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Critique de nymeria


le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire ce thriller, c'est ingénieux. Je m'explique :
A partir du concept d'un jeu japonais qui consiste à se faire peur en se racontant des histoires de fantômes, l'auteur construit une narration à plusieurs voix tout à fait originale et angoissante.
le principe est le suivant : dans une pièce parfaitement sombre que seule éclaire la lueur de bougies, chaque personne présente doit raconter une histoire de fantôme puis éteindre, à tour de rôle, une chandelle. A la fin de la soirée, et après extinction de toutes les bougies, le noir complet se fait. Goules et autres fantômes peuvent alors faire leur apparition…
David Peace qui prend comme point de départ une affaire criminelle véridique (cf. résumé), a eu l'idée de découper son récit en 12 "chandelles", soit 12 points de vue différents qui apportent chacun un élément nouveau à l'enquête. Ainsi chaque chandelle éteinte nous rapproche un peu plus de la véritable identité de l'assassin de la Banque Impériale. Mais pourquoi ce chiffre 12 ? Et bien, 12 comme le nombre de victimes décédés lors de cette tragédie. 12 comme les 12 coups de minuit annonciateurs des ignominies tapies au coeur de la nuit.
Car vous l'aurez compris Tokyo ville occupée est un polar sombre, effroyable même, étant donné la multitude de détails dont nous inonde l'auteur sur cette période du Japon d'après-guerre. Et grâce à la virtuosité de David Peace, la frontière entre imagination et fait véridique s' efface complètement pour nous laisser un goût d'amertume dans la bouche. J'avoue avoir été scotchée par le dénouement de ce thriller unique qui se démarque de la production actuelle.
Alors, oui, David Peace s'est inspiré d'un concept déjà utilisé par Ryûnosuke Akutagawa dans Rashômon et autres contes (il l'avoue lui-même) et oui, le rendu n'est pas toujours des plus fluide (faire parler les morts à ses inconvénients !). Néanmoins saluons l'audace de l'auteur comme il se doit : Tokyo ville occupée a une place dans chaque bibliothèque de fans de thriller différent et complexe !

En conclusion :
Tokyo ville occupée est donc un polar très sombre, incroyablement bien construit qui jouit d'une écriture très originale et étrangement poétique. Malgré quelques inconvénients de fluidité, c'est définitivement un thriller à posséder, ne serait-ce que pour son contexte historique véridique.

Les + :
- une narration originale;
- une écriture poétique;
- le contexte historique (Japon d'après guerre)
- une affaire criminelle véridique (ça fait froid dans le dos!)
- le suspense distillé au compte-gouttes;
- la fin effroyable !

Les - :
- un peu trop confus parfois (l'état d‘esprit des morts l‘explique en partie);
- la 9ème chandelle qui atteint des sommets de complexité ! (et en plus, elle est longue !).

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Rivages pour m'avoir offert ce livre et m'avoir permis de connaître cet auteur qui m'a beaucoup plu !
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