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EAN : 9782356080950
96 pages
Editions de L'Escampette (09/02/2018)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Autour de la blessure toujours vive de la mort de sa mère, la narratrice tâte la chair du souvenir à petits gestes douloureux et délicats. Et de ce soin attentif naît un superbe portrait de femme. Chose assez rare, la fille ne refuse pas à la mère toute l'étendue de sa féminité, avec une précision sur ce qui fait qu'un être s'incarne, les objets, les gestes quotidiens, les petites manies et les grâces inconscientes, et une acuité du regard qu'ont seuls ceux qui haïs... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie Babelio et les Editions de la Nouvelle Escampette de m'avoir offert l'occasion de lire ce livre même si, je le dis d'emblée, je n'y ai pas accroché.
Ce texte (je ne me résous pas à l'appeler « roman »), le second de Christine Payeux, est plutôt un monologue intérieur, très court, de 84 pages seulement.
Je commencerai par la fin, une fois n'est pas coutume. Ce que j'appelle la fin, c'est la quatrième de couverture. L'auteure étant présentée comme une musicienne, je m'attendais à un livre portant au moins partiellement sur la musique, or pas du tout, l'auteure fait plutôt quelques allusions à la peinture. Quel intérêt de mentionner cela alors ?
Par ailleurs, je n'apprécie pas que l'on me dicte mon ressenti sur un livre, je cite : « le lecteur s'approprie… » ou « il s'agit à l'évidence…. ». le lecteur a le droit de penser ce qu'il veut, d'avoir son propre ressenti.
Dès le début, on apprend que la mère de la narratrice a un cancer et va bientôt mourir. S'ensuit une série de flashbacks dont les sujets sont la mésentente sexuelle des parents, le mépris de la mère pour la gent masculine en général et le regret d'avoir épousé son mari, qui apparemment la trompe.
On découvre également rapidement le sentiment de culpabilité de la narratrice : culpabilité de ne pas être un garçon (elle a eu un petit frère prématuré mort deux jours après sa naissance), son sentiment d'avoir, dit-elle, tué un petit copain de bac à sable pour une histoire de pâté écrasé. A signaler : à part les deux petits garçons morts, personne n'a de prénom dans ce livre.
Un bain de sang, de mort, de chagrin, de haine, de culpabilité, de folie : bref le lecteur ne baigne pas dans la joie, bien que la narratrice apparaisse souvent au stade de l'enfance.
Pas beaucoup d'amour non plus, malgré l'utilisation sporadique de mots tendres comme « poulette » ; seule, à la page 25, une tirade m'a arraché un sourire (vous la retrouverez dans mes citations).A l'exception de la première page en forme de poème, la narratrice ne semble guère éprouver d'amour filial mais, au fil des pages, j'ai senti une évolution. Elle comprend (en grandissant ??) que sa mère est malheureuse avec son mari, elle la trouve belle, et finit par dresser une liste des choses qu'elle fait « comme sa mère »…. avant d'en venir à leurs différences.
Il me semble que pour la narratrice /l'auteure ??, l'écriture est thérapeutique, comme souvent. Même si certains auteurs refusent de l‘admettre, je reste convaincue que lorsque l'on écrit, on parle de soi, même si le texte n'est pas présenté sous une forme autobiographique.
Sur un plan strictement littéraire, l'auteure joue avec les mots, comme au chapitre 12,dans lequel elle effectue comme une variation (seule connotation musicale du livre me rappelant les variations sur un thème donné) sur la phrase : « Il ne vous reste plus que quelques jours à vivre ». Une mise en bouche peut-être pour mieux l'accepter ?
Quant au titre du livre, intriguant, c'est quasiment le titre d'un tableau de Paul Klee de 1928 (Elle mugit, nous jouons). Le chapitre 24 qui lui est dédié semble fait pour parler des deux évènements importants dans la vie de la narratrice: sa grossesse extra-utérine donc non viable et la mort de sa mère. Comme si elle et sa mère étaient une seule et même personne, comme si elle et son bébé ne faisaient également qu'un. Les deux souffrances se superposent, ne font qu'une. Une idée que l'on retrouve plus loin, page 76, alors que la narratrice se tient près du lit de sa mère décédée : « est-ce vous la mère, qui auriez dû protéger l'enfant et mourir à sa place ? »
Je ne sais pas si je vous aurai donné envie de le lire, mais personnellement, je n'ai pas spécialement envie de découvrir le premier ouvrage de Christine Payeux.


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Un petit bijoux d'une intensité rare. Quand j'ai vu le livre pour la première fois, je me suis :" Bon sang qu'il est court. Ca va être vite lu! "
Quelle belle erreur de ma part. Oui le livre est court c'est vrai mais il m'a été impossible de le lire d'une traite tant l'amour et le chagrin exprimé dedans sont intenses. L'auteure nous parle de sa mère, de son enfance et d'elle-même. Mais surtout de sa mère et de l'intimité de cette femme, de ses douleurs, de ses peurs, de l'amour de ses enfants. On passe par des moments sombres, les disputes entre parents, la perte d'un enfant. Mais il y a aussi des moments d'une infinie tendresse quand elle relate les gestes du quotidien de cette femme au foyer, sa façon délicate de s'habiller, de cuisiner. Tous ces petits gestes qui font une maman.
Par certains aspects, je n'ai pu m'empêcher de voir ma propre mère ce qui explique peut-être le temps qu'il m'a fallu pour lire ce petit livre. Mais l'émotion que j'ai eu en le lisant, ainsi que les souvenirs qui ont accompagnés ma lecture sont toujours là.
Un livre un peu douloureux mais tellement précieux.
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Un livre poétique et émouvant, qui procède par petites touches pour dire l'enfance, la mère, la maladie et mort de la mère.
Un peu déroutée au début par la confusion des temps, des personnes, entre l'annonce du cancer de la mère et sa mort, et dix ans plus tard (le temps de l'écriture), j'ai peu à peu été emportée par la voix de l'auteur, son désespoir, ses souvenirs et sans doute sa culpabilité, et par les images qu'elle donne à voir pour dire la maladie (le tableau de Klee qui donne son beau titre au livre, et un tableau de Botticelli auquel il est fait référence).
L'écriture fragmentaire et le refus de la narration classique permettent de rendre compte au plus juste de l'enchevêtrement de sentiments contradictoires pour redonner un peu vie à celle qui n'est plus, au travers des petits détails dérisoires ou triviaux comme des souvenirs tragiques de grandes épreuves.
Un beau texte, bref et touchant, qui donne aussi à penser, le rapport à sa propre mère.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'est pour les épouses, qui s'étonnaient qu'on puisse vivre sans bidet avec un è tellement ouvert que j'entendais bidat, que maman insistera pour que l'on fasse monter dans la salle de bains un bidet, avec un é fermé, comme on le prononce chez nous dans le Nord.
Désormais, maman ne fait plus sa toilette intime debout devant le lavabo mais assise sur le bidet qui a l'avantage de remplacer les pots de chambre la nuit.
Avec l'installation du bidet, on est à la hauteur des Parisiens.
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- Tu pleures parce que tu as peur de mourir?
- Je pleure parce que je ne vous verrai plus.
Ce n'est pas elle qui allait disparaître, mais nous.
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Mon père non plus n'a pas sa place. Mais à la maison, il prend toute la place. Toutes ses phrases commencent par moi je dis ceci. Je suis sommée de ne plus exister, de ne plus parler, de ne plus bouger, de ne plus respirer. Tout l'air est pour lui, tous les gestes, toutes les paroles.
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J'ai peur d'oublier la phrase. Bonjour Madame, je voudrais un p'tit boulanger en cube de paquet de levure.... un p'tit levure en cube de paquet de boulanger.... un p'tit cube de boulanger en levure de paquet.... un p'tit boulanger de paquet en levure de cube......
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- On va faire une prière pour grand-mère qui est là-haut dans le ciel. Notre père, qui êtes aux cieux...
Je ne comprends pas pourquoi la prière pour grand-mère commence toujours par notre père, qui est resté en bas, dans la salle à manger.
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