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Critique de jeandubus


Tokyo année zéro

Le 6 Août 1945, Les Etats Unis décident pour mettre fin à la seconde guerre mondiale (et sauver des vies …..) de larguer deux bombes atomiques sur le Japon. « Little boy » larguée sur Hiroshima par le commandant du bombardier « Enola gay » ainsi tendrement baptisé en l’honneur ( ? ) de sa mère : 140 000 morts…( et 60 000 pour « fat man » l’autre bombinette , sur Nagasaki)

Ainsi commence l’année zéro pour le Japon, et au-delà des morts, le traumatisme des millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont survécu à cette horreur… et ces survivants d’aujourd’hui répugnent toujours à s’identifier, tant ils se sentent assimilés à des monstres.
Cette année-là une femme se fait agresser et on retrouve son corps dans une décharge. Etranglée et violée. C’est un sacré paradoxe que de s’engager dans une enquête, sur cette victime précisément alors que Tokyo est en ruine et en larmes, et qu’on ramasse des cadavres à chaque coin de rue.

L’inspecteur Minami est pour le moins cinglé et son élocution sévèrement perturbée par un intellect au bord de la rupture. Pour marquer le trait Davis Peace nous assomme d’italiques et d’onomatopées à base de bruit de marteau Ton-Ton, Ton-Ton, de Tictacs de pendules Chiku-Taku, Chiku-Taku et de phrases répétées à l’envi « Personne n’est qui il prétend être » Chiku-Taku, Chiku-Taku Chiku-Taku, Chiku-Taku « Personne n’est qui il prétend être » Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton. Etc. (un quart du livre)

L’inspecteur Minami enquête cependant cette année-là et retrouve d’autres victimes qu’un serial killer opportuniste aurait laissées un peu partout derrière lui. En plein milieu du grand barbecue américain. Des ennuis classiques avec sa hiérarchie et son estomac font de lui un policier très classique finalement. Ne seraient-ce ses délires permanents qui devraient le conduire à consulter. Mais l’auteur, fan du Japon où il vit aujourd’hui, ne lui propose aucun remède.
Ca me démange et je me gratte, Gari Gari, Ca me démange et je me gratte, Gari Gari Ca me démange et je me gratte, Gari Gari, « Personne n’est qui il prétend être » Chiku-Taku, Chiku-Taku Chiku-Taku, Chiku-Taku « Personne n’est qui il prétend être » Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton, Ton-Ton.

Tout cela est si peu convainquant que David Peace nous explique à la fin qu’il s’agit d’un roman basé sur des faits réel. Admettons, mais tout de même, n’est-ce pas justement une dérobade pour laisser planer le doute sur la réalité des conclusions ?

En tout cas la lecture s’avère terriblement difficile devant l’enflure de la gangue littéraire, métaphore de la folie, omniprésence qui envahit toute cohérence comme une lave en fusion et puis aussi l’accumulation des patronymes japonais dont les noms et les prénoms se confondent avec ceux des lieux dans lesquels ils évoluent. Un vrai puzzle.

Ça a dû être pénible pour les Japonais. Ça l’est aussi pour le lecteur qui pourrait bien lâcher l’affaire si on ne lui avait pas chaudement recommandé ce roman et les suivants qui forment une trilogie.

Quand la forme prend tellement le dessus sur le sens, ça démange et ça gratte !

Gari Gari (prononcer gali gali)
Tsoin Tsoin


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