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Critique de thedoc


Londres, 1941. La capitale anglaise croule sous les bombes des avions de la Luftwaffe. C'est l'époque du Blitz et du blackout.
C'est la guerre et la jeune Emmy, 22 ans, ne rêve que d'une chose : devenir reporter de guerre. Lorsqu'une annonce pour un poste d'assistante apparaît dans le London Evening Chronicle, Emmy saute sur l'occasion. Elle postule, décroche un entretien et est embauchée. Victoire ! Ce poste à mi-temps lui permettra de continuer son travail de bénévole à la caserne des pompiers. Mais Emmy va vite déchanter car en guise de correspondante sous le feu de l'action, elle se retrouve à trier le courrier des lectrices de l'hebdomadaire Woman's Friend que Mrs Bird, l'autoritaire et rigide rédactrice en chef par intérim, dirige d'une main de fer. C'est la guerre, tout le monde doit se montrer courageux et patriote, alors pas de place dans ce magazine aux sujets polémiques comme la politique ou aux futilités. Ainsi, pas question de répondre à des lectrices qui se lamentent sur leur solitude ou leurs problèmes de coeur. Pourtant, Emmy pense que ces femmes ont également besoin de soutien en ce temps de guerre. Armée de son courage, Emmy décide de répondre à ces femmes parfois désespérées dans le dos de sa patronne, pensant de cette façon pouvoir elle aussi contribuer à l'effort de guerre.

Reposant sur une riche documentation, « Chère Mrs Bird » est un roman qui se révèle bien plus intéressant et plus grave que ne le laissent présager le résumé de la quatrième de couverture et la jolie couverture vieux rose. Certes, le ton y est léger, mettant en scène des personnages enjoués. Emmy et ses amis représentent une jeunesse sympathique qui ne se laisse pas aller mais sait faire preuve d'un optimisme à toute épreuve. Malgré le Blitz qui détruit Londres, on pense encore à faire la fête, à rire et à aimer. Mais si ces jeunes gens profitent comme ils le peuvent de la vie, ils n'en restent pas moins courageux.

Au côté d'Emmy, on découvre ainsi le rôle des pompiers, professionnels et bénévoles, qui chaque nuit partent à l'assaut des flammes pour sauver des vies, bien souvent au péril de la leur. On découvre également des femmes qui à la caserne répondent aux appels des gens désespérés. J'ai beaucoup apprécié les descriptions des bombardements, très réalistes et la découverte de la vie londonienne en cette époque très troublée.

Mais il y a aussi toutes ces femmes esseulées, délaissées ou trompées, qui doivent faire face vaille que vaille. Dans une société où le patriotisme, la morale et l'effort de guerre sont considérés comme essentiels pour montrer à Hitler que le peuple britannique ne se démoralise pas, on ne tolère guère la compassion pour des problèmes de coeur. Et bien ce sont elles justement, ces femmes un peu perdues, qu'Emmy décide d'aider à sa manière. Car quoi que l'on puisse penser, pendant la guerre, la vie continue et l'amour aussi. Avec les problèmes que cela implique.

Avec des moments légers, d'autres nettement plus graves, « Chère Mrs Bird » est un beau roman sur la force de l'amitié, sur le courage d'une jeunesse qui ne veut pas non plus renoncer à ses plaisirs, sur des femmes qui se battent, qui endossent tous les rôles et qui, surtout, veulent continuer à aimer et à rêver. Même si c'est la guerre.

Jolie découverte donc avec cet auteur qui a su me faire découvrir une page de l'histoire de la bataille d'Angleterre autour d'une intrigue et de personnages des plus sympathiques.

A noter que je n'ai pas retrouvé le même humour que dans "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" auquel ce livre est comparé. De plus, il ne s'agit pas d'un roman épistolaire.

Merci à Babélio et aux éditions Belfond pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
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