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le Songe d'Adam est un roman très particulier et à mes yeux très original, ayant perdu l'habitude de lire de la littérature horrifique depuis... Les Chair de Poule ? C'est donc un roman horrifique et angoissant très prenant, qui mêle parfaitement suspens et gore. Je l'ai lu d'une traite et je n'ai pas pu le lâcher avant de l'avoir terminé, même si j'ai dû pour ça sacrifier quelques heures de ma nuit. L'atmosphère angoissante est très bien gérée et l'intrigue très intéressante, tout comme les nombreuses théories et légendes abordées dans le roman. Mais si j'ai été conquise par l'ambiance et l'histoire, je n'ai en revanche pas ressenti la moindre empathie pour les personnages, auxquels je ne me suis pas du tout attachée.


Avant de me lancer dans ma lecture, j'ai vu beaucoup de chroniques se plaindre des écarts de l'auteur qui s'éloignait du coeur de l'histoire pour faire divaguer ses personnages sur une légende ou une réflexion théologique. Personnellement, ç'a été loin de me déranger, bien au contraire. Chaque information, bien que finalement peu importante pour l'histoire en elle-même, se révélait passionnante. C'est peut-être même ce que j'ai préféré dans l'histoire, et j'ai vraiment ressenti la passion de l'auteur. Bien sûr, si vous n'êtes pas déjà intéressé par le sujet, vous pourrez trouver ça un peu lourd, mais pour ma part, j'ai passé un très bon moment !


Je ne veux pas trop vous en révéler sur l'histoire, ayant peur de vous gâcher le plaisir de la découverte, je dirai donc le strict minimum : Morgane et son père Hugo viennent habiter en Allemagne pour quelques temps afin que ce dernier puisse étudier des textes présents uniquement dans la bibliothèque de la ville en question, bordée par la fameuse Forêt-Noire. Hugo écrit une thèse, laquelle porte sur Dionysos, dieu majeur de la mythologie grecque. Autant vous dire que j'ai été plus qu'intéressée par les études du personnage principal, ainsi que par les nombreuses informations que l'on découvre sur ce sujet au fur et à mesure que ses recherches avancent. Oui, j'imagine que cela pourrait être indigeste pour de non adeptes de tout ce qui touche à la mythologie, mais pour ma part j'ai été emportée autant par les faits que par les digressions et les comparaisons qui rythment les découvertes du personnage principal.


Mais je m'égare ! Morgane et son père viennent donc vivre en Allemagne, au coeur de la Forêt-Noire. Très vite, l'inexplicable et l'angoissant s'invitent dans leur quotidien, mais ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus à ce sujet... Si ce n'est que la sublime couverture de Magali Villeneuve résume bien l'ambiance glauque qui entoure les deux héros dès leur arrivée dans la Forêt. Si vous avez le coeur fragile ou que vous êtes une âme sensible, je vous conseille de lire ce roman en pleine lumière !


Malheureusement, les personnages n'ont pas su gagner ma sympathie. Hugo m'a mise mal à l'aise par sa façon de gérer son deuil et de voir sa fille, mais sa soif de connaissance a rééquilibré ce coté dérangeant qui m'a un peu perturbée pendant ma lecture. J'ai eu du mal avec certaines de ses réactions dès que le souvenir de sa femme était mentionné, principalement le fait qu'il lui parle et qu'il se prenne pour Orphée... Mais quand on voit l'esprit torturé qu'est Morgane, on comprend que les étranges manies de son père sont loin d'être aptes à la perturber.


Morgane donc, est une jeune fille de quinze ans d'une bizarrerie à toute épreuve. Artiste pluri-talentueuse, elle a une vision du monde bien à elle et n'hésite pas à mettre en scène de façon plus ou moins artistique les situations qui lui font peur pour les affronter physiquement. Oui, voilà, c'est étrange. Inquiétant, même. Pour tout vous dire, j'ai cru tout au long du roman (enfin, jusqu'à un certain point) que l'on était dans l'esprit malade de la jeune fille, touchée par un mal qui provoquait hallucinations et comportements psychotiques. de plus, elle m'est restée lointaine et froide, inaccessible. Je n'ai eu aucune affection pour elle. Ses dialogues avec son père sonnaient faux, là où les échanges entre deux passionnés de légendes étaient tout à fait crédibles. En bref, les deux personnages principaux ne m'ont pas convaincue, et n'ont pas réussi à me toucher.


Les personnages secondaires aussi sont restés flous et peu consistants à mes yeux. J'ai souvent trouvé les dialogues froids, si ce n'est, comme je l'ai dit, quand ils mettaient en scène deux connaisseurs qui échangeaient sur une légende ou une théorie mythologique. Là, j'étais passionnée, j'appréciais vraiment ma lecture. Mais dès que Morgane était présente, ça coinçait. Elle était too much, plus angoissante que la Forêt-Noire et ses mystères, avec ses oeuvres d'art tordues et ses jeux à la fois enfantins et déments.


Malgré mon absence totale d'attache ou même de compréhension envers les personnages, la qualité du reste du récit m'a fait lire le livre en une seule journée. Je ne pouvais pas le lâcher, je n'avais qu'une envie, avoir les réponses à mes questions. le Songe d'Adam s'amuse avec votre cerveau, le retourne dans tous les sens. Souvent, il vous racontera une histoire en distillant quelques informations intéressantes, partagera une anecdote, une idée... avant de hurler tout à coup pour vous faire sursauter.


La fin m'a énormément plu, faisant définitivement basculer la balance entre fantastique et réaliste, nous offrant beaucoup de réponses mais laissant tout de même planer le mystère sur plein de petites choses. N'hésitez pas à tenter le coup, c'est un roman différent et original et je lirais avec plaisir d'autres romans de l'auteur ! Parce que oui, le Songe d'Adam est un one-shot, raison de plus de vous lancer !
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En Résumé : Voilà un roman qui m'a fait passer un moment de lecture sympathique, sans être exceptionnel, avec une histoire sombre, pleine de frissons et parfois glauques et sanglantes qui ne manque pas de captiver le lecteur, l'univers est vraiment réussi et sombre et les personnages principaux sont attachants et soignés malgré leur côté un peu stéréotypé. Dommage que l'auteur plombe un peu son histoire avec des aspects philosophiques qui ont du mal à s'intégrer dans l'intrigue et déséquilibre un peu le tout, ainsi qu'un style un peu trop professoral à mon goût qui, par moment, me donner plus l'impression de suivre un cours magistral.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Bon déjà, je tiens à remercier l'auteur pour sa dédicace et à m'excuser de ne pas avoir lu le livre plus tot (la comic con c'était en juillet, non? =) )

Ensuite, ce livre est globalement bon. Une histoire qui tient la route, un style agréable bien qu'un peu trop carré-carré parfois, un découpage original. On sent un auteur très instruit, qui veut nous faire partager son savoir et ses reflexions.

Mais surement qu'il le veut trop. Il y a trop de notions abstraites, de théologie, de reflexions bizarres sur l'art, la création, la mythologie. L'histoire y perd en clarté, en importance. Les personnages ne gagnent pas du tout de sympathie car ils pensent étangement. Morgane qui fait un semblant de tauromachie pour exorciser sa peur des arbres, je sais pas, moi je l'aurais juste mise à l'asile quoi. Mais ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autre.

Certains passages m'ont rappelé Faerie, de Feist. Et malheureusement, en faisant ce rapprochement, je me suis aussi rendue compte que le suspens, l'angoisse, l'apréhension, que j'avais éprouvée avec Faerie, est très très faible ici.

Les passages sur la mythologie scandinaves m'ont interessée, par passion personnelle, mais le coté théologique, la reflexion, interessants dans l'absolu, n'ont pas, je trouve, leur place dans un roman. Plutot dans un essai.
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Un roman vraiment prenant et angoissant et d'une qualité littéraire à souligner !

Troisième découverte aux éditions HSN. Je dis 3, mais je devrais dire 2 en fait, puisque les deux premiers sont deux tomes d'une seule et même saga.
Après mon coup de foudre interplanétaire pour Rose Morte, de Céline Landressie, coup de foudre qui ne se dément pas au fil de mes lectures et qui reste en première place (pour l'instant en tout cas, hihihi), je découvre donc un nouvel auteur HSN, en la personne de Sébastien Péguin.

Et définitivement, je peux vous dire que c'est une maison d'édition dont il faut surveiller, découvrir, connaître et partager les publications. Une maison qui privilégie la qualité aux phénomènes de mode, la réflexion au "tout cuit", la littérature (tout simplement) à la sauce un peu fadasse et sans saveur que nous servent bien des éditeurs avec leurs livres "faciles", leur Young-adult (même si je n'ai rien contre en lire un de temps en temps pour me vider la tête, mais il faut l'admettre, devoir réfléchir, deviner, faire preuve d'empathie pour comprendre, chercher, enquêter, se mettre à la place, c'est juste irremplaçable.).

Je n'ai pas choisi CE titre en particulier, et je n'en savais que le strict minimum avant de l'ouvrir. Il faut savoir que si on m'avait détaillé l'histoire, et demandé si cela m'intéressait, j'aurais probablement dit non. (et j'aurais eu vraiment tort !) En effet, la religion omniprésente, l'Allemagne... à priori, ce ne sont pas des sujets qui m'attirent plus que ça. Et voilà bien tout le talent de l'auteur, qui, grâce à une plume extrêmement soignée et travaillée, nous embarque sans mal malgré un univers global avec lequel on ne sent pas spécialement en amour. Loin de là même, étant totalement athée, je dois avouer que la religion m'ennuie beaucoup en général, et que, parmis tous les pays imaginables pour placer le scénario d'un roman, l'Allemagne est probablement celui que je choisirais en dernier. Et pourtant...

Et pourtant, je dois bien avouer que j'ai adoré en apprendre plus sur les légendes germaniques, sur le rapport des allemands avec la nature et les arbres mythologiques, sur les dieux, et même tous les parallèles faits par rapport à la religion n'y ont rien fait, j'ai vraiment passé un excellent moment avec cette histoire.

Pourquoi ? Eh bien d'abord parce que le style de Sébastien Péguin est vraiment super efficace. de très belles phrases, des tournures vraiment subtiles, et le maniement aisé des termes horrifiques et/ou angoissants nous plongent dans un profond malaise. Il faut bien le dire, me faire peur est de loin ce que je préfère (Eh oh ! On est fan de S. King et des zombies ou on ne l'est pas hein !). Et pour le coup, Monsieur Péguin s'en tire, très très bien. On entre directement dans l'histoire par la grande porte étiquetée "angoisse". Cela commence doucement, au point qu'on n'est pas sûr d'avoir affaire à la réalité ou à un éventuel rêve des protagonistes. Et cela monte, monte crescendo, de plus en plus pénible et cauchemardesque, pour finir par les 100 dernières pages où l'horreur ne nous quitte plus. Je ne vais pas vous mentir en vous disant que j'ai réellement eu "peur" avec ce livre, mais sachez que je ne suis pas du tout impressionnable en lecture, je n'ai jamais trouvé un seul roman qui me fasse frissonner (de peur en tout cas) pour de vrai. Mais le songe d'Adam se classe très facilement juste après mon auteur préféré en terme d'horreur (The King, bien sûr). J'ai pu sentir un réel malaise, me coucher parfois avec le sentiment désagréable qu'il pourrait bien m'arriver quelque chose dans mon sommeil, et... J'ai adoré cela, tout simplement.

La deuxième raison qui fait que j'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman, est qu'il n'a pas été sans me rappeler un livre qui me tient particulièrement à coeur, comme étant le premier "livre de grand" que j'aie lu, vers 10 ans, un peu mon livre chouchou du coup, pas tellement pour la grande qualité de l'histoire ou autre, mais parce qu'il a une valeur émotive toute particulière, et que je ne saurais me séparer de mon vieil exemplaire tout pourri, tout abîmé, parce que c'est CELUI-LA, et pas un autre, qui m'a réellement donné ce goût pour la lecture qui est le mien aujourd'hui. Il s'agit de Simetierre, de Stephen King. (Oui, j'avais accès à des lectures très bizarres pour une gamine de 10 ans :p )
Il n'est pas question ici de dire que Sébastien a plagié ou a réalisé un remake de Simetierre, pas du tout DU TOUT. Mais on sent les influences du King, on sent que Sébastien doit l'aimer, et peut-être autant que moi. D'ailleurs, il cite un passage de simetierre en ouverture de l'un des chapitres du Songe d'Adam, je pense donc qu'il ne m'en voudra pas d'en parler. Quelques similitudes très générales entre les deux histoires, mais alors, très très vite dépassées pour que le songe d'Adam prenne très vite sa propre personnalité, son propre chemin, et fasse (très bien) monter sa propre mayonnaise.



Je dois le dire, j'ai eu un faible pour son style, sa plume, et le côté légendes (que j'ai entièrement découvertes en plus, puisque je ne connaissais absolument pas les légendes germaniques), peut-être un tout petit peu moins pour les passages plus philosophiques ou religieux, mais l'équilibre étant parfaitement dosé, le roman passe tout seul, tout simplement.



Dans le détail, qu'est-ce que ça donne ?



- La couverture : Très intéressante, et vraiment magnifique. Une fois qu'on a lu l'histoire, elle prend vraiment tout son sens. Il en ressort une ambiance plutôt sombre et angoissante, ce cerf ne semble pas trop chercher les câlins, et cette forêt n'invite pas à la rêverie poétique. Eh bien ça tombe bien parce que c'est l'histoire qui veut ça. En effet, ici, pas de fantasy, pas de paillettes, Sébastien ne nous vend pas du rêve, il nous vend du cauchemar, et il le fait si bien ! le titre m'a plu d'emblée, même s'il ne m'avait pas soufflé en premier lieu (le coquin) que j'aurais affaire à l'angoisse et à l'horreur :).

- le style : Vraiment vraiment vraiment très bon. Il m'a embarquée sans souci même dans les moments où le fond me passionnait moins. Fluide, travaillé, sérieux. Une très très belle découverte pour moi, et j'espère pouvoir lire d'autres romans de cet auteur. Pour autant, j'ai remarqué quelques toutes petites maladresses, des phrases que j'aurais tournées autrement pour qu'elles se lisent de façon plus fluide, ou ce que j'appelle des "mots chouchou" de l'auteur, des mots qu'il semble apprécier particulièrement, car, tout rares qu'ils soient, il les replace plusieurs fois, de manière, parfois, un tout petit peu redondante. Mais franchement, c'est vraiment pour chercher la petite bête et faire une chronique équilibrée en mettant - aussi - un tout petit peu de négatif ;)

- L'histoire : Prenante. Très prenante. On a du mal à reposer son livre, et c'est de pire en pire au fur et à mesure qu'on avance. Beaucoup d'évènements macabres et sanglants, des montées d'angoisse de plus en plus fortes, nous font imaginer le pire, et pour une fois, notre imagination ne va pas forcément plus loin que l'auteur, qui a vraiment le chic pour trouver le mot, et le rebondissement pire encore ! Bravo pour ça !
Malgré tout, certains passages m'ont moins passionnée, comme je le disais plus haut, comme les passages plus religieux ou philosophiques. Je les ai aimés aussi, mais j'étais un tout petit peu moins conquise.
Si la fin ne m'a pas spécialement surprise (pourtant j'aime ça, les fins surprenantes), je ne l'aurais néanmoins pas aimée autrement et je la trouve tout simplement parfaite telle qu'elle est.

- Les personnages : Géniaux. Mis à part 2 ou 3 comportements que j'ai trouvés un peu incohérents avec l'âge/la situation/la personnalité du personnage, je les ai trouvés vraiment bien construits, vraiment attachants, et surtout, vraiment crédibles. Morgane et son papa m'ont fait forte impression et je pense que je vais les avoir dans la tête quelques temps !

- L'édition. Un livre-objet très soigné, doté d'une très belle couverture qui ne laisse pas indifférent et donne envie d'en savoir plus et de percer les mystères qui se cachent derrière cette sombre forêt.

J'ai eu quelques étonnements concernant le chapitrage, assez peu classique, dont forcément un peu surprenant, mais qui est bien adapté, et qui finalement ne gêne, ni ne dessert, la lecture de ce roman.

Au niveau de la correction, j'ai trouvé quelques coquilles, mots manquants ou autres, mais cela reste un travail très soigné car ils sont anecdotiques, et ne m'ont absolument pas empêchée d'apprécier ma lecture à sa juste valeur :)





En bref, un roman que je vous recommande chaudement, et je pense que vous entendrez de nouveau (très vite) parler de cette maison d'édition dénicheuse d'excellents talents français sur mon blog (genre juste après la lecture que je vais commencer ce soir, genre... :p ), stay tuned !



Cali
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Je n'ai pas du tout adhéré à ce roman et ce, pour plusieurs raisons.
Pourtant, ça partait bien. le prologue m'a donné l'eau à la bouche. Et puis l'auteur introduit ses personnages principaux. Je n'ai aimé ni le père qui semble avoir perdu sa femme il y a 3 mois alors qu'elle est décédée depuis 13 ans, ni la fille qui se comporte comme une gamine de 5 ans alors qu'elle en a 15. Et c'est sans compter tous les passages malaisants dans la carrière de sable.
L'auteur a de bonnes idées et sait écrire de bonnes scènes horrifiques bien glauques. Mais il ne parvient pas à maintenir la tension et l'attention du lecteur (en tout cas la mienne). Il m'a noyé sous des explications philosophico-religieuses qui ne m'ont pas du tout intéressée et qui n'étaient pas nécessaire pour comprendre le récit.
Du coup, j'ai très rapidement décroché du récit, sans jamais raccrocher. J'ai pensé à abandonné mais je suis allée au bout par curiosité. Mais la fin non plus ne m'a pas convaincu.
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Voici le plus flippant livre pour ados et jeunes adultes que j'ai lu jusqu'ici….
Généralement, j'adore les livres à suspense, ceux qui nous font battre un peu plus vite le palpitant, mais « le songe d'Adam » bat tous les records !
Je crois que j'ai eu mon compte des frissons pour l'année à venir.

(Tout d'abord avant de commencer pleinement cette chronique, je tiens à vous expliquer une particularité de « L'homme sans Nom », la maison d'édition qui publie ce roman.
Tous les auteurs qu'elle publie sont (jusqu'à présent) des professeurs ou des enseignants.
Chose qui se ressent complètement dans « le songe d'Adam ».
Fin de cette parenthèse.)
Hugo, brillant professeur à l'université de Strasbourg se rend dans un petit village allemand bordé par la Forêt Noire avec sa fille Morgane, dans le but de terminer une thèse sur un rite païen.
Mais dès le jour de leur arrivée, des choses étranges se produisent ; des route apparaissent et disparaissent, un cerf horriblement mutilé hante les rêves de Morgane, des meurtres inhumains sévisse dans la petite communauté de Gotring.
La même histoire revient sans cesse, un arbre aux pouvoirs incroyable se trouverait au coeur de la Forêt Noire….
Je ne suis pas une personne à qui l'on peut facilement faire peur, mais je dois avouer que vivant à la lisière d'un bois, « le songe d'Adam » m'a fait voire l'autre côté de la nature. Celui qui terrifie les Hommes depuis le commencement…
Ce roman fut une excellente lecture, néanmoins, j'ai trouvé par endroit, le rythme assez long, il y a beaucoup de références, certains passages sont en Allemand, ce que je regrette un peu (même si, le plus souvent, il y a une traduction en bas de page).
Ça mit à part, ce livre est plaisant et passionnant, il nous embarque pour les mystères de la Forêt Noire (la plus grande d'Europe) sur un fond de différentes mythologies réunies (Scandinave, Romaine, Chrétienne, etc.) pour ne plus former qu'un Tout… (Je me comprends)
De plus, il faut bien l'avouer, l'illustration de Magali Villeneuve est tout bonnement S.U.B.L.I.M.E…
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Je ne suis pas une grande habituée des lectures horrifiques ni même des oeuvres fantastiques (dans le sens premier). Mes dernières découvertes en date m'ont été offertes par Frédéric Livyns grâce à son recueil Les Contes d'Amy et son dernier roman le Souffle des ténèbres, deux titres où l'horreur côtoie le quotidien. Peu habituée donc, mais très curieuse de découvrir ce Songe d'Adam. D'une part car les mentions de la Forêt-Noire allemande et des légendes ancestrales de la région m'intriguaient mais également car je trouve, très « superficiellement », que l'illustration de couverture (signée Magali Villeneuve, à l'origine de l'affiche des Imaginales 2013 mais également auteure de la saga La Dernière Terre publiée chez L'Homme Sans Nom) est magnifique et très parlante.
Je suis sortie du Songe d'Adam très agréablement surprise par ma découverte, convaincue aussi bien par le fond que la forme qui sont, à mon avis, d'une très grande qualité. Et si cette introduction ne vous a pas convaincus, peut-être que les références à Simetierre de Stephen King et à Sleepy Hollow de Tim Burton perçues pendant ma lecture, le feront mieux que moi !

Il y a beaucoup à retenir du Songe d'Adam, mais ce qui se distincte fortement c'est, à mon sens, l'ambiance très particulière que Sébastien Péguin parvient à mettre en place. Les deux héros entrent - non sans encombre - dans la Forêt-Noire et semblent ensuite ne plus pouvoir se défaire de ce lieu marqué par les légendes. Très vite, le lecteur, à l'instar des héros, se retrouvent coincé dans cette atmosphère pesante et angoissante où les plus beaux coins à la lumière du jour se transforment en vision de cauchemar dès que le soleil se couche… Sombre (elle porte bien son nom) et étouffante, la forêt se dévoile petit à petit pour le meilleur mais surtout pour le pire…
Les scènes marquantes ne manquent pas mais j'en retiens surtout deux, survenant en début d'ouvrage. Hugo et sa fille adolescente Morgane sont sur la route et sont entrés dans la Forêt-Noire. Ils cherchent le chemin de leur chalet, leur future demeure. La nuit tombe (ou est tombée), les grands arbres sombres encadrent le petit sentier sur lequel ils se sont engagés et qui n'apparaît pas sur les cartes que Morgane s'évertue à regarder. La tension monte, Hugo est agacé par la non-réussite de sa fille et petit à petit, les deux protagonistes de la voiture se demandent s'ils ne sont pas victime d'une hallucination collective quand, tout à coup, surgissant de nulle part, la silhouette d'un cerf difforme et monstrueux apparaît devant eux. Evitant l'accident in extremis, le père va fouiller dans les buissons et du côté des arbres inquiétants pour voir, à la supplique de Morgane, si l'animal (ou la chose ?) n'est pas blessé. Evidemment, rien à voir sur le bas-côté. Voilà qui commence fort pour les deux nouveaux arrivants… accueil étrange de la part de la forêt ! Un peu plus loin dans le texte, alors que la jeune Morgane (qui va sur ses 16 ans), dort dans son lit, elle entend des coups donnés sur ses volets (est-ce le vent, les branches des arbres ou un « simple » cauchemar ?), bientôt, ceux-ci s'ouvrent laissant apercevoir la silhouette monstrueuse d'une créature mi-homme, mi-cerf, mi-bouc. La fenêtre s'ouvre, la créature entre dans la chambre, s'avance au pied du lit et… je ne vous en dis pas plus ! Mais je pense que vous avez réussi à capter l'atmosphère du texte et l'intensité angoissante des scènes (surtout les scènes nocturnes d'ailleurs)…
Sébastien Péguin amène le fantastique dans son sens d'origine (des évènements étranges dans le monde réel qui font douter les personnages et évidemment le lecteur : est-ce le héros qui a des hallucinations ou une force supérieure est-elle à l'oeuvre ?… un à l'image du Horla de Maupassant ou de la Vénus d'Ille de Mérimée) et c'est ce qui m'a plu. Pendant une bonne partie du texte, les visions horrifiques se multiplient sans qu'une explication « terre à terre » puisse les expliquer mais en même temps, les héros sont un peu désorientés (surtout Morgane) alors s'agit-il du résultat de troubles psychologiques ? Mystère. Et même quand Hugo se livre à quelques expériences particulières, le doute persiste… jusqu'à la découverte des résultats. Je ne vous en dis pas plus mais vous conseille vraiment cette lecture si vous vous languissez d'atmosphères bien travaillées où le doute demeure pendant un bon moment…

L'autre gros point positif du texte - qui peut aussi être un point négatif pour certains lecteurs, tout dépend de ce que vous recherchez dans cette lecture - c'est l'aspect philosophique et surtout théologique apporté par l'auteur. Passionnés par les légendes locales (en Allemagne du sud-ouest donc), les mythes scandinaves, le culte de Dionysos ou même les textes bibliques, cette histoire horrifique pourra vous satisfaire. On sent le travail de recherche derrière le texte et l'on devine la formation « scientifique » (dans le sens « méthodique », « savante ») de l'auteur lorsqu'il insère des morceaux de légendes, des explications liées aux textes bibliques. Hugo, son personnage principal, étant chercheur en thèse (sa thèse concerne le culte Dionysiaque), c'est plutôt pertinent. J'avoue être un peu allergique à la philosophie mais suis très ouverte aux approches théologiques (mon cursus d'histoire de l'art m'a permis de découvrir ce domaine dans des religions diverses et variées, souvent anciennes et « éteintes ») et ai donc beaucoup apprécié les nombreux passages sur le sujet.
En revanche, je comprends que quelqu'un de moins passionné pourra trouver ces paragraphes assez longs et cassant un peu le « rythme » bien que dans le Songe d'Adam, le rythme ne soit pas l'élément à retenir. En effet, si vous cherchez une lecture épique et regorgeant d'actions, mieux vaut passer votre chemin. le roman de Sébastien Péguin est plus « contemplatif » et oui, « philosophique » que « dynamique ». Mais cette relative « passivité » de l'intrigue permet la mise en place de l'atmosphère et des éléments fantastiques donc… ne m'a pas gênée, bien au contraire !

Le seul regret que je peux avoir en prenant un peu de recul, réside dans ma relation avec les personnages, notamment les deux principaux : Hugo et sa fille Morgane. Je n'ai pas ressenti une grande empathie envers eux, surtout envers Morgane, que j'ai trouvée très « déconnectée ». Mais c'est sa personnalité un peu solitaire et en dehors de tout qui veut cela. Je me suis sentie un petit peu plus proche d'Hugo dans sa quête effrénée de la Connaissance, au détriment de tout le reste.
Ce ne sont pas des personnages auxquels on s'attache beaucoup puisqu'il y a comme une certaine distance entre eux et le lecteur mais je les ai tout de même trouvés assez bien croqués, avec des personnalités intéressantes. J'ai pris du plaisir à les suivre et étais très curieuse de connaître le dénouement et ce que l'auteur leur avait préparé.
En parlant de dénouement, j'ai vraiment beaucoup aimé celui-ci et il a parfaitement rempli son rôle. C'est ce que j'attendais (je n'avais pas deviné la fin mais en souhaitais une de cette trempe) et ai donc tourné la dernière page très satisfaite.

De façon très concrète, je n'oublie pas de signaler la mise en page du texte : chaque chapitre est introduit par une citation (d'origines diverses et variées) et la police change en fonction du « protagoniste ». Vous verrez très vite qu'Hugo entend la voix de sa défunte femme, voix retranscrite de façon particulière dans le livre. A priori, cela engendre des difficultés de lecture ; pour ma part, habituée à la correspondance à la plume, je n'ai pas été dérangée plus que ça. Mais ce ne sont que quelques phrases de-ci de-là, ne vous angoissez pas à ce sujet !


Le Songe d'Adam est une sorte d'OVNI dans mes lectures. Généralement habituée aux histoires plus « simplistes », plus en surface et moins matures, l'aspect très travaillé du fond (une intrigue fouillée, des références complexes) et de la forme (de belles descriptions conduisant à une atmosphère très marquée et marquante) a pu me surprendre légèrement au début mais a su me convaincre très rapidement. Je regrette juste ce léger manque d'empathie envers les personnages, mais c'est un ressenti très personnel.
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Ayant eu un énorme coup de coeur pour le Miroir de Peter, j'avais très envie de découvrir l'auteur dans un autre texte. J'adore l'illustration de couverture de ce roman, sombre et mystérieuse, sur laquelle la forêt semble cacher de sombres secrets. J'ai acheté ce livre à la Foire du Livre de Bruxelles il y a 2 ans : quand l'auteur a commencé à m'en parler, il m'a mentionné Novalis, ce qui ne m'a pas vraiment fait rêver. xD J'ai étudié la littérature allemande pendant 5 ans, et cet auteur ne m'avait pas vraiment positivement marquée, mais je n'avais pas étudié ses poèmes. Ce one-shot fut une belle découverte ! Je l'ai sorti de ma PAL pour le #pumpkinautumnchallenge dans la catégorie « Mon voisin le kodoma », mais il aurait très bien pu aller aussi dans « Misty Day ».

On y suit Hugo et Morgane, père et fille, qui viennent s'installer en pleine Forêt Noire pour qu'Hugo puisse accéder aux ouvrages de la bibliothèque de Gottenberg, et ainsi finaliser sa thèse sur Dionysos. En arrivant, ils se perdent sur une route qu'aucune carte ne semble indiquer et percutent presque un cerf très mal en point. Ceci est le début d'événements plus étranges encore. La Forêt renferme de sombres secrets que le duo va découvrir de gré…ou de force.

Le poids de la forêt qui entoure leur chalet est lourd : l'air est empreint d'une sombre magie, des créatures étonnantes y rodent et l'ambiance y est pesante, teintée d'une inquiétante étrangeté. Morgane est presque tout le temps seule chez elle, au milieu des bois. La jeune fille y fait d'horribles cauchemars desquels elle garde des séquelles en se réveillant. Elle découvre une carrière derrière le chalet et cet endroit devient son terrain de jeu, dans lequel elle laisse son imagination débridée la guider. C'est une artiste, elle dessine, découpe, peint, crée des oeuvres qui deviennent de plus en plus lugubres, voire angoissantes. Son père est cependant trop absorbé par sa thèse, mais aussi par ses recherches, pour y prêter attention.

Ces recherches, ce sont celles qu'il mène avec son ami pasteur concernant la légende de Johannes et de l'arbre de résurrection. Tous deux ont perdu leur femme dans des circonstances tragiques et rêvent de trouver un moyen de la ramener à la vie. Cependant, plus on en apprend sur l'arbre miraculeux, plus on se rend compte que le prix à payer pour bénéficier de cette magie est bien trop lourd…

Le duo de protagonistes est assez difficile à cerner, car le père et la fille ont des comportements fort changeants, quand ils sont seuls, mais aussi ensemble. La Forêt a une emprise forte sur leurs humeurs et l'isolement ne les aide pas à se retrouver. À part le pasteur et le voisin, les autres personnages sont plutôt effacés.

Si j'ai bien aimé découvrir les légendes et le folklore de la région, j'ai parfois trouvé que l'auteur tirait un peu trop en longueur ses explications, faisant preuve d'une très grande érudition sur une variété impressionnante de sujets, mais alourdissant aussi le rythme de la lecture. C'est un ressenti de lecture qui est peut-être due à mon parcours personnel : ayant étudié la littérature générale, puis plus spécifiquement allemande, beaucoup d'éléments m'étaient déjà connus et donc me paraissaient accessoires à préciser ou en surnombre.

La limite entre le réel et le rêve/cauchemar y est très fine. le lecteur doute au départ beaucoup : est-ce que le personnage imagine ce qui se déroule ou cela arrive-t-il réellement ? J'ai beaucoup aimé les scènes plus trashs, dans lesquelles l'horreur était bien présente et la folie à son paroxysme ! C'est la fin du livre qui fait vraiment basculer ce roman dans l'imaginaire.

Un roman atypique à l'ambiance très particulière : une forêt pleine de sombres secrets étend son emprise pesante sur les deux protagonistes, faisant régner une atmosphère angoissante, teintée de folie et à la limite entre la réalité et le cauchemar. Un livre très (trop?) documenté qui nous fait découvrir le folklore allemand, mais aussi d'autres mythologies. Une lecture dense, mais captivante.
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Dès les premières pages ont est plongé dans une ambiance sombre et surtout où la Forêt Noire (et la forêt tout court) a tout de suite une importance primordiale et va être le centre de tout le livre. Hugo et Morgane viennent habiter dans un petit chalet un peu paumé et dès leur arrivé on sent que leur séjour ne va pas être de tout repos. Avant de lire ce livre, je ne pensais pas qu'un cerf pouvait faire peur. En fait si, ça peut être carrément flippant un cerf.
Le livre mêle assez bien je dois le dire philosophie, ésotérisme et horreur. On va retrouver pas mal de réflexion sur l'humain, la religion (particulièrement sur le christianisme, les mythes grecques et les mythes nordiques (mes préférés), on a aussi quelques références aux légendes Arthurienne), la vie et la mort. Plusieurs légendes vont apparaître aux fils des pages et le personnage de Hugo a un esprit assez tortueux, il se pose énormément de questions, mais cela n'est pas ennuyant. J'ai trouvé au contraire cela assez intéressant et que les questionnements s'alliaient bien avec le livre lui-même.
Au début j'ai eu du mal avec les personnages, très peu attaché à Hugo et Morgane, je ne me souciais pas vraiment de leur sort, surtout que leur comportement m'exaspérait, j'avais envie de leur dire de partir tout de suite ! Mais bien sûr les personnages ne nous écoutent jamais. La façon dont Morgane se mettait en danger était énervante, mais peut-être que l'on peut se dire que c'est le comportement d'une ado laissée à l'abandon, qui en plus de se séparer de son père, cherche également à ce qu'il soit là pour elle. En tout cas au fur à mesure du livre, j'ai fini par m'attacher à Morgane (malgré son amour pour la corrida, car je déteste la corrida) et par me sentir triste et mal pour elle. J'avais tellement envie de gifler Hugo pour son comportement. On sent bien que la relation des deux personnages va jouer dans l'histoire, et que les décisions d'Hugo (de toujours aller plus en avant vers la connaissance) vont aller vers quelque chose d'irrémédiable (et de pas forcément très bon).
Le livre contient des passages assez violent et gores, sans en être remplis, ils sont à mon avis justifié vu le fondement du livre. Et puis ça donne un peu de pep's au rythme du livre qui reste assez lent par certains côtés (sans que ça ne dérange aucunement, car au contraire cela donne une ambiance assez sombre et malsaine).
Il y a pas mal de révélations tout au long du livre, de rebondissements, ainsi que du suspens (bon pas sur tout, parfois c'était limpide comme de l'eau, on savait ce que les personnages allaient faire), et on est baladé au fil des pages dans la Forêt Noire (qui ne m'a franchement pas paru rassurante).
C'était une lecture vraiment prenante, et plutôt originale. Nous nous retrouvons face à un savoir qu'il vaut mieux ignorer.
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Le premier roman d'un auteur indéniablement à suivre, malgré quelques petits défauts qui ne m'ont pas empêchée d'apprécier le bouquin – découvert au Salon du Livre de cette année. Je me suis arrêtée par hasard sur un stand où l'auteur le présentait, j'ai noté le titre, je lui ai dit que je repasserai peut-être, et finalement, je ne suis pas repassée… mais le livre m'est resté en tête et j'ai quand même fini par l'acheter :)

On commence par un prologue qui m'a inquiétée pour la suite de la lecture – je l'ai trouvé long et sans grand intérêt. Après avoir lu le tout, je me rends compte qu'il permet de « boucler la boucle », mais le livre ne serait pas moins bon si le prologue n'était pas là. Une fois qu'on entre dans l'histoire proprement dite, on rencontre les deux personnages principaux du romans, Hugo, thésard (sujet d'étude: Dionysos) et sa fille Morgane, 15 ans. Ce sont les seuls personnages du livre sur lesquel l'auteur s'apesantit vraiment, les autres sont plus là pour servir de support à l'intrigue et à l'avancée des recherches d'Hugo.

Parlons-en, d'Hugo. Il a perdu sa femme Mélanie une douzaine d'année plus tôt, d'une tumeur cérébrale, et élève seul Morgane, qu'ils ont eue ensemble. Auparavant très croyant, la mort de sa femme l'a détourné de sa foi et il s'est plongé dans l'écriture de sa thèse sur le dieu grec Dionysos pour essayer de se reconstruire. Il lui arrive pourtant d'entendre sa femme lui parler, surtout quand il s'agit de leur fille (les passages dans lequels Mélanie lui ‘parle' sont écrits avec une police d'écriture très jolie, mais pas forcément évidente à lire). Pour terminer sa thèse, il doit se rendre le temps d'une annnée scolaire en Allemagne, et trouve un chalet en pleine Forêt Noire où loger avec Morgane pendant cette période. Souvent absent, délaissant sa fille sans se rendre compte qu'elle vit mal ses absences, Hugo m'a fait de la peine, car on sent qu'il essaie de bien faire, mais il n'arrive pas à faire la part des choses entre ses recherches universitaires et son devoir de père. L'absence de sa femme ne l'aide pas beaucoup (pourtant elle est plutôt claire dans les conseils qu'elle lui donne… mais il ne l'écoute pas beaucoup). Même si parfois j'avais envie de lui dire « mais enfin, reste avec ta fille! », je peux comprendre le tiraillement dont il est victime. de son côté, Morgane est une adolescente plutôt artiste, elle souhaite intégrer une école d'art et dessine beaucoup. A leur arrivée en Forêt Noire, pendant les absences de son père, elle va beaucoup se rendre dans la carrière de sable derrière leur chalet, où elle va être victime d'hallucinations (mais s'agit-il vraiment d'hallucinations?). Elle va également voir son énergie créatrice décuplée, j'avais presque l'impression qu'elle était possédée. Plusieurs fois dans le livre, on la sent très en colère contre son père, dont les absences répétées lui pèsent, et on ne peut s'empêcher de penser « ça va mal finir, il va lui arriver quelque chose« . J'ai eu plus de mal avec elle, je ne l'ai pas comprise. Son comportement oscille entre le très mature et le très immature et je n'ai pas franchement capté ses jeux dans la carrière (soit elle est un peu trop vieille pour ce genre de jeux, soit elle est un peu barge)…

Hugo et Morgane sont entourés par différents protagonistes qui, comme je l'ai dit, n'occupent pas le devant de la scène. Ceux qui m'ont le plus marquée sont le propriétaire de leur chalet et ses deux fils (on sent qu'ils cachent quelque chose mais sans vraiment savoir quoi). Les autres, je vous laisse les découvrir ;-)

Au niveau de l'intrigue, je dois avouer qu'au début, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Je ne voyais pas bien où ça allait, où l'auteur allait nous mener. A leur arrivée en Forêt Noire, Hugo et Morgane se perdent sur un chemin qui disparait ensuite complètement, et qui n'apparaît pas sur les cartes. A cette occasion, ils aperçoivent tous les deux un cerf très mal en point, blessé, défiguré… Une fois chez eux, Hugo se plonge dans ses recherches sur Dionysos, mais Morgane va commencer à être victime d'hallucinations et de cauchemars terrifiants. Pendant l'un de ces moments, elle entend distinctement une comptine en allemand, qu'elle répète à son père… et c'est là que commence véritablement le livre. Hugo cherche à en savoir plus sur cette fameuse comptine, et de fil en aiguille, d'un interlocuteur à l'autre, on parcourt de nombreux mythes allemands et nordiques pour en arriver au fin mot de l'histoire, c'est très intéressant et instructif. Ses recherches, d'abord orientées sur sa thèse, prennent une toute autre dimension et nous orientent autour des légendes qui expliquent petit à petit ce qui arrive à sa fille.

L'ambiance du roman, avec les personnages isolés, plongés au coeur de la Forêt Noire, est sombre, pesante, malsaine, mais c'est pour moi le gros point fort du livre. J'ai adoré cette atmosphère inquiétante, hyper bien rendue. J'ai lu quelque part que l'auteur voulait rendre hommage à Simetierre de Stephen King (que j'adore Image17). Au début, je ne voyais vraiment pas de rapport entre les deux histoires, et finalement, le lien se tisse, jusqu'à devenir carrément évident sur la fin – mais pourtant, les deux intrigues sont complètement distinctes et traitées très différemment. Simetierre était plutôt contemplatif, et ne proposait pas d'explication quant au phénomène rencontré. Sébastien Péguin va beaucoup plus loin dans sa réflexion, et les différentes recherches que réalisent Hugo pendant l'histoire lui permettent de proposer des pistes, des rapprochements, des explications à ce qui se passe. Parfois, c'est même trop poussé (on sent que l'auteur est prof et que son personnage est thésard), c'est trop didactique et ça fait un drôle d'effet de se retrouver plongé dans des réflexions historico-ésotérico-philosophico-théologiques entre deux scènes horribles. Car, oui, le songe d'Adam peut être classé dans les romans d'horreur. Certaines scènes sont franchements gores – personnellement, j'aime bien, mais ça ne plaira pas à tout le monde.

Je ne sais pas trop quoi penser de la fin, qui est assez positive alors que le roman s'enfonce dans l'obscurité et la noiceur au fur et à mesure de son avancée. Je m'attendais donc à une fin glauque, horrible, et finalement, c'est autre chose que l'auteur nous propose. Ce n'est ni bien ni mal, juste différent de ce à quoi je m'attendais.

En résumé, si l'intrigue est un peu longue à se mettre en place, que certaines scènes cassent un peu le rythme (à cause du ton docte et professoral de l'auteur) et que les personnages ne m'ont pas paru extraordinaires, j'ai franchement passé un bon moment avec ce livre, noir et glauque à souhait, avec une atmosphère pesante particulièrement bien réussie et de nombreuses infos instructives sur les mythologies germaniques et nordiques. Mention spéciale à la couverture qui est très réussie et retranscris bien cette ambiance angoissante. (Je ne pensais pas que j'aurais autant de choses à dire sur ce livre tiens :) )
Lien : http://totorosreviews.com/20..
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