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Georges-Michel Sarotte (Traducteur)
EAN : 9782714444028
608 pages
Belfond (01/10/2009)
3.76/5   144 notes
Résumé :
Londres, 27 mars 1909. Lord Ravenscliff, né John Stone, célèbre industriel et marchand d'armes, tombe depuis la fenêtre de son bureau. Accident ? Meurtre ? Suicide ?
Convoqué par la veuve de Stone, Elisabeth, de vingt-cinq ans sa cadette, le journaliste Braddock se voit chargé d'une étrange mission : retrouver l'enfant caché de Stone. Une enquête en terrain miné, entre hautes sphères de la finance internationale et clubs d'anarchistes, sur les traces d'un hom... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Iain Pears fait revivre toute une époque, la seconde moitié du dix neuvième siècle, au travers de la vie d'un marchand d'armes : John Stone. Un homme qui a connu une réussite extraordinaire dans l'Angleterre victorienne, avant de finir défenestré en 1909. Accident, suicide, meurtre ?
Par un jeu d'aller - retour dans le temps, l'action se déplaçant de plus en plus dans le passé, avant de finir dans le présent, et au prétexte d'une enquête demandée par sa veuve sur un enfant caché, Pears dévoile peu à peu les secrets qui l'entourent. Espionnage, trafics, monde impitoyable de la finance, amour sincère ou calculé, strates par strates se révèle un personnage complexe et une époque hors normes.
La construction du récit est très élaborée. Pears recréée tout un pan d'histoire, des salons mondains jusqu'aux usines de la révolution industrielle, des relations convenues entre grands de ce monde aux arrières cours fréquentées par les anarchistes.
Au passage, Pears fait de son John Stone, industriel de l'armement, lié aux premières torpilles et à l'effort de guerre britannique, une espèce de Basil Zaharoff.
Chaque nouvelle période abordée permet de mieux comprendre les relations qui unissent les personnages et les marquent. Au passage le lecteur va redécouvrir la city de Londres, les salons parisien, les fêtes mondaines de Biarritz, puis Venise.
Extrêmement documenté et plein d'érudition ce gros livre mérite de prendre le temps de sa lecture.
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John Stone fait Lord Ravenscliff, magnat de la finance et dirigeant d'une société spécialisée dans l'armement, meurt. Est-il tombé de la fenêtre, l'a-t-on poussé ? Voici l'une des questions que l'on est amené à se poser mais c'est surtout l'une des clauses de son testament qui est le pivot de l'histoire. En effet, l'héritage ne pourra être effectif que lorsque l'enfant caché de John Stone sera retrouvé cependant il n'y a aucun indices pour le retrouver.

Ce roman, divisé en trois parties et raconté par trois différents protagonistes, nous permet de découvrir qui est John Stone et son histoire.

La première partie se déroulant en 1909, à Londres, est racontée par Braddock, jeune journaliste, que nous suivons dans une enquête financière. En effet, bien qu'Elisabeth, lui demande de rechercher l'enfant caché, le journaliste aborde l'aspect financier de l'histoire en essayant de comprendre le mécanisme de fonctionnement de la société de John Stone. Je dois dire que j'ai eu du mal à accrocher à cette partie notamment avec l'utilisation de termes spécifiques concernant la finance. J'ai également trouvé assez lourds l'obsession et les sentiments de Braddock pour Elisabeth, je n'avais qu'une seule envie : le secouer. Quant à la fin de cette partie, eh bien elle m'a laissé complètement insatisfaite.

La deuxième partie se déroule dans les années 1890, à Londres mais surtout à Paris. Il s'agit d'une partie plus centrée sur l'espionnage et est présentée sous la forme des mémoires de Henry Cort. Plus intéressante et moins technique (sur l'aspect financier) quoi que, nous découvrons Elisabeth lorsqu'elle est une jeune femme, sa rencontre avec John Stone ainsi que les relations existantes entre certains personnages de la première partie.

Enfin la dernière partie se concentre sur la jeunesse de John Stone notamment son séjour à Venise, dans les années 1860, au milieu de la société anglaise y vivant. Cette partie s'attache à faire découvrir la Venise de cette période, du goût pour le spiritisme avec une histoire d'amour passionnelle. Mais surtout, nous comprenons enfin quels sont les liens entre tous les personnages ou presque que nous avons rencontrés au fil de l'histoire.

Pour conclure, c'est un roman intéressant qui arrive à associer finance, espionnage et amour avec des personnages complexes que l'on découvre au fur et à mesure des pages. Si l'aspect financier m'a rebuté et m'a parfois fait décrocher, j'ai beaucoup apprécié les aspects historiques avec la vie londonienne, parisienne, la découverte de Venise et de ses charmes à cette période ainsi que la vision peut être plus réaliste de l'espionnage (plutôt que celle véhiculée par James Bond et autres). La fin explique de manière tout à fait logique les évènements même si certains aspects semblent un peu trop tirés par les cheveux.
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Pas le meilleur roman que j'aie lu depuis dix ans, non, mais LE meilleur LIVRE que j'aie eu la chance de lire depuis dix ans. Et le meilleur et de loin de Pears dont j'ai aimé tous les livres. Plutôt mesuré d'habitude dans mes jugements, et assez blasé par plus de 50 ans de passion pour les livres, là je me suis surpris à rester "scotché" par cette histoire où l'on trouve, imbriqués de façon très naturelle, une description des mécanismes financiers et industriels toujours d'actualité, une vision de la préparation de la guerre de 14-18 par les grandes Nations en lice, une approche des techniques d'espionnage, une description du demi-monde de la belle époque, et au milieu de tout cela, une magnifique et tragiquement romantique histoire d'amour. Ce livre respire l'intelligence et cela fait du bien.
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Londres 1909, le très fortuné Lord Ravenscliff, John Stone, décède de façon étrange. Sa jeune et très belle veuve, Lady Elizabeth charge un jeune journaliste, Matthew Braddock, de trouver un héritier énigmatique.

Iain Pears nous entraine dans une fiction où se succèdent trois récits qui vont permettre de faire la lumière sur cet homme fascinant que fut John Stone et la raison de sa mort.

Le premier d'entre eux suit l'enquête de Braddock jusqu'à une tentative d'assassinat contre le Tsar.

Le suivant issu de comptes rendus d'un certain Henry Cort nous ramène vingt ans plus tôt à Paris et dévoile le passé d'Elizabeth, courtisane et criminelle. Diplomatie, tractations financières, meurtres ; tous les coups sont permis pour le service de Sa Majesté.

Le dernier récit est issu de notes écrites par John Stone lui-même et nous entraine à Venise. La ville n'est plus que le fantôme d'elle même et tourne le dos au monde moderne. S'y retrouvent Stone, le créateur de la torpille et le père d'Henry Cort.

Qui est en vérité John Stone ? Féroce capitaliste au physique de petit bourgeois, il apparait comme un homme déçu par la petitesse de ses contemporains, leur courte vue, leur absence de courage. Dans ses mémoires, il dévoile le secret de son testament et surtout annonce la raison de sa mort.

Page turner, ou roman fleuve comme on voudra, ce livre plonge le lecteur à travers trois époques. Il effleure de façon romanesque la crise financière de 1890 et décrit par touches successives l'Europe au terme du XIXème siècle, l'émergence d'une finance toute puissante, le début de la Triple-Entente et surtout le drame intime d'un personnage maudit.

Iain Pears nous ballade d'un narrateur à l'autre pour percer le mystère. Intelligent, bien écrit, précis, le récit passe d'un registre à l'autre; patchwork brillant composé de plusieurs histoires imbriquées et offrant à chaque fois une vision particulière de John Stone. Top, culte.

Thomas Sandorf
Lien : https://www.amazon.fr/Chute-..
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Tout débute par un enterrement, celui de Anne Robillard, dans le Paris de l'après guerre (1947).

Qui fut Anne Robillard ???? Pourquoi John Stone, son 1er mari, s'est il suicidé ?
Le mieux est de suivre l'enquête du jeune journaliste Braddock. Au fil de ses pérégrinations, ce dernier va de surprises en surprises, met à jour des secrets, des vérités qu'il ne soupçonnait pas … …
La Cité des Doges n'apparaît que dans toute la dernière partie du roman, mais, elle joue un rôle capital dans la vie des héros, et, notamment dans celle de John Stone …
Dans cette Venise de la fin du XIXème siècle, les passions vont s'y exacerber, mener certains personnages clés du romans vers la dépression, voire même la folie.
Pour chaque lieu, chaque époque, l'auteur pose le décor, le problème avant d'essayer de démêler les fils de l'énigme afin de trouver la solution.
Les personnages possèdent un passé mystérieux, ils sont diaboliques et retors à souhaits, leurs égoïsmes, leurs orgueils passent avant tour, mais, on ne peut s'empêcher de s'y attacher, et, de trembler pour eux.
L'auteur décrit une intrigue alambiquées, aux multiples rebondissements (complots, trahisons, etc.) dans laquelle il est impossible de trouver la solution avant de lire le bouquin jusqu'à la dernière ligne… …
Et là, ultime pirouette de l'auteur : la fin inattendue du polar !!!!!
A lire absolument … …
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Voilà à quoi servent les entreprises. À faire fructifier le capital. Ce qu’elles fabriquent ne compte pas. Torpilles, denrées alimentaires, vêtements, meubles, c’est du pareil au même, et elles feront tout ce qu’il faut pour survivre et prospérer. Ont-elles des chances d’accroître leur capital en faisant trimer leurs employés comme des esclaves ? Oui, si c’est nécessaire. Peuvent-elles faire plus de bénéfices en vendant des instruments de mort ? Oui, encore une fois. Et ont-elles le droit de saccager la nature, de détruire les forêts, de déraciner les communautés et de polluer les rivières ? Elles en ont le devoir si cela leur permet de gagner davantage d’argent.
Une société est une buse amorale. Elle n’a aucun sens du bien et du mal. Les contraintes doivent venir de l’extérieur, des lois et des coutumes qui lui interdisent de faire certaines choses que nous désapprouvons, mais ces restrictions réduisent les bénéfices. Voilà pourquoi toutes les compagnies s’efforceront toujours de contourner les lois et d’agir à leur guise pour faire du profit. C’est leur seule façon de survivre, parce que les puissants dévorent les faibles. Et que c’est dans la nature du capital, qui est sauvage, épris de liberté et ne supporte aucune entrave. (pp.287-288)
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Je sais que vous avez fait des études. Vous avez l’habitude des livres. Vous trouvez tout naturel de lire. Mais ces livres étaient pour moi comme une oasis en plein désert pour le voyageur épuisé. J’étais fascinée, au comble du bonheur. J’avais mis le pied dans un autre univers, plein de choses et de gens extraordinaires. Je suis tombée amoureuse de Rastignac et j’ai vu en lui les premières lueurs de ma propre ambition. Il n’avait rien et souhaitait conquérir Paris. Il m’a appris que la douceur et la gentillesse ne me mèneraient pas à grand-chose. Il gardait cependant une bonté que la société ne pouvait corrompre. Les livres m’ont enseigné l’amitié et la fidélité, la trahison et la méfiance. Ils m’ont appris à rêver et m’ont parlé de mondes, d’êtres et d’existences dont je n’avais jamais soupçonné l’existence. (p.372)
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page 389

Mais commençons par le commencement... Vous avez été recruté, pour des qualités que je n'ai pas personnellement constatées, afin de devenir ce qu'on appelait jadis un "agent de renseignements" et aujourd'hui, de manière assez vulgaire, un "espion". La Grande-Bretagne est seule au monde, très enviée et détestée pour sa richesse et l'étendue de son empire. Beaucoup souhaiteraient l'abattre. Elle ne doit compter que sur elle-même et ne peut considérer personne comme son ami. Il lui faut tout surveiller et être capable de semer la discorde parmi ses ennemis. Voilà, brièvement , en quoi va consister votre travail.
Je posai sur lui un regard perplexe. Il devait sans aucun doute s'agir d'une mauvaise plaisanterie.
Vous vous taisez, enfin, poursuivit-il. Vous commencez à apprendre. Si M. Wilkinson décide que l'intérêt national est mieux servi par la paix continentale, vous vous efforcerez - en vous acquittant de votre petit rôle - d'oeuvrer en ce sens. S'il change soudain d'avis et décide qu'une guerre est nécessaire, vous chercherez à monter les voisins les uns contre les autres. Et surtout vous tenterez de découvrir qui pense quoi, à tel ou tel moment.
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Notez que je ne n'ai pas dit que j' "étais" journaliste. Je faisais seulement le travail d'un journaliste.
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- Je vous fais peur ? Ou vous faites-vous peur à vous-même ? demanda-t-elle d'un ton qui suggérait qu'elle n'attendait pas de réponse.
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L'écrivain Iain Pears confie ses méthodes d'écriture.
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