Citations sur Le chemin le moins fréquenté : Apprendre à vivre avec la vie (127)
Souvent, mais pas toujours, l'atmosphère de l'enfance d'un patient et, par conséquent, l'essence de sa vision du monde remonte au plus ancien souvenir. Je demande donc souvent à mes patients de me raconter le leur.
Si un thérapeute ne peut pas aimer véritablement son patient, la guérison profonde n'aura pas lieu. Peu importent les références et l'expérience des thérapeutes, s'ils ne sont pas capables de dépasser en aimant véritablement leurs patients, les résultats de leur pratique thérapeutique seront, en général, des échecs. En revanche, un thérapeute profane, avec peu de références et d'expérience, mais qui a une grande capacité à aimer réussira aussi bien que les plus grands.
Il y a des moments où je tremble en songeant à l'importance de ce que je fais lorsque j'accepte un nouveau patient. Parce que la guérison ne s'obtient que si le psychothérapeute amène ses relations avec son patient au même niveau d'engagement et avec la même conscience que des parents aimants peuvent donner à leurs enfants. Et cette capacité du thérapeute à s'engager vis-à-vis de son patient sera mise à l'épreuve et sûrement manifestée de mille façons au cours de la thérapie (qui peut durer des mois, voire des années).
... tout au long de la vie, il faut apprendre à mourir.
... le mensonge est un essai de contourner la souffrance légitime et est donc générateur de maladies mentales.
L'amour, c'est tout ce qui vit - une personne, un animal, une plante - et donc qui meurt aussi. Faites confiance à quelqu'un, et vous risquez d'être déçu ; comptez sur quelqu'un, et il peut vous laisser tomber. (...) Si on a l'intention d'éviter la douleur, on doit sacrifier beaucoup de choses : les enfants, le mariage, l'extase du sexe, l'ambition, l'amitié - tout ce qui fait la vie et lui donne un sens.
La seule véritable fin de l'amour est l'évolution spirituelle ou humaine.
... est-ce expliquer quelque chose que de lui donner un nom ? Est-ce que le fait d'avoir un instinct de survie est banal simplement parce qu'on l'appelle instinct ? Nous comprenons mal l'origine et le mécanisme des instincts.
Les psychiatres et les psychothérapeutes qui ont des réactions simplistes envers la religion risquent de nuire à leurs patients. Il en sera ainsi s'ils jugent toute religion bonne et saine ; de même s'ils jettent le bébé avec l'eau du bain, considérant la religion comme une maladie et un ennemi. Et finalement, il en sera de même si, devant la complexité de la question, ils refusent de se préoccuper des problèmes religieux de leurs patients, pour se cacher derrière le bouclier d'une totale objectivité qui ne leur permet pas de s'impliquer spirituellement. Leurs patients ont besoin de leur engagement. Je ne veux pas sous-entendre qu'ils devraient mettre leur objectivité au placard, ou que trouver l'équilibre dans leur propre objectivité et leur spiritualité soit tâche facile. Au contraire, mon désir serait que les psychothérapeutes s'efforcent non pas de devenir moins concerné par les sujets religieux, mais qu'ils s'y intéressent à un niveau plus élevé que beaucoup ne le font actuellement.
Dans environ 25% des cas - que les patients soient des enfants ou des adultes -, on sent une amélioration considérable, ou même spectaculaire, pendant les premiers mois de la psychothérapie, avant même que les racines des problèmes aient été mises à jour ou que des interprétations aient été élaborées. Il y a plusieurs causes à cela, mais je pense que la principale est que le patient se sait véritablement écouté, pour la première fois depuis bien longtemps, ou peut-être pour la première fois de sa vie.