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EAN : 9782070148714
272 pages
Gallimard (30/11/-1)
3/5   51 notes
Résumé :
1870, la défaite de Sedan scelle la guerre franco-prussienne. Dans Paris assiégée, l’heure de la Commune va sonner. Une bande d’amis vit la fièvre de l’insurrection. Ils se nomment Vallès, Verlaine, Courbet, Gill, Marceau, Manon, Dana… Mais le temps des cerises s’achève dans le sang. Les amis sont dispersés, arrêtés ou recherchés.
Dana, en fuite, est condamné à mort, accusé d’avoir participé au massacre des otages de la rue Haxo. Qui était-il? Communard authe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Marqué par l'expérience de la Commune en 1871, période de deux mois où le peuple de Paris a défié le gouvernement, Marceau trente ans plus tard est à la recherche de son compagnon Dana. Les souvenirs le poursuivent, les personnages célèbres ou moins qui ont vécu cette époque. On y croise Louise Michel, le peintre Gustave Courbet, Jules Vallès et son journal le Cri du peuple, Verlaine, Rimbaud, le caricaturiste André Gill… Mais aussi cette fameuse journée ou après une répression sanglante signant leur défaire, les communards ont exécuté une cinquantaine d'otages dans un jardin public. Un certain Amédée qui passait par là, a été tué parmi eux. Par qui, pourquoi ?

Le personnage de Dana reste assez mystérieux, sa silhouette apparaissant dans un des premiers films de l'industrie cinématique américaine, un détective est sur ses traces… Mais Dana n'est qu'un souvenir un peu flou, des mains jouant aux cartes dans un vieux court métrage, des mains enlaçant Manon, une femme chère à Marceau. Est-ce lui l'assassin ? Et que cache la folie de Marceau shooté au laudanum, cette obsession, ce passé mal digéré ?

Sur fond historique de la guerre de 70, puis de l'apparition du cinéma avec Charles Pathé, l'arrivée du Wild West Show en France en 1905, quelques anecdotes sur Calamity Jane, on se perd un peu dans ce roman de Patrick Pécherot mais son style nous rattrape et nous entraine dans les méandres d'un esprit qu'un traumatisme a anéanti au point de nier la réalité et qui devra rassembler le puzzle de son existence et admettre sa culpabilité pour se reconstruire…Et on se laisse prendre.
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Dans un fulgurant mélange de poésie et d'argot, Pécherot nous fait vivre des scènes du Paris de 1871, comme il commenterait une toile de Courbet, de Corot ou des vers de Verlaine, quelques mois d'un communisme gentil au début avec ses décrets abolissant l'orthographe.

J'ai malheureusement regretté que Pécherot attache plus d'importance à l'esthétique de son gambergement qu'à nous apprendre quelque chose.

Mais enfin, où est passé Dana?


Lien : https://www.repro-tableaux.c..
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Attention ! Titre trompeur… « Une plaie ouverte » n'est ni un manuel de premiers secours ni, stricto sensu, un ouvrage sur la Commune.
L'action du livre se déroule, en partie seulement, durant cette :
a- Révolution
b- Révolte
c- Emeute
d- Insurrection (vous prendrez soin de choisir le terme qui vous semble idoine en fonction de votre sensibilité idéologique).
De plus, les tribulations du héros principal, qui n'est pas natif des Bouches-du-Rhône, contrairement à ce que son profil d'Arlésienne pourrait laisser croire, nous entraînent outre-atlantique… L'occasion de côtoyer Calamity Jane et Buffalo Bill, ecologic calamity avant l‘heure. Ils rejoignent la liste très longue des guest-stars hexagonales : Rimbaud, Verlaine, Pathé, Louise Michel, Courbet et bien d'autres… Mais, comme dirait PPDA, « Qui trop embrasse, mal étreint… » Il est clair que l'auteur éprouve une passion pour cette période très riche et qu'il connaît sur le bout des doigts la grande histoire et ses petites histoires. Il nous abreuve d'anecdotes réelles et de licences romanesques avec l'indéniable honnêteté d'un artisan scrupuleux qui a donné le meilleur de lui-même. Certains passages réussis n'en rendent que plus grand la déception globale.
L'effervescence politique qui nourrit la création artistique constituait une belle toile de fond pour développer une intrigue. L'intuition de raconter le contraste entre la montée des antagonismes européens et l'inexorable émergence de la puissance américaine promettait également de créer une aventure palpitante. Seulement voilà, pour moi, ça n'a pas fonctionné !
La faute à ces chapitres trop courts pour instaurer un semblant de fluidité ? La faute à ces phrases trop courtes qui saccadent davantage qu'elles ne rythment le récit ? La faute à cet argot hommage à Bruant qui finit par lasser ? Ou bien, peut-être, simplement la faute à un suspense qui ne s'établit jamais parce que les digressions sont aussi nombreuses que les ruptures narratives. le lecteur est finalement floué par la minceur de ce qui devait être une histoire « policière »…
Attention donc ! Dénomination de collection trompeuse… Série noire ?
Sur un thème proche, Hervé le Corre nous avait offert avec « Dans l'ombre du brasier », un polar historique haletant et véritable photographie de cette époque de pendants de corail qu'on cueille en rêvant.
Il est difficile de ne pas comparer ces deux livres et le ressenti est sans Commune mesure.
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Patrick Pécherot est un journaliste, écrivain et scénariste de bande dessinée né en 1953 à Courbevoie. Il a exercé plusieurs métiers dans le secteur de la protection sociale. Un temps proche des milieux libertaires et pacifistes, il s'engage syndicalement à la CFDT. Son premier roman est publié à la Série noire en 1996. En dehors du roman noir, Patrick Pécherot a écrit des romans pour la jeunesse, des nouvelles, un essai ainsi que trois scénarios de bande dessinée pour Jeff Pourquié. Une plaie ouverte, son nouveau roman, vient de paraître.
Dans le Paris assiégé de 1870, le court temps de la Commune approche. Durant ces trois mois, de mars à mai 1871, des hommes et des femmes vivent la fièvre de l'insurrection qui s'achèvera dans le sang. Les amis sont dispersés, arrêtés ou recherchés. Dana, en fuite, est condamné à mort par contumace, accusé d'avoir participé au massacre des otages de la rue Haxo. Qui était-il ? Son souvenir hante Marceau jusqu'à l'obsession. Trente ans plus tard, il croit le reconnaître parmi les figurants du premier western de l'histoire du cinématographe, et n'aura de cesse de retrouver sa trace.
Je ne sais pas si vous connaissez la chanson où il est question de « marabout- bout de ficelle-selle de cheval » etc. mais Patrick Pécherot, lui, doit en faire son air favori sous la douche, car c'est l'un des points forts de ce roman, une construction décoiffante où tout s'enchaîne avec une logique vertigineuse. Partant du Far-West des pionniers nous rejoindrons le Paris communard qui finira par voir débouler le Buffalo Bill's Wild West, le fameux spectacle destiné à recréer l'atmosphère de l'Ouest américain dans toute son authenticité, dans les murs de la capitale en 1899. Quant aux acteurs à l'affiche de cet incroyable scénario, ce ne sont ni plus ni moins que Jules Vallès, Paul Verlaine, Gustave Courbet, Charles Baudelaire, Thomas Edison, Charles Pathé, Calamity Jane, Buffalo Bill et tant d'autres illustres. L'écrivain est particulièrement calé sur la période, tout sonne juste dans les moindres détails et l'on serait prêt à jurer que tout est vrai dans ce roman, tant le faux (si peu, mais l'intrigue du bouquin) se mêle habilement au vrai (j'ai vérifié sous Google).
Si le style d'écrire évolue, le début du livre (la première moitié ?) ma scotché tant ce style extrêmement personnel, est superbe et déroutant. Si la construction du scénario est complexe, les phrases ne le sont pas moins en ce début d'ouvrage et j'avoue avoir été partagé entre admiration (devant l'écriture sublime et pleine d'ellipses) et répulsion (j'avais du mal à comprendre de quoi il en retournait, suivant la narration déstructurée à l'aveuglette). Ajoutons que l'écriture à la troisième personne tient aussi le lecteur à distance. Lecteurs éventuels du roman, n'abandonnez pas trop vite si vous peinez à suivre, bientôt l'horizon va se dégager, même s'il gardera jusqu'au bout, la touche ou la patte caractéristique voulue par Pécherot. Mais pour tout ce que je viens de dire, je ne pense pas que ce livre fasse l'unanimité.
Le coup de théâtre final est franchement réussi et ajoute un plus à ce polar pas ordinaire. Un très bon roman, plein d'Histoire et d'histoires. Mais qui se mérite.
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Abandonné... à la page 102... La raison de la page 102, il n'y en a pas, mais la raison de l'abandon c'est la litanie de réflexions le plus souvent anecdotiques concernant des personnages historiques, politiques ou artistiques, du Wild West Show aux États-Unis, à la Commune de Paris.
Le fil rouge concernant la recherche d'un communard du nom de Dana, justifiant ce périple, est depuis longtemps perdu pour moi à la lecture de cette page 102.
Le style se veut poétique, mais il est tellement distancé qu'il en devient sec et insupportable.
Le sujet paraissait excellent, en tous cas, il m'attirait vraiment. de plus, c'était pour moi l'occasion de découvrir Patrick Pécherot, un auteur que je ne connaissais pas, et dont la réputation me tentait également. J'en essaierai peut-être un autre, un jour, en espérant ne pas y retrouver ce style distant et idéaliste.
C''était la Commune de Paris... sans le peuple...
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
« Il y avait à la Banque de France une fortune de trois milliards trois cent vingt-trois millions. Que serait-il advenu si la Commune eût pu s’emparer de ce trésor ? » L’article du Matin date du 11 juin 1871. La question qu’il pose n’aura pas de réponse. Et pour cause. Elle est biaisée. Menteuse comme toutes les bavures d’encre grasse sur les unes des journaux. « Si la Commune eût pu… » Il est là l’obscène, le sous-entendu envoyé comme une lettre anonyme. Elle ne pouvait que vouloir, la Commune, ramassis de racailles. Mais son plan a loupé. L’article ne dit pas pourquoi. On le devine : la Commune ratait tout. Même ses mauvais coups. Trop gabegie. Sotte jusque dans la crapulerie. Il en suggère, des vacheries, ce « eût pu ». Mais voilà, si la Commune ne s’est emparée de rien, c’est qu’elle n’a pas voulu. La Commune c’est Paris mais la Banque c’est la France. Alors, respect. L’argent des dépenses courantes, on le demandera poliment. Des avances, voilà ce qu’elle sollicite, la Commune. Le compte de la ville est créditeur, Paris dispose de neuf millions d’avoirs. Le gouverneur de la Banque peut fournir les picaillons réclamés. Rien que de très légal. Beslay veille au grain. Beslay, doyen de la Commune, délégué à la Banque de France, probe, vieux sage proudhonien. Réglo sur toute la ligne. Économe des deniers du pays comme du sang des autres. Pétri de principes, têtu comme un Breton qu’il est, il se méfie des Comités de salut public comme d’une guillotine. Il appartient aux minoritaires avec Vallès, Courbet, Vuillaume… Mais sur la Banque, plus de majorité, plus de minorité. Tout le monde s’accorde : pas touche.
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Il y avait eu la guerre. Hideuse et bête. Elles le sont toutes, mais celle-ci battait tous les records. Quand l’idiotie est si crasse on peut dire « j’y étais ». Comme l’autre à Austerlitz. L’Austerlitz de la connerie ! L’Empereur et le Kaiser enchamaillés. Des disputes de têtes couronnées. Des scènes de ménage à protocole. L’honneur offensé et le bon droit pour soi. De quoi faire valser les enfants de la patrie. Troupeaux d’hommes lancés sur les routes. Cahotant tête à cul dans le glinglin des bidons et des chassepots. M. Godillot, promu bottier de la nation. Des régiments de pieds à chausser. Grosse affaire. Belle réclame. Le godillot c’est du solide, inusable, dur à la mêlée. Il vous enterrera. On marchait là-dedans comme dans la merde. Les pieds au jus, macérant dans la sueur. Tours, détours, contournements, mouvements tournants, kilomètres avalés, la victoire en chantant puait des arpions.
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Une chose est sûre, avant de claquer le foie pourri et les poumons mités, Martha Canary n'aura jamais manqué d'aider un homme en détresse. Que Dieu la bénisse et que nul ne l'oublie. Martha Canary, dite Calamity Jane, couchée dans la terre de Mont Moriah, près de Wild Bill Hickok, son amour à elle.

Page 19, Folio Policier, 2017.
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"Un Français ? On voit de tout ici. Bisons, loups, pumas, Peaux-Rouges. Pourquoi pas un Français." Le gars appartient à l'équipe des charpentiers. Il ressemble à une poutre maîtresse qui se serait laissée aller à gondoler. Il salive en parlant comme s'il allait cracher sa chique, mais il ne crache rien. Pas même un bout de renseignement qu'il aurait mastiqué des heures durant son lent mouvement de maxillaire pareil à celui des vaches lorsqu'elle ruminent. Un Français, il en a connu un. En Louisiane. Ils sont cousins pas vrai ? Le Français taillait des cercueils et possédait deux mains gauches.
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Il est des signes indiens circulaires comme le monde. Les chamans y voient la terre, l’herbe qui la couvre, les bêtes qui y paissent, les guerriers qui les chassent et le Grand Esprit qui veille sur toute chose, fait battre le cœur des braves et souffle sur leurs cendres à l’heure de les disperser. Leur âme flottant au-dessus des eaux, leur corps retournera à Mère Nature dans le lent mouvement qui la rend pleine et ronde. Un visage pâle évoquerait un serpent qui se mord la queue. Mais les visages pâles ne verront jamais l’invisible qui s’enroule dans le cycle du temps. Les blâmer est inutile, ils sont l’œuvre du Grand Esprit comme le bison qui donne la viande, le mustang au galop de vent et l’enfant qui doit tout apprendre.
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Vidéo de Patrick Pécherot
Rencontre avec Patrick Pécherot au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale 2018 à Arras, le 1er mai. Dernier roman : Hével. La Série Noire/Gallimard
Médiation : Tara Lennart Captation : Colères du Présent
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