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EAN : 9782815927260
280 pages
L'Aube (01/02/2018)
3.79/5   168 notes
Résumé :
Si l’on en croit le reste de l’Hexagone, à Nice il y a le soleil, la mer, des touristes, des vieux et des fachos. Mais pas que. Il y a aussi Ghjulia - Diou - Boccanera, quinqua sans enfant et avec colocataire, buveuse de café et insomniaque. Détective privée en Doc Martens. Un homme à la gueule d’ange lui demande d’enquêter sur la mort de son compagnon, avant d’être lui-même assassiné. Diou va sillonner la ville pour retrouver le coupable. Une ville en chantier où d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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En octobre dernier, j'avais lu le second polar de l'autrice Michèle Pedinielli "Après les chiens" qui m'avait beaucoup plu. Celui-ci "Boccanera" est son premier. Je pensais me régaler autant, mais peut-être en attendais je trop ?
Je l'ai lu avec intérêt mais pas aussi avidement que son deuxième même si c'est un bon polar de qualité. L'héroïne est une quinquagénaire, Ghjulia Boccanera, surnommée par ses proches "Diou", sans enfant et avec une sacrée répartie. Elle est très sympathique, un peu/beaucoup frondeuse et terriblement humaine. Voilà pour le portrait.
L'histoire : Un jeune homosexuel se fait assassiner sauvagement. Il est riche et travail dans le monde de l'art. Est ce pour son argent, sa renommée ou pour sa sexualité qu'il est mort ?
Diou va enquêter coûte que coûte pour trouver le meurtrier à l'aide de Jo son ex qui est policier.
L'histoire se passe à Nice et si vous connaissez bien cette ville vous allez vous régalez. Les descriptions des différents quartiers y sont bien croqués.
Un polar de bonne facture.
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C'est Diou qui nous raconte oui Ghjulia Boccanera (faut dire Dioulia ou Diou tout court) la détective privée . Une quinquagénaire, divorcée, un brin rebelle, mais totalement bienveillante, vivant avec Dan son coloc. Une femme de coeur avec qui j'aimerais bien prendre un café.
Les services de Diou seront requis par un jeune homme dont le compagnon est mort. Une mort que la police a qualifié de mort par jeu sexuel, justification qui ne fait aucun sens pour ce beau jeune homme , Dorian. Puis, Dorian lui même deviendra une victime, Diou sera agressée en rentrant chez elle et on prendra pour cible un capitaine de police... ça en fait, disons, beaucoup.
C'est donc un récit haletant, il se passe toujours quelque chose et les promenades auxquelles nous sommes conviés dans le vieux Nice sont délicieuses. C'est un plus pour ce récit, ce cadre enchanteur avec sa vie de quartier, ses amitiés forgées au café du coin, ses habitants qui sont là depuis toujours, cette langue fleurie, cette identité propre. Mais au-delà des beautés du lieu, Michele Pedinielli n'hésite pas à dénoncer les "phobes" de tout. Elle le fait sans complaisance, plutôt avec véhémence. C'est aussi, malheureusement, un récit sur les malversations, les tricheries , les magouilles pour que celui-ci ou celui-là en ait toujours plus au détriment des autres, toujours. Et donc, j'ai aimé me promener à Nice et j'ai aimé côtoyer Diou, cette belle humaine.
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Les romans de Michèle Pedinielli m'ont tout de suite attiré . Les histoires tiennent la route comme les scénarios qui ne manquent pas de consistance comme de rythme. Mais ce qui fait que l'on plonge aussitôt dans les romans de l'auteure d'origine corse , c'est la qualité de ses personnages et notamment celui de son héroïne, Ghjulia Boccanera.
Une détective privée doublée d'une femme au caractère bien trempé qui ne lâche pas le morceau malgré les difficultés. Il est vrai qu'elle peut compter sur l'aide bienveillante de certains enquêteurs mâles de la Brigade Criminelle niçoise avec qui elle possède quelques accointances et pas seulement parce qu'ils sont d'origine corse comme elle.
Dans ce roman, elle va enquêter à la demande d'un jeune homme qui a découvert son compagnon assassiné, un certain Mauro Giannini, ingénieur dans une importante société de travaux publics internationale.
Une enquête qui va mener notre enquêtrice de choc dans les milieux interlopes homosexuels niçois avant que ses investigations s'ouvrent sur de nouveaux horizons beaucoup plus troubles , rebattant ainsi les cartes des suspects potentiels.

Ce livre est mon deuxième de l'auteure après « La patience de l'immortelle » et il offre autant de vitalité que le précédent. Enfin cette vitalité c'est à “Diou“ Boccanera que ce roman le doit essentiellement. Un personnage plus vrai que nature avec ses défauts et ses moments de faiblesse mais qui ne déserte pas une enquête en cours quand elle s'est engagée auprès d'un client. Elle va jusqu'au bout ! J'ai également beaucoup aimé la tonalité de ce polar qui sait parsemer quelques notes d'humour aux bons endroits. Enfin c'est cette humanité crevant les pages qui offre ce petit plus qui fait la différence. Une femme qui respecte les différences qu'elle soient d'origine sexuelle ou religieuse. Dans le même esprit je n'oublie pas de mentionner ce second rôle qui prend la forme d'un papy , voisin de palier de Ghjulia, qui perd parfois la boule et la notion du temps mais qui ne manque pas de ressources ….
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On ne peut pas tout lire. Un fait indéniable qui prend parfois la forme d'une frustration avec cette sensation détestable de passer à côté d'ouvrages formidables à l'instar des romans policiers de Michèle Pedinielli qui met en scène, depuis trois ans, la détective privée Ghjulia (il faut prononcer Dioulia) Boccanera officiant dans la région de la Côte d'Azur et plus particulièrement à Nice que la romancière célèbre avec la poésie du mot juste comme Nougaro savait chanter Toulouse. Journaliste de formation, Michèle Pedinielli a exercé le métier durant une quinzaine d'année à Paris avant de retourner à Nice, sa ville natale, afin de se consacrer à l'écriture. Récipiendaire en 2015 du troisième prix du concours de nouvelles Thierry Jonquet, l'une des récompenses du festival Toulouse Polar du Sud, Michèle Pedinielli publie en 2018 Boccanera pour les éditions de l'Aube, collection Aube Noire, premier opus d'une série comptant désormais trois romans engagés qui mettent en exergue les turpitudes des puissants à l'égard des personnes défavorisées ou discriminées quand ce ne sont pas tout simplement les deux. Quinquagénaire à la forte personnalité, mélange savant d'origines corses et italiennes, toute vêtue de noire, Ghjulia Boccanera emprunte beaucoup de traits de caractère à la romancière en évoluant dans le dédale des ruelles du vieux Nice, recelant toute une mosaïque de personnages à la fois attachants et hauts en couleur et qu'elle dépeint avec une affection assaisonnée d'une pointe d'humour corsé comme le café noir que son héroïne ingurgite à longueur de journée afin d'entretenir ses insomnies.

Ghjulia Boccanera tout le monde la surnomme Diou dans le vieux Nice où elle vit en travaillant comme détective privée. Un métier qui convient parfaitement à cette cinquantenaire insomniaque, indépendante et forte en gueule qui a décidé de ne pas avoir d'enfant par conviction. C'est Dan, son colocataire qui lui fournit parfois des clients, comme Dorian Lasalle qui veut que l'on fasse la lumière sur la mort de son compagnon Mauro Giannini, que l'on a retrouvé étranglé dans son appartement. Pour la police, il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un jeu érotique qui a mal tourné. Affaire classée, circulez, il n'y a rien à voir. Mais Dorian est persuadé que son compagnon ne l'aurait jamais trompé et qu'il ne se serait jamais adonné à de telles pratiques. Désormais mandatée par le jeune homme, Diou va tenter d'éclaircir les circonstances de ce crime qui prend une toute autre tournure, lorsqu'elle apprend le décès de son commanditaire qui a également été étranglé après avoir été torturé. Sillonnant une ville en chantier, la détective privée, chaussée de ses Doc Martens, va donner un grand coup de pieds dans la fourmilière pour bousculer l'ordre établi afin de résoudre ces deux meurtres. Ce d'autant plus que le tueur a décidé de s'en prendre à elle.

Sans jamais rien céder au cliché bon marché ou au folklore de pacotille, Michèle Pedinielli restitue l'atmosphère pittoresque de cette belle ville de Nice autour du microcosme composant l'entourage de Ghjiulia "Diou" Boccanera, cette détective mémorable et captivante qui balance son ironie saignante comme Philip Marlowe enquillait les verres de Four Roses. On retrouve d'ailleurs chez Diou cette indépendance et cette décontraction qui caractérisait la personnalité du célèbre détective de Raymond Chandler. Mais loin d'être solitaire, on apprécie la belle déclinaison de personnages qui gravitent autour de cette enquêtrice à l'instar de son colocataire Dan, qui semble tout connaître de l'activité nocturne de la cité, de son ex compagnon Joseph "Jo" Santucci, flic de son état, auquel elle est toujours attachée, de Monsieur Amédée Bertolino, son voisin gâteux qui va se révéler d'un grand secours ou de tout le staff qui compose le café Aux Travailleurs où Diou a ses habitudes. Au niveau de l'enquête on part sur un schéma à la fois classique et solide autour d'une succession de meurtres et autres tentatives qui conduisent notre détective à investiguer auprès des entreprises de construction qui s'attellent à la mise en oeuvre du tramway, du percement d'un tunnel et de l'effondrement d'un mur de soutènement un soir d'orage. Un prétexte efficace pour mettre à jour les dérives dans ce milieu et dont on prend la pleine mesure par l'entremise de Shérif, un syndicaliste bedonnant mais perspicace qui va servir de guide pour notre détective privée. Une partie tellement réaliste que l'on se demande si Michèle Pedinielli ne s'est pas inspirée de faits réels qui auraient défrayé la chronique. On trouve d'ailleurs un article évoquant un effondrement du tunnel qui s'est produit au mois de juillet 2017. Quoi qu'il en soit on ne peut qu'apprécier ce polar dynamique et efficace qui nous entraine dans les différents quartiers de la ville à la rencontre de tout un panel de protagonistes détonants qui mettent en valeur, au gré d'échanges tonitruants, cette détective privée atypique que l'on se réjouit de retrouver dans Après Les Chiens (Aube noire 2019) et La Patience de L'Immortelle (Aube noire 2021), qui font suite ce premier opus très réussi.


Michèle Pedinielli : Boccanera. Editions de l'Aube. Collection Aube Noire 2021.

A lire en écoutant : Good Fortune de PJ Harvey. Album : Storie from the City, Stories from the Sea. 2000 Universal Island Records Ltd.




Lien : https://monromannoiretbiense..
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Polar sympathique qui s'inscrit dans le genre de manière très classique sans pour autant se soustraire aux clichés, Boccanera possède ce quelque chose de singulier et d'extravagant qu'on aime mais qu'on ne peut pas toujours expliquer. Michèle Pedinielli révèle alors son art du rythme, du décor et du portrait, sans aucune condescendance sociale mais avec une brute acuité du monde et une économie des mots.

Nous insisterons sur l'aspect solaire et divertissant du livre, qui pour une raison que j'ignore encore, peut s'avérer être une tare littéraire : laissons cela de côté et abandonnons-nous à la visite touristique d'une Nice qui, bien sûr, camoufle de façon à peine tacite la radiographie d'une ville et de son système, l'exploration du milieu gay et de l'hostilité qui en résulte. Boccanera est donc un polar, oui. Mais c'est surtout un roman qui, sans implicite, offre un sens des dialogues éclairant et intransigeant. À juste titre, son apparente simplicité se dérobe dans une langue choisie, précise et révélatrice. À l'insolite (et tout à fait sensationnel) bagout de Diou, l'enquêtrice qui nous embarque parfois malgré nous, nous prenons conscience des révoltes des uns et les privilèges des autres, la franche solidarité des communautés contre l'avarice d'un petit nombre.

L'autrice ne se soustrait pas au dispositif du roman policier et l'utilise ainsi comme une composante politique, un outil pour accueillir les marginaux et leurs questionnements hautement actuels. Avec Diou et Pedinielli, tout est dans la mesure du rythme qui, par sa vigilance accrue, permet de nouvelles unions, romantiques et amicales, entre les personnages qui se libèrent d'identités trop définies. Il faut dire qu'on s'est entichés d'elleux, même à l'excès. Alors on s'y prend, ça fonctionne et on en redemande (ça tombe bien, il y a une suite !).
Lien : https://ohaby.wordpress.com/..
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Comme tout quartier populaire passé aux nouvelles règles d'urbanisme, c'est devenu le paradis des bars et de la bouffe, des concept-stores et des magasins de fringues - un Éden rempli majoritairement d'Adonis qui semblent ne jamais dépasser les vingt-cinq ans même quand tu sens qu'ils sont plus près de l'andropause que de la première communion.
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Concevoir, me reproduire, perpétuer l'espèce...Faire un enfant. Ni en adopter un. Jamais. J'aime les enfants, les enfants des autres, tous les enfants de la terre. Mais je ne me suis jamais sentie en droit ni en capacité de devenir mère.
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J'aime cet endroit. Pas seulement parce qu'on y mange bien, des trucs préparés sous ton nez, mais parce que j'ai l'impression d'y être à ma place. Les sets en papier, Pierrot qui rougne derrière le comptoir du bar en faux bois, les commandes, les rires et les vannes qui fusent. Et la chaleur de tout le monde : ici, quand on te demande comment ça va, on écoute la réponse.
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J’essaie d’agripper ce qui m’étouffe mais mes doigts ne saisissent rien, je me laboure la peau pendant que mon larynx commence à s’écraser.Plus d’air. Plus d’air du tout. Ça ne peut pas. Finir comme ça. Je dois pouvoir respirer. Ce n’est pas possible de mourir. Pas moi. Pourquoi m’empêche-t-il de respirer ? J’essaye de penser. Mais il n’y a plus d’oxygène dans mes poumons. Il n’y a plus d’oxygène pour moi, nulle part. Je m’apprête à basculer dans le grand rien quand je perçois au travers du brouillard sale qui m’étouffe une sorte de hurlement. Je ressens un sursaut et la pression sur ma gorge se relâche. Une autre secousse, un corps qui s’écroule de toute sa masse sur moi. À plat ventre, le nez collé au sol, je respire. J’avale, j’engloutis l’oxygène. J’aspire tout, air et poussière, par la bouche, par le nez. Une fois, deux fois, dix fois. Je respire pour aujourd’hui, pour demain, pour tous les jours. Plus jamais. Plus jamais. Il faut respirer. Et vivre.
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Le gentil ouvrier est un objet publicitaire que l'entreprise offre à ses contacts ou à son encadrement méritant. Le cynisme des gens du marketing, ou leur total manque d'imagination les a fait concevoir un prolo dont la tête héberge les documents virtuels des cadres qui l'exploitent. Le petit ouvrier n' intéressé ni les cambrioleurs, ni les enquêteurs. Je l'empoche. (p. 42)
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Videos de Michèle Pedinielli (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michèle Pedinielli
La romancière Michèle Pedinielli raconte comment elle se lance dans l'écriture d'un roman.
Vidéo complète : https://youtu.be/¤££¤1Michèle Pedinielli4¤££¤ Notre site : http://www.artisansdelafiction.com/
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