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Critique de CorinneCo


A force de ronger son os on attaque la moelle. L'hallucination de la lecture masquerait presque tout le reste. Écriture magnifique et obsessionnelle, mantra des bas-fonds de l'âme humaine. Aucune gloire, aucune pitié pour les innocents et les faibles. Leeds est toujours odieuse, sa population boit son sang et celui-ci est empoisonné. Peace écrit de longs cauchemars sans reprendre son souffle. Je ne parlerai pas de son parallélisme avec Ellroy, il est évident. La violence, le sexe, l'ordure, le feu d'artifice du roman noir. de quoi ravir les amateurs et peut-être de les enfumer un peu aussi ? J'aime beaucoup David Peace et en même temps… Quelque chose m'empêche de rester coite devant cette écriture poétique, belle, absconse. il y a la saveur d'inachevé frustrante, qui peut être vue comme un beau défi et une astuce malicieuse, élaborée. Dans cet aquarium d'eau sale peu importe l'histoire en fait, les personnages sont au service de l'écriture, du style, presque d'une incantation linguistique qui veut ravir et essorer les sentiments.
1977 – l'Apocalypse – le royaume des fous. Les hommes et femmes dans ce roman sont des loques, des paumés, des tarés et David Peace à la différence d'Ellroy leur enlève leur auréole. Point de pardon, point d'échappatoire par le haut. Les canapés sont des linceuls, les fantômes des harpies virulentes hantant les nuits et les jours, les policiers des monstres de papier qui se débattent entre leur vilénie personnelle et professionnelle. Peut-être Fraser mérite notre empathie ? Peut-être.
Les livres de David Peace se dévorent mais il arrive un moment où l'on tombe dans un trou et puis plus rien, comme si la noirceur extrême vous avait rincé le cerveau. Une absence vous saisit mais il faut bien remonter à la surface pour continuer la lecture et terminer ce qui ne l'est pas. L'inachevable infamie humaine…
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