Au service de la protection du patrimoine artistique italien, c'est le branle-bas de combat : pour protéger son poste face à un jeune technocrate aux dents longues, le chef actuel du service doit réussir l'impossible. À savoir arrêter un hypothétique voleur qui aurait dérobé pendant des années les plus grandes toiles sans jamais être inquiété.
Quelques indices font leur apparition pour dépoussiérer un dossier enterré depuis des années. Mais voilà, le suspect principal fait une mauvaise chute (assez suspecte, on s'en doute) quelques heures avant de révéler des informations capitales.
Un polar à l'ancienne honnête, mais pas vraiment surprenant. Étant donné le peu de personnages vraiment suspects, et l'inégalité de leur développement dans l'histoire, on devine un peu trop facilement l'identité du coupable.
Commenter  J’apprécie         181
Iain pears nous promène de Florence à Londres dans les pas de ses personnages. D'une par Flavia di Stefano, enquêtrice au Service de Protection du Patrimoine à Florence, d'autre part Jonathan Argyll, son amoureux, d'origine anglaise, revendeur de tableaux trop honnête pour faire des affaires.
Argyll part pour un court séjour à Londres, et en profite pour rechercher des renseignements sur une affaire en cours levée par Flavia et son chef.
Comme à chaque fois que Jonathan se lance dans quelque chose pour aider Flavia, rien ne se passe comme prévu. L'homme qu'il doit rencontrer est mort quelques heures plus tôt, et ce n'est pas un accident!
Il était soupçonné de vol de tableau depuis 30 ans, sans laisser d'indice.
Argyll élabore d'après ses recherches une théorie, dont il persuade Flavia de sa justesse, malgré quelques zones d'ombres.
Peu de temps après, il se rend compte de son erreur. Doit-il donner la nouvelle version des faits à Flavia, au risque de la perdre, ou doit-il se taire, quittant Londres avec un dessin de Léonard de Vinci pour prix de son silence? Son intégrité morale en prend un coup, mais c'est ça quand on mène une enquête à l'affectif, on perd son objectivité!
Commenter  J’apprécie         70
Il arrivait [à Flavia] de ne pas comprendre pourquoi certaines questions administratives étaient soumises à son attention, mais il fallait l'accepter. Montagne de rapports concernant des vols, colline de procès-verbaux d'arrestations, véritable chaîne alpine d'inepties habituelles sur divers sujets sans intérêt. Les Archives voulaient une nouvelle photocopieuse... La demande de congé de Susanna afin d'assister aux noces de son ex-mari... (Étrange requête, mais pourquoi pas ? Il n'y avait aucun mal à être large d'esprit). La Comptabilité se demandait si tel enquêteur avait vraiment été obligé récemment de descendre dans l'hôtel le plus cher de Mantoue au cours d'un déplacement de routine.
Et ainsi de suite. Que se passerait-il, songea-t-elle, si elle déchiquetait tout le tas ? Non, ça ne marcherait pas. Perdez une galerie d'art toute entière, ça ne fait ni chaud ni froid à personne, mais égarez le double d'une facture, et le monde entier est sans dessus dessous jusqu'à ce qu'on la retrouve.
— Notre politique est de collaborer pleinement avec la police afin d'essayer d'assainir le marché de l'art et de le rendre plus honorable.
— Vraiment ?
— Non. Mais je pense qu'on devrait profiter de ce cas précis pour prendre un bon départ.
La qualité n'a pas d'importance. Ce ne sont pas les tableaux qui intéressent les acheteurs. J'ai mis un bon bout de temps à le comprendre. Ils ne veulent dépenser leur argent que pour un pedigree. Comme pour un chien, un cheval...ou un aristocrate, continua-t-il, tout en se demandant s'il ne filait pas excessivement la métaphore. une signature et un pedigree valent dix fois plus qu'un tableau lui même, et les œuvres qui en sont dépourvu sont souvent traitées avec circonspection.
Il jeta un coup d’œil alentours, à la recherche de rations de survie, au cas où…Hélas ! tout était en boîte, avait été surgelé des années-lumière auparavant ou était recouvert d’une mince couche de poussière.
Argyll ne huma pas aussitôt l'odeur du profit. Il ne reconnut pas l'auteur probable en se demandant à qui il pourrait le revendre. Simplement il le vit et l'aima.
L'écrivain Iain Pears confie ses méthodes d'écriture.