Citations sur Jour J, tome 7 : Vive l'empereur ! (17)
[Colonel Pétain] C’est la guerre, capitaine ! On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs !
[Capitaine Nerval] J’étais l’ami de l’un de ces œufs, colonel.
- L’Empire français est en guerre avec l’Empire du milieu ?
- Ne fais pas l’idiot, tu sais très bien que non, mais à la moindre étincelle…
- Et tu sous-entends qu’on pourrait bien être l’étincelle mon capitaine ?
- Ça se pourrait, oui !
- Pas rassurant. C’est quoi, la durée de vie d’une étincelle ?
- Les chimères de Tesla ! Voyez-vous, Cumming, je préférerai toujours nos bon vieux Martini-Enfield à balles de laiton ! Je n’ai aucune confiance dans leurs pseudo-rayons de la mort.
- H.G. Wells n’est pas d’accord avec vous, votre majesté
- Wells est socialiste et francophile, deux erreurs fondamentales qui pourraient à l’avenir lui coûter fort cher !
- Le grand ingénieur Nikola Tesla craint les petites bêtes, les microbes, les miasmes, il essuie soigneusement tous ses couverts avant de s’en servir !
- Et là, je suppose qu’il compte quelque chose ?
- Ah, tu en as entendu parler aussi… Dans le cas présent, il estime le poids de la portion dans son assiette, il ne peut pas manger sans avoir évalué le poids de ses aliments.
- Il est dingue, quoi !
- Un peu spécial, je dirais…
Rien n’est impossible pour un homme décidé.
- L’Europe, c’est l’Empire.
- Non mon cher, l’Europe, c’est l’Allemagne, l’Italie, la Suisse, l’Espagne, et j’en passe ; depuis un siècle nous avons mis un couvercle sur les Etats mais nous ne les avons pas détruits, loin de là. Les revendications nationales n’ont jamais été aussi fortes !
- L’Empire nous a donné une paix de 100 ans !
- Qui vous dit que les peuples veulent vivre en paix ?
Les Français aiment le sang, ça date de 1789, ils y ont pris goût.
- Il compte ? Mais il compte quoi ?
- Tout ! Le nombre de boulons sur la tour, les pavés sur la route, les nuages, les oiseaux. Mais les oiseaux font partie d’un compte à part. Le grand ingénieur Nikola Tesla est timbré, comme tous les génies.
- Ce qui doit nous préoccuper, cher ami, ce sont les Polonais, le Irlandais, les Hongrois, toute cette vermine qui grouille sur le dos de nos empires et qui demande son indépendance ! De votre côté, Saint-James est-il prêt à abandonner l’Irlande ou l’Ecosse ?
- Non, tout comme le tsar qui ne veut pas perdre la Pologne ni la Finlande !
- Vous voyez bien, Cumming, une guerre permettrait que tout ce trop-plein d’énergie se dépense dans les steppes de l’Asie Centrale. Pour le reste, je pense à ces socialistes que vous accueillez si libéralement à Londres. L’Okrana y mettrait bon ordre : son nouveau directeur, Ossif Djougachvili, est un homme tout à fait capable, un ancien séminariste, c’est vous dire…
1925. Depuis 120 ans, l'Europe est en paix.
Depuis le traité d'Amiens de 1802 entre le Royaume-Uni et la France et le partage du monde qui s'ensuivit : à l'Empire Français le continent, aux flottes Anglaises le grand large.
Grâce aux géniales de l'ingénieur Nikola Tesla, qui a fait du grand Empire le pionnier de l'électricité, Paris mérite plus que jamais son surnom de "ville lumière".
Mais si tout ça n'était qu'apparences ?
Si, sous les fêtes et les bals, les vieilles rancoeurs des nations étaient encore vivaces ?
Alors l'Empire vivrait peut-être ses derniers instants, au bord du gouffre d'une guerre mondiale.
(extrait du quatrième de couverture de l'album paru chez "Delcourt" en 2012)