cette écriture sensible , pleine d'émotion , une langue riche d'affects .
Il y a aussi ce lien avec la peinture , avec l'art , on remonte le temps à l'époque du Titien et de Jan van Eyck . Ce tableau énigmatique et à plusieurs lectures , les époux Arnolfini . Derrière l'aspect hiératique des personnages (des bourgeois ) , on devine aisément qu'ils vont se livrer à l'acte charnel , ce que leur attitude dément totalement .
Ce premier roman fait partie de la sélection des 68 premières fois , et , comme d'habitude , cette sélection est de toute première qualité , ce roman en est le témoignage .
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Un magnifique roman.
J'ai été bouleversée par la force intérieure et le courage de cette mère, et par cet artiste hanté par « le fantôme » de cette femme. Les deux personnages évoluent dans des univers parallèles, mais leur lien est si fort...
Le manque nourrit la littérature de l'une et la peinture de l'autre. Il est au coeur de leur vie, il prend toute la place, car comment réussir à continuer à vivre lorsque l'on a été arraché à la personne que l'on aime ?
L'écriture est superbe.
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Gros coup de coeur pour ce roman très délicat. Je n'ai pas les mots pour dire à tel point j'ai aimé ce roman. La construction du roman glisse entre les pages, l'alternance d'elle et de lui m'a conquis. J'avais hâte de retrouver l'un puis l'autre. Jeux de miroir multiples, des personnages attachants dès les premières pages, une belle écriture. Plonger dans la toile, ce n'est que du plaisir.
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