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EAN : 9782081391444
243 pages
Flammarion (06/06/2018)
3.79/5   21 notes
Résumé :
«Inès avait l'air de l'ange qu'elle n'était pas. Marie l'avait compris. Fille unique, elle était la future héritière de l'hôtel le plus prestigieux de Lourdes situé au pied des sanctuaires, là où se pressaient les foules de pèlerins et où vivaient les propriétaires des affaires les plus florissantes, ceux de la haute.» Sur fond d'intrigues au coeur d'un palace luxueux, dans une ville mystique jusque dans sa pierre de granit et ses brumes hivernales, L'hôtelière du G... >Voir plus
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L'autre miracle de Lourdes

Bernadette Pécassou retrace dans L'hôtelière du Gallia-Londres l'essor de l'hôtellerie à Lourdes. Un autre miracle, riche en péripéties, qui va accompagner l'évolution de la société.

Si c'est grâce à Bernadette Soubirous que Lourdes va devenir à partir de 1858 l'un des plus importants lieux de pèlerinage en Europe, c'est grâce à une autre Bernadette que nous pouvons découvrir l'impact de ces apparitions de la vierge Marie sur l'économie locale. Dans son nouveau roman, Bernadette Pécassou-Camebrac a choisi deux femmes pour incarner cet essor aussi fulgurant qu'inattendu, Marie et Inès.
La première est fille d'un boulanger et vit dans le quartier populaire en haut de la ville. Ses parents, qui ne comptent pas leurs heures de travail, espèrent que leur dur labeur leur permettra de grimper l'échelle sociale et espèrent offrir à leur fille une vie meilleure. En attendant, et pour répondre aux besoins d'une clientèle de plus en plus nombreuse, Marie est chargée d'assurer les livraisons dans les hôtels et les pensions qui n'ont pas tardé à ouvrir pour accueillir la masse grandissante des pèlerins. Selon leurs moyens, ces derniers choisissent de loger dans une pension, comme celle que tiennent les parents de Josy, sa meilleure amie, ou dans le petit hôtel tenu par les parents de Chantal, une autre amie, voire dans un établissement plus huppé situé au pied du sanctuaire, comme le prestigieux Gallia-Londres tenu par les parents d'Inès.
Inès est certes camarade de classe de Marie, mais pour le reste les deux filles sont à l'opposé l'une de l'autre. Un fossé qui ne va du reste cesser de croître après que Marie ait compris la soif de pouvoir et le plaisir d'humilier d'Inès. Un jeu pervers qui a failli causer la mort de Béatrice, la jeune fille qu'Inès entendait soumettre à ses caprices. Et alors que la ville se transforme, que les premières habitations de fortune en bois cèdent le pas à des structures plus importantes, que les groupes hôteliers tentent de s'installer et que les bénévoles – en particulier les hospitaliers de Lourdes – tentent de se structurer, les deux adolescentes vont trouver un nouveau terrain d'affrontement: les beaux yeux de Paul.
Le beau jeune homme est un espoir du rugby dans une ville qui a fait de ce sport une nouvelle religion et voit le FCL devenir le club le plus titré de France.
Ne dévoilons pas ici laquelle des deux réussira à l'épouser, mais soulignons le talent avec laquelle Bernadette Pécassou a construit son roman. En nous offrant quelques rebondissements qui entretiennent joliment une dramaturgie combinant les rivalités aux éléments d'histoire locale et les ambitions avec les changements profonds de la société, elle mêle l'utile à l'agréable. Sans oublier l'une des mutations les plus spectaculaires de l'époque: la volonté d'émancipation des femmes. Car si le sexe dit faible n'a alors pas le droit d'avoir un compte en banque, il ne va pas pour autant abdiquer. Les combats sont ici édifiants avec quelquefois un coup de main du destin. Mais à Lourdes, comment pourrait-il en aller différemment? Une lecture à ne pas conseiller uniquement à ceux qui partiront en vacances dans les Pyrénées, mais ä tous ceux qui aiment les romans historiques bien troussés.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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L'apparition de la Vierge devant Bernadette Soubirous, en 1856, a permis le développement de la ville de Lourdes.


L'hôtelière du Gallia-Londres commence en 1956. Nous suivons plusieurs adolescentes et leurs familles : des riches, celles d'Inès et de Béatrice et des plus modestes, celles de Marie, Josy et Chantal.


À Lourdes, il y a de la place pour les petites pensions dans lesquelles on se sent comme chez soi et des hôtels de luxe. Pourtant, à la fin des années 60, l'hôtellerie évolue. Elle commence à intéresser des promoteurs immobiliers, il faut se démarquer pour attirer les pèlerins. de nombreuses professions gravitent autour des hôtels : les boulangers, les chauffeurs de cars, etc. Bernadette Pecassou montre ceux qui suivent le progrès et ceux qui estiment qu'il ne faut rien changer.


A cette époque, malheureusement, les femmes n'ont pas voix au chapitre. Les hommes pensent qu'elles doivent faire rentrer l'argent, mais que c'est à eux de décider la manière de le dépenser. L'auteure montre les frétillements du désir d'émancipation de la part des femmes. Les mères veulent que leurs filles gagnent leur autonomie. Bernadette Pecassou montre que sans les femmes, beaucoup de commerces auraient coulé et pourtant, elles dépendent des hommes de la famille. Elles sont sous l'autorité des pères, des frères, des époux. Les personnalités les plus développées sont celles d'Ines et de Marie. Tout les oppose et pourtant, elles sont, toutes les deux, marquées par l'héritage familial. Elles souhaitent une autre existence que celles qui les ont élevées.


Au centre de la vie des jeunes filles, il y a Paul. Il est le frère de Josy. Elles sont plusieurs à vouloir être sa petite amie. Les intrigues amoureuses donnent du piment à ce livre historique et les rebondissements sentimentaux m'ont captivée.


Une rivalité très forte oppose Inès et Josy. Cette dernière ne supporte pas les privilèges dont bénéficie son ennemie, de par sa position aisée. A travers elles, l'auteure dépeint les contrastes entre la Bourgeoisie et la classe sociale plus modeste.


Ce livre montre le développement de la vie de Lourdes. le catholicisme est à l'origine de son essor et l'auteure explique de quelle manière les instances religieuses et les acteurs du tourisme sont liés. C'est un hommage à ces femmes qui travaillaient du matin au soir, qui terminaient leur journée très tard, après les processions. C'est aussi une description de leur désir d'émancipation...


La suite sur mon blog
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A travers une belle histoire fictive, Bernadette Pécassou nous entraîne à la découverte de l'Histoire de Lourdes mais surtout de ses hôtelières. C'est une région qu'elle connaît depuis l'enfance et le sujet de l'hôtellerie a été bien étudié. Un sujet vraiment intéressant à découvrir et assez inédit.
Au niveau de la partie fiction, l'histoire des personnages est bien écrite. Même si certains passages sont un peu tirés par les cheveux, tout trouve une explication dans les dernières pages du roman.
Le personnage principal de Marie est intéressant car il représente l'évolution de la situation des femmes dans la société lourdaise.
S'il fallait tirer une leçon de ce roman, ce serait de ne jamais baisser les bras face aux difficultés.
En conclusion, il s'agit d'un auteur que je connaissais déjà et que je vais continuer à suivre avec intérêt.
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L'auteur nous entraîne dans le Lourdes des années 1950 où nous rencontrons les héritiers des hôtels et le peuple qui travaille et essaie de prendre son envol avec l'attraction touristique de leur ville.
De milieu différent Inès et Marie s'opposent. Tandis qu' Inès vit dolemment auprès de ses parents, Marie, elle veut tenir un hôtel mais elle est n'est pas du bon côté de la barrière.
Tous ceux qui ont aimé "La belle chocolatière" aimeront cet ouvrage car tous les ingrédients y sont réunis . Un roman qui détend assurément.
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Bernadette Pécassou nous plonge dans le Lourdes des années 1950 - 1960, où l'hôtellerie et le tourisme religieux connaissent de profondes mutations. le contexte est précis et documenté, l'auteure arrive à donner vie à cette ville où les visons de Bernadette assurent prospérité mais aussi jalousie et rivalités.

L'histoire est cependant bien faible, et n'arrive jamais à véritablement décoller. Les personnages semblent bien artificiels, tout comme leur évolution dans la cité. On arrive au bout du livre sans peine, mais sans réel plaisir non plus.

Le style est plat, le travail de documentation prend souvent le pas sur la narration. L'hôtelière du Gallia-Londres nous aura au moins permis d'améliorer nos connaissances sur le développement de Lourdes, mais c'est tout !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Marie avait commencé à déceler la noirceur du démon sous la trompeuse blondeur de l'ange un jour d'hiver et de froid sibérien quand, par le plus grand des hasards, elle avait assisté à une scène qui devait rester gravée au fer rouge dans sa mémoire.
Nous étions au cœur du terrible mois de février 1956.
Une exceptionnelle vague de froid paralysait le pays depuis plus de deux semaines. Les eaux du gave avaient gelé et la neige, tombée en abondance, recouvrait la ville. Le thermomètre était passé au-dessous des moins vingt degrés, la France et l'Europe entière étaient en alerte. La Nouvelle République du 12 février annonçait qu'en Corrèze, le record de froid était de moins trente-cinq degrés et à Nantes, la Loire charriait des glaçons longs de plus d'un mètre. C'était un temps à ne pas mettre le nez dehors ou mieux valait s'emmitoufler jusqu'aux yeux d'épaisses couches de laine, sous peine de sentir la moindre goutte geler dans ses narines. Harnachée de pied en cap, la petite Marie filait à l'épicerie Cazalé faire une course de dernière minute pour le repas du soir quand, passant devant la statue de sainte Bernadette près de l'église paroissiale, elle entendit une voix. Or, elle avait beau tourner la tête en tous sens, elle ne voyait personne. Pas le moindre passant, pas même un chien. Elle s'apprêtait à repartir quand la voix résonna à nouveau, toute proche. Elle s'arrêta, tendit l'oreille.
Cette voix si particulière… c'était celle d'Inès. Ça alors! Que pouvait bien faire cette pimbêche dans ce froid glacial, ce n'était pas son genre d'affronter les frimas, surtout à cette heure tardive? Intriguée, Marie s'était avancée vers le petit square de la statue de sainte Bernadette d'où la voix semblait provenir, et ce qu'elle découvrit la sidéra. Enveloppée d'une chaude pelisse à capuche bordée de renard argenté, gantée et chaussée de confortables bottines fourrées, Inès piétinait le sol et tapait ses mains l'une contre l'autre pour ne pas laisser le froid traverser ses gants et les semelles de crêpe de ses bottines.
— Tu avais dit que tu le ferais, disait-elle d'un ton sentencieux, si tu renonces maintenant ne compte pas sur moi pour rester ton amie. J'ai horreur des lâches et je ferai ta réputation…
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Ils jurèrent, ils garderaient le secret. Ils souriaient, exténués et heureux car ils avaient tous les quatre le sentiment d'avoir enfreint la loi pour faire quelque chose de bien. Ils ne se sentaient coupables de rien. Cette pension fermée depuis si longtemps au plein cœur de la ville, c'était absurde. Ils avaient juste remis les choses là où elles se devaient d'être. Du côté de la vie. Et ce sentiment puissant les réunissait bien au-delà de leurs différences.
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En cette deuxième moitié du XXe siècle, la famille de Marie Cassagne possédait une boulangerie et les parents de sa meilleure amie, Josy Dulac, une petite pension. Toutes deux étaient aussi liées avec Chantal, la fille des Fourcade, propriétaires d'un hôtel familial modeste mais rentable. Toutes trois vivaient en haut de la ville de Lourdes et rêvaient un jour d'habiter en bas, de l'autre côté du pont qui franchissait le gave, là où se dressaient les prestigieux hôtels trois étoiles, regroupés au plus près des sanctuaires religieux. Là où les foules de pèlerins venus du monde entier priaient la Vierge Marie, «Dame Blanche» apparue à Bernadette Soubirous en l'an 1858.
Avant les apparitions, la ville comptait à peine sept mille habitants. C'était une simple bourgade, incontournable passage vers les montagnes pyrénéennes, alors très à la mode pour les bienfaits de leurs eaux thermales, les mystères de leurs forêts et de leur faune sauvage. La riche société lourdaise vivait rassemblée autour de l'église et de la mairie sur la belle place Marcadal où trônait une fontaine de pierre sculptée de dauphins qui recrachaient l'eau des montagnes. C'était la place des cafés et des auberges où se croisait tout ce qu'une petite ville peut compter de notables, commerçants, hommes de loi, pharmaciens, médecins, journalistes. 
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A Lourdes, des hommes croient au ciel et d'autres n'y croient pas.
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Quelque chose la retenait qu'elle ne pouvait définir. Une crainte face à la découverte des profondeurs de l'âme humaine. Un instinct. Pourquoi Béatrice, que rien n'obligeait à se laisser humilier de la sorte, l'avait-elle accepté ? Pourquoi s'était-elle soumise à la volonté d'Inès alors qu'elle aurait pu la mettre à terre sans difficultés. Physiquement elle était bien plus forte. Que risquait-elle à l'envoyer se faire voir ailleurs plutôt que de subir une violence pareille. Pour Marie, il y avait dans cette interrogation quelque chose de si incompréhensible et de si vertigineux qu'elle ne pouvait s'y attarder.
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Vidéo de Bernadette Pécassou-Camebrac
L'auteur présente son nouvel ouvrage paru en 2023 : le Chant des pierres (Albin Michel).
Apres une carriere de journaliste et de realisatrice pour la television, Bernadette Pecassou se consacre a l'ecriture. Elle a publie de nombreux romans, dont La Belle Chocolatiere, L'Imperatrice des Roses, La Passagere du France, La derniere Bagnarde, Sous le toit du monde, et le bucher des certitudes. Elle est originaire du Pays Basque et y habite.
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