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Critique de POY1


J'avais noté dans ma liste de livres l'ouvrage de Pierre Péan, Une jeunesse française, sans en connaître le sous-titre, François Mitterrand 1934 – 1947.
Ce qui m'intéressait, avant tout, c'était d'avoir une description de l'ambiance politique de cette dizaine d'années qui encadre la seconde guerre mondiale. Je ne cherchais pas à connaître la vérité sur le passé de François Mitterrand, mais de le suivre cela a le mérite d'illustrer la pensée politique de cette jeunesse française d'une vingtaine d'années à l'époque. Son parcours et ses questionnements durant ces dix années, sont, je le pense, révélateurs de la tempête politique et idéologique qui secouaient notre pays. Je retiendrai d'ailleurs quatre années clés.

1934. La IIIème République se meurt. Gangrenée par l'affairisme politique, Affaire Stavinsky, elle n'arrive pas à gérer la victoire de la Grande Guerre. Alors que subsistent encore des mouvements passéistes, comme l'Action Française, d'un côté, ou anarchiste, de l'autre, l'influence patriotique et nationaliste des anciens Poilus se traduit souvent par des manifestations violentes contre les gouvernements qui se succèdent au rythme des saisons. La France demande de l'ordre. Les jeunes suivent le mouvement de leurs aînés en se ralliant à eux à travers les mouvements étudiants trustés par une droite réactionnaire. A tout cela s'ajoute le développement du communisme et du fascisme qui tendent à s'imposer sur l'échiquier politique en bousculant les lignes de pensées.

1940. La défaite honteuse de la France qui voit sa jeunesse battue par les Allemands et internées dans les stalags. Un maréchal, vainqueur à Verdun en 1916, veut être le rempart de la Patrie. Pourquoi ? Pour un nouveau départ qui donnera un nouveau rôle à la France dans le monde que les Allemands veulent créer ? Pour recharger une nation blessée qui reconquerra son indépendance dans la douceur diplomatique ou par la force des armes ? Nul ne le sait mais beaucoup deviennent maréchalistes car ils veulent croire dans le vieux sage.

1944. le vent tourne. La politique de Vichy n'aboutit pas et les Allemands perdent du terrain sur tous les fronts. Agacés, les occupants se montrent plus pressants. Alors, il faut résister. Non pas au mouvement inéluctable qui amènera la victoire alliée mais à celui qui vous entraînera vers le fond en soutenant un gouvernement aux actions sans effet.

1945. La Victoire. Il faut prouver que l'on a oeuvré pour elle. Pour cela, on est dans un camp, gaulliste ou communiste. Sinon, il faudra montrer que ses actes éviteront le tribunal, voire la peine de mort. Pour Mitterrand, il y aura une troisième voie alternative à De Gaulle et au PCF. Mais là, on entre dans une autre histoire, celle de l'ambition politique d'un homme qui fera tout pour atteindre le sommet de l'État.

Pierre Péan offre une enquête intéressante pour l'environnement politique qu'il décrit. Suivre François Mitterrand ne m'a pas intéressé du tout, ce n'était pas mon objectif. J'ai trouvé que le fait d'intégrer des lettres de correspondance entières dans cette ouvrage n'apportait pas grand-chose, à part casser le rythme et alourdir le texte. J'affirmerai que ce livre est un complément d'autres analyses historiques plus fouillées comme celles de Robert Paxton, l'expert reconnu pour l'étude de la France de Vichy, que je vous recommande
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