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Critique de Sejy


Sejy
27 septembre 2012
Une oeuvre bourrée d'émotions à découvrir, à aimer... deux fois

Une première fois, on se laisse porter par l'aventure de Joachim, un bambin joyeux qui vit au creux des collines avec des parents aimants et amoureux. À l'écart, ignorants du monde extérieur, ils goûtent les joies simples de la nature et d'un quotidien paisible, s'épanouissant dans une sphère rassurante, presque édénique. Presque. Car soudain tout va changer. Apparaissent trois cavaliers mystérieux et oppressants qui vont briser la quiétude de leur bonheur. Trois ombres insondables, inatteignables, menace sourde et omniprésente, qui semblent en avoir après l'enfant. Alors, plutôt que se soumettre, le père décide de fuir avec son fils...

La seconde fois, lorsque l'on a saisi tous les enjeux de cette fuite en avant, on apprécie davantage la parabole subtile d'où émergent d'abord les peurs humaines les plus profondes. La mort, l'angoisse devant l'inconnu, l'impuissance face à l'inacceptable, l'inéluctable. le combat d'un homme qui, plus qu'une fugue échevelée, divulgue, au travers d'attitudes, de petits riens qui pourraient sembler si futiles, toute la tendresse d'une relation filiale, toute la dignité d'un amour paternel. Une humanité qui nous explose à la figure, devenue tellement évidente dans sa beauté.

Un double plaisir dévoilé sous des facettes inconnues de l'auteur. Graphiquement, il délaisse le trait coloré et anguleux des "Ring Circus" ou autre "Shaolin Moussaka" pour céder l'éloquence à un magnifique Noir & Blanc, parfois violent, inquiétant, plus souvent doux, qui, n'est pas sans évoquer la ligne poétique de Nancy Peña. Dans un découpage cinématographique, l'artiste s'y révèle intimiste, glisse du réalisme à l'onirisme, esquive l'écueil du pathos ou de la pleurnicherie facile, et compose un récit puissant d'une redoutable justesse émotionnelle.

Un autre Cyril Pedrosa.
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