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Georges-Michel Sarotte (Traducteur)
EAN : 9782266088022
928 pages
Pocket (31/03/2004)
3.8/5   568 notes
Résumé :
Université d'Oxford, 1663. Le professeur Grove est retrouvé mort, assassiné à l'arsenic. Sarah, sa servante, est accusée du meurtre et exécutée. Quatre personnages relatent les circonstances et les mobiles de ce crime dont ils ont été les témoins. Chacun croit fournir la seule version objective des faits. Seul le lecteur découvrira la vérité dont chaque récit individuel ne révélait qu'un fragment. Iain Pears livre ici un roman philosophique doublé d'un thriller hist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 568 notes
Ma famille m'offre des livres pour me cultiver, mais certains amis ont le bon goût de m'en offrir pour me détendre. Je ne dis pas non à un page turner de temps en temps, et j'aime quand un livre m'absorbe au point que, si quelqu'un se faisait assassiner à côté de moi dans le RER, je m'étonnerais de trouver du sang sur mes chaussures. Quand on aime les polars XVIIème et les romans à tiroirs, celui-ci est parfait.

Angleterre, 1663. le roi Charles II est revenu au pouvoir, les restes de la révolution anglaise et du règne de Cromwell se dissolvent peu à peu. A Oxford, un respectable professeur est retrouvé mort, empoisonné. Sa servante est soupçonnée ; un marchand italien de passage également. La situation politique est complexe, instable. Certains n'ont pas renoncé à la construction du Royaume où tous seraient égaux ; d'autres tentent de récupérer l'héritage dont les a privés les guerres.

Quatre récits se croisent, s'entrecroisent et se contredisent. Curieusement, plus on avance et plus les témoignages sont ceux de gens qui, de prime abord, semblaient insignifiants dans les précédents. Mais dans les temps troublés, la discrétion est une qualité. Choix intéressant, une bonne partie des personnages ont réellement existé – et si les rôles qui leurs sont confiés sont romancés, l'auteur a visiblement fait ce qu'il pouvait pour coller à ce que l'on sait d'eux. D'ailleurs globalement, pour autant que je puisse en juger, l'historicité est excellente. Les personnages pensent et raisonnent en personnes de leurs temps, et non en citoyens du XXIème siècle comme dans beaucoup trop de romans ou de films ‘historiques'. Les rares anachronismes sont à priori le fait de traducteurs ignorant que la vulcanisation du caoutchouc n'a été découverte qu'en 1839.

Avec cela du suspens, une écriture prenante, et au final un excellent moment de détente. Et on ne peut que compatir au désarroi du pauvre voyageur italien confronté à la cuisine anglaise. Trois cents ans ont passé, et on n'a toujours pas percé le mystère de la survie d'un peuple qui apparemment ne s'alimente que de bière.
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Mr Grove, professeur à Oxford, est retrouvé mort, empoisonné à l'arsenic. Mais qui l'a tué? Une coupable est pendue mais a-t-elle commis ce crime dont elle s'accuse?
Cette histoire est racontée par quatre protagonistes de l'histoire. Chacun nous détaille sa version des faits.
L'histoire se déroule au coeur de l'Angleterre, principalement à Oxford, dans les années 1660, période chahutée par le retour du Roi Charles II, période de suspicion car crainte d'un soulèvement politique.
Le savoir (les professeurs) et les religieux sont très proches et parfois, ils partagent les deux casquettes mais sans avoir beaucoup de charisme.
Le livre regorge d'informations historiques. On ressent vraiment bien le climat de l'époque (méfiance, suspicion).
Mais que ce livre est bavard. Oui pour les informations mais il y a trop de détails pour une lecture fluide. J'avoue avoir subi le livre par moments et il a bien failli me tomber des mains mais j'ai tenu bon :-).
Le premier et le deuxième récit m'ont davantage plu car on sentait un peu plus d'humanité chez les deux personnages. Je crois que la froideur du récit due à cette époque peu humaniste a contribué à mon déplaisir.
L'auteur nous raconte quatre points de vue différents et un seul est vrai mais, là où il est fortiche, c'est qu'aucune des histoires n'est une redite de la précédente mais bien un enrichissement pour arriver à une vérité.
L'idée est originale mais trop de longueurs à mon goût. Je le conseille à tous les amoureux d'histoire et à tous les lecteurs patients... Belle lecture!
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Seconde lecture de ce superbe roman, pour moi. Je l'avais lu en 1998 lors de sa sortie et il m'avait laissé un très bon souvenir. Raison pour laquelle je m'étais promis de le relire un jour. Depuis plusieurs mois, il me faisait de l'oeil dans ma bibliothèque mais je n'osais franchir le pas en raison de l'épaisseur de ce pavé de plus de 600 pages en tout petits caractères.

C'est maintenant chose faite et j'ai éprouvé le même plaisir que lors de ma première lecture. Je me souvenais du début du livre mais, j'avais complètement oublié le dénouement final, ce qui n'est pas plus mal.

Ce livre relate le meurtre d'un éminent professeur d'université vu par quatre protagonistes qui apportent chacun leur point de vue sur les évènements. Et force est de constater que selon le point de vue de chacun, les évènements semblent totalement différents et le coupable désigné l'est tout autant. Ce récit m'a fait comprendre toute l'importance du devoir d'enquête dans tout problème de justice.

Pour moi, une lecture indispensable pour tout lecteur intéressé par les thrillers historiques. N'hésitez surtout pas et plongez les yeux fermés dans cette fresque historique époustouflante !
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L'un des meilleurs et des plus subtils romans historiques contemporains.

Publié en 1997, après une série de six romans policiers situés dans le monde de la peinture, bien connu de ce Britannique philosophe et historien d'art, "An instance of the fingerpost" marquait à mon avis une date dans le roman historique moderne.

D'une grande ambition littéraire, il avait tout pour ébranler (favorablement) les amateurs du genre souvent habitués à des ouvrages plus paisibles, et à l'instar du "Q" ("L'oeil de Carafa") ou du "Manituana" des Wu Ming, il disposait de tous les atouts pour attirer des lecteurs que le roman historique ne séduit habituellement guère. C'est ce qui se produisit dans de nombreux pays, mais qui fut partiellement "gâché" en France par une frénésie éditoriale qui conduisit, après la belle traduction de Georges-Michel Sarotte chez Belfond en 1998 (même si l'on peut toujours se demander comment on en est venu à l'intitulé "Le cercle De La Croix"), à publier cinq des enquêtes policières écrites auparavant en cinq ans, sans trop s'embarrasser d'expliquer au public qu'il s'agissait de travaux antérieurs et sensiblement moins ambitieux, mais en espérant vraisemblablement "surfer" sur le succès initial. Dommage pour le statut de l'écrivain et de son premier roman majeur, qui ne s'en est pas totalement remis dans notre pays.

1663. Avec le retour laborieux du roi Charles II, l'Angleterre se remet difficilement des 20 ans de guerre civile ayant suivi la chute de Charles 1er et la prise du pouvoir par la New Model Army de Cromwell, lorsqu'un gentilhomme vénitien, d'une famille marchande mais également médecin amateur à ses heures, débarque à Oxford, devant patienter là pendant qu'une complexe affaire du commerce familial se résout à Londres. Rencontrant rapidement une foule de personnages témoignant chacun à leur manière de la complexité des relations humaines et de l'incroyable instabilité engendrée par la qurelle religieuse encore très pulvérulente à l'époque, il va assister impuissant à la mise en accusation puis à l'exécution d'une jeune femme de basse condition, accusée peut-être à tort du meurtre d'un respectable universitaire...

Si les 260 pages de cette première partie donneraient déjà matière à un roman tout à fait honorable, le propos ne fait en réalité que commencer : trois autres parties, pour atteindre les 960 pages finales, conduites par trois narrateurs supplémentaires successifs (et l'un des charmes du récit est de voir surgir comme "nouveaux" narrateurs des personnages connus, mais que l'on n'aurait jamais imaginés, dans la première partie, dans ces rôles) vont déconstruire pas à pas le récit initial du Vénitien - puis celui de leur(s) prédécesseur(s) dans le rôle, auquel ils ont eu accès, donnant par trois fois une vision totalement différente, progressivement "complétée" ou au contraire "renversée", de ce qui s'est réellement passé durant ces quelques semaines oxfordiennes.

Éblouissante performance narrative, menée avec une réelle honnêteté vis-à-vis du lecteur (il ne s'agit pas d'une "énigme à résoudre", après tout), et engendrant une intense délectation, lorsque peu à peu la démonstration se fait de ce que signifie vraiment un "narrateur non fiable" en littérature, et de l'ensemble des raisons, volontaires et involontaires, qui conduisent à ce statut si particulier.

Du grand art, construit avec un aplomb tourbillonnant, soutenu par des recherches historiques de haute volée, et révélant au fil des pages son abrupte leçon sociale et politique.
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Roman à tiroirs, roman à énigme où l'auteur aime mystifier le lecteur tout en lui offrant (comme c'est gentil) toutes les clés pour décrypter tout seul l'écheveau patiemment assemblé. de quoi vous faire prendre des vessies pour des lanternes... et alors? comme dirait Francis Blanche... On se brûle sur le bûcher dresser pour se débarrasser des hérétiques, des sorcières, des indésirables... comme Sarah Blundy, personnage central du roman, femme libérée, fière, et indépendante.

Roman historique se déroulant dans une des périodes les plus troublées de l'Histoire d'Angleterre. Protestants et catholiques se regardent en chiens de faïence. le roi est revenu sur le trône. Cromwell n'est pas encore qu'un souvenir. Ses partisans sont encore bien là. Et ils oeuvrent dans le plus grand secret. Entre trahison et compromission, menaces et meurtres, mensonges et chantage.

Mentionnons au passage que la plupart des personnages sont réels. Et Iain Pears exploitent judicieusement les zones d'ombres de leur vie pour boucher le trous.

Roman de moeurs et social dans la peinture faite d'une époque où le sang importe davantage que les actes. Où la place de la femme est réduite. Société patriarcale, cloisonnée en castes. Les préjugés, les opinioins préconçues abondent et fortifient le jugement.

Roman scientifique et religieux. Iain Pears nous emmène dans les croyances et les fois de cette seconde moitié du XVIIè siècle où on expériemente des trucs déments, comme la transfusion sanguine. Où on achète des cadavres pour les disséquer. Où on pense qu'un cadavre peut maîtriser un écoulement de sang post-mortem de façon à désigner son assassin. C'est une époque où foi et science fusionnent et se téléscopent.

Finalement, on pourrait se dire que ce roman, profondément iconoclaste et féministe, convient mieux à 2021 qu'à 1997, date de son écriture (et date depuis laquelle j'ai ce livre sans l'avoir lu...).

Roman d'amour, clairement. Entre Sarah Blundy et ... l'auteur de la 4è partie du roman. Ce roman contient effectivement 4 parties. Chacune contenant une partie de la vérité, réalité... avec au passage une belle réflexion de Iain Pears sur "qu'est-ce que la vérité?". Première partie centrée sur le procès de Sarah Blundy pour le meurtre de Robert Grove. Deuxième partie donnant la parole à un fils (royaliste) qui souhaite réhabiliter la mémoire de son père accusé de trahison. Troisième partie politique sous la plume d'un éminent méthématicien, expert en codage et crypotographie. Quatrième partie historique. Ma préférée, car humaine.

On a compris, j'ai bien aimé. C'est parfois difficile à lire. Long, lent. le lecteur se fait rouler dans la farine. L'auteur lui donne à lire des récits biaisés, incomplets, partisans, subjectifs... dans lesquels pointent des vérités, des indices, des éléments qui permettent de progresser peu à peu vers le dénouement.

Jusqu'au bout Pears maintient le suspense. Jusqu'à la fin, il revient sur des passages et les éclaire autrement. Il distille des rebondissements. Il maîtrise clairement le sujet. Ouvrage très documenté, écriture précise et ciselée, à la construction imparable. On est dans l'exercice de style le plus pur, et parfaitement réussi en ce qui me concerne. Je n'en lis pas beaucoup car le roman historique ou le roman d'espionnage, ce n'est pas trop ma tasse de thé. J'ai fait exception pour le Challenge Multi-Défis 2021 dont ce livre constitue ma 100è lecture.
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
"- Votre fille n'en [de l'argent] gagne pas assez?
- Pas suffisamment pour que nous évitions les dettes, non. Elle a du mal à trouver du travail, car elle a la réputation d'être emportée et désobéissante. C'est très injuste : jamais mère n'a eu une si bonne fille.
- Elle est parfois plus franche dans ses propos qu'une fille de sa condition ne devrait l'être.
- Non, monsieur. Elle est plus franche dans ses propos qu'une fille de sa condition n'est autorisée à l'être." (p.108)
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"Combien de fois, alors que j'avais eu une question à l'esprit, ai-je pris un livre au hasard sur une étagère, parfois un livre dont je n'avais jamais ouï parler, et ai-je trouvé la réponse cherchée inscrite dans les pages ! On sait que les hommes se sentent poussés vers le lieu où ils vont rencontrer pour la première fois la femme qui va devenir leur épouse. De manière similaire, même les paysans savent que laisser la Bible s'ouvrir au petit bonheur et placer le doigt au hasard sur la page ainsi révélée donnera le plus souvent le meilleur conseil qu un homme puisse souhaiter recevoir."
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Quelqu'un tenta un jour de m'expliquer les théories de M. Newton, mais elles me semblent absurdes. Il s'agissait, je crois, de prouver que les choses tombent. Ayant fait une mauvaise chute de cheval la veille, je répliquai que toutes les preuves dont j'avais besoin se trouvaient sur mon arrière-train.
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"Je vous le dis Cola, si je venais à mourir demain, je vous donne l'autorisation de m'anatomiser. Que cela dérange certains gens me dépasse. Après tout, on les enterre tôt ou tard, n'est-ce pas ? Qu'importe qu'ils soient en un seul morceau ou en plusieurs, du moment qu'ils meurent avec le secours de la religion ? Croient-ils que le bon Dieu n'est pas capable de les remonter avant le deuxième avènement du Messie ?"
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Il se dirigea vers une étagère et choisit un tube souple au bout duquel se trouvait une pipette de verre; il inséra celle-ci dans le goulot de la bouteille qu'il plaça sur la table. Ensuite, il s'accroupit et aspira par l'autre bout du tube, puis s'écarta lorsque le liquide jaillit dans le récipient placé au-dessous.
"Exercice intéressant et utile, fit-il observer. Assez commun, évidemment, mais fascinant malgré tout. Du moment que la seconde partie du tube est plus longue que la première, le liquide va continuer à s'écouler, parce que le liquide qui descend pèse davantage que le liquide qu'on fait remonter."
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L'écrivain Iain Pears confie ses méthodes d'écriture.
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