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Citations sur Le Temps des riches : Anatomie d'une sécession (13)

La véritable bénédiction des auteurs et des éditeurs est qu’autant de gens sachent lire et y trouver du plaisir. En ce sens, les passeurs les plus précieux de ce marché, ce sont les instituteurs qui ont enseigné aux enfants les savoirs fondamentaux et leur ont fait découvrir les premières joies de l’esprit. On mesure peut-être mieux le prix de ces apprentissages en songeant aux époques, pas si lointaines, où la lecture était encore le privilège de quelques catégories aisées et éduquées.
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La domination des riches s'établit aussi dans les têtes et dans l'imaginaire. elle doit montrer sous certaines formes, dans certains lieux, pour divertir suffisamment les pauvres. On peur même faire l'hypothèse que si le spectacle de la richesse cessait d'être un divertissement pour les gens modestes, les riches risqueraient de perdre une grande partie de leur pouvoir social. Et c'est alors peut être qu'ils seraient réellement menacés.
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Les riches sont, d’une certaine manière, les seuls véritables « sans domicile fixe » du monde contemporain. Si l’air ou la couleur du temps ne leur conviennent pas à Paris, ils s’en vont à Londres ou à Bruxelles et placent leurs avoirs au Lichtenstein, à Jersey ou dans les îles Caïmans.
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Si les riches sont de plus en plus riches, explique-t-on, c’est parce que enfin plus rien ne s’oppose au déploiement et à la reconnaissance de leurs mérites exceptionnels. Et c’est une bonne nouvelle, ajoute-t-on, car ils consomment, ils investissent, ils bâtissent, ils emploient… Bref, leur richesse finira par profiter à tout le monde. C’est pourquoi il est bon d’avoir beaucoup de riches et de les garder chez soi.
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On peut être riche de bien des choses, et la robustesse des fortunes dépend beaucoup de leur composition et de leur organisation. Rapporter le patrimoine d’une personne à une simple somme monétaire ne signifie rien d’autre que situer à l’instant T la valeur d’un stock de richesses. Mais cela ne dit rien de son destin, de sa solidité ou de sa fragilité. Il existe ainsi des fortunes éphémères et d’autres qui traversent les âges avec une remarquable résistance aux crises et aux turbulences de l’histoire.
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Le problème est qu’aujourd’hui les riches continuent de s’enrichir tandis que les pauvres ne sont pas tellement moins pauvres et qu’ils vivent même très durement les conséquences sociales de la crise économique et financière qui a éclaté en 2008. Pis, c’est le secteur dont est venue cette crise, la finance, qui verse les rémunérations les plus spectaculaires et les plus indécentes.
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Mais quand bien même nous saurions au centime près ce que gagnent les plus aisés, quand bien même la composition et l’origine de leurs revenus seraient parfaitement transparentes, nous aurions encore la plus grande peine à l’interpréter. Car il est plus difficile encore de circonscrire les frontières de la richesse que de définir celles de la pauvreté. Contrairement à la pauvreté en effet, la richesse ne connaît théoriquement aucune limite.
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Rien n’oblige à détester ce que l’on n’obtient pas soi-même. Après tout, le bonheur des uns ne fait pas nécessairement le malheur des autres. Et il y a quelque mauvaise grâce à vilipender chez autrui ce que l’on souhaite souvent secrètement pour soi : l’aisance, le confort ou simplement la chance. Ces avantages ne deviennent pas détestables du seul fait qu’on ne les possède pas.
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Les riches ne sont pas seulement une étrange excroissance des sociétés développées. Ils ne sont même pas seulement les enfants naturels du compromis économique et social qui préside au partage des risques et des richesses en leur sein. Ils en racontent aussi les valeurs et les représentations collectives. En ce sens, ils sont partie intégrante et nécessaire d’un système.
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Faire société, c’est aussi faire commune mesure. Singulièrement dans des démocraties qui, en mettant fin aux privilèges de la naissance, ont donné à chacun le droit de se comparer avec tous. L’argent est l’un des langages de cette mesure, peut-être le plus universel. Or, les riches donnent aujourd’hui l’exemple de la démesure à des sociétés partagées entre l’envie et la colère, la fascination et le ressentiment.
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