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EAN : 9782226248565
300 pages
Albin Michel (11/09/2013)
1/5   1 notes
Résumé :
D’où viennent les peurs du politique ? Comment ses nouent les processus de décision au sommet de l’Etat ? Pourquoi le dialogue social est-il trop souvent un jeu de rôle ? Comment se déroulent les tractations au Parlement ?
A travers la violence à laquelle elle a été quotidiennement confrontée, Valérie Pécresse, qui a reformé l’Université et dirigé Bercy, décrit les blocages d’une société française qui, malgré ses atouts, dit – presque – toujours non.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Valérie Précresse écrit cet ouvrage avec un objectif : reconquérir le coeur de ceux qu'elle (avec la droite UMPiste) a déçu lors des dix dernières années au pouvoir. Effacer, oublier et repartir avec de nouveaux projets. Or, on est en passe de se demander si justement ce retour serait judicieux. Pour ma part, et cet ouvrage (malgré ses pertinents éclaircissements sur des sujets variés) me confirme bel et bien que les politiques actuels, ancrés dans le cliché Gauche/Droite sont complétement déconnectés de la réalité, celle des français, mais plus grave encore, celle de la France.

Valérie Précresse est une Enarque particulièrement brillante, c'est une femme, ça en dit déjà long sur le parcours semé d'embuches qu'elle a du parcourir. Elle se dit pro-OGM, ce qui pose un problème éthique. Elle paraît être une femme de dialogue : elle reçoit, d'après elle toujours, beaucoup de citoyens au sein de sa permanence, lorsqu'elle été Ministre des Universités elle avait instauré de nouveaux débats avec les étudiants. Une femme politique qui paraît donc avoir et de l'expérience politique et de l'expérience humaine.

Mais le serpent se mord la queue très rapidement : « Les hommes politiques savent ce que serait bon pour leur pays, mais promettent le contraire. Pour se faire élire. La conquête du pouvoir les occupe à plein temps [...] La certitude de Nicolas Sarkozy, et il ne manquait pas une occasion de nous le dire, c'est qu'on ne gagne jamais une élection en parlant aux Français d'économie, mais en leur parlant d'eux. "Qu'y a t-il pour moi là-dedans?", telle serait la question que se poserait l'électeur-consommateur » Soit l'aveu qu'elle est prête à faire des concessions sur ses propres idées dans une optique de « monétisation », ou bien de « mise en marché » de « l'électeur-consommateur ». C'est donc cela que l'on apprends à l'ENA ?

La gauche n'a de cesse de nous jeter à la figure le fameux "bilan" des dix années de droite : 600 milliards de dette supplémentaires et 1 million de chômeurs de plus. Un bilan volontairement caricaturé pour les besoins de la campagne présidentielle mais qui sert toujours - un an et demi après l'alternance! - de bouclier au gouvernement quand il est mis en accusation ou peine à donner le cap. [...] Mais je note qu'à peine après l'arrivée au pouvoir de François Hollande, notre dette s'est aggravée de 100 milliards, et que le chômage a atteint un record historique avec une progression annuelle de 300 000 chômeurs. Alors, à ce rythme, on se dit qu'il vaudrait mieux mettre les (mauvaises) querelles de côté et travailler à résoudre les difficultés du pays, sans anathèmes. Ce qu'elle y raconte est vrai. Mais si l'on comprends bien il s'agit de nous dire, vous être entrain d'hériter de pire, autant revenir avec nous à une politique « moins pire » et on tourne en rond ! « Mieux vaut 100 milliards par an que 300 milliards », oui, mais à ce jeu là, mieux vaut 0 milliards, non ?

Précresse aborde un point très intéressant : celui du mode de fonctionnement de notre assemblé, et notamment du rôle que les élus jouent dans la République. « S'ils ne disposent pas (les parlementaires), à côté de leur mandat national, des moyens d'un exécutif puissant - une ville, un département ou une région -, les parlementaires ne pèsent rien. Ils sont des "nains" politiques à côté des ministres. Ces déséquilibres doivent être impérativement corrigés si l'on veut que les parlementaires se consacrent à plein temps à leur activité nationale et soient véritablement utiles à la démocratie. [...] Pour ma part, depuis toujours, je suis favorable au non-cumul des mandats et c'est pourquoi, sur ce point, j'ai soutenu la loi de François Hollande. Mais elle a manqué le coche, car elle a affaibli les parlementaires au lieu de les renforcer. C'est une loi qui déséquilibre les pouvoirs, elle aurait du parallèlement réduire de moitié de nombre de parlementaires et leur attribuer les moyens de constituer une véritable équipe. Trente-cinq ministres et secrétaires d'État, ça n'a pas de sens. »

Parfois la frontière entre la gauche française et la droite française est très mince, on pourrait presque croire que la droite des valeurs s'est faite aspirer par la gauche des néologismes. Mais quelque fois, les politiques de droites aspirent à de grandes idées… de droite. Comme celle-ci, très bien formulée par Précresse, il fallait « oser » : « J'aime bien cette expression : gagner sa vie. Cela veut dire que tous les biens et les services auxquels on a accès, on les a mérités. On les a gagnés à la sueur de son front et on en est fier. En prélevant trop d'argent sur les salaires, on fait perdre au travail son rôle indispensable, celui de l'accès au bien-être. Nous avons, nous dirigeants, de gauche et de droite, faussé le moteur de notre système économique. Cassé le ressort. Pour le dire plus clairement : pas la peine de travailler davantage si l'on ne gagne pas davantage. Et si, en plus, on risque de perdre des avantages sociaux... »

Elle revient également sur l'état de l'école française, en oubliant seulement de préciser que c'est l'institution qu'est l'Éducation Nationale qui est à l'origine de la dérive de notre éducation : « Aujourd'hui, notre école publique est devenue à bien des égards une machine à trier, à sélectionner les élèves. En dépit de l'engagement impressionnant de nombreux enseignants qui ne comptent plus leurs heures de soutien. Inquiets, découragés, de nombreux parents ont recours à l'école privée, qui sait mieux que le public encadrer les élèves. Ou aux cours particuliers payants, qui sont devenus une industrie dans notre pays. du primaire au supérieur. Évidemment, cela ne fait qu'accentuer la fracture scolaire. [...] Pour moi, la qualité des enseignants, ou celle des chefs d'établissement, n'est pas en cause, bien au contraire, mais ils sont bridés par un système soi-disant égalitaire, qui ne l'est plus qu'en façade. » Les jeunes sont ignorants, ne savent plus grand chose de l'histoire de la France, ne sont plus aussi cultivés que les élèves des années 50 ou 70, et on parle de progrès ou d'évolution sociale. Les jeunes sont soit-disant plus épanouis, mais à quel titre ? Sont-ils simplement devenus les consommateurs idéals, réfléchissant de manière individuelle et adoptant le mode de vie mondialiste ?

La droite modérée ne l'est plus vraiment, et c'est Marine le Pen qui devrait s'inquiéter de voir une droite forte s'inspirant complétement de ses idées en matière d'immigration, mais pas en matière de souveraineté, nous le verrons plus loin : « Non à l'immigration subie, oui à l'immigration choisie. [...] Compétences et talents, voilà le titre de séjour que nous devons promouvoir. Je sais les réticences que cette politique suscite dans notre pays. J'ai souvent abordé cette question avec Jacques Chirac, lorsque j'étais sa conseillère en charge des études. C'est un sujet qui lui tient à coeur et il a une théorie : avec la traite des esclaves, les pays occidentaux ont en réalité pillé la ressource la plus précieuse du continent africain, bien plus précieuse que son pétrole ou ses ressources minières, ses hommes les plus vaillants, ses talents, son élite, le condamnant à des retards de développement inévitables. Et pour lui, cela continuait avec le recrutement des meilleurs par les universités américaines. D'où son refus d'une immigration sélective. »

En bonne représentante de la monarchie - je m'excuse - de l'oligarchie mondialiste, Précresse parle d'une Europe décomplexée, sans structures apparentes : « Il faut redonner confiance en la dynamique européenne. Nous n'avons pas d'autres choix, semble t-il, que celui d'une convergence économique avec l'Allemagne. Convergence, cela signifie que les efforts doivent être faits de tous les côtés. L'Allemagne doit évoluer en terme de droits sociaux, de salaires. Et de politique monétaire afin d'éviter un euro trop fort qui sert la rente et que réclame sa population vieillissante. Mais aujourd'hui, compte tenu de la dégradation de nos relations, la France devra faire les premiers pas. » Une monnaie unique = Une idée folle. Complétement folle ! Les États sont donc contraints d'adopter cette monnaie unique sans pouvoir ni faire baisser ni faire augmenter sa valeur, au profit d'un seul état qu'est l'Allemagne. Il ne suffit pas d'avoir fait l'ENA ou HEC, comme Valérie Précresse pour comprendre cela.

Pour continuer sur le sujet de l'Europe, elle se sent obligée de critiquer les nationalismes. Or, elle oublie qu'une grande partie des économistes et politiques critiquent l'Europe non pas pour revenir à une nation forte et souveraine, mais pour créer une Europe fédérale ou tous les pays pourraient peser dans la balance, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. « Je crois que pour combattre les nationalismes et les populismes, pour rendre à l'Europe tout son sens, nous devons lui redonner tous ses capacités d'action. Dans une logique de puissance et de protection. Et cela exige en priorité la construction d'une véritable Europe de l'emploi. On ne peut plus continuer avec d'un côté une Commission décriée, soupçonnée, et de l'autre des pays qui tirent à hue et à dia, cherchant leur intérêt propre. Nous devons surmonter nos difficultés avec un projet beaucoup plus clair et conquérant en travaillant à la construction d'un espace économique unique, plus solide face à ses concurrents, en faisant converger l'ensemble de nos politiques fiscales, budgétaires et -progressivement- sociale : soit on met en place un véritable gouvernement économique commun, soit l'Europe perdra de sa puissance. Et nous serons confrontés au déclin. »

Pour autant, le déclin est proche… Valérie Pécresse aborde des problématiques intéressantes mais ne donne pas de solutions, elle joue son rôle de politique mais pas de citoyenne. Enfin, elle fait une erreur grossière en titrant son livre ainsi. « Voulez-vous sortir de la crise ? » est un anachronisme épatant. Mais peut-être que, enfermée dans sa bulle, elle n'arrive pas à déceler les faux problèmes des vraies préoccupations des français. C'est tout le problème de cette « droite » d'aujourd'hui.
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Chère Valérie

Oui je le veux et avec toi Valérie, ne change rien ! Ton karcher m'a bien fait rigoler : quand tu annonces ça à la télé sur un ton cathédrale, tout le monde te croit bien sûr comme parole d'évangile que tu vas sortir ton Karcher, nous en jouissons d'avance et nous ne doutons pas même qu'il va s'emballer dans tes mains, ne change pas de main surtout. Avec toi au moins ce n'est pas une main de fer dans un gant de velours, tu arrives même à faire démentir le dicton. Je voulais juste t'envoyer un petit coucou, pour les photos ça jette dis-donc avec ton gouvernement derrière, ton Ciotti masqué chauve au dessus, à l'intérieur quelle trouvaille, il a déjà mangé son chapeau, ton Bertrand qui fait contre mauvaise fortune bon coeur et ton ministre de la santé dont j'ai déjà oublié le nom ; on voit que tu sais gérer l'après-vente, mais dis donc, je n'ai pas vu Barnier, trop grand pour la photo ou quoi ou a-t-il déjà des états d'âme ? Il a dit se projeter dans un grand emploi pour la France, je me demande si tu vas le tenir en laisse celui-là ? Les Tontons flingueurs, ah vingt diou, ça va péter dans les chaumières, du gros calibre ffffff !!
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
S'ils ne disposent pas (les parlementaires), à côté de leur mandat national, des moyens d'un exécutif puissant - une ville, un département ou une région -, les parlementaires ne pèsent rien. Ils sont des "nains" politiques à côté des ministres. Ces déséquilibres doivent être impérativement corrigés si l'on veut que les parlementaires se consacrent à plein temps à leur activité nationale et soient véritablement utiles à la démocratie.
[...]
Pour ma part, depuis toujours, je suis favorable au non-cumul des mandats et c'est pourquoi, sur ce point, j'ai soutenu la loi de François Hollande. Mais elle a manqué le coche, car elle a affaibli les parlementaires au lieu de les renforcer. C'est une loi qui déséquilibre les pouvoirs, elle aurait du parallèlement réduire de moitié de nombre de parlementaires et leur attribuer les moyens de constituer une véritable équipe. Trente-cinq ministres et secrétaires d’État, ça n'a pas de sens.
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Je crois que pour combattre les nationalismes et les populismes, pour rendre à l'Europe tout son sens, nous devons lui redonner tous ses capacités d'action. Dans une logique de puissance et de protection. Et cela exige en priorité la construction d'une véritable Europe de l'emploi. On ne peut plus continuer avec d'un côté une Commission décriée, soupçonnée, et de l'autre des pays qui tirent à hue et à dia, cherchant leur intérêt propre. Nous devons surmonter nos difficultés avec un projet beaucoup plus clair et conquérant en travaillant à la construction d'un espace économique unique, plus solide face à ses concurrents, en faisant converger l'ensemble de nos politiques fiscales, budgétaires et -progressivement- sociale : soit on met en place un véritable gouvernement économique commun, soit l'Europe perdra de sa puissance. Et nous serons confrontés au déclin.
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Non à l'immigration subie, oui à l'immigration choisie. [...]
Compétences et talents, voilà le titre de séjour que nous devons promouvoir. Je sais les réticences que cette politique suscite dans notre pays. J'ai souvent abordé cette question avec Jacques Chirac, lorsque j'étais sa conseillère en charge des études. C'est un sujet qui lui tient à cœur et il a une théorie : avec la traite des esclaves, les pays occidentaux ont en réalité pillé la ressource la plus précieuse du continent africain, bien plus précieuse que son pétrole ou ses ressources minières, ses hommes les plus vaillants, ses talents, son élite, le condamnant à des retards de développement inévitables. Et pour lui, cela continuait avec le recrutement des meilleurs par les universités américaines. D'où son refus d'une immigration sélective.
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La gauche n'a de cesse de nous jeter à la figure le fameux "bilan" des dix années de droite : 600 milliards de dette supplémentaires et 1 million de chômeurs de plus. Un bilan volontairement caricaturé pour les besoins de la campagne présidentielle mais qui sert toujours - un an et demi après l'alternance! - de bouclier au gouvernement quand il est mis en accusation ou peine à donner le cap.
[...]
Mais je note qu'à peine après l'arrivée au pouvoir de François Hollande, notre dette s'est aggravée de 100 milliards, et que le chômage a atteint un record historique avec une progression annuelle de 300 000 chômeurs. Alors, à ce rythme, on se dit qu'il vaudrait mieux mettre les (mauvaises) querelles de côté et travailler à résoudre les difficultés du pays, sans anathèmes.
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Aujourd'hui, notre école publique est devenue à bien des égards une machine à trier, à sélectionner les élèves. En dépit de l'engagement impressionnant de nombreux enseignants qui ne comptent plus leurs heures de soutien. Inquiets, découragés, de nombreux parents ont recours à l'école privée, qui sait mieux que le public encadrer les élèves. Ou aux cours particuliers payants, qui sont devenus une industrie dans notre pays. Du primaire au supérieur. Évidemment, cela ne fait qu’accentuer la fracture scolaire. [...] Pour moi, la qualité des enseignants, ou celle des chefs d’établissement, n'est pas en cause, bien au contraire, mais ils sont bridés par un système soi-disant égalitaire, qui ne l'est plus qu'en façade.
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